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CONCEPTIONS ÉPISTÉMOLOGIQUES, LAÏQUES
ET RELIGIEUSES
DE / EN ÉDUCATION
J.L. Wolfs
CHAPITRE 1
LES RAPPORTS ENTRE SCIENCES ET
RELIGIONS / LAÏCITÉ
Plan
• 1. Introduction (question d’actualité): les difficultés liées
à la diffusion d’idées créationnistes à l’école
• 2. Question fondamentale: les rapports entre sciences et
religions / laïcité (approche historique et
épistémologique)
• 3. Enquêtes auprès d’élèves et de professeurs
• 4. Implications pédagogiques et didactiques
1. Introduction (question d’actualité)
Les difficultés liées à la diffusion d’idées
créationnistes à l’école
•
•
•
1.1 Qu’est-ce que le créationnisme ?
1.2 Pourquoi les créationnistes s’opposent-ils à
la théorie de l’évolution ?
1.3 Peut-on parler d’une montée des idées
créationnistes ?
1.1 Qu’est-ce que le créationnisme ?
• Variantes principales:
- «Young earth creationnists »
- « Old earth creationnists »
- « Intelligent design »
1.2. Pourquoi les créationnistes s’opposentils à la théorie de l’évolution ?
•
•
•
•
la notion d’évolution
le statut de l’Homme
la notion de hasard
une vision « matérialiste » de l’univers qui serait à l’origine
d’une perte de valeurs
• la théorie de l’évolution serait amorale et immorale
Problèmes que soulèvent ces conceptions ?
→ danger d’un amalgame science religion
→ danger sur le plan politique
1.3 Peut-on parler d’une montée des idées
créationnistes ?
• États-Unis:
- Présence importante de conceptions
créationnistes
- Volonté de certains créationnistes de les présenter
comme « scientifiques »
• Pays de tradition orthodoxe
• Pays de tradition musulmane
1.3 Peut-on parler d’une montée des idées
créationnistes ?
• Union européenne
(remises en question de l’enseignement de la théorie de
l’évolution en Italie, 2004 ; Serbie, 2004 ; Pays-Bas, 2005 ;
Pologne, 2006)
→ Résolution du Conseil de l’Europe
(octobre 2007) dénonçant les dangers du
créationnisme
→ Communauté française de Belgique:
circulaire du 22-03-07 mettant en garde contre
« l’atlas de la création » d’Harun Haya
2. Question fondamentale
Les rapports entre sciences et religions / laïcité
(approche historique et épistémologique)
• 2.1 Introduction historique
• 2.2 Grilles de lecture
• 2.3 Quelques conceptions types: analyse
2.1 Introduction historique
2.1.1 Remarque préliminaire: évolution de la notion de « science » au
cours du temps (sciences antiques / sciences « modernes »)
2.1.2 Histoire des rapports entre Eglise et sciences (G. Minois, 1990)
• 1e phase (1e - 4e siècles): globalement désintérêt et/ou méfiance à l’égard
des textes des auteurs grecs
Pourquoi ?
- ce qui prime est le salut, la transfiguration du monde, dans
l’attente du Christ (dont le retour est jugé imminent) → vanité de
l’activité scientifique
- méfiance liée à l’origine païenne de ces textes
2.1 Introduction historique
Evolution des idées (à partir du milieu 2e s.):
- le retour du Christ paraît moins immédiat ;
- nécessité de s’adresser aux païens cultivés en utilisant
leurs catégories conceptuelles ;
- désaccords sur la manière d’interpréter les Ecritures:
- approches de type littéral (ex. St Irénée)
- pour Clément d’Alexandrie, il existe des sens
différents: historique / doctrinal et théologique /
prophétique / philosophique / mystique (par
l’allégorie)
2.1 Introduction historique
Pour les chrétiens, quelle attitude adopter face aux textes des auteurs
grecs ?
- rejeter en bloc ce fatras de connaissances jugées fausses et
inutiles ?
- tenter de montrer qu’elles ne contredisent pas la révélation divine ?
- tenter de faire le tri entre vraies et fausses conceptions à partir
de critères théologiques ?
- se servir des sciences païennes pour approfondir le sens des
Ecritures ?
