L’EXPERTISE PSYCHOLOGIQUE JUDICIAIRE Prof. J. DE MOL, Docteur en Psychologie Introduction Contexte social : 1) Accroissement considérable de la circulation automobile et du risque d’accident - névrose post-traumatique - névrose traumatique 2) Agressions 3) Développement des systèmes de couverture (contrats d’assurances) « Expertise » et « avis spécialisé » « Expertise » : Examen demandé par une autorité judicaire ou administrative - Cadre de procédure pénale Cadre de procédure civile Cadre de la santé politique Cadre du travail, des pensions militaires ou de la sécurité sociale « Avis spécialisé » Avis technique, dans le respect du code de déontologie. Exemple : médecin mandaté par une compagnie d’assurance. Démarche diagnostique identique - Mais dans un cadre éthique, déontologique et procédural différent - Mais nécessitant un minimum de connaissances en médecine légale - Mais un excellent clinicien ne fait pas toujours un bon expert La mission Respect de deux adages fondamentaux en médecin légale : « Toute la mission, mais rien que la mission » « Tout le préjudice, mais rien que le préjudice » Participation des psychiatres au fonctionnement de la Justice Liée à la création des « asiles » et aux conditions d’internement des malades mentaux Psychiatres désignés en qualité d’experts pour éliminer un « état de démence » afin de permettre la poursuite de l’instruction pénale Participation des psychiatres au fonctionnement de la Justice Évolution : d’une perspective statique (décrivant le sujet en l’état d’un instant) à une perspective dynamique (étudiant la personnalité du sujet en action à travers le passage à l’acte) La réparation du dommage corporel Historique - La loi du Talion - Barème d’invalidité promulgué par Ur Namur, roi de Ur, 2050 ans av. JC - Code d’Hamourabi, 1750 ans av. JC * tentative de conciliation : la victime doit trouver son but, le responsable sa punition, la société son apaisement . La réparation du dommage corporel Historique Platon : - Paiement d’une compensation pour le dommage corporel causé à autrui - Ébauche d’une réparation du préjudice esthétique et d’une organisation d’une assistance aux invalides La réparation du dommage corporel Distinction entre : Distinction entre : Distinction entre : - réparation des accidents du travail - réparation du dommage en droit commun - préjudice physiologique - préjudice économique - médecin conseil d’une compagnie d’assurances - médecin conseil des blessés Des missions et de leur exécution Inscription des experts sur une liste officielle Désignation n’est pas d’emblée psy Expertises amiables Examens spécialisés La mission Examiner le blessé Décrire les lésions - en relation directe et certaine avec l’accident Déterminer la durée de l’incapacité temporaire de travail La mission Fixer la date de consolidation Dire s’il existe une atteinte permanente d’une ou plusieurs fonctions Chiffrer le taux du déficit physiologique Dire si l’état du blessé est susceptible de modification Le sapiteur Description de l’état pathologique éventuel L’imputabilité La proposition d’un taux Informer - par respect du blessé et de la déontologie - de la mission et des constatations qui seront transmises dans un rapport Obligations déontologiques de l’expert Dans le rapport, l’expert « ne doit révéler que les éléments de nature à fournir la réponse aux questions posées » et que, hors de ces limites, il « doit taire ce qu’il a pu apprendre à l’occasion de sa mission » Or, l’examen psychiatrique comporte une exploration de la personnalité du blessé Obligations déontologiques de l’expert Le rapport sera transmis à des avocats et à des magistrats sans qu’on puisse objecter une violation du secret professionnel On ne peut accepter un examen demandé par un organisme (judiciaire ou non) si on est apparenté au patient ou si on a été amené à le connaître en tant que traitant L’IMPUTABILITÉ EN PSYCHIATRIE