3.2 µest racine du polynôme caractéristique
Comme précédemment, on considère l’application (∂−λ)m:Ed,µ→Ed,µ. L’idée
est d’essayer une solution particulière de la forme r(x)eλx. Le problème vient du
fait que (∂−λ)mr(x)eλx=∂mr(x)eλxet deg(∂mr)6d−m. On n’est donc
sûr de ne pas avoir Im(∂−λ)m=Ed,µ. On essaie alors une solution de la forme
xmr(x)eλxoù degr6d−m. La question qui se pose alors est : l’application (∂−
λ)m:xmr(x)eλx→q(x)eλxest-elle une bijection?
On définit Em,d,λ={xmr(x)eλx: degr6d}. Une base de Em,d,λest xmeλx,xmxeλx,
...,xmxdeλx. Donc, dimEm,d,λ=d+1. D’autre part, E0,d,λ=Ed,λ.
On montre alors que l’application (∂−λ):Em,d,λ→Em−1,d,λest une bijection.
PROPRIÉTÉ : il existe une solution particulière de l’équation (∂−λ)mu=q(x)eλx
de la forme xmr(x)eλxoù degr6degq=d.
IDÉE DE PREUVE :
Em,d,λ∂−λ
−−−−→ Em−1,d,λ∂−λ
−−−−→ ·· · ∂−λ
−−−−→ E1,d,λ∂−λ
−−−−→ Ed,λ
xmrmeλx7→ xm−1rm−1eλx7→ ·· · 7→ xr1eλx7→ qeλx
Ainsi, l’application (∂−λ)m:Em,d,λ→Ed,λest une bijection. La surjectivité
implique que pour tout q(x)eλxdans Ed,λ, il existe un élément u=xmr(x)eλxdans
Em,d,λtel que (∂−λ)mu=q(x)eλx.
PROPRIÉTÉ : Une solution particulière de l’EDO p(∂)u=q(x)eµx existe et est de
la forme xmr(x)eµx où degr6degqet mest la multiplicité de µcomme racine de
p.
IDÉE DE PREUVE :
µn’est pas racine de p:OK.
Soit µ=λ1où λ1,...,λksont les racines de pde multiplicités respectives
m1,...,mk. On peut écrire : p(∂)u=∏k
i=2(∂−λi)mi(∂−λ1)m1u.
Em1,d,λ1(∂−λ1)m1
−−−−−−−−→ Ed,λ1(∂−λ2)m2
−−−−−−−−→
λ26=λ1Ed,λ1(∂−λ3)m3
−−−−−−−−→
λ36=λ1··· (∂−λk)mk
−−−−−−−−→
λk6=λ1Ed,λ1
où toutes les applications sont des bijections.
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