-…
2.1 Introduction historique
Remarque importante: à partir du 3e siècle, la science gréco-romaine
connaît un déclin prononcé…
• 2e phase (5e - 16e siècles): différentes formes « d’alliance », où la
« science » est considérée au service de l’écriture
- 5e s. Saint-Augustin
- 10-13e : recherche de savoirs nouveaux (issus des traductions
arabes)
- 13e : redécouverte d’Aristote, tentatives de concilier foi et raison
(ex. Saint Thomas d’Aquin)
2.1 Introduction historique
• 3e phase (16e- 19e s): essor scientifique important et autonome par
rapport à la religion
- au début, relative indifférence et tolérance de la part de l’Eglise
- ensuite, oppositions très dures
• 4e phase (19e s.): tentatives de faire « concorder » sciences et Ecritures
• 5e phase (20e s.): relations +/- apaisées, avec des postures différentes
ex: Chanoine Lemaître
ex: Teilhard de Chardin
Remarque importante: mouvement du « réveil » aux Etats-Unis 18e s.
2.1 Introduction historique
2.1.3 Histoire des rapports entre islam et sciences
• Au départ, un intérêt important pour les sciences:
- traduction de textes grecs vers l’arabe et le syriaque (8e et 9 s.)
- introduction de savoirs nouveaux venant de Chine et des Indes
- création de savoirs nouveaux par les savants arabes en
mathématique, astronomie, médecine, pharmacie
→ Comment expliquer ces différences d’attitudes par rapport au
christianisme naissant ?
2.1 Introduction historique
• Une phase de repli et de stagnation (à partir du 12e s.)
→ Explications ?
- Raisons externes (ex: confrontation avec la
Mongolie…)
- Raisons internes: oppositions entre courants
« rationalistes » et « dogmatiques » et tournant
théologique fondamentaliste vers le 12e s…
2.1 Introduction historique
Ex: étude de la pensée pédagogique entre 7e et 14e s. (Y. Zouari, 2008)
- courant « rationaliste » (ex: Ikhwän Al Safa, 10e s.)
Il distingue les sciences propédeutiques (écriture, calcul, poésie,
alchimie…) / religieuses (Coran, interprétation, traditions, jurisprudence) /
philosophiques (mathématiques, logique, métaphysique). La
métaphysique qui permet de connaître Dieu par la raison est le but
suprême de la connaissance.
La diversité des normes et doctrines est considérée comme une richesse.
Il prône un enseignement basé sur le débat et l’argumentation.
2.1 Introduction historique
- Courant « conservateur » (ex: Al-Ghazäli, 1058-1111)
Il accorde la primauté absolue à l’apprentissage et à la récitation du
Coran. Il distingue les sciences religieuses (transmises par les prophètes)
et profanes (découlant de la raison et de l’expérience) ; ces dernières sont
louables et permises (ex: médecine, arithmétique) ou illicites (astrologie,
métaphysique).
La quête du savoir est une formation ascétique vers la connaissance de
Dieu, par la voie de l’illumination plutôt que de la raison. Le savoir étudié
doit surtout être utile pour l’au-delà. Il prône des méthodes impositives,
rien n’est plus dangereux pour le débutant que la pluralité des
interprétations.
2.1 Introduction historique
• Une phase d’isolement par rapport aux
grandes découvertes qui se font en Europe
entre les 16e et 19e siècles
• Aujourd’hui ? Quelle attitude adopter face à
une science perçue par certains comme
« occidentale » ?
2.2 Grilles de lecture
• Fidéisme / rationalisme / Dualisme / Synergie
(H. Rasi, 2003)
• Concordisme / Discordisme / Articulation
(D. Lambert, 1999)
• Chabchoub (1999):
- rejet de la science
- adhésion (implication)
- Assimilation
- Attitude nuancée
- Attitude instrumentale
- Déchirement
2.2 Grilles de lecture
Wolfs et coll. (2005, 2008)
Prévalence religion
Absence de
prévalence déclarée
Prévalence science
Pas de lien
« Fidéisme »
Lien
« Concordisme
classique »
Pas de lien
« Autonomie de la
science »
Lien
« Relations, autres
que concordistes »
Pas de lien
« Rationalisme »
Prévalence (du moins Lien
en apparence…) de la
science
« Concordisme
inversé »
2.3.1 Conceptions de type « fidéistes » et / ou
littéralistes
• « Fidéisme »
- Etymologie: « fides »
- Définition: prééminence de la foi sur la raison
- Postulat de base: c’est par l’Esprit saint, par l’Ecriture,
et par l’expérience que Dieu se révèle à la conscience
humaine. Ces trois éléments n’ont pas besoin d’être
« justifiés » par la raison.
