Arrêt de thérapeutiques actives

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COMMENT ?
QUAND ?
QUOI ?
Limitation ou Arrêt de Thérapeutiques Actives
IFSI OCTOBRE 2015
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Thérapeutiques actives : thérapeutiques visant à
soutenir les fonctions vitales défaillantes (traitements
de suppléance d’organes) mais aussi les traitements
de la cause (traitements étiologiques) de ces
défaillances.
- Limitations de thérapeutiques actives : décision de
non instauration ou non intensification de
thérapeutiques actives. C’est le refus de « l’escalade
thérapeutique ».
- Arrêt de thérapeutiques actives : Décision de ne pas
poursuivre un traitement actif déjà instauré.
"… Droit de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier
des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue …"
"…Lorsqu'ils
apparaissent
inutiles,
disproportionnés ou n'ayant d'autre effet
que le seul maintien artificiel de la vie, ils
peuvent être suspendus ou ne pas être
entrepris……"
"… Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et
assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l’article L.
1110-10." (Les soins palliatifs)
 Acharnement thérapeutique (obstination
déraisonnable) : poursuite de thérapeutiques
actives malgré soit l’échec thérapeutique
(certitude de décès) soit une situation où la
survie paraît possible mais avec une qualité
de vie jugée inacceptable pour le patient, ou
bien au prix de soins invasifs, pénibles et
longs.

Tout traitement :
◦ s’il est INUTILE
◦ s’il est DISPROPORTIONNE
◦ S’il a pour SEUL EFFET LE MAINTIEN ARTIFICIEL DE LA VIE

Traitement ?
◦ Médicamenteux
◦ Alimentation artificielle (parentérale et entérale)
◦ Hydratation artificielle IV et SC
 L’euthanasie est un acte pratiqué par un tiers,
qui met intentionnellement fin à la vie d’une
personne, à la demande de celle ci.
 Elle se distingue d’une procédure de LATA qui
consiste en un refus de l’acharnement
thérapeutique, thérapeutique jugée inutile,
disproportionnée ou n’ayant d’autre objet
que la seule prolongation artificielle de la vie.
 si le médecin constate qu’il ne peut soulager
la souffrance d’une personne, en phase
avancée ou terminale d’une affection grave et
incurable, qu’elle qu’en soit la cause, qu’en
lui appliquant un traitement qui peut avoir
pour effet secondaire d’abréger sa vie, il doit
en informer le malade, la personne de
confiance, la famille ou à défaut, un des
proches. La procédure suivie est inscrite dans
le dossier médical.
100 %
Curatif
Palliatif
Limoux - 31 mars 2015
Soins Continus
100 %
Curatif
Aban
don
Survie
Palliatif
Confort
Dérai
sonna
ble
Limoux - 31 mars 2015
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L’étude Mort à l’hôpital, réalisée dans 200
hôpitaux français, et publiée en 2008 par
Edouard Ferrand et coll., indique que plus des
deux tiers des infirmières et infirmiers
déclaraient qu’ils considéraient les conditions
de fin de vie des personnes qu’ils soignaient
comme inacceptables pour eux mêmes,
lorsqu’ils seraient en fin de vie.
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2,5% de personnes qui meurent à l’hôpital
ont été identifiées dans un GHS (groupe
homogène de séjour) correspondant à une
prise en charge dans une unité de soins
palliatifs
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Concernant le vécu des familles confrontées
au décès d’un proche les conclusions du
CCNE (comité consultatif national d’éthique)
le caractérise par un mot : violence.
et ce à tous les niveaux …
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
La violence générée par un défaut de communication
transparait dans tous les récits des témoins et a été
pointée comme un élément de dysfonctionnement
central.
La violence de l’incertitude, inhérente à la complexité
des situations de fin de vie, et face à laquelle les
proches des patients se sont sentis démunis et livrés
à eux-mêmes.
La violence liée au lieu de la fin de vie, parfois non
choisi, et pouvant renforcer le sentiment
«d’inhumanité».
La violence liée au manque d’espace propice à
l’écoute, à la parole, à la délibération collective.


