Master II - Karim Khaddouj

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ENCG De Settat
GESTION FINANCIERE INTERNATIONALE
MASTER I
Axe 5
Le marché des matières
premières
PR KARIM KHADDOUJ
1
Finance internationale
Mme Karim
Plan du cours
1) Définition des concepts
2) Le marché à terme des matières premières
3) Les instruments de couverture contre la
volatilité des prix des matières premières.
• Les Futures
• Les forwards
• les options
• Les swaps
2
I. Définition des concepts
1) Que sont les matières premières?
2) Où les matières premières sont-elles négociées?
3) Quelles sont les matières premières les plus populaires?
4) Qui négocie les matières premières et pourquoi?
5) Comment investir sur les matières premières?
3
1) Que sont les matières premières ?
Les matières premières, tels que l’or, le pétrole, blé…, sont
des biens physiques achetés et vendus sur des places
d’échanges réglementées.
Vous pouvez investir sur les matières premières par
l’intermédiaire de contrats standards – un contrat étant
généralement caractérisé par une quantité ou un volume
défini.
Lorsque vous investissez sur les matières premières, vous
anticipez la variation des cours de ces contrats à plus
ou moins long terme.
4
2) Où les matières premières sont-elles
négociées?
La majorité des matières premières est négociée sur
le marché à terme, de la même façon que des
contrats à terme standards.
Cela signifie que vous anticipez la valeur du contrat
à une échéance future, en tenant compte des coûts
de détention des actifs physiques jusqu’à la date
d’expiration du contrat (coût de portage).
Par exemple, la valeur du pétrole brut à échéance
décembre est basée à la fois sur la valeur actuelle du
pétrole brut et sur son coût de détention jusqu’à
décembre.
5
3) Quelles sont les matières premières les plus
populaires?
Les matières premières qui sont le plus souvent
négociées sont :
Les différents types de pétrole ainsi que ses
dérivés (comme le fuel domestique) ;
Les métaux, à la fois précieux comme l’or et
l’argent, ou de construction comme l’aluminium et
le cuivre ;
Les produits agricoles, comme le maïs, le blé, le
café mais aussi le bétail vivant ou le bétail
d’élevage.
6
Trois types de marchés des matières premières (MM)

Marchés agricoles

Marchés des métaux

Marchés de l’énergie et du pétrole
Pour chacun de ces marchés:
7

Marchés physiques

Marchés dérivés (Marché à terme et Options)
4) Qui négocie les matières premières et
pourquoi?
Les acteurs de ce marché sont des :
Producteurs : exploitants, sociétés minières,
industriels…,
Institutions financières: banques, sociétés de
gestion, investisseurs institutionnels…
Sociétés :en tant qu’émetteurs sur le marché
primaire, ou comme investisseurs,
Particuliers
8
D’une manière générale…
Sur le marché des matières premières,
(comme sur les autres marchés) les
transactions s’opèrent:
Soit sur des marchés organisés,
Soit sur le marché de gré à gré, (marché
OTC ,Over-the-counter market).
9
Marchés organisés
Ce sont les bourses et les marchés à terme, sur
lesquels les transactions sont standardisées (au
niveau des quantités, de la qualité, de l’échéance…etc) .
Il n’existe pas de risque de contrepartie (c’est-à-dire
de défaut de la contrepartie) grâce à l’existence d’une
chambre de compensation qui s’immisce entre tout
acheteur et vendeur et vérifie leur solvabilité avec des
appels de marge quotidiens.
Un appel de marge est le gain ou la perte potentiellement
réalisés entre le cours de la compensation et le cours de
la transaction.
10
Marché de gré à gré
Le marché de gré à gré est un marché sur lequel
l’acheteur conclue directement la transaction
avec le vendeur.
Les
opérations
effectuées
sont
moins
standardisées mais s’adaptent aussi mieux aux
besoins spécifiques des opérateurs.
11
Actuellement:
Le marché des matières premières est désormais
entièrement dématérialisé (plus de titre papier) et
électronique (très peu de transactions « à la criée »).
Les échanges sont principalement effectués via les plus
importantes bourses d’échange de futures (contrats à terme)
avec le plus large choix de contrats sur matières premières.
Le CME Group : Chicago Mercantile Exchange
Le NYMEX (New York Mercantile Exchange)
Le COMEX (New York Commodity Exchange).
Le LME (London Metal Exchange)
L’ICE (Intercontinental Exchange),
12
Il existe deux types d’investisseurs qui
négocient les matières premières :
 Les hedgers
 Les spéculateurs
13
 Les hedgers
Les hedgers sont généralement en contact direct avec les
matières premières et investissent pour se protéger en cas
de retournement de marché.
Par exemple, un producteur de blé serait perdant si le cours
du blé venait à chuter. Le prix au comptant (spot) et le prix
des futures ayant tendance à être liés, ce producteur peut
hedger sa production en vendant suffisamment de
contrats futures pour couvrir la taille de sa récolte.
Si les prix chutent, les bénéfices effectués sur les contrats
futures permettront de couvrir la baisse de la valeur de sa
production, qui ne sera donc pas affectée par les variations de
prix.
14

 Les spéculateurs
Les spéculateurs à l’inverse des hedgers, ne sont
pas directement exposés aux variations des
matières premières. Leur objectif est d’anticiper
la variation des cours pour investir sur la
hausse ou la baisse des marchés des matières
premières.
Ces marchés sont caractérisés par des variations,
parfois brutales, de l’offre et de la demande. L’effet
de volatilité qui en résulte crée alors des
opportunités
d’investissement
pour
les
spéculateurs.
15
Pour augmenter leurs chances de réussite, les
spéculateurs utilisent de nombreux outils
d’analyse technique.
Par exemple, l'analyse graphique consiste à
examiner les tendances sur les graphiques de
performances des marchés, les niveaux de
soutien ou de résistance, les modèles récurrents
ou autres indicateurs sur l'évolution des prix
futurs.
