Diagnostic
Update
Mars 2015
Le laboratoire IDEXX présente Dermatophyte
RealPCR, un nouveau test de diagnostic rapide et
précis de la dermatophytose chez le chien et le chat
Contexte
Les dermatophytes sont des causes fréquentes d’infections
fongiques cutanées. Chez le chien et le chat, les trois
champignons responsables de dermatophytose les plus
souvent rencontrés sont Microsporum canis, Microsporum
gypseum et Trichophyton mentagrophytes.1 90 % des chats
atteints de dermatophytose sont infectés par Microsporum
canis, qui est extrêmement contagieux et présente le plus
fort potentiel zoonotique.2 C’est pourquoi il est très important
d’obtenir un diagnostic précis et rapide.
Pathogenèse
La peau saine constitue une barrière naturelle qui empêche
efficacement l’invasion par les dermatophytes ; une atteinte
de cette barrière cutanée est donc nécessaire pour que
l’infection puisse se développer. Les chats de moins de
2 ans, immunodéprimés (pour cause de stress ou suite à
un traitement), carencés nutritionnellement, ou présentant
des pathologies primaires affectant l’intégrité de la peau
ou le statut immunitaire sont prédisposés à cette infection.
Les conditions environnementales peuvent favoriser le
développement de cette affection ; par exemple une
température et un taux d’humidité élevés. Les signes cliniques
peuvent être plus graves et la contagion plus rapide, en cas
de mauvaise hygiène ou de surpopulation, en particulier si
l’agent responsable de l’infection est Microsporum canis.
Pendant la période d’incubation, qui dure de 1 à 3 semaines,
les hyphes se développent le long de la tige pilaire et il y
a production d’une épaisse couche de spores provoquant
la cassure du poil à la surface de la peau. Les produits du
métabolisme fongique provoquent une inflammation de la
zone touchée se caractérisant par l’apparition de plaques
circulaires où la peau peut devenir croûteuse et squameuse,
aux contours érythémateux. Les zones d’alopécie et
d’anomalies cutanées associées à un érythème présent en
périphérie des lésions constituent les lésions typiques de la
«teigne». Cependant, les présentations cliniques sont parfois
atypiques, et certains chats peuvent même rester porteurs
asymptomatiques.
Chez les chats immunocompétents, les lésions se limitent
à la tête et disparaissent spontanément au bout de quelques
semaines. Chez les chats immunodéprimés, les lésions se
généralisent fréquemment sur l’ensemble du corps et des
infections bactériennes secondaires peuvent se développer.
Transmission
Le risque de transmission des dermatophytes est très élevé
et la contagion entre chats ou du chat à l’homme est très
fréquente en l’absence de mise en place de protocoles de
détection précoce et de contrôle de l’infection. Ces protocoles
sont difficiles à mettre en place car les lésions peuvent être
discrètes et les animaux porteurs asymptomatiques. De plus,
les spores infectantes fixées sur les poils sont disséminées
dans l’environnement lors de la mue et peuvent rester
infectantes pendant 12 mois. Un animal peut être infecté par
contact direct avec un animal infecté ou via l’environnement
par contact avec des colliers, brosses, couchages, tapis,
mobilier et jouets contaminés. Les chats d’extérieur peuvent
aussi être infectés par des dermatophytes géophiles, parmi
lesquels M. gypseum (en creusant le sol) et T. mentagrophytes
(contact avec de petits rongeurs).
Les refuges et les familles d’accueil constituent des
environnements particulièrement favorables à l’émergence
des dermatophytes en raison du stress métabolique et de
la pression démographique existant au sein d’un groupe
d’animaux, dont les antécédents médicaux sont souvent
incomplets.
Diagnostic
Comme les lésions provoquées par les dermatophytes sont
identiques à celles causées par d’autres affections cutanées,
une dermatophytose doit être suspectée chez tous les chats
atteints de lésions. Plusieurs techniques simples telles que
l’évaluation en lumière de Wood et l’examen direct des poils
au microscope sont largement utilisées. Ces deux méthodes
aboutissent néanmoins à un taux élevé de résultats faux
négatifs et faux positifs. Seuls 50 % des isolats de M. canis
peuvent être détectés en lumière de Wood et les autres
dermatophytes ne présentent aucune fluorescence.
L’examen direct au microscope n’est pas assez sensible car
les spores sont souvent difficiles à visualiser. Cet examen
peut aussi manquer de spécificité en raison de la présence
de champignons saprophytes le long de la tige pilaire.
Jusqu’à maintenant, la culture sur milieux spécifiques
constituait la méthode de référence pour le diagnostic de la
dermatophytose. Il s’agit d’un test très sensible qui permet
d’identifier l’espèce en cause. Il existe plusieurs milieux de
croissance pour les dermatophytes utilisables en clinique.
