prélevées sur des animaux sous traitement antifongique. Les tests DTM
(Dermatophyte Test Medium) sont à base de dextrose Sabouraud avec de la
chlorheximidine, de la gentamycine et de la chloretétracycline comme agents
antibactériens et antifongiques pour retarder la croissance des organismes
contaminants. Un indicateur de pH, le rouge phénol, est additionné. Les
dermatophytes métabolisent préférentiellement les protéines du substrat de
culture, produisant des métabolites alcalins et faisant virer le milieu de culture
jaune en rouge, exactement au moment où la colonie de dermatophytes apparaît.
La plupart des autres champignons utilisent les hydrates de carbone et produisent
des métabolites acides. Ces champignons saprophytes peuvent éventuellement
consommer des protéines et provoquer un changement de couleur mais cela se
produit plusieurs jours après la croissance du dermatophyte.
C. Interpréter la culture : La morphologie de la colonie fongique est une première étape
importante pour déterminer la présence d’un dermatophyte. Microsporum et
Trichophyton spp, les dermatophytes les plus importants chez le chien et le chat,
apparaissent sous forme de colonies blanchâtres, légèrement jaunes, ocres ou couleur
chamois, d’aspect poudreux ou cotonneux. Les dermatophytes ne sont jamais noirs, verts
ou gris. En outre, sur les cultures de dermatophytes positives, le nombre de colonies
donne une bonne estimation de la sévérité de l’infection et, pour les animaux déjà sous
traitement antifongique, cela procure une indication sur la réponse au traitement.
L’évaluation microscopique de la croissance de la colonie est également importante car
certains champignons environnementaux donnent des colonies qui ressemblent
morphologiquement à celles des dermatophytes. Ils ont aussi la capacité de faire virer le
milieu au rouge alors que certaines souches de M. canis ne feront pas changer la couleur
du substrat. Il faut porter des gants pour éviter la contamination des mains par les
dermatophytes. Un petit morceau de ruban adhésif est utilisé pour toucher délicatement la
surface de la colonie avant de le placer directement sur une lame au-dessus d’une goutte
de colorant bleu (bleu de méthylène, bleu de lactophénol, ou le bleu des solutions Diff-
Quik, colorant à base de thiazine. La lame est examinée au grossissement 10-40X pour
déterminer les caractéristiques des macronidies du dermatophyte. Au début de la culture,
on ne peut voir que les hyphae fongiques et pas les macronidies (surtout pour
Trichophyton). En outre, ces cultures doivent être mises à incuber plus longtemps pour
permettre le développement des spores. Microsporum canis a des spores en forme de
toupie/fuseau avec des parois épaisses et une extrémité en bouton et 6 (ou plus) alvéoles
internes. Microsporum gypseum produit des grosses spores en fuseau avec des parois
fines, pas de bouchon aux extrémités et maximum 6 alvéoles internes. Trichophyton
mentagrophytes donne des longues macronidies en forme de cigare, avec de fines parois ;
des hyphae en spirale et de multiples amas de macronidies en grappes sont également
caractéristiques de Trichophyton. Dans les cas où les espèces de champignons ne
peuvent pas être facilement identifiées à la clinique, il faudra soumettre l’échantillon à un
laboratoire vétérinaire de référence pour une identification fongique.
Résumé