La violence liée au poids de la décision ou au
fait de devoir chercher par soi-même des
solutions, engendrant une culpabilité
iatrogène. »
La souffrance des soignants n’est pas assez
prise en compte, ce qui rejoint le problème
de la formation à la douleur.

Pose la question d’une trop grande
désorganisation et d’un manque
d’anticipation .

Sophie Pennec, Alain Monnier INED

Étude : Décès déc. 2009 en France ; >18 ans :

47 872 ; échantillon de 14 999

Questionnaire au médecin ayant rempli le certif

Au final 4891 questionnaires
17%
48%
12%
Décision pouvant hâter la
mort
Décision sans considérer
23%
hâter la mort
Prolongation à tout prix
Décès soudain
2%
Abstention traitement
visant à prolonger
30%
Arrêt traitement visant à
59%
9%
prolonger
Intensification traitement
douleur et symptômes
Mise fin à la vie
délibérément
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Sur demande du malade
Sur demande du médecin
Depuis 2010 :
Sur demande de la personne de confiance
Sur demande de la famille
Sur demande des proches
Au vu des directives anticipées.
Principe d’autonomie
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Respect de la volonté de la personne.
Respect du libre choix du patient.
Engagement à faire participer le patient au
processus décisionnel.
Nécessité de délivrer l’information
nécessaire à une prise de décision éclairée.
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Autonomie -> conscient
Capable ?
Le patient conscient décide pour lui
Information
◦ Loyale
◦ Claire

Éventuellement assisté de la personne de
confiance.
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Droit au Refus de traitement
Information des conséquences du choix
Lorsqu’une personne en phase avancée ou terminale
d’une affection grave et incurable, […] décide de
limiter ou d’arrêter tout traitement, le médecin
respecte sa volonté après l’avoir informé des
conséquences de son choix (Art. L.1111-10 CSP)

Egalement droit de refuser mais
◦ Convaincre
◦ Délai de réflexion
[…] Si la volonté de la personne de refuser ou
d’interrompre tout traitement met sa vie en danger,
le médecin doit tout mettre en œuvre pour le
convaincre d’accepter les soins indispensables. […]
Dans tous les cas, le malade doit réitérer sa
décision après un délai raisonnable. (Art. L.1111-4
CSP)


Capacité de juger (Alzheimer, Dépression, …)
Modalités de proposition :
◦ Adapté ?
◦ Circonstances ?





Parcours de vie
Parcours de soins
Organisation
Position personnelle liée à une histoire singulière,
vulnérabilité
Qui propose : qualité de la relation

Refus = Situation déstabilisante
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Analyser le refus



Le refus est-il une demande ?
Attention aux attitudes perverses
Protection du soignant si c’est trop
◦ Rupture du pacte de soin
◦ Devoir d’assistance des professionnels de santé
◦ Malaise fréquent, agressivité .
◦
◦
◦
◦
Position idéologique ou religieuse
Souhait de non obstination déraisonnable
Souhait de mourir
Non compréhension des enjeux ++
Autonomie du patient ne veut pas dire
accepter n’importe quoi
La loi ne parle pas de refus… Elle ne
parle que du consentement
 Juger de la capacité de comprendre
 Juger de la capacité de projeter

Le consentement du mineur ou du majeur
sous tutelle doit systématiquement être
recherché s’il est apte à exprimer sa volonté
et à participer à la décision. (Art. L.1111-4
CSP)
Préserver le principe
d’autonomie ?