16
5) Comment investir sur les matières premières?
La majorité des contrats sur MM est basée sur les contrats
futures des marchés sous-jacents (un prix d’achat et un
prix de vente basés sur le cours du marché sous-jacent sont
proposés).
Si vous pensez que les cours vont augmenter, vous
ouvrez une position au prix le plus élevé (le prix d’achat).
Pour fermer votre position, vous vendez votre contrat au
prix le moins élevé (le prix de vente).
A l’inverse, si vous pensez que les cours vont chuter, vous
ouvrez une position au cours de vente puis la clôturez au
cours d’achat.
17
Votre gain / perte se calcule =
(nombre de contrats investis)
x
(cours d’ouverture – cours de clôture )
18
II. Les marchés à terme des matières
premières
1. Mission principale du marché à terme,
2. Les contrats à terme (principes généraux),
3. Principe de base de la couverture sur les marchés à
terme,
4. Le fonctionnement des marchés à terme,
19
1. La mission principale du marché à terme
Sur le marché à terme,
des instruments de couverture (contrats à terme)
sont élaborés pour permettre aux différents opérateurs
intervenants sur le marché des produits physiques de
se protéger contre les risques de volatilité des
prix.
20
2. Les contrats à terme, principes généraux
Un marché à terme est un marché sur lequel sont
négociés des instruments financiers appelés contrats à
terme ou « futures ».
Un contrat à terme est un engagement irrévocable
d’acheter ou de vendre à un certain prix, à une date
future, une certaine quantité d’une marchandise.
21
Caractéristiques principale d’un contrat à
terme
Un contrat à terme ou « future » en anglais, est un
engagement négocié entre deux contreparties qui
permet :
D’acheter ou de vendre,
Une quantité déterminée d’un actif sous-jacent,
A une date prédéterminée (la date d’échéance) ,
A un prix convenu à l’avance.
22
Deux remarques:
1ier point essentiel à comprendre est
que ces engagements peuvent prendre
de la valeur ou en perdre.
2ème
point
très
important
à
comprendre est que ces engagements
sont négociables.
23
Exemple 1
Une entreprise minière s’est engagée en novembre N
à vendre du cuivre à un prix p fin mars N + 1;
Cela signifie qu’un autre opérateur a pris l’engagement
irrévocable d’acheter le cuivre au prix p fin mars
N+1.
Si en février N + 1 le cuivre se négocie à un prix p’>p,
l’engagement de l’entreprise est devenu moins
intéressant pour elle alors que, réciproquement,
l’engagement de l’acheteur a pris de la valeur.
24
Exemple 2
Bien que les conditions du contrat sont fermes et
définitives (ne sont pas négociables) , on peut vendre son
« engagement à vendre » comme on peut vendre son
« engagement à acheter » .
De ce fait les engagements (les contrats), font l’objet de
spéculations puisque leur valeur évolue dans le temps:
Certains opérateurs achètent des engagements dans la
seule intention de les revendre ultérieurement à un prix
plus élevé (spéculation à la hausse),
Des spéculateurs vendent des engagements dans l’espoir
de les racheter moins cher qu’ils ne les ont vendus
(spéculation à la baisse).
25
3. Principes de base des contrats à terme
Prenons l’exemple d’un producteur de
pommes de terre et analysons ses stratégies
de commercialisation.
Entre le moment de la récolte, en août N, et
celui de la vente, en décembre N, cet
agriculteur est soumis à un risque de
baisse des cours.
Quelles stratégies utiliser pour se couvrir ?
26
Pour se protéger contre les baisses de cours, les
agriculteurs utilisent des combinaisons des quatre
stratégies:
A.
B.
C.
D.
L’attente;
La vente à livraison différée;
Utilisation « simple » d’un marché à terme;
Utilisation « standard » d’un marché à terme.
27
Stratégie 1: L’attente
Dans ce cas, l’agriculteur stocke ses pommes de terre avant
de les livrer fin décembre. C’est une position spéculative
en espérant une hausse des prix fin décembre et plus
élevés qu’en août.
Comme toute stratégie spéculative, c’est une attitude
risquée puisque soumise à un risque de baisse des
cours.
L’évaluation économique de cette stratégie doit intégrer le
coût du stockage (coût de portage) : entretien des
bâtiments,
assurances,
pertes
physiques,
coûts
d’opportunité, etc.
Si l’agriculteur veut limiter ses risques il peut utiliser trois
28
stratégies
de couverture.
Stratégie 2: La vente à livraison differée
Elle est possible, de gré à gré, si l’agriculteur parvient à
trouver un acheteur, appelé contrepartie, qui s’engage
contractuellement à prendre livraison des pommes de
terre fin décembre à un prix p.
Ce mécanisme contractuel est proche de celui des
contrats à terme sauf sur un point très important : les
engagements ne peuvent pas être revendus (ou, s’ils
peuvent l’être, c’est avec beaucoup moins de simplicité
que sur un marché à terme).
29
Cette solution permet à l’agriculteur de se
protéger contre une baisse des cours, elle lui
interdit cependant de profiter d’une éventuelle hausse
des cours entre août et décembre.
Plus précisément, elle empêche l’agriculteur de
béneficier d’une éventuelle hausse des cours au-delà
du prix p.
On appelle contrat « forward » ce type de contrat.
30
Stratégie 3: Utilisation « simple » d’un marché
à terme
On suppose l’hypothèse qu’il existe un marché à terme
organisé pour les pommes de terre.
Une première solution très simple à mettre en œuvre
consiste pour l’agriculteur à prendre des engagements à
vendre fin décembre les pommes de terre à un prix p.
En termes techniques on dira que l’agriculteur vend des
contrats échéance décembre ; si l’agriculteur doit vendre
200 tonnes de pommes de terre et que chaque contrat porte
sur 25 tonnes, alors il devra vendre 8 contrats.