→ Il existe plusieurs formes ou degrés de fidéisme
2.3.1 Conceptions de type « fidéistes » et / ou
littéralistes
• Littéralisme
• Implications par rapport à la science:
- attitudes d’indifférence, méfiance, voire rejet
- ou attitude partagée (clivages entre domaines)
2.3.1 Conceptions de type « fidéistes » et / ou
littéralistes
• Exemples:
- Cas des premiers chrétiens
- Mouvement du « réveil » (U.S.A. fin 18e s.), en
réaction aux Lumières: « retour à la vérité
simple de Evangile, affranchie de toute quête
philosophique, de toute réflexion métaphysique
ou scientifique » (J.L. Seban, 2010)
- Young earth creationnists
-…
2.3.2 Concordisme dit « classique »
• Définition générale
• Postulat
« Le livre de la Parole et le livre de la Nature ne sauraient se
contredire, puisque leur auteur est le même (Dieu) »
Tendance à lire le « livre de la Nature » en fonction
du « livre de la Parole »
→
2.3.2 Concordisme dit « classique »
• Modalités, variantes:
- Chercher à confirmer ce que les Ecritures révèlent ;
- « Eclairer » les Ecritures, mais en considérant que
celles-ci ont autorité ;
- « Trier » les connaissances scientifiques ;
- Chercher à canaliser le développement de la science;
- Conception dite du « Dieu bouche-trou » ;
-…
• Délimitation: sens restreint / sens large
2.3.3 Autonomie de la science par rapport aux
croyances religieuses
• Postulat de base
« En sciences, la nature s’explique par la nature »
• Long processus d’autonomisation de la science
- Précurseurs:
- Isidore de Séville
- Jean Scot Erigène (9e s.)
- Guillaume D’Occam (14e s.)
-…
2.3.3 Autonomie de la science par rapport aux
croyances religieuses
- Développement de la science moderne et oppositions de
l’Eglise
→« Le pape hait et craint les savants qui ne lui sont pas
soumis par leur vœu » (Pascal)
- Index (1559) + condamnations
- Affaire Galilée (1633)
- Mise à l’index de Descartes (1663), de l’Encyclopédie
(1758)
- Opposition au darwinisme;
-…
2.3.3 Autonomie de la science par rapport aux
croyances religieuses
• Caractéristiques de la science
- réfutabilité ;
- principe de parcimonie ;
- non finalisme.
• Implications
La science exclut la question de l’existence ou non existence de Dieu (par
choix méthodologique)
→ La science ne peut ni confirmer, ni infirmer l’existence
de Dieu
2.3.4 Relations autres que concordistes (au sens strict)
• Définition: recherche d’une forme de complémentarité, voire
d’articulation entre sciences et religions, tout en
reconnaissant qu’il existe une différence de nature profonde
entre les deux.
• Modalités, variantes (recherche d’une complémentarité,
basée sur) :
- la séparation des magistères
Ex: « Nous n’avons pas à chercher dans les Ecritures un enseignement
proprement dit de l’astronomie (…) et l’intention du Saint-Esprit et de
nous enseigner comment l’on doit aller au ciel et non comment va le
ciel… » (Galilée)
2.3.4 Relations autres que concordistes (au sens strict)
- une « double face » de la réalité
ex: Jean Scot Erigène (9e s.)
- la finitude de la raison humaine
ex: Kant distingue les registres de l’explication / de la signification
- des tentatives d’articulation
ex: Teilhard de Chardin
D. Lambert
2.3.5 Critiques rationalistes (au nom de la raison ou de la
science) de conceptions religieuses
• Principes de base:
- La science s’est construite par ruptures et
dépassements par rapport à un premier niveau
d’explication mythologique ou religieux (Cf. Condorcet,
Comte, Bachelard…).
- Les religions ou certaines de leurs formes particulières
d’expression (passées ou présentes) sont perçues
comme freins ou obstacles au développement de la
science, voire à l’émancipation de l’humanité.
2.3.5 Critiques rationalistes (au nom de la raison ou de la
science) de conceptions religieuses
• Variantes très différentes :
- valorisation de la science, mais en
reconnaissant ses limites…
- « Scientisme » (19e s.)
- cas extrême: persécutions « au nom de la
science » (cas de l’U.R.S.S.)