Certitudes et limites Introduction Comment le psy parvient-il, peut-il, ose-t-il ? Idées reçues, a priori, mythes Crainte de la « psychiatrisation » … alors qu’on n’en est plus « au caractère intuitif et peu scientifique, que la plupart des experts organicistes reconnaissaient aux psychiatres il y a moins de 2 décennies » Aller au-delà du passionnel … pour cerner objectivement l’évaluation du dommage psychique. Introduction (2) le diagnostic psychiatrique Critères DSM IV et CIM-10 Examen mental et bilan psychométrique Quid des divergences de diagnostic ? - Transmission du dossier - Évolution (?) du PTSD pour « désimputer » - Fluctuation de la symptomatologie mais dans un cadre défini - Manque de rigueur ? - Testing inadapté Introduction (3) expliquer l’imputabilité Prédisposition État antérieur Événements de vie (avant, pendant, après) Influence éventuelle (facteurs psy ponctuels versus Accident banal – trouble psychique invalidant ? Biais éventuels dans l’évaluation trouble de la personnalité) - impact émotionnel (hold-up) - blessure narcissique (cicatrice) - « belle indifférence » - anosognosie - surcharge Des certitudes … 1. Les réactions a) La réaction immédiate - le stress banal = réaction adaptative - état de stress aigu (DSM IV) - bouffée délirante aiguë - conversion hystérique - PTSD PTSD 1ère étude : 50 cas d’agression 27 hommes, 23 femmes Âgés en moyenne de 41 ans (19-68 ans) Examinés 18 mois en moyenne (2-64 mois) après les faits 33 indemnes d’antécédents psychopathologiques 8 victimes d’agression auparavant; 9 ayant présenté un bref épisode dépressif réactionnel PTSD (2) Agression de banditisme : - 20 hold-up à main armée 18 rixes 10 vols ou interpellations pour vols 2 viols Associé dans 32 cas à un léger trauma physique, guère invalidant A une exception près : accident du travail ou sur le chemin du travail PTSD (3) Au moment de l’expertise : - 8 ont repris leur travail initial - 5 dans les 4 premiers mois - 3 autres : 9 mois, 2½ ans et 4 ans plus tard. - 8 ont repris leur travail en bénéficiant d’un aménagement : - 4 mutés à un autre poste - 3 changements d’horaire - 1 changement d’itinéraire - 12 ont tenté de reprendre leur travail mais ont échoué - 21 cas sans aucune reprise du travail. PTSD (4) 2ème étude : 13 victimes d’attentat Attentat à la bombe du 16.02.1990 Expertise entre octobre 1993 et février 2004 Séquelles de brûlures Séquelles psychiques : - nervosisme anxiété méfiance labilité émotionnelle souvenirs itératifs conduites de vérification éveils matinaux pénibles intolérance au bruit brusque irritabilité hyperactivité neurovégétative affects dysphoriques 85% 85% 85% 77% 69% 69% 69% 69% 62% 62% 62% PTSD (5) Absence d’antécédents Toutes avaient développé initialement un syndrome psychotraumatique typique Au moment de l’expertise : - 8 conservaient un léger PTSD - 5 une discrète symptomatologie anxieuse résiduelle Âgées de 24 à 30 ans (en moyenne : 26,6 ans), toutes avaient poursuivi et terminé leurs études. PTSD (6) Deux études montrant des résultats fort différents : - âge ? - absence d’antécédents - motivation : études, travail, … Répercussions psycho-socio-professionnelles : - à interpréter avec précaution et modération, sans généralisation excessive. … à l’expertise 33 cas d’accident du travail, victimes d’un psychotraumatisme. - 17 hommes, 16 femmes, âgés en moyenne de 35 ans (SD : 8,5 ans) - agression à main armée 52% - accident de voiture 24% - accident avec impact physique : électrocution, brûlures, … 14% - agression sans intervention d’armes 6% - accident de moto 2% - agression sexuelle 2% … à l’expertise (2) Au moment du bilan : - 3% n’ont jamais arrêté de travailler 19% ont repris après une période d’ITT 13% ont repris un travail adapté 29% ont tenté de reprendre le travail mais ont échoué - 36% n’ont pu reprendre leur travail. Plaintes typiques d’un PTSD … à l’expertise (3) 32 cas sur 