31
Ce cas paraît très proche de celui de la vente différée, il en
diffère cependant sur trois points :
1) Tout d’abord, l’existence du marché à terme facilite
considérablement la recherche d’une contrepartie : il
suffit à l’agriculteur de consulter la cote et, si les cours lui
conviennent, de proposer 8 contrats pour l’échéance
décembre .
2) Ensuite, l’interposition d’une chambre de
compensation entre l’acheteur et le vendeur garantit à
l’agriculteur que l’acheteur ne fera pas défaut ;
3) Enfin, le marché à terme permet éventuellement de
racheter les contrats avant leur échéance en cas de
chute des cours de ceux-ci.
32
Stratégie 4: Utilisation « standard » d’un
marché à terme
Dans ce cas, on dissocie les opérations sur le
marché à terme des opérations sur les
marchés physiques.
Le principe fondamental est le suivant : on
spécule sur le marché à terme en sens inverse
de la spéculation sur le marché physique.
On espère que les gains sur le marché à terme
compenseront les pertes sur le marché
physique (ou les manques à gagner).
33
Exemple: agriculteur produisant des
pommes de terre
Pour l’agriculteur, le risque est celui d’une baisse
des prix. Il vend un contrat à terme d’un montant de
110/tonne.
On
suppose
maintenant
que
les
cours
ont
effectivement baissé entre août et décembre pour
finalement s’établir à 80/tonne.
Le résultat de l’opération de couverture est consigné
dans le tableau suivant :
34
Marché physique
Marché à terme
Opération
réalisé en Août
(t)
Opération
réalisé en
Décembre (t+5)
Stockage de
produits physiques
Prix spot 100/t
Ventes de produits
livrable le 30
décembre
Prix spot = 80/t
Ventes de contrats
d’échéance décembre
Prix = 110/t
Achats de contrat
d’échéance décembre
Prix = 80
Solde des
opérations
Manque à gagner
= 20
Gain = 30
35
Il est important de comprendre que l’agriculteur a réalisé
deux opérations totalement distinctes :
Opération 1: Sur le marché physique
Opération 2 : Sur le marché à terme
36
Opération 1: Sur le marché physique

Il a réalisé une opération de stockage en août
avant de les livrer en décembre (chez un producteur
de frites surgelées).

En les vendant à 80/t en décembre, il a connu un
manque à gagner car s’il les avait livrées en août, il
les aurait vendues à 100/t. C’est en ce sens que l’on
considère qu’il a subi une « perte » de 20/t ;
37
Opération 2: Sur le marché à terme
En août, sur le marché à terme, il s’est engagé à
vendre des pommes de terre à 110 /t.
Quelques jours avant l’échéance, il s’est engagé à
acheter les mêmes quantités, mais au prix de 80/t.
Il réalise donc un gain financier effectif de 30 /t.
38
L’opération sur le marché physique ne présente
aucune difficulté de compréhension.
L’opération sur le marché à terme mérite d’être
détaillée.
39
Sur le marché à terme….
1) Lorsque le producteur de pommes de terre s’est
engagé à vendre des contrats d’échéance décembre,
un autre opérateur s’est engagé à les acheter ; cet
engagement réciproque a été conclu au prix de
110/t .
2) Ces contrats sont des instruments financiers (IF).
On peut donc considérer que, en août, l’agriculteur
s’est engagé à vendre en décembre un IF au prix de
110/t; réciproquement un autre opérateur s’est engagé
à acheter cet IF à 110/t.
40
3) Fin décembre, l’agriculteur et l’opérateur doivent
exécuter leurs engagements. L’agriculteur s’est engagé
à vendre l’IF 110 /t, l’opérateur à l’acheter à ce même prix.
Or l’IF ne vaut plus que 80/t, ce qui implique un gain de
20/t pour l’agriculteur et une perte pour l’opérateur ;
4) La bourse va simplifier la clôture des opérations.: fin
décembre, l’agriculteur va s’engager à acheter des IF à 80/t ;
il devient simultanément vendeur à 110/t et acheteur à
80/t d’un même IF et réalise donc un gain de 30/t, tout en
se retirant du marché à terme.
5) Dans le même temps, l’opérateur s’est engagé à vendre
l’IF 80/t alors qu’en août il s’était engagé à l’acheter 110 /t et
réalise une perte de 30/t ;
41
6) la bourse transfère les 30 /t perdus par l’opérateur sur le
compte de l’agriculteur ;
7) Au terme de cette opération, l’agriculteur et l’opérateur se
sont dégagés de leurs engagements. On dit qu’ils ont
«débouclé leurs positions », l’un enregistrant un gain,
l’autre encaissant une perte.
Résultats de l’opération de couverture :
L’agriculteur vend ses pommes de terre 80/t sur le
marché physique et encaisse un gain de 30/t sur le marché
financier. Il réalise donc un « chiffre d’affaires » de 110/t ;
L’opérateur a perdu 30/t . Tout prix à l’échéance inférieur à
110/t se traduit par une perte mais tout prix supérieur à 110/t
lui permet de réaliser un gain.
42
4. Fonctionnement des marchés à terme
Nous allons développer un certain nombre de points
indispensables à la compréhension du fonctionnement
effectif des marchés à terme:
1) Convergence des prix à terme et des prix spot à
l’approche de l’échéance des contrats,
2) La relation entre prix à terme et prix spot,
3) Le dénouement des contrats,
4) Deposit et appels de marge.
43
1) Convergence des prix à terme et des prix spot à
l’approche de l’échéance des contrats,
À l’approche de l’échéance les prix à terme et les
prix spot convergent sous l’effet d’opérations
d’arbitrage.
Stricto sensu, un arbitrage consiste à construire une
opération sans risque permettant de tirer profit
d’une différence de prix injustifiée, dans l’espace ou
dans le temps.
