Communiqué de presse concernant l’accord médico-mutuelliste
C’est avec stupéfaction que nous, médecins généralistes lisons ce jour dans la presse que nous
serions satisfaits de l’accord médico-mutuelliste. Nous ne sommes en rien contents de cet
accord signé jeudi soir. C’est la colère au contraire qui s’élève sur tous les forums
électroniques tant wallons que flamands et qui s’exprime partout au niveau de la base. Les
généralistes flamands ont déjà envoyé un rectificatif exprimant leurs sentiments réels à la
presse du nord du pays.
Nos conditions minimales en fait d’honoraires étaient le 18/25 (consultation et visite à
domicile, respectivement) au 1er janvier 2003 avec la garantie du 20/30 au 1er janvier 2004.
Honoraires qui nous laissaient encore en dessous de ceux de nos confrères européens et qui
nous sortent à peine de nos difficultés financières sans nous assurer un barème universitaire et
sans garanties que les jeunes généralistes échappent à la faillite.
Nos syndicats auxquels nous avions demandé de ne pas descendre en dessous de ces tarifs
minimaux ont fait ce qu’ils ont pu avec un budget beaucoup trop étriqué. Nous dénonçons le
fait que nos représentants soient toujours obligés de céder à la pression énorme exercée sur
eux pour qu’ils signent un accord. Ils doivent toujours céder au chantage qu’un non-accord
menacerait la survie de la sécurité sociale, provoquerait la communautarisation des soins de
santé, voir l’éclatement de la Belgique.
Doit-on accepter éternellement un système de prétendue négociation qui est en fait un système
de chantage débouchant sur un accord qui ne satisfait personne? Nous ne pouvons plus
accepter que des accords se signent à n’importe quelle condition. Pourquoi devons-nous seuls
sauver un système de soins qui assurerait la sécurité tarifaire aux détriments de nos seuls
revenus? La sécurité tarifaire doit être basée sur un système solidaire ou tout le monde apporte
sa contribution et pas seulement les prestataires de soins.
Nous étions déjà présentés à l’opinion comme des sur-prescripteurs abusant de la sécurité
sociale, pour masquer la restriction des soins qui se profile; nous voici maintenant
responsables de la survie de la sécurité sociale et de la cohésion de l’Etat.
Ca suffit, nous sommes des soignants et nous réclamons le droit d’assurer un outil de soins
valable et le droit à notre survie financière, de plus en plus menacée.
Nos revendications en matière de :
- Revalorisation de notre fonction
- Suppression du système Bf (médicaments soumis à remboursement conditionnel)
- Amendements de la loi sur la responsabilisation, qui comporte encore des lacunes en
ce qui concerne les droits de la défense
n’ont pas encore abouti et nous intensifierons les grèves de gardes qui se propagent de jour en
jour. Nous en appelons au déconventionnement et à l’application du 18/25 au 1er janvier avec
pression constante jusqu’aux prochaines législatives pour imposer le 20/30 à nos prochains
élus ainsi que la réalisation de tout le contenu de notre consensus Nord/Sud.
Dr Dawance Claude, coordinatrice des actions de la base.