33 ont été consolidés Pour 29 d’entre eux : à la date de 2 ans, 10 mois en moyenne Taux d’incapacité économique Nombre de sujets 0% 10 2% 1 4% 1 5% 4 6% 2 7% 1 8% 1 10 % 5 16 % 2 20 % 1 24 % 1 25 % 2 33 % 1 Testing Groupe I (taux d’IP inférieur ou égal à 5%) Groupe II (taux d’IP supérieur à 5%) Moyenne Écart-type Moyenne Ecart-type Échelle de l’impact de l’événement* 44,93 14,10 57,4 9,04 Échelle d’anxiété de Hamilton 16,00 2,93 20,37 2,84 Echelle de dépression de Hamilton* 10,75 4,55 16,62 5,12 Echelle de dépression de Montgoméry et Asberg* 10,81 4,61 16,62 5,12 Echelle de ralentissement de Widlocher* 4,87 1,93 8,5 6,44 L F K 51,50 62,81 54,43 10,75 23,57 13,13 51,50 63,31 53,00 9,57 18,60 9,56 - hypochondrie* 66,87 13,00 74,68 10,02 - dépression* 67,56 14,53 76,25 12,61 - hystérie 68,43 11,32 73,63 11,07 - psychopathie 65,93 13,09 67,37 8,55 - paranoïa 62,37 12,88 68,12 10,28 - psychasthénie 83,43 19,87 89,50 13,31 - schizophrénie 91,53 15,97 80,31 16,73 - hypomanie* 70,68 14,00 55,06 8,22 MMPI * Différence statistiquement significative Trouble phobique Objet de la phobie : Foule (10 cas) Grandes surfaces Nouvelles agressions (8 cas) Être suivi en rue Moyens de transport (7 cas) Jeunes gens d’allure marginale Obscurité (4 cas) Un quartier spécifique Affronter seul le monde La mort extérieur (3 cas) (2 cas) (2 cas) (1cas) (1 cas) (1 cas) 84% en relation avec le type de trauma subi Dans 3 cas : phobie s’étend à d’autres objets et situations Dans un seul cas : aucun lien spécifique apparent entre le trauma et le type de phobie (sujet, victime d’une chute ayant développé une agoraphobie) B. Réactions secondaires - temps de latence - « élaboration névrotique » sur base d’un SPC ou d’un trauma cervical Plaintes post-traumatiques 1 mois après l’accident % % céphalées 45 Affects dépressifs 29 fatigabilité 45 Agitation - nervosité 29 Vertiges 37 Troubles perceptifs auditifs 25 Troubles de l’attention et de la concentration 37 Irritabilité, colères 18 Troubles du sommeil 33 Oppressions, palpitations 16 Troubles perceptifs visuels 29 Changement de caractère 16 Troubles mnésiques 29 Nausées 12 Anxiophobies 29 Cauchemars à contenu traumatique 8 Troubles sexuels 8 Plaintes post-traumatiques (2) 3 mois après l’accident % % Affects dépressifs 66 Troubles de l’attention et de la 33 Fatigabilité 59 Changement de caractère 27 Irritabilité, colères 59 Troubles perceptifs visuels 27 Troubles mnésiques 55 nausées 22 Anxiophobies 55 Troubles perceptifs auditifs 22 Agitation – nervosité 55 Troubles du sommeil 18 Céphalées 48 Cauchemars à contenu 14 Oppressions, palpitations 37 Troubles sexuels 7 Vertiges 33 concentration traumatique Dépression Post-Traumatique Population - 50 cas de dépression post-traumatique - 31 hommes, 19 femmes - Âgés entre 20 et 73 ans - 38 belges, 5 italiens et espagnols, 7 maghrébins - 11 ouvriers non qualifiés, 26 ouvriers qualifiés ou employés, 8 commerçants, 5 cadres - 3 sans emploi au moment des faits - Antécédents : 11 cas d’accidents, 9 cas de dépression Dépression Post-Traumatique Expertise Reprise du travail (sur total de 47) - Première année post-T. Deuxième année post-T. Troisième année post-T. Au cours des années suivantes - Aucune reprise - Tentative de reprise mais échec (15) - Reprise de l’activité antérieure (10) (18) (9) (13) (21) (11) Dépression Post-Traumatique Dépression Critères : - Score supérieur à 12 à l’échelle de dépression de Hamilton - Score inférieur à 5 à l’échelle de dépression de Newcastle Intensité : Score de 12 à 19 20 à 24 25 à 32 (10) (21) (19) Émergence : D’emblée : aucun Première année post-T : 33 cas De manière insidieuse et progressive Dépression Post-Traumatique 1. 