L’arbitrage consiste, par exemple, à acheter des
matières premières sur un marché où elles sont
sous cotées pour les revendre sur un autre marché
où leur prix est plus élevé.
44
Dans le cas des marchés à terme deux situations de marché
offrent des opportunités d’arbitrage (OA) :
Situation 
Si à l’approche de l’échéance le prix spot,(= 100), est inférieur
au prix du contrat (= 110), un arbitragiste peut réaliser un
gain certain.
Il achète immédiatement sur le marché physique en
s’engageant à revendre sur le marché à terme quelques
jours plus tard en réalisant un gain égal à [(110- 100)- frais].
45
Situation 
Si à l’approche de l’échéance le prix spot (= 110), est
supérieur au prix du contrat (= 100), un arbitragiste
peut également réaliser un gain certain.
Le cas le plus simple est celui d’un opérateur
disposant d’un stock de matières premières : il lui
suffit de vendre immédiatement sur le marché spot
et de s’engager à racheter à l’échéance sur le
marché à terme, ce qui lui permet de reconstituer
son stock en réalisant un gain est de [(110 - 100) frais].
46
 Les opérations d’arbitrage font converger les prix
sur les deux marchés.
 En effet, en achetant sur le marché spot, on fait
augmenter les prix, en se mettant en position vendeur
sur le marché à terme, on les fait baisser.
 L’arbitrage s’arrête quand l’écart entre les prix
spots et à terme ne permet plus de couvrir les frais
de montage de l’opération.
 Selon une formule célèbre, un marché à l’équilibre
suppose une « absence d’opportunité d’arbitrage »,
familièrement une « AOA ».
47
2) La relation entre prix à terme et prix spot
Les opportunités d’arbitrage expliquent une part
importante de la relation entre le prix à terme et le
prix spot.
La notion de base est couramment utilisée ; elle se
définit très simplement :
Base = (prix du contrat à terme) - (prix spot)
48
.
En situation normale de marché, la base est positive
Imaginons une situation où le prix à terme (= 100),
est inférieur au prix spot (= 110) ; une telle
situation ouvre automatiquement des opportunités
d’arbitrage (OA). Si l’on détient des matières
premières,
on peut en effet monter une opération sans risque :
il suffit pour cela de vendre à 110 sur le marché
spot et de s’engager à racheter quelque temps
plus tard à 100 sur le marché à terme.
Ce faisant, on fait remonter le cours à teme et
baisser le prix spot.
49
.
Théories de la base
Le coût de stockage explique en quoi il est
normal que les prix à terme soient supérieurs
aux prix spot.
Le coût du stockage comporte principalement
deux aspects :
Un coût physique : amortissement des silos,
dégradation d’une partie des stocks, etc.
Un coût financier : coûts d’opportunité, frais
d’assurance, etc.
50
Si l’on note:
ps = le prix spot,
cw = le coût de stockage
Pt = le prix à terme,
Si la condition ps + cw = Pt est remplie, il est
indifférent pour un opérateur rationnel :
 D’acheter aujourd’hui au prix ps et de supporter le coût
de stockage cw .
 D’acheter à terme au prix Pt .
Si la condition ps + cw = Pt n’est pas remplie, des
opportunités d’arbitrage évidentes apparaissent et
contribuent à ramener les marchés spot et à terme dans
un rapport cohérent.
51
3) Le dénouement des contrats
Dénouement sans livraison
Dénouement avec livraison
52
Dénouement sans livraison
Dans la plupart des cas, les intervenants sur les MAT
liquident leurs positions avant l’échéance ; ils encaissent
leurs gains ou leurs pertes mais ne livrent pas ou ne
prennent pas livraison des marchandise.
Le MAT est donc pour l’essentiel un marché financier.
Son originalité tient au fait que les instruments financiers
qui sont négociés sont des produits dérivés, dont les
cours évoluent en lien avec les marchés physiques sur
lesquels sont négociés les MM (opérations de spéculation)
53
Dénouement avec livraison
Dans certains cas des opérateurs ont intérêt soit à livrer,
soit à prendre livraison des marchandises mentionnées
dans les contrats. Les conditions matérielles sont
détaillées et la bourse veille à ce que les deux parties au
contrat respectent pleinement leurs engagements.
Deux remarques :
La présence dans la bourse, de la chambre de
compensation, garantit la bonne fin des transactions : le
vendeur sera payé, l’acheteur sera livré ;
L’éventualité d’une livraison rend possibles des
arbitrages et garantit de ce fait la convergence des prix
spot et des prix à terme lorsqu’on s’approche de l’échéance.
54
4) Deposit et appels de marge
Le deposit est le nom donné au dépôt que l’on doit faire
auprès de la chambre de compensation lorsque l’on ouvre
une position sur un marché à terme.
Si la position d’un intervenant évolue défavorablement, il
réalise une perte potentielle. La chambre de compensation
lance alors un appel de marge : l’intervenant doit faire un dépôt
(en plus du deposit) afin de couvrir la perte potentielle.
Si l’intervenant ne peut pas répondre à l’appel de marge, la
chambre de compensation clôt sa position en puisant dans le
deposit pour couvrir les pertes.
Inversement, si la situation d’un intervenant s’améliore
après qu’il a répondu à un appel de marge débiteur, la
chambre de compensation effectue un appel de marge créditeur.
55
III. Instruments de couverture
sur le MM
• Les Forwards
• Les Futurs
• Les options
• Les swaps
• Les instruments optionnels : CAP et FLOOR
56
1. Les contrats Forward
Le Forward est un contrat conclu sur le marché de gré à
gré.
Le mécanisme du forward est le suivant: le vendeur
s’engageant à livrer une certaine quantité de MM à un
prix ferme et définitif, l’acheteur s’engageant à prendre
livraison de la même quantité.