Ces milieux comportent des indicateurs dont la couleur
change si l’agent s’y multiplie. Cependant, de nombreux
champignons autres que les dermatophytes peuvent aussi
provoquer un virement de la couleur et donc induire des
résultats faussement positifs. Il faut donc disposer de
connaissances spécialisées pour évaluer correctement les
cultures fongiques. De plus, la croissance fongique peut
prendre jusqu’à 28 jours, à l’issue desquels on obtient un
résultat négatif fiable. Le délai nécessaire à l’obtention des
résultats et les connaissances spécialisées requises pour leur
interprétation limitent l’intérêt de la culture pour la prévention
de la diffusion de cette maladie hautement infectieuse.
Un test de diagnostic moléculaire peut permettre une
détection rapide, sensible et spécifique des dermatophytes.4,5
La PCR (Polymerase Chain Reaction) appliquée au
diagnostic des dermatophytes
Chez l’homme, la PCR en temps réel a été proposée en
tant que nouvelle méthode de référence, en particulier pour
le diagnostic de l’onychomycose (infection fongique de
l’ongle).2 Le test IDEXX Dermatophyte RealPCR™ est un outil
de diagnostic rapide et précis de la dermatophytose du chat
et du chien. Les résultats sont obtenus en 2 à 3 jours après
réception de l’échantillon. Cette analyse détecte Microsporum
spp. et Trichophyton spp. au moyen de tests de PCR en
temps réel, avec une sensibilité supérieure à 95 % et une
spécificité supérieure à 99 %.
Chaque résultat positif pour Microsporum spp. est
automatiquement suivi d’une recherche de Microsporum canis
par PCR dans la mesure où cette espèce est responsable de
90 % des cas de dermatophytose chez le chien et le chat.
Dans les cas où la recherche de Microsporum spp. est
positive, mais que la PCR s’avère négative pour Microsporum
canis, nous recommandons de poursuivre la démarche
par une mise en culture. En effet, d’autres espèces de
Microsporum peuvent être à l’origine de la maladie. Nous
recommandons également une mise en culture lorsque le
test est positif pour Trichophyton spp. de façon à identifier
l’espèce responsable des lésions.
Espèces pouvant être détectées par le test IDEXX
Dermatophyte RealPCR™:
Microsporum spp.
M. canis
M. gypseum
M. audouinii
Trichophyton spp.
T. mentagrophytes
T. tonsurans
T. rubrum
Quand utiliser le test Dermatophyte RealPCRTM?
Le test peut être utilisé pour établir un diagnostic chez un
animal symptomatique mais également en dépistage.
Le test Dermatophyte RealPCR™ doit être réalisé chez les
animaux présentant des zones d’alopécie et des lésions
squameuses. Cependant, en raison de la grande variabilité
des manifestations cliniques de la dermatophytose, le test
Dermatophyte RealPCR™ peut être réalisé dans tous les cas
se justifiant d’un point de vue clinique, et même en l’absence
de lésions caractéristiques. Un diagnostic par PCR constitue
une preuve d’infection chez les animaux présentant des
anomalies cliniques dermatologiques et permet de d’identifier
les animaux porteurs asymptomatiques (absence de lésions).
Le test Dermatophyte RealPCR™ peut être envisagé lorsqu’un
nouveau chat, en particulier provenant d’un refuge ou
d’une structure d’accueil, va être introduit dans un foyer. La
détection de Microsporum canis chez un chat sain indique
que ce dernier est porteur asymptomatique.
Examen direct ou détection
en lumière de Wood
Milieux de croissance
pour dermatophytes
Culture fongique Recherche de
dermatophytes par PCR
Spores difficiles à visualiser et
confusion possible avec des
champignons saprophytes du sol
Seules 50 % des souches
de M. canis produisent des
métabolites fluorescents - faible
sensibilité, résultat faux négatif
Absence de fluorescence pour
M. gypseum ou Trichophyton
Le sébum et certains
médicaments émettent une
fluorescence - faible spécificité,
résultat faux positif
Prend jusqu’à plusieurs
semaines
L’interprétation peut être
difficile
Dans une étude, seuls
65,4 % d’inoculats connus
de M. canis ont abouti à
une croissance
Temps de manipulation
prolongé et risque de
transmission zoonotique
Délai maximal de
28 jours pour confirmer
un résultat négatif
Permet d’identifier
toutes les espèces,
même les plus rares ou
exotiques
Délai de 2 à 3 jours
Hautes spécificité et
sensibilité
Valeurs prédictives positive
et négative > 95 %
Comparaison entre les différentes méthodes de diagnostic des dermatophytes
Interprétation des résultats du test Dermatophyte RealPCRTM
Recueil des échantillons pour la réalisation du test Dermatophyte RealPCRTM
Disposer les poils arrachés et les raclages cutanés réalisés en périphérie des lésions dans un tube stérile vide
Mettre les ongles ainsi que le produit des raclages réalisés au niveau de la racine unguéale dans un récipient stérile
En l’absence de lésions visibles, disposer dans un récipient stérile des poils obtenus par brossage minutieux du pelage à
l’aide d’une brosse à dents. Conserver les échantillons au réfrigérateur.
