Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides / p. 85
Estomac
La survie nette à 5 ans variait peu au cours du temps, passant
de 24 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 à 25 %
pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 26 %
et 28 % (tableau 6).
La survie nette à 10 ans passait de 18 % pour les cas
diagnostiqués en 1989-1993 à 21 % pour les cas diagnostiqués
en 1999-2004 (tableau 5). Après standardisation, les chiffres
correspondants étaient de 21 % et 23 % (tableau 6).
Tendances selon le sexe
L’amélioration de la survie nette standardisée au cours du
temps était observée de manière comparable chez les hommes
et les femmes (tableau 6).
Tendances selon l’âge
L’amélioration de la survie à 1 an était observée pour toutes les
tranches d’âge, à l’exception des personnes âgées de 75 ans
et plus chez qui cette amélioration initiale était moindre
(tableau 7).
Survie à 15 ans chez les personnes
âgées de moins de 75 ans
La survie nette à 15 ans variait entre 30 % et 19 % selon l’âge
pour les cas diagnostiqués en 1989-1998 (tableau 8).
Commentaires
Bien que son incidence ait diminué dans le monde entier,
le cancer de l’estomac est souvent détecté à un stade avancé
et demeure la troisième cause de décès par cancer [2]. Les
principaux facteurs de risque sont les infections à Helicobacter
pylori [3], le tabagisme et l’alimentation [4].
Dans la dernière étude EUROCARE, la survie relative à 5 ans
des cancers gastriques variait de 30 % en Europe du Sud à
17 % au Royaume-Uni, Irlande et en Europe de l’est [5]. Les
taux de survie relative observés en France se situaient dans des
valeurs moyennes par rapport aux autres pays d’Europe.
L’étude CONCORD-2 portant sur les données de 59 pays
montrait de grandes disparités de survie. Entre 2005 et 2009,
dans la majorité des pays, la survie nette à 5 ans était de
25-30 %, mais dépassait 50 % au Japon (54 %) ou en Corée
du Sud (57,9 %). Ces résultats étaient attribuables à une
activité intense de dépistage, à un stade précoce au moment
du diagnostic et à une chirurgie radicale [6].
Aux États-Unis, la survie relative à 5 ans était de 28 % et
passait à 64 % si le cancer était localisé [7].
Globalement, dans la plupart des pays, la survie du cancer de
l’estomac s’est peu améliorée au cours du temps [6].
Le pronostic du cancer de l’estomac reste sombre, du fait que
la tumeur est souvent métastasée au moment du diagnostic
et que la plupart des personnes atteintes de la maladie sont
des personnes âgées. Mais les différences frappantes à travers
le monde concernant la survie de ce cancer, suggèrent que
d’importantes leçons pourraient être tirées sur le diagnostic
et le traitement pratiqués dans les pays avec une meilleure
survie [6].
[5] De Angelis R, Sant M, Coleman MP, Francisci S, Baili P, Pierannunzio D,
et al
. Cancer survival in Europe 1999-2007 by country and age: results of EUROCARE-5-
a population-based study. Lancet Oncol 2014;15(1):23-34.
[6] Allemani C, Weir HK, Carreira H, Harewood R, Spika D, Wang XS,
et al
. Global surveillance of cancer survival 1995-2009: analysis of individual data for
25 676 887 patients from 279 population-based registries in 67 countries (CONCORD-2). Lancet 2015;385(9972):977-1010.
[7] Howlader N, Noone AM, Krapcho M, Garshell J, Miller D, Altekruse SF,
et al
. SEER Cancer Statistics Review, 1975-2011 [Internet]. Bethesda: National Cancer
Institute; 2014. [consulté le 05/03/2015]. Disponible à partir de l’URL : http://seer.cancer.gov/csr/1975_2011/.