Le Forward est un contrat ferme de couverture des
transactions sur MM avec livraison différée .
57
Négociabilité du contrat FORWARD
Les transactions sur le BRENT forward ont introduit une
certaine négociabilité:
L’acheteur (vendeur) d’une cargaison de pétrole peut
revendre (racheter) cette cargaison avec un autre
opérateur professionnel,
Ceci lui évite ainsi d’avoir à livrer ou à prendre livraison
du produit physique.
Bien que présentant une certaine négociabilité, ce marché
ne doit pas être assimilé pour autant à un marché organisé
(futures market) à cause de l’absence de tout organisme
de compensation.
58
Evaluation de la technique du FORWARD
Ces marchés présentent de sérieux inconvénients :
La transparence des prix n’est pas assurée,
La confidentialité des transactions est impossible à
réaliser,
La liquidité du marché est très réduite, voire inexistante,
En l’absence de chambre de compensation, la sécurité des
co-contractants n’est pas assurée ; les contrats de
livraison différée protègent les opérateurs contre le risque de
prix, mais ils introduisent un risque de crédit, d’autant plus
important que l’engagement pris est à long terme,
59
Le recours aux contrats forward fige et rigidifie
les relations commerciales et financières
entre les opérateurs,
Cette procédure interdit aux opérateurs de
pouvoir tirer profit d’une évolution ultérieure
favorable des cours qu’ils n’avaient pas prévue
ou qui ne pouvait être anticipée lors de la
transaction forward.
60
Etude de cas 1
FORWARD sur MM et
FORWARD sur marché financier
Le 12 mars, un grand exploitant agriculteur marocain
produisant
des
tomates,
signe
un
contrat
FORWARD avec un partenaire allemand pour la
livraison de 1000 tonnes de tomates le 12 juin au
prix forward de 1000 EUR par tonne.
61
Situation 1
L’agriculteur marocain prend contact avec sa banque et lui
demande de garantir un cours de change à terme pour sa
transaction arrivant à échéance le 12 juin.
Les conditions du marché sont les suivantes:
Les cours de change le 12 mars: 10,95 – 11,78
Les taux d’intérêts en EUROPE : 7,5% - 9%
Les taux d’intérêt au Maroc
: 10% - 11,75%
La commission bancaire
: 2%
62
T.A.F
1) Calculer le cours à terme (cours forward) proposé par la
banque pour couvrir le contrat Forward sur MM.
2) Supposons que le 12 juin, le partenaire allemand ne
vire par les fonds, quelle solution proposer à
l’agriculteur marocain pour limiter les pertes sur le
contrat. Le 12 juin le prix des tomates sur le marché
marocain est de 7 dhs par Kg.
3) Au début du mois de juin le partenaire allemand
remarque que le prix des tomates en EUROPE est en
baisse régulière, quelle solution lui proposer pour se
couvrir contre la baisse des prix des tomates en
EUROPE.
63
Situation 2
Au début du mois de juin, le prix des tomate est à
1200 EUR par tonne. Remarquant son manque à
gagner sur la différence du prix des tomates sur le
marché sport et le marché à terme,
L’agriculteur vous demande de le conseiller pour
maximiser ses gains.
64
Etude de cas 2
FORWARD sur MM et
FORWARD sur marché financier
Reprendre le même cas en supposant que l’acheteur
est un importateur marocain de blé et en supposant
que les valeurs du contrat n’ont pas changé.
65
2. Les contrats Futures
Le contrat à terme futures est un engagement ferme et définitif
prévoyant de livrer (pour celui qui le vend) ou de recevoir (pour
celui qui l’achète) à une échéance spécifique, une certaine
quantité de matière première, à un prix fixé lors de la
négociation du contrat.
Cet engagement détermine avec beaucoup de précision :
La dénomination,
La qualité,
La quantité,
La date
Le lieu de livraison ou de réception des marchandises.
Le contrat à terme est donc extrêmement standardisé. Seul le
prix est librement négocié.
66
Deux remarques importantes:
Tout contrat acheté ou vendu se dénoue au
plus tard à son échéance.
L’originalité des contrats futures est de prévoir
deux dénouements possibles :
a. La livraison effective
b. La compensation.
67
a. La livraison effective
La manière la plus simple de dénouer le contrat est d’en
remplir les obligations en livrant ou en prenant
livraison de la marchandise sous-jacente.
Cette méthode est peu pratiquée (1%):
C’est une opération lourde, assez coûteuse
Elle
est
également
contraignante
car
les
marchandises livrées doivent être conformes aux
caractéristiques de qualité (standardisées parfois à
l’extrême) spécifiées par le contrat.
68
Malgré ces limites: la livraison effective est
indispensable au bon fonctionnement des marchés à
terme:
Elle établit une passerelle entre le marché au
comptant qui est celui des produits physiques et le
marché des contrats à terme qui est celui du papier.
Cette passerelle fait évoluer les prix des contrats
futures sur le marché à terme parallèlement aux prix
des matières premières sur le marché au comptant
(présence d’opérateurs intervenant simultanément sur
le marché du papier et celui des matières premières)
69
b. La compensation
Dans la quasi-totalité des cas, le dénouement d’un
contrat à terme se fait par une compensation de
l’opération initiale.
Ainsi, l’opérateur qui détient une position
vendeuse pour une certaine échéance achète un
nombre identique de contrats pour la même
échéance.
L’opérateur qui détient une position acheteuse
vend pour la même échéance un nombre de
contrats correspondant à sa position initiale.
70
Cette manière d’exécuter les obligations
initialement
contractées
est la grande
originalité des marchés à terme.
Elle permet à l’opérateur de débourser ou
d’encaisser, grâce à la présence d’une
chambre de compensation, la différence
entre les prix des deux transactions sans
devoir intervenir sur le marché au comptant.