2.3.6 Concordisme dit « inversé »
• Principes généraux:
Chercher à établir des concordances entre sciences et religions, en partant
non pas des Ecritures ou d’une tradition révélée, mais d’une démarche qui
se présente comme « scientifique ».
Vouloir trouver Dieu à travers la « science », quitte à créer une pseudoscience pour tenter d’y parvenir (ex: intelligent design)
• Exemples:
- (Cantor)
- Certaines conceptions théistes
- Dessein intelligent
-…
3. Enquêtes auprès d’élèves et de professeurs
• 3.1 La théorie de l’évolution
• 3.2 Les rapports entre sciences et
religions (en général)
• 3.3 Le cours de géographie
3.1 La théorie de l’évolution
• Enquête de L. Perbal (2006): 1163 étudiants (Bruxelles)
- fin secondaire
43%
- supérieur non universitaire
- universitaires
33%
24%
- aucune confession
39%
- catholiques
26%
- musulmans
19%
- autres
15%
Rem: se déclarent pratiquants: 26% des catholiques, contre 85% des
musulmans
3.1 La théorie de l’évolution
• Ressentent un conflit entre croyances et théorie néodarwinienne
Musulmans Catholiques
- total
- partiel
- aucun
48,7%
38,5%
12,8%
8,9%
25,5%
65,7%
3.1 La théorie de l’évolution
• Evolution des animaux:
M.
C.
- Evolutionnisme
25,6%74,9%
darwinien
- Théisme, I.D.
40,5%8,3%
- Littéralisme
6,5%
1,3%
- Autre
27,4%15,5%
3.1 La théorie de l’évolution
• Evolution de l’homme:
M. C.
- Evolutionnisme
13%
80,2%
darwinien
- Théisme, I.D.
17,8%6,4%
- Littéralisme
64,4%5,4%
- Autre
4,8%
8%
3.1 La théorie de l’évolution
Enquête de Hrairl, Coquidé (Tunis, 2002)
• Le rejet (24 élèves)
ex: « Je n’apprécie pas le cours sur l’évolution des espèces, car elle rendu
l’homme un animal, alors que Dieu a privilégié l’être humain »
• L’adhésion (18 élèves)
ex: « Je considère que la théorie de l’évolution est cohérente et logique… »
• L’attitude nuancée (2 élèves)
ex: « C’est une théorie scientifique très forte, mais je ne crois pas qu’elle
résout tous les problèmes »
3.1 La théorie de l’évolution
• L’attitude ambivalente (4 élèves)
Ex: « En classe avec le professeur l’évolution des espèces m’a
convaincu. Mais en sortant de la classe et lorsque je discute
avec mes amis et mes parents, je trouve que ce n’est pas
facile de dire que l’évolution des espèces est juste et que tout
ce que je connais depuis 20 ans est faux. Je ne sais pas où est
la vérité… »
Ex: « L’évolution est juste à 50%, l’autre 50% est à notre
religion, comme ça je n’ai pas de problème comme beaucoup
de mes amis. »
3.1 La théorie de l’évolution
• L’attitude d’assimilation (5 élèves)
Ex: « (…) Si on lit bien le Coran, on trouvera qu’il
existe plusieurs choses que les sciences viennent de
découvrir maintenant. »
• L’attitude de restriction (3 élèves)
Ex: « acceptable pour tous les êtres vivants, mais pas
pour l’homme »
3.1 La théorie de l’évolution
• L’indifférence (8 élèves)
Ex: « Je n’ai jamais réfléchi sur ce sujet (…) Je pense
que ça ne sert à rien. »
• L’attitude instrumentale (4 élèves)
Ex: « Un cours à bien apprendre, pour avoir de
bonnes notes. »
• Autre (10 élèves)
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Enquête de Wolfs et coll. (2008)
• Questions: comment les élèves se représentent-ils
les rapports entre sciences et religions ? Quel est
l’effet de leurs convictions personnelles ?
• Instrument : questions fermées (échelles à 4
niveaux), couvrant 6 dimensions, dont l’homogénéité
a été vérifiée
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Échantillon
Convictions
Êtes-vous croyant ?
Catho.
Oui, beaucoup
C1
19 M 1
66
Oui, un peu
C2
105 M 2
10
Je ne sais pas
C3
51
Non
C4
16
Musulm. Agnost.
Athées
(6)
(2)
Ag
29
(8)
Ag
12 At.
73
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Fidéisme
• Item 14: Je rejette certains aspects scientifiques
enseignés à l’école, lorsque ceux-ci contredisent mes
convictions religieuses
M1 M2 C1C2 C3 C4 Ag. At.
