Philosophie du langage

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Sciences Humaines et Sociales
Connaissance et langage
Chapitre 1 :
Philosophie du langage
Professeur Thierry BOUGEROL
Médecine P1 Multimédia - Année 2006/2007
Faculté de Médecine de Grenoble - Tous droits réservés.
« L’Homme, la Pensée, les Émotions »
1.
La Philosophie du Langage
►
2.
Les relations « soma » / « psyché »
►
3.
Ou comment le langage structure notre vision du monde
Histoire de la Psychiatrie *
►
6.
L’Homme n’est-il après tout qu’un reptile évolué
L’apport de la linguistique
►
5.
Ou comment le cerveau est devenu le siège de la pensée
Le cerveau et les émotions
►
4.
Ou comment la pensée construit le monde
De la possession diabolique aux maladies mentales
Les grands modèles psychopathologiques *
►
Des tentatives d’explication des troubles psychiques
La philosophie du langage
• L’intérêt pour la langue est un trait dominant de
la philosophie
• il faut donc s’interroger sur sa nature et ses
rapports avec la vérité et avec la morale
– méditation sur le langage, ses propriétés, ses
conditions de validité et sa relation à la vérité, à l’Être
(ontologie)
– philosophie de la « Raison » : PLATON et les
SOPHISTES
– philosophie du « Soupçon » : MARX, NIETZSCHE et
FREUD
La Grèce
• le monde homérique (X°-XI° siècle BC)
– le « sujet » en tant que tel n’existe pas
– dans « L’Iliade », les hommes sont conduits par
les Dieux, le destin (moïra) ou les Érinyes
– dans « L’Odyssée », les principes moraux sont
intériorisés
– 3 principes constituent « l’âme »
• psyche : souffle de la vie
• noûs : intelligence
• thymos : souffle, âme
La philosophie grecque
• L’ « invention » de la Raison
• les philosophes présocratiques
– en Asie mineure, côte ionienne, VI° siècle avant JC
– équilibre, dans la culture grecque, entre raison et
passion (tendances apollinienne et dionysiaque)
– mystique de la connaissance
Les philosophes présocratiques
•
École de Crotone (VI° siècle avant JC) avec PYTHAGORE
– ALCMEON : le cerveau est le siège des sens et de la vie intellectuelle
– idéal de la « crase » ou équilibre entre les forces internes et externes
– les maladies sont dues à des « dyscrasies »
•
EMPEDOCLE (500-430 BC)
– théorie des éléments : feu, air, terre, eau
– 4 qualités : chaud, froid, sec, humide
– 2 principes : amour, haine
•
débat sur la substance primordiale
– l’eau pour THALES
– le feu pour HERACLITE
– l’air pour ANAXIMENE (pneumatisme)
– existence des atomes (DEMOCRITE et LEUCITE)
•
ANAXAGORE distingue intelligence (noûs) et matière
Les philosophes présocratiques
• Xénophane (-570, ?)
• Parménide (-500 env., -440)
– l’être est, le non-être n’est pas
– l’être ne peut se dévoiler qu’en se dissimulant derrière
ce qui n’est pas lui
• Zénon d’Élée (-460, ?)
– démonstration de l’inexistence du mouvement
• Achille et la tortue
• la flèche lancée est toujours immobile
Le Logos
• Mot signifiant tout à la fois « parole » et « mesure »
• place considérable dans le développement de la
pensée philosophique
• progressivement chargé de significations
métaphysiques
– combine les notions de parole divine, de loi, de sagesse,
de lieu des idées et des archétypes
– le Verbe
Les Sophistes
• Rôle d’Athènes dans la Grèce du V° siècle
avant JC
– apparition de la démocratie
– pouvoir de la parole (l’Agora)
– les sophistes
• sophia = compétence
• sophos = habile homme, savant et sage
• sophistès = « professionnel » de la sophia
Les Sophistes
•
Protagoras d’Abdère (-490, -420)
– ami d’Euripide et de Périclès
– exilé d’Athènes pour avoir fait profession d’agnosticisme
– auteur des « Antilogies » : sur tout sujet il existe deux arguments
opposés
•
Gorgias de Leontinoi (-483, -374)
– élève d’Empédocle
– auteur du « Non-être » : rien n’est, même si quelque chose était,
l’homme ne pourrait pas le connaître et même si l’homme pouvait le
connaître, le langage ne pourrait pas l’exprimer
•
Prodicos de Céos (-470, -399)
– disciple de Protagoras (?)
– auteur des « Saisons » : exalte la valeur civilisatrice et morale du
travail
•
Hippias d’Élis (-443, -?)
