IES. Miguel de Molinos 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
b) La philosophie de Thalès.
Il remplace l'explication mythique de l'univers par une explication physique et est,
en mathématiques, un des précurseurs de la science grecque. Thalès explique l'univers
par un principe unique : l'eau. C'est l'eau qui engendre les autres éléments que sont la
terre, l'air et le feu. Tout ce qui est vivant est humide. L'eau est l'âme des choses,
l'élément primordial, l'archè. L'air et le feu ne sont que des exhalaisons de l'eau et la
terre en est un dépôt résiduel.
La terre est un radeau flottant sur une énorme étendue d'eau dont les tangages
peuvent provoquer des tremblements de terre. Les astres flottent sur les eaux d'en haut.
Ainsi Thalès pose un principe unique d'explication de la nature. Même si celui-ci peut
nous sembler naïf, le simple fait de ne plus voir l'explication du monde dans les dieux
constitue un premier pas important qui conduit à la naissance de la philosophie.
2) Anaximandre.
a) Éléments biographiques.
Il naît vraisemblablement en 610 av. J. C. et semble avoir été
l'élève de Thalès. Il est connu pour avoir dessiné le premier une
carte de géographie. On dit aussi qu'il aurait inventé le gnomon
(c'est à dire le cadran solaire) et qu'il aurait prévu un
tremblement de terre dans la région de Sparte. En réalité nous
ne savons rien de précis sur sa vie et nous ne possédons pas ses
œuvres, à l'exception d'un fragment reproduit par Aristote.
Nous savons qu'il avait composé un traité intitulé De la Nature
alors qu'il avait 64 ans.
b) La philosophie d'Anaximandre.
Comme Thalès il cherche l'élément primitif expliquant toute chose. Mais pour lui il
ne s'agit plus de l'eau mais de l'infini ou l'illimité, l'apeiron, terme grec difficile à
traduire et qui signifie aussi l'indéterminé. Toute réalité en serait issue et toute réalité
s'achèverait en lui. Il ne s'agit pas d'une vue métaphysique et nous sommes ici encore
proches des mythes. Selon Anaximandre, il n'est pas possible qu'un des quatre éléments
(eau, air, terre, feu) soit l'essence primordiale de l'univers car alors la suprématie de cet
élément aurait entraîné la disparition des autres. Eau, air, terre et feu sont des entités
limitées gouvernées par l'apeiron et chaque fois qu'un des quatre éléments l'emporte,
l'apeiron le repousse. En somme, les éléments assaillent leur contraire mais la nécessité
les domine et impose des proportions inaltérées.
Quant à son système du monde, Anaximandre pense qu'au commencement était
l'apeiron. Puis le chaud et le froid se séparèrent, le premier se plaçant à l'extérieur (une
sphère de feu s'étendit autour de l'air qui enveloppait la terre), le second s'installant au
centre du monde. La terre est un disque plat dont la hauteur est le tiers du diamètre et
qui est suspendu dans l'air au centre de l'univers. Elle n'a pas besoin de support parce
que, parfaitement au centre, elle n'a aucune raison d'aller dans un sens ou un autre.
Autour de la terre, tournent des roues sur le bord intérieur desquelles se trouvent des
trous à travers lesquels nous voyons le feu extérieur. C'est ce qui expliquerait notre
vision des astres. Quand les ouvertures se bouchent, il se produit des éclipses et les
phases de la lune ont la même cause.
Le mérite d'Anaximandre est de proposer une première ébauche de cosmologie,
si naïve nous semble-t-elle.
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