2,8 1 0 - 7,1 - 8,5 - 9,1 - 8,9 - 8,2
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Concordisme
• Item 49: Je considère que la religion est la source de
toute vérité et qu’elle englobe toute forme de
connaissance y compris la science.
M1 M2 C1C2 C3 C4 Ag.
At.
7,2 0,5 -0,8 - 5,8 - 7,6 - 8,1 -9,1
-9
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Concordisme
• Item 5: La science doit se développer dans un sens
qui soit conforme à la religion
M1 M2 C1C2 C3 C4 Ag.
At.
3,3 - 2 - 3,7 - 5,8 - 5,8 - 8,4 - 7,4 - 7,1
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Autonomie de la science
• Item 43: Le but de la science est de proposer une explication
rationnelle et vérifiable des phénomènes, sans faire intervenir
des facteurs surnaturels
M1
M2
3,9
5,5
C1 C2 C3 C4 Ag. At.
5,8 5,7 6,8 7,8
8,9 8
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Autonomie de la science
• Item 31: La science ne peut ni confirmer, ni infirmer
l’existence de Dieu
M1 M2 C1C2 C3 C4 Ag.
At.
1,2
6,7
5 5,3 6
5,7 4,7
4
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Relations (autres que concordistes au sens strict)
• Item 3: La science peut aider la religion, au même titre que la
religion peut aider la science dans ses questionnements
M1
M2
C1 C2 C3 C4 Ag. At.
4,1
1,5
2,60,7
-2
- 5,6 - 2,8
-5
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Rationalisme
• Item 30: Je me méfie des religions, car elles prétendent
expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas (ex:
l’existence de l’univers, de la vie, de la pensée…) par quelque
chose que l’on comprend encore moins (Dieu)!
M1 M2
C1 C2 C3 C4 Ag. At.
-8,6 -2,5 -6,3 -0,2
3,9 6,6 6,7 6,7
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Concordisme inversé
• Item 24: La complexité de la nature prouve qu’une
intelligence supérieure est à l’origine de celle-ci
M1
7 3,5
M2
C1 C2 C3 C4 Ag. At.
2,1 -0,8 -2,8
-2,8
-2,6 -6,2
3.2 Les représentations des rapports entre
sciences et religions (en général)
Tendances générales
M 1 M 2 C 1 C 2 C 3 C 4 Ag. At.
Fidéisme
Concord. Clas.
Concord. Inversé
Indépend. Mut.
(+)
+
+
(+)
(+)
+
(+)
+
(+)
--
(-)
-
Relations
Rationalisme
(-)
--
--
--- --- ------
++
(+)
(-)
++
(+)
++
++
(+)
-++
(+)
++
++
++
Rem: manque de sensibilité pour « relations »
3.3 Le cours de géographie
• Enquête en géographie (Camara, 2008)
- Explication religieuse, pour une majorité d’élèves:
→ l’origine de
l’univers, les étoiles, la structure de
l’atmosphère, l’éclair, la foudre et le tonnerre
- Explication scientifique, pour une majorité d’élèves:
→ la rotondité
de la terre, l’héliocentrisme, les planètes,
le soleil, la lune, le mécanisme des précipitations,
etc.
4. Implications pédagogiques et didactiques
Comment enseigner la science en faisant
apparaître clairement les différences par
rapport aux conceptions religieuses ?
4. Implications pédagogiques et didactiques
• Distinguer les différents registres (scientifique, philosophique,
religieux, poétique, etc.).
→ notamment la distinction entre savoir et croyance
• Souligner les caractéristiques de base de la démarche
scientifique :
→ réfutablité, principe de parcimonie, non finalisme.
4. Implications pédagogiques et didactiques
• Eviter de donner de la science une vision « absolue » ou au
contraire exagérément « relativiste »:
- éviter un enseignement des sciences « dogmatique »;
- expliquer le rôle et l’importance des « modèles » ou
« théories » dans la démarche scientifique, ainsi que la
relativité des modèles
- situer l’évolution des idées dans leur contexte historique
et culturel
4. Implications pédagogiques et didactiques
• Eviter de placer l’élève dans des « conflits de
loyauté » entre l’école et sa famille ou sa
culture d’origine.
• Valoriser l’apport des différentes cultures (ex:
Islam) au patrimoine scientifique de
l’Humanité.
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