Tenir compte des souhaits antérieurs du
patient :
◦ Directives anticipées,
◦ La personne de confiance, prévaut sur tout autre
avis non médical,
◦ Avis de la famille,
◦ Avis du tuteur pour majeur protégé.
Décret 2006-120 du 6 février 2006 modifiant le code de
déontologie médicale
 Concertation
avec l’équipe de
soins.
 Avis motivé d'au moins un
autre médecin sans lien
hiérarchique ; éventuellement
troisième médecin.

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Les L.A.T.A. se posent en situation concrète
Possibilité d’anticiper ?
Par exemple :
◦ Maladies chroniques
◦ EHPAD



Concertation en amont patient/famille
(personne de confiance)/équipes sur CAT en
cas de…
Eviter des passages aux urgences (indus)
souvent difficiles
Avoir plus de temps de réflexion pour tous.
Limoux - 31 mars 2015
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Classique
Diagnostic, évolution, pronostic.
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Classique
Diagnostic, évolution, pronostic.
Mais aussi… Co-morbidités traitements déjà
entrepris, complications intercurrentes

Classique Etat général du patient, souffrance
physique (douleur) état de communication
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Classique Etat général du patient, souffrance
physique (douleur) état de communication
Mais aussi …Souffrances psychologiques ,
socio-familiales et existentielles

Classique Avis et souhaits du patient
directives anticipées et personne de confiance


Classique directives anticipées et personne de
confiance
Mais aussi…Avis et souhaits de la famille et
de ses proches

Classique Avis de l’ensemble de l’équipe
soignante,

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Classique Avis de l’ensemble de l’équipe
soignante,
Mais aussi… avis de confrères extérieurs et
utilisation d’outils d’aide à la décision.

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Oncologiques et métastatiques 30%
Neurologiques (Alzheimer, démences AVC
parkinson 23%
Respiratoires, insuffisants respiratoires
chroniques appareillage 20%
Cardiovasculaires ,Insuffisance cardiaque
sévère stade IV NYHA 10%

Hématologiques lymphomes leucémies 10%

Locomoteurs tétraplégique 7%
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qualité de vie espérée, citée dans près de 21%
des cas,
score de MacCabe* cité dans près de 17% des
cas,
puis choix du patient(14,8%),
gravité de la pathologie en cours (12,9%)
et avis de la famille avec 9,5%.
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1 - Maladie mortelle = 0
2 - Maladie mortelle à 5 ans
- insuffisant cardiaque stade III NYHA
- insuffisant respiratoire sous 02 à domicile
- cancer non métastasé
- hypertension portale
3 - Maladie mortelle à 1 an
- insuffisant cardiaque stade IV NYHA
- insuffisant respiratoire déjà ventilé
- cancer métastasé
- décompensation hémorragique de cirrhose.
Lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa
volonté, la limitation ou l’arrêt de traitement
susceptibles de mettre sa vie en danger ne peuvent
être réalisés sans avoir respecté la procédure
collégiale définie par le code de déontologie
médicale* et sans que la personne de confiance ou
la famille, ou à défaut un de ses proches et, le cas
échéant, les directives anticipées de la personne
n’aient été consultés.
*
Article 37 du code de déontologie médicale

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
Assis
En Rond
Pour parler du malade
Familles – Soignants :
“Il faut lui foutre la paix”,
“ça n’en finit pas ”,
“elle est encore là ?”,
“à quoi ça sert”,
“Elle est partie, c’est mieux pour elle”….

la banalisation de la mort

l’insuffisance de soins

Obligation de compétence
◦ Pour tous : compétences propres
◦ Formation initiale et continue

Savoir chercher des compétences
complémentaires
◦ Droit de ne pas tout savoir
◦ Humilité


Compétences partagées 1+1+1=3
Compétence d'équipe 1+1+1=4
 C’est
le devoir du médecin
d’assumer cette décision.
 C’est également du devoir de
l ’équipe soignante d'appliquer
la décision.