71
Conclusion sur les futurs…
Les opérateurs sont des spéculateurs qui
achètent et vendent des contrats sans
posséder ou vouloir acquérir à l’échéance les
produits
physiques
correspondant
aux
contrats négociés.
Ils compensent en conséquence leurs
engagements avant l’arrivée du terme et
reçoivent ou versent :
Une somme = Le prix de vente - le prix de d’achat
72
Exemple 1: agriculteur produisant
des pommes de terre
Au mois d’août un agriculteur anticipant le risque
d’une baisse des prix, vend en décembre un contrat
à terme d’un montant de 110/tonne de MM. Au début
du mois août le prix spot s’établit à 80/tonne.
Sachant que le prix sport au mois de décembre est
de 75/t, déterminer le résultat de l’opération de
couverture.
73
Exemple 2: FUTURE et FRA
Reprenons le même exemple, et supposant qu’au mois de
mars ont eu lieu les négociations du future. Le contrat a
été conclu en fin Août entre les 2 parties avec livraison
effective en décembre (contrat portant sur 1500 tonnes de
MM DE 110 USD/tonne).
L’acheteur ne disposant pas des fonds requis, souscrit un
contrat financier pour couvrir sa position durant les 4 mois.
T.A.F: Déterminer le montant du financement ainsi que la
valeur du taux d’intérêt garanti par la banque, sachant
que la commission bancaire est de 1% du taux garanti..
74
Les conditions du marché sont les
suivantes:
Les conditions du marché financier sont
les suivantes :
Taux à 9 mois : 9%
9,125%
Taux à 5 mois : 8,875% 9%
75
Evaluation des Forward et des futurs
Les contrats à terme (forward et futures) sont des
instruments fermes ou symétriques: ils protègent
l’opérateur qui les utilise contre un risque défavorable,
mais ils le privent également d’une évolution des cours
qui se révélerait favorable.
Le contrat forward est dépourvu de liquidité car
négocié sur un marché de gré à gré.
Le contrat des futures: l’opérateur peut toujours
compenser sa position à terme quand il entrevoit une
évolution des cours favorable dont il serait privé du fait de
sa couverture).
76
Les options mieux que les futures et
les forwards?
Les options sur MM sont des actifs asymétriques qui
permettent aux opérateurs de (simultanément) :
Se protéger contre les risques de prix ,
Tirer profit d’une évolution favorable des cours
qu’ils n’auraient pas (ou qu’ils auraient mal)
anticipée.
77
3. Les options
A. Définition
B. Vocabulaire d’une option
C. Négociation des options (Call et Put)
D. La liquidation d’une option
E. Risque de gain et risque de perte sur
les options.
78
A. Définition
Une option est un contrat financier qui lie :
L’émetteur de l’option et,
Le détenteur de l’option qui a acquis le droit d’acheter
(option d’achat) ou de vendre (option de vente) un
certain bien, à une certaine date (ou au cours d’une
certaine période), à un prix fixé à l’avance.
En d’autres termes, le détenteur d’une option a le
droit mais non l’obligation de l’exercer.
Pour acheter une option (d’achat ou de vente),
l’opérateur doit payer un prix : la « prime »
79
Autrement les composantes
d’une options sont:

La position prise:
position d’achat (option
d’achat) ou position de vente (option de vente).

La date d’exercice de l’option: date précise ou
durant une période.
 Prix d’exercice de l’option: prix fixé à l’avance.
 Prime de l’option: prix payé par l’acheteur
au
vendeur pour acheter le droit de la protection
contre le risque de hausse ou de baisse des prix.
80
Le rôle de la prime
L’agent qui achète une option achète une protection
mais reste libre d’exercer ou non son droit en
fonction de l’évolution des cours.
Cette forme (plus souple) de protection a un prix :
la prime qui est versée par l’acheteur au vendeur à
l’achat de l’option
La prime reste acquise par le vendeur que
l’acheteur décide d’exercer son droit d’acheter ou
son droit de vendre ou qu’il renonce à l’exercer.
81
Sur le Marché des MM les options sont des:
Actifs
asymétriques
qui
permettent
aux
opérateurs de:
Se protéger contre les risques de prix (baisse
ou hausse),
Tirer simultanément profit d’une évolution
favorable des cours qu’ils n’auraient pas (ou
qu’ils auraient mal) anticipée.
82
Sur le Marché des MM les options sont:
Des contrats par lesquels celui qui achète la protection
achète la possibilité (d’où le qualificatif « d’option »)
d’acheter ou de vendre une quantité donnée de MM à
une échéance donnée et à un prix fixé à l’avance au
moment où le contrat est conclu.
La différence avec un contrat à terme classique c’est qu’ici
l’acheteur est libre d’exercer ou non son droit d’acheter
ou de vendre.
83
B. Vocabulaire des options
Call : option d’achat
Put : option de vente
Strike : prix d’exercice de l’option
Premium : prime de l’option.
In the money : une option est « in the money » (en dedans)
si son détenteur a (ou aurait) intérêt à l’exercer
immédiatement;
Out of the money : une option est « out of the money » (en
dehors) si son détenteur n’a pas (ou n’aurait pas) intérêt à
l’exercer immédiatement.
84
Option européenne : une option européenne ne
peut être exercée qu’à l’échéance;
Option américaine : une option américaine peut
être exercée à tout moment
La valeur intrinsèque: c’est le gain réalisé en cas
d’exercice immédiat de l’option ;
85
Autour de ces éléments de base, on peut construire des
contrats d’option extrêmement divers.
Comme pour la plupart des instruments financiers, il existe
des options standardisées et des options de gré à gré.
Par ailleurs les options peuvent être combinées avec
d’autres instruments dérivés :on peut construire des
options sur des contrats à terme, des options sur des
swaps (swaptions) ou des options sur des options. . .
86
« Call » et « Put »
Si on achète le droit d’acheter, on achète un « Call ».