2 sous-groupes via le discours : Dépression réactionnelle à la persistance des symptômes post-T. et aux répercussions sur l’état de santé et la vie quotidienne (21 cas). Résulte surtout d’une “blessure narcissique”. DEPRESSION “NARCISSIQUE” 2. Dépression réactionnelle aux répercussions sur la vie conjugale, familiale et socio-professionnelle (29 cas). Résulte surtout d’une “angoisse de perte d’objet”. DEPRESSION “ANACLITIQUE” Dépression Post-Traumatique Délais 0 à 1 an 1 à 2 ans 2 ans et + (n = 10) (n = 18) (n = 22) Dépression narcissique (n = 21) 70% 56% 18% Dépression anaclitique (n = 29) 30% 44% 82% Sous-groupes Dépression Post-Traumatique Délais 0 à 1 an 1à2 ans 2 ans et + Symptômes persistants 80% 67% 9% Perte ou limitation professionnelle 10% 11% 36% Abandon sentimental et/ou problème relationnel 10% 17% 41% Sentiments d’incompréhension ou d’injustice 0% 5% 14% Facteurs de dépression Douleur chronique « Des facteurs psychologiques jouent nécessairement un rôle majeur dans le déclenchement, l’intensité, l’aggravation ou la persistance d’une douleur » (DSM IV). « la douleur peut conduire à l’inactivité, à l’isolement social qui, à leur tour, entraîneront des problèmes psychologiques supplémentaires, par exemple la dépression et une diminution de la résistance physique qui provoqueront fatigue et augmentation de la douleur». Etude rétrospective : Trouble douloureux chronique posttraumatique 50 dossiers d’expertise post-traumatique Diagnostic (DSM IV) : Échantillon : Délai entre le trauma et le bilan : 31 mois Accident : - travail : 42 cas - privé : 8 cas - trouble douloureux chronique - compliqué d’un trouble psychopathologique - 22 hommes, 28 femmes - âge moyen : 42 ans (écart-type : 9 ans) La douleur Localisée principalement au niveau : Complications psychopathologiques - lombaire cervical membre(s) inférieur(s) membre(s) supérieur(s) fibromyalgie - anxio-dépressives - conversion hystérique - sinistrose : : : : : 21 cas 10 cas 10 cas 8 cas 1 cas : 44 cas : 5 cas : 1 cas Travail 5 cas au chômage au moment des faits 45 cas ayant une activité : - reprise travail (total) reprise travail (partiel) reprise et échec absence de reprise : : : : 6 cas 1 cas 11 cas 27 cas Examen mental Antécédents psychiatriques 13 cas Symptomatologie : - centration hypocondriaque sur soi : 50 cas éveils matinaux pénibles : 44 cas troubles concentration : 44 cas découragement : 43 cas hyperactivité neurovégétative : 42 cas fatigue : 42 cas auto-dépréciation : 41 cas éveils nocturnes : 41 cas tristesse : 40 cas irritabilité : 39 cas nervosisme : 38 cas rumination mentale : 38 cas troubles de la mémoire : 38 cas difficultés d’endormissement : 37 cas Examen mental (2) Symptomatologie (suite) : - Culpabilité Pessimisme Labilité émotionnelle Appréhensions anxieuses Désintérêt Méfiance Troubles appétit Accès de colère Cauchemars Repli sur soi Idées noires Troubles de la libido Idéation suicidaire : : : : : : : : : : : : : 35 34 33 32 28 28 26 26 24 22 22 21 12 cas cas cas cas cas cas cas cas cas cas cas cas cas Douleurs « Virage » (31 cas) - 0 à 3 mois 4 à 6 mois 7 mois à 1 an 1 an à 2 ans + de 2 ans : : : : : 5 cas 3 cas 14 cas 7 cas 2 cas : : : : 29 cas 3 cas 3 cas 1 cas Motif (36 cas) - Douleur persistante Perte d’emploi Problèmes familiaux Problèmes financiers C. Réactions caténaires - Trauma émotionnel ravivé - Imputabilité ? - Agressé confronté à son agresseur - Harcelé ayant été victime de maltraitance 2. Les processus La personnalité de base - « Colore » les plaintes (sans troubles proprement dits) - l’histrionique - l’obsessionnel -… Les processus psychotiques Hormis bouffée délirante aiguë et démence Schizophrénie, paranoïa, maniaco-dépression (tr. bipolaire) Aspect endogène, constitutionnel Pour Leyrie : - Décompensation passagère et retour à l’état antérieur; - Absence de prise en charge psychiatrique avant l’accident n’est pas une preuve en soi - Maladie évoluant à bas bruit avec un environnement social tolérant Les T.O.C. Lien avec structure anatomique lésée TOC, épilepsie du lobe temporal, cingulum Facteur « stress » susceptible de « révéler » une prédisposition