Auprès de tous

Traces écrites de la décision prise et du
contexte
◦ Faire connaître
◦ Expliquer la proposition retenue.
◦ dans le dossier médical et le dossier de soins.
◦ C’est une obligation légale.

indispensables pour éviter des décisions
contraires
◦ Cohésion d’équipe
◦ Contexte d’urgence : interne ou médecin de garde.
 - ne pas entreprendre de traitement
supplémentaire : pas d’antibiotiques, pas
d’introduction d’amines, pas d’intubation,
pas d’épuration extra rénale, …
 - fixer une limite de posologie ou de durée à
une thérapeutique en cours : non
augmentation des posologies d’amines, arrêt
de la transfusion sanguine, …




- interrompre un ou plusieurs traitements en
cours :
En lien avec la maladie en cause
 Pour maladie chronique : antiviraux ; antirejets ; antidiabétiques
 Sauf si nécessaires pour confort
° Arrêt d’une ventilation non invasive
° Arrêt de la nutrition, cette décision nécessite le
plus large consensus.
° Arrêt de l’hydratation pour diminuer
l’encombrement bronchique. Une hydratation de
la bouche doit être prévue.
 - de renforcer un traitement analgésique et
sédatif, après évaluation quotidienne des
symptômes de douleurs, d’anxiété et
d’inconfort pour chaque patient, à base de
morphinique et de benzodiazépines. Il n’y a
alors pas de limitation de posologie si le
confort du patient le nécessite.



La responsabilité de chacune de ces décisions
est médicale. L’application doit être effectuée
en présence du médecin responsable du
patient.
Les soins d’hygiène et de confort du patient
(soins de bouche, change, massages,…) sont
poursuivis en toutes circonstances
Toute injection létale (curares chez un patient
non ventilé, chlorure de potassium) est
juridiquement qualifiée d’homicide volontaire
(Art.38 du code de déontologie médical).
 - Soins de confort : ensemble des mesures
destinées à favoriser le confort du patient en
fin de vie, en particulier les traitements
contre les symptômes de douleur ou
d’anxiété. Les soins de base comportent les
soins d’hygiène, les soins cutanés et de
décubitus, la surveillance.
 sauvegarder la dignité de la personne et
soutenir son entourage.



- poursuivre des soins infirmiers de qualité
identique à ceux prodigués à tout patient.
- arrêter ou espacer les techniques de
surveillance (scope, radiographies,
prélèvements sanguins, alarmes de
surveillance…)
- choisir le moment de l’application de la
décision : attendre par exemple qu’un des
membres de la famille soit présent


soutenir la famille et les proches. Il est souhaitable
que les entretiens entre le médecin et les proches se
face en présence de la cadre et/ou de l’infirmière en
charge du patient. Les informations véhiculées et le
soutien aux familles ne pourront en être que
meilleures. Une assistance peut être proposée
(psychologique, administrative…). Un entretien à
distance peut également être possible.
- extension des horaires de visites et du nombre de
personnes autorisées par patient. Les horaires
deviennent personnalisables.
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
limiter au maximum toute source de stress pour le
patient ou ses proches (lumière forte, éclats de voix,
sonneries prolongées,...)
- Tout membre de l’équipe médicale ou paramédicale
peut demander à bénéficier d’une aide psychologique
auprès de l’équipe de psychiatrie des urgences et de
l’Equipe Mobile d’Accompagnement et de Soins
Palliatifs (EMASP).
- La famille et /ou les proches peuvent bénéficier
également d’un soutien, d’accompagnement et d’un
suivi par l’EMASP.
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La décision prise est un choix qui
engage
Mais elle est prise dans un contexte
précis qui peut évoluer
◦
◦
Donc régulièrement revue et réadaptée.
La date où la situation sera réévaluée, et où
les décisions seront réexaminées, doit être
précisée et également notifiée par écrit.
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Connaissance du patient
Connaissance de la famille
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Collégialité ?
Décider
Assumer les conséquences ?
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Rôle du 15 ?
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Travailler sur un protocole
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