Si on achète le doit de vendre on achète un « Put ».
Le prix auquel on a le droit d’acheter ou de vendre
s’appelle le prix d’exercice ou « strike » en anglais.
87
En achetant un « Call »:
L’entreprise qui doit intégrer des matières premières
dans ses coûts se protège contre le risque d’une
hausse des cours qui lui serait défavorable : le prix
maximum qu’elle devra payer pour se fournir en
matières premières est celui fixé dans le contrat, le
prix d’exercice.
88
Cas de baisse des cours pour un Call
Si l’entreprise qui a acheté un Call s’aperçoit que les
cours n’ont pas augmenté comme elle le redoutait et
que le prix au comptant à l’échéance du Call est
inférieur au prix d’exercice de l’option, elle renonce à
exercer son droit d’acheter.
Son coût total est résumé à la prime de l’option
qu’elle a acheté.
Elle ne s’est pas engagée de façon ferme à acheter
les quantités de matières premières à l’échéance, elle
s’est simplement réservée le droit de le faire si cela
était plus profitable pour elle.
89
Cas de hausse des cours pour un Call
Si l’entreprise qui a acheté un Call s’aperçoit que
les cours ont augmenté comme prévu et que le prix
au comptant à l’échéance du Call est supérieur au
prix d’exercice de l’option, elle exerce son droit
d’acheter.
Son coût total = Prix d’exercice + la prime payée
90
Exemple: Options d’achat
(Achat d’un Call)
Une entreprise veut acheter 100 000 tonnes de
matières premières dans 3 mois.
Elle achète un Call sur le marché internationale des
matières premières.
Prix d ’exercice: 86 USD/tonne
Prime: 3 USD (pour 1 tonne)
91
Hypothèse 1:
Hausse du cours/tonne
Par exemple, cours = 95 à l’échéance.
L’Entreprise exerce l’option
Son coût s’élève à:
86 + 3 = 89 USD
L’achat de 100 000 tonnes aura coûté:
100 000 × 89 = 8 900 000 USD
92
Hypothèse 2:
Baisse du cours/tonne
Par exemple, cours = 82 à l’échéance.
L’Entreprise abandonnera l’option mais paiera la
prime de 3.
Elle achète à 82
Son coût s ’élève à: 82+3= 85
L’achat de 100 000 tonnes aura coûté:
100 000 × 85 = 8 500 000 USD
93
En achetant un « Put »:
L’entreprise qui commercialise des matières
premières s’assure contre le risque d’une
baisse des cours, le prix de vente minimum
qu’elle obtiendra sera le prix fixé dans le contrat
càd , le prix d’exercice.
Ainsi, comme pour les contrats à terme,
l’entreprise est assurée contre une évolution
fortement défavorable des cours, elle est
protégée contre le risque de marché.
94
Cas de hausse des cours pour un Put
Dans ce cas l’entreprise reste libre de ne pas
vendre au moment de l’échéance les quantités
de matières premières fixées dans le contrat si, à
ce moment-là, le prix au comptant est
supérieur au prix d’exercice.
Elle abandonne le Put avec un coût limité à la
prime payée.
95
Cas de baisse des cours pour un Put
Les prévisions de l’entreprise s’avèrent très
bonnes: le prix au comptant est inferieur au
prix d’exercice.
Elle exerce son option et vend au moment de
l’échéance les quantités de matières premières
fixées dans le contrat.
96
Exemple: Options de vente
(achat d’un Put)
Une entreprise désire vendre 100.000 tonnes de
matières premières dans 2 mois.
Elle achète sur le marché des MM un Put.
Prix d ’exercice = 86 EUR/ Tonne.
Prime = 5 EUR/Tonne.
97
Hypothèse 1:
Hausse du cours/tonne
Par exemple, cours = 92 à l’échéance
L’Entreprise abandonne l’option,
Elle vend à 92 soit,
Compte tenu de la prime, son prix de vente:
Le chiffre d’affaires réalisé est :
100 000 × 87 = 8 700 000 EUR
98
92 - 5 = 87
Hypothèse 2:
Baisse du cours du dollars
Par exemple, cours = 79 à l’échéance.
L’entreprise exerce l’option
Elle vend à 86 ,
Compte tenu de la prime, le prix de vente: 86 - 5 = 81
Le chiffre d’affaires réalisé est =
100 000 × 81 = 8 100 000 EUR
99
C. Négociation des options Put et Call
Les Put et les Call sont des contrats négociables: ils
peuvent être revendus sur le marché entre le
moment où ils sont conclus et l’échéance du
contrat.
Quand on revend un contrat (Put ou Call): on dit
qu’on dénoue ou on déboucle sa position.
La revente d’un contrat implique de trouver un
acheteur.
La liquidité n’est jamais parfaite sur ces marchés
comme sur les autres marchés d’ailleurs.
100
D. Liquidation d’une option Put et Call
A l’échéance de ces contrats, on dit qu’on
liquide le contrat.
Il existe deux types de liquidation des contrats :
 La liquidation par livraison physique
 La liquidation par paiement en cash
101
 La liquidation par livraison physique
Par exemple, celui qui a vendu à terme 15 tonnes
de blé doit livrer les 15 tonnes de blé.
Il doit se procurer les 15 tonnes s’il ne les a pas en
stock, sur le marché au comptant.
Il s’agit là
minoritaire.
102
d’une
modalité
très
largement
 La liquidation par paiement en cash
Le vendeur de la protection paie à l’acheteur, la
différence entre le prix de la matière première au
comptant et le prix fixé dans le contrat.
Par exemple, si un producteur de yaourt s’est assuré contre
la hausse des prix du lait avec un Call dont le prix d’exercice
était fixé à 1 euro le litre pour 1 million de litres de lait et
qu’à l’échéance du contrat le prix du litre de lait est monté
à 1.50 euros, le vendeur du Call devra lui payer 50
centimes par litre de lait, il devra donc lui verser 500 000
euros.