– enseignait la mnémotechnique
Les Sophistes
• Pour les sophistes il n’y a pas de « vrai »
absolu = scepticisme
– « L’homme est la mesure de toute chose »
(PROTAGORAS)
• attitude humaniste
SOCRATE et PLATON
• Contre les sophistes
– scepticisme des sophistes
– recherche du Vrai, de l’essence des choses
(théorie de l’être = ontologie )
• SOCRATE
– construire une morale du discours qui exprime l’Être
– se dresse à la fois contre la tradition et les sophistes
– la méthode
• la maïeutique
• le jeu des questions-réponses
– le but
• repérer l’idée générale, le concept, l’essence
• transformer en langage rationnel une idée, utiliser le langage de
façon rationnelle
SOCRATE (-469,-399)
• Né à Athènes, d’un père artisan sculpteur et d’une mère
sage-femme
• « laid, naïf, sobre et sensuel, raisonneur à outrance »
• le dialogue comme méthode : « Arrête-toi mon ami et
causons un peu. Non d’une vérité que je détiendrais, non
de l’essence du monde, mais de ce que tu allais faire. Tu
croyais cela juste, ou beau, ou bon, puisque tu allais le
faire ; explique-moi donc ce que c’est que justice, beauté,
bonté. »
• dénoncé après la guerre de Péloponnèse
• condamné à boire la ciguë
PLATON (-428, -347 env.)
•
Fondation de l’Académie (IV° siècle avant JC)
•
Il faut affirmer un arrière plan de vérité garant de la validité du
logos
•
le monde des Idées
– les idées existent en tant qu’objets
– théorie des formes, idéalisme objectif
•
il existe une Vérité sur laquelle on peut construire un discours de
portée universelle
– cette Vérité c’est le monde des idées
– le langage permet d’accéder à la Vérité
•
l’allégorie de la caverne
– la connaissance est du côté de la lumière
•
hiérarchisation du monde des idées
– au sommet, l’Idée de l’Un
PLATON
• les trois niveaux de connaissance
– l’ignorance
– l’opinion (doxa)
• ce que nous saisissons avec la raison est plus réel que ce que
nous saisissons avec nos sens
– la science
• nos actions « participent » du monde des idées
• théorie de la « réminiscence »
– le monde des idées est un monde oublié
• utilisation de la « dialectique »
– ascension de l’esprit d’idée en idée jusqu ’à l’Idée en soi
– la perception de l’Idée se fait par l’esprit (noös) à travers le
discours
• thorein = voir
• theoria = contemplation du monde des idées
L’Ère du « soupçon » - La
modernité
• Remise en question de l’universalité de la
pensée
– mise en avant du relatif, des contingences du
discours et de la pensée
• Trois pivots
– Karl MARX (1818-1883)
– Friedrich NIETZSCHE (1844-1900)
– Sigmund FREUD (1856-1939)
Karl MARX
(1818-1883)
MARX (1818-1883)
• Se démarque de l’idéalisme de HEGEL pour qui
l’histoire humaine est conduite par la raison
immanente de l’Esprit absolu
• l’homme est avant tout un être social
– « l’essence humaine n’est pas une abstraction … dans
sa réalité, c ’est l’ensemble des rapports sociaux »
• la pensée sous toute ses formes constitue un
« produit social »
• primat de la lutte des classes
• tout discours n’est que le produit de la classe
dominante
Friedrich NIETZSCHE
(1844-1900)
NIETZSCHE (1844-1900)
• Récuse l’idée de vérité et s’oppose au projet
platonicien d’un discours rationnel universel
• les concepts n’ont aucune valeur en eux-mêmes
– il ne s’agit que de points de vue relatifs
– « les vérités ne sont que des illusions dont on a oublié
qu’elles le sont »
• la vie n’a pas d ’autre réalité que son propre
déploiement
– la « volonté de puissance » et le « surhomme »
(« L’homme a besoin de ce qu’il a de pire en lui s’il
veut parvenir à ce qu’il a de meilleur »)
Sigmund FREUD (1856-1939)
Sigmund FREUD (1856-1939)
• études médicales : (1873-1881)
– travaux d’histologie
• diplôme de médecine puis spécialisation en
neurologie (1885)
• stages chez CHARCOT et BERNHEIM (1885)
• installation à Vienne (1886)
– collaboration avec BREUER (Anna O.)
– mise au point de la méthode cathartique
La Psychanalyse
FREUD et la Psychanalyse
• Théorie de l’inconscient
– nous ne sommes pas ce que nous croyons être
• constitution de l’inconscient par le refoulement
• énergie libidinale
• modélisation topique
– le ça, le moi et le surmoi
Conclusion
• Protagoras et les Sophistes
– le relativisme des certitudes
– « l’homme est la mesure de toute chose »
• Socrate et Platon
– les fondateurs de la pensée occidentale
– le monde de la raison et la clarté du discours
• la philosophie du soupçon
– le discours dépend toujours d’une réalité cachée
• idéologie d’un groupe social
• volonté de puissance
• pulsions inconscientes
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