Trichophyton spp.
Diagnostic différentiel
Diagnostic Mise en culture
PCR pour Microsporum canis
Microsporum spp.
positif positif
positive
négatif
négative
Résultats positifs au test RealPCR
1. Un résultat positif au test Microsporum spp. indique que de l’ADN de Microsporum spp. a été détecté dans
l’échantillon analysé.
• Chez un patient présentant des signes cliniques, ce résultat est en faveur de l’infection.
• Chez un patient ne présentant pas de signes cliniques, il faut envisager le portage.
• Le risque de contamination à l’homme ou à d’autres animaux existe, indépendamment de la présence ou non de
signes cliniques chez le patient.
2. Détection d’ADN de Microsporum canis dans l’échantillon analysé.
• Chez un patient présentant des signes cliniques, ce résultat est en faveur de l’infection.
• Chez un patient ne présentant pas de signes cliniques, il faut envisager le portage.
• Le risque zoonotique existe que l’animal soit symptomatique ou porteur asymptomatique.
3. Un résultat positif au test Trichophyton spp. indique que de l’ADN de Trichophyton spp. a été détecté dans
l’échantillon analysé.
• Chez un patient présentant des signes cliniques, ce résultat est en faveur de l’infection.
• Chez un patient ne présentant pas de signes cliniques, il faut envisager le portage.
• Le risque zoonotique existe que l’animal soit symptomatique ou porteur asymptomatique.
Afin de procéder à l’identification précise de l’espèce de Trichophyton impliquée, nous recommandons d’envoyer un
échantillon frais qui servira à la mise en culture fongique (dans le cas de lésions nettes : raclages cutanés réalisés
en périphérie de la lésion, poils infectés avec follicules prélevés à la pince ; en l’absence de lésions nettes : large
prélèvement de poils et squames (30 coups de brosse vigoureux)).
Références
1) Moriello K and DeBoer DJ. Dermatophytosis. In: Green CE. Infectious Diseases of the Dog and the Cat. 4th ed. St Louis, mo:
Saunders-Elsevier, 2010; 588-602.
2) Gräser Y, Czaika V, Ohst T. Diagnostic PCR of dermatophytes – an overview. J German Soc Dermatol, 2010, 10:721-5.
3) Garg J, Tilak R, Garg A, Prakash P, Gulati AK, Nath G. Rapid detection of dermatophytes from skin and hair. BMC Res Notes.
2009 Apr 18;2:60.
4) Cafarchia C, Gasser RB, Figueredo LC, Weigl S, Danesi P, Capelli G, Otranto D. An improved molecular diagnostic assay for
canine and feline dermatophytosis. Med. Myco. 2013, 51:136-143
5) Brillowska-Dabrowska A, Saunte DM, Arendrup MC. Five-Hour Diagnosis of Dermatophyte Nail Infections with Specific
Detection of Trichophyton rubrum. J. Clin. Micro. 2007, 45:1200-1204.
6) Irimie M, Tataru A, Oanta A. Evaluation of Real Time Polymerase Chain Reaction Assay for Identification of Common
Dermatophyte Species. Bulletin of the Transilvania University of Brasov 2011, 53:65-72.
Résultat négatif au test RealPCR
1. Un résultat négatif au test Dermatophyte RealPCRTM indique l’absence de détection d’ADN des micro-organismes
Microsporum spp. ou Trichophyton spp. dans les échantillons analysés, ce qui suggère que ces micro-organismes
ne sont pas responsables des signes cliniques observés chez ce patient. Un résultat faussement négatif peut être
obtenu dans le cas où le nombre de micro-organismes présents dans l’échantillon est insuffisant (inférieur à la limite
de détection de la méthode). Les causes possibles sont : diminution du nombre de micro-organismes suite à un
traitement, portage chronique, ou apparition d’une nouvelle souche.
2. Le test Microsporum canis RealPCR s’est révélé négatif alors que le test Microsporum spp. RealPCR™ était positif.
Afin de procéder à l’identification précise de l’espèce de Microsporum impliquée, nous recommandons d’envoyer
un échantillon frais qui servira à la mise en culture fongique (dans le cas de lésions nettes : raclages cutanés réalisés
en périphérie de la lésion, poils infectés avec follicules prélevés à la pince ; en l’absence de lésions nettes : large
prélèvement de poils et squames (30 coups de brosse vigoureux)).
Toutes les marques ®/TM sont détenues par IDEXX Laboratories, Inc. ou ses filiales aux États-Unis et/ou dans d’autres pays.
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