voire un état antérieur latent TOC tardif Le syndrome d’anxiété généralisée Facteurs génétiques Évolution chronique Mais pouvant fluctuer et s’aggraver en fonction du stress CONVERSIONS HYSTÉRIQUES POST-TRAUMATIQUES 1. Réactions H. aiguës - Facteur de stress - S’inscrit dans le cadre d’un traumatisme psychique - Aspect éphémère, sans bouleversement de la personnalité Réactions H. aiguës (2) - - BRIOLE et al. : Dans les suites immédiates d’un trauma psychique : 30% de conversions et de crises hystériformes (astasie-abasie et troubles sensoriels avec cécité, surdité, surdi-mutité, aphasie, …) LAPORTE et al. : La plupart des symptômes conversifs sont de courte durée (50 à 90% disparaissent avant la fin de l’hospitalisation). 2. Conversions hystériques posttraumatiques chroniques LEMPERIÈRE et al. : - 10 cas de conversion H. - A.T. bénin - Au début : symptômes de névrose traumatique Ensuite : phase plus neurasthénique Enfin : déficit fonctionnel s’installe tandis que l’anxiété diminue - De longue durée, surtout chez les sujets âgés. Conversions hystériques posttraumatiques chroniques (2) - - - Peu d’éléments dans les antécédents Sujets frustes (manœuvres, travaux de force) Régression narcissique contraste avec le comportement antérieur plutôt viril Etude personnelle (rétrospective) 1. Échantillon : - 30 dossiers d’expertise 19 hommes, 11 femmes âge moyen : 38 ans victimes d’A. avec atteinte somatique délai entre A. et expertise : 53 mois (E.T. : 10,3 mois) - travailleurs manuels (19 ouvriers) - 13 indemnes d’antécédents médicaux - antécédents psychiques : 2 dépressions, 1 harcèlement. Etude personnelle (rétrospective) 2. Accident : - AT - A. vie privée - A. scolaire (23 cas) (6 cas) (1 cas) - séquelles physiques - main - bras - pied - jambe - dos - nuque - diffus initiales : (7 cas) (7 cas) (7 cas) (4 cas) (2 cas) (2 cas) (1 cas) (2) Etude personnelle (rétrospective) (3) - - Évolution vers l’algoneurodystrophie - cheville - bras - poignet (9 (4 (3 (2 cas) cas) cas) cas) Reprise d’activité : - aucune - reprise et arrêt - différée ou changement d’emploi - reprise assez rapide (15 cas) (6 cas) (4 cas) (3 cas) Etude personnelle (rétrospective) (4) 3. La conversion : - Critères : DSM IV-R - Localisation : - membre sup. membre inf. cheville poignet nuque genou main (9 (7 (6 (5 (1 (1 (1 cas) cas) cas) cas) cas) cas) cas) Etude personnelle (rétrospective) (5) - Sous forme de : - algies - impotence fonctionnelle - algies et parésies - « Belle indifférence » - Traitement : (12 cas) (10 cas) (8 cas) (18 cas) quasi nul Etude personnelle (rétrospective) (6) 4. Bilan psychométrique : - anxiété (Hamilton) : 12 (4,8) - dépression (Hamilton) : 10 (5,3) - ralentissement (Widlocher) : 6 (3,7) Etude personnelle (rétrospective) (7) 4. Bilan psychométrique : MMPI - échelles de validité : L F K 61 52 68 - échelles cliniques : hypocondrie dépression hystérie psychopathie paranoïa psychasthénie schizophrénie hypomanie 71 59 70 64 56 74 75 52 - indice d’anxiété (Welsh) 60 Etude personnelle (rétrospective) (8) 4. Bilan psychométrique : Psychodiagnostic de Rorschach : - Personnalité de base : - personnalité névrotique - état limite - narcissique - névrose de caractère - abandonnique - protocole ? (14 cas) (15 cas) (9 cas) (4 cas) (2 cas) (1 cas) - Immaturité : (6 cas) - Aménagement défensif : - hystéro-phobique - obsessionnel et phobo-obsessionnel - caractériel - psychopathique -? (16 cas) (3 cas) (3 cas) (4 cas) (1 cas) (3 cas) DISCUSSION De la clinique … - Dans les névroses post-T : l’hystérie survient en deuxième lieu après la dépression névrotique - La localisation de la symptomatologie dépend de l’organe lésé (96 %) - Associée à une « belle indifférence » (92%) DISCUSSION (2) De la clinique … - propagation du mécanisme conversif - valeur symbolique ? - « lieu » corporel non « choisi » - dans le type de manifestation ? - « la découverte de la signification