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Stéphane Lavignotte
Les religions sont-elles réactionnaires ?
Textuel, petite encyclopédie critique.
Deux remarques préliminaires à propos d’un livre paradoxal :
-ce livre s’adresse à la gauche et cherche à penser politiquement les faits religieux, et cela en
mobilisant les outils fournis principalement par un marxisme revisité. Par exemple, Gramsci relu par
Michael Löwy, qui envisageait le catholicisme non « comme un bloc monolithique, mais comme un
champ politiquement hétérogène, traversé par les conflits sociaux. »
-ce livre interroge socialement le christianisme et en cela il se refuse de confondre la question
religieuse d’aujourd’hui avec la question de l’Islam. Selon Stéphane Lavignotte, ous n’avons pas un
problème avec l’Islam, c’est « la société française qui a un problème avec lui ». Il sera pourtant
souvent question de l’Islam pour déconstruire la lecture essentialiste qui le vise le plus souvent.
La méthode :
Un pasteur nous parle des religions en laïque : « il n’y a pas d’essence de la religion, (elles sont)
construites socialement ». Il prolonge : si le croyant « est un « être social », « la foi est un construit
social. » Il faut, peut-être, être protestant pour décrire aussi bien comment « bien que la France se
dise laïque, l’acceptable de la place du religieux dans la société (reste) l’acceptable catholique,
correspondant à sa théologie, y compris dans ses évolutions (être moins visible). »
Plus subtilement encore cette détermination de la catho-laïcité à la française : « une laïcité qui
s’accorde avec une forte prégnance des habitudes catholiques dans la société qui regarde tous les
phénomènes religieux avec cette grille et qui pousse les autres religions à rentrer dans le moule
catho-laïque ou à rester invisibles. »
C’est à un voyage dans les « religions de contrebande » (Henri Desroches), et les courants
minoritaires d’hier et d’aujourd’hui que nous sommes conviés à la recherche de dimensions
libératrices du religieux. Pour cela, il aura fallu réduire les lectures littéralistes des textes, « la
croyance dans un ordre naturel du monde, la charité qui laisse entière les causes structurelles des
injustices, la bureaucratie des religions » (blog de Médiapart, le 26 septembre 2014).
Beaucoup d’entre nous seront délogés de quelques certitudes lorsque soutenant « le mariage pour
tous » et l’égalité hommes/femmes, Stéphane Lavignotte nous présente ces théologiennes
féministes, ou encore les théologies gays et lesbiennes. Ainsi pourrons-nous, peut -être, accepter
l’idée qu’il y a des « féministes musulmanes » et là où nous ne voulions voir que des oxymores peut
être lirons nous des dialectiques d’émancipation.
Si étrange nous paraîtra le chemin, nous retrouverons dans cette pensée (religieuse) notre volonté
laïque de construire une société inclusive respectueuse du « pluralisme culturel ». Nous retrouverons
d’abord notre refus d’une laïcité d’exclusion.
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