du symbole n’entraîne pas la disparition du symptôme » (Guyotat et al.) DISCUSSION (3) De la clinique … - Étude et littérature : quasi absence d’antécédents psychopathologiques - Le terrain : - pas nécessairement névrotique - ni organisé sur un mode hystéroïde - Quasi absence de traitement. - faut-il le lui reprocher ? DISCUSSION (4) ... à l’expertise Trouble de conversion post-T suscite trois problèmes (LEYRIE) - imputabilité - consolidation (cf. traitement) - indemnisation (IPP ?) DISCUSSION (5) A. Imputabilité LAPORTE et al. - aucune relation conflit intrapsychique autres facteurs et variables que le trauma accident = « kapstok functie » DISCUSSION (6) DELPLA et al : Conversion dans le cadre de : - traumatisme psychique - composante émotionnelle d’un traumatisme somatique (en particulier crânien) - en l’absence d’état antérieur A imputer et à indemniser DISCUSSION (7) ... à l’expertise B. Consolidation C. Indemnisation MARIN et COTTE : - Maladie H. ne donne pas droit à la réparation - Manifestations H. chez sujet indemne d’antécédents et entrant dans le cadre des névroses post-T. doivent être réparées. CONCLUSION Débat loin d’être clos - Conversion : mécanisme de déplacement, à valeur symbolique - Se greffant sur une zone corporelle lésée : à imputer vu la « concordance de siège » - A consolider rapidement - A ne pas indemniser en tant que telle. Chez l’enfant SPC Hyperkinétisme (« trouble déficit de l’attention/hyperactivité ») Démences chez le sujet âgé Détérioration mentale - séquelles post-traumatiques ? - processus démentiel dégénératif Démence post-traumatique 3. Mécanismes psychiques Imputer ? - trouble réactionnel : - processus : oui non Faire comprendre : En terme de mécanisme : - « blessure narcissique » (intégrité) - « perte » (répercussions conjugales, familiales, sociales, professionnelles) Perspective psycho-socio-professionnelle Influence du « milieu » SPC : 3ème mois post-T Plaintes « post-traumatiques » Milieu socio-professionnel 0à5 6 et plus Aisé 11 5 Défavorisé 1 10 Nationalité Belge Etrangère (n = 38) (n = 12) Dépression narcissique (n – 21) 50% 17% Dépression anaclitique (n = 29) 50% 83% Sous-groupes Influence d’un bas niveau socio-économique dans les cas de traumatisme psychique Seul facteur probant (après avoir éliminé autres facteurs tels que race, status conjugal, niveau d’éducation, emploi, …) Mais s’agit-il d’un état antérieur ? • Conduites addictives, difficiles à diagnostiquer, majorant le risque psychotraumatique Etat antérieur ? Référence à la personnalité de base (cohérence interne) - Vulnérabilité - Ébranlement et/ou décompensation en portera la marque - Crédibilité ? … et des limites Limite de l’enquête clinique rétrospective - Absence de sources et d’accès aux informations - Ambigüité des textes relatifs au secret professionnel (corps soignant, hospitalier) - Audition de l’entourage : image parfois manichéenne de la victime … et des limites (2) Les limites du DSM IV - harcèlement moral PTSD – like PTSD « rétrospectif » PTSD par ricochet (ou par contre-coup) - lien de causalité juridique - jusqu’où « rebondir » Les limites du « temps de latence » Les limites entre « normal » et « pathologique » - fixer une échéance ? - accepter des pseudo-temps de latence plusieurs années après les faits ? - la « souffrance » - apport du bilan psychométrique - auto-évaluation (ex : algie) … et des limites (3) Les limites du « trouble psychique » (en terme d’« étendue ») - conversion hystérique - phobie Les « régressions psychiques » Les « surenchères » Les symptômes « minorés » Quid du trouble sous-jacent ? - dépendance - bénéfices secondaires - sinistrose Conclusion Dommage psychique Outils de référence et travaux scientifiques Souci d’objectivité Éclairer le magistrat - plus difficile à cerner - mais plus passionnant Eléments essentiels et incontournables : - expliquer - discuter - faire comprendre