Le producteur de yaourt s’est couvert contre une hausse du
prix du lait, et ce au détriment du vendeur de Call.
103
E. Risque de gain et risque de perte sur
les stratégies d’option
Types
d’option
Achat d’une
option d’achat
Vente d’une
option d’achat
Achat d’une
option de
vente
Vente d’une
option de
vente
104
On joue
Perte
Gain
La hausse
perte limitée à la
prime
gain
éventuellement
très élevé.
La baisse
perte
éventuellement
très élevée
gain limité au
montant de la
prime
La baisse
perte limitée au
montant de la
prime
gain
éventuellement
très élevé
La hausse
perte
éventuellement
très élevée.
gain limité au
montant de la
prime
Remarques
La vente d’une option est donc un exercice risqué
que son achat, du moins si l’on prend comme critère
d’évaluation du risque la perte maximale.
C’est pourquoi la plupart des opérateurs prennent
des positions optionnelles complexes, combinant
achats et ventes d’options.
105
S’il recherche une très bonne couverture,
l’opérateur doit acheter des options de vente ou
des options d’achat.
Il peut également envisager de vendre des
options d’achat ou des options de vente, mais
cette couverture est relativement dangereuse et
ne peut être recommandée qu’aux opérateurs
particulièrement compétents.
106
Option d’achat
Pour se protéger contre la hausse des prix, l’opérateur doit
acheter des options d’achat, ce qui implique le paiement
d’une prime versée au vendeur de l’option.
L’option sera exercée ou vendue en cas de hausse des
cours, ce qui assure la protection de l’opérateur.
L’option sera abandonnée si, au lieu de s’élever, les cours
ont baissé.
Cette modalité de couverture est parfaite, mais coûteuse et,
de ce fait, beaucoup moins utilisée que la couverture par les
contrats à terme.
107
Option de vente
Pour se protéger contre la baisse des prix, l’opérateur
doit acheter des options de vente, ce qui implique le
paiement d’une prime versée au vendeur de l’option.
La couverture contre la hausse des cours peut être
envisagée par la vente d’options de vente.
La protection est dans ce cas égale au montant de la
prime perçue par le vendeur, mais elle disparaît dès que
la hausse des cours est supérieure au montant de la
prime.
La protection par la vente d’options est donc partielle,
risquée et demande une grande compétence de la part de
l’opérateur.
108
4. Les swaps
 Définition
 Montage financier du swap
 Etapes du contrat swap
 Evaluation du swap
109
 Définition
Le swap est un instrument de couverture relativement
simple dans son principe.
Il permet :
à un producteur de fixer son prix de vente
à un acheteur de déterminer son prix d’achat
Pour une période de temps librement déterminée lors de
la négociation du swap, généralement comprise entre 18
mois et 5 ans, mais pouvant atteindre, dans des
circonstances exceptionnelles, 10 ans.
110
 Montage financier du swap
Dans un swap de matière première:
Un opérateur s’engage à verser, pendant une certaine
période et à intervalles réguliers, un prix spot qui est
par nature variable (prix flotant sur le marché), et à
recevoir un prix fixe ;
Un autre opérateur s’engage, lui, à recevoir le prix
variable et à verser le prix fixe.
111
Remarque
Un swap de matière première ne se dénoue
jamais par une livraison physique, mais par des
versements monétaires.
Un swap est un contrat signé entre deux parties
et prévoyant le versement de paiements
périodiques durant la vie du contrat:
Versement = (Prix fixe - Prix flottant) × Qté de MM
112
Position du 1ier opérateur acheteur de MM


L’opérateur qui redoute une hausse des prix
(l’industriel qui achète des matières premières à prix
variable sur le marché spot) et veut s’en protéger va
monter un swap avec un autre opérateur (banque ou
commerçant…)
Ce 2ème opérateur (banque) accepte de lui verser
(chaque semaine, chaque mois, chaque trimestre, etc.)
un prix flottant (correspondant au prix qu’il verse luimême sur le marché spot pour acquérir la matière
première dont il a besoin) et de recevoir aux mêmes
dates un prix fixe.
113
Position du 2ème opérateur (banque)
Le risque de prix dont s’est protégé l’opérateur a été
transféré à la banque (ou commerçant).
Cette dernière ne souhaitant pas le conserver dans ses
livres, elle va le reporter sur des marchés organisés.
La banque étant exposée à un risque de hausse des cours,
elle se couvre en achetant des contrats à terme ou, des
options d’achat sur contrats à terme.
Elle peut également monter un deuxième swap,
symétrique du premier, dans lequel la banque reçoit le prix
flottant et verse le prix fixe.
114
La couverture peut venir également de la compensation
dans les livres de la banque d’un swap qu’elle avait
précédemment enregistré qui l’exposait à un risque de baisse
des prix.
La banque doit toujours se retourner vers les marchés
organisés pour couvrir un risque résiduel.
Cette couverture par compensation est une modalité très
intéressante pour les banques qui disposent d’un livre de
swaps bien diversifié car elle réduit très sensiblement le
coût de leur protection.
115
 Etapes du contrat swap
Le swap sur MM comporte 2 étapes:
1. Négociations et signature du contrat:
Nature de la matière première,
Quantité de la matière première,
Le prix fixe du swap,
Les délais d’échange du versement,
Le marché sur lequel sera indexé le prix spot.
2. A chaque échéance: versement de la différence entre le
prix fixe du swap et le cours spot de la MM par une
partie à l’autre partie.
116
Schéma du swap de MM
Paie le prix swap: fixe
L’opérateur
qui
se couvre
La banque
Paie le prix spot du marché
117
Echange réel à chaque
échéance d’approvisionnement
Versement de la
somme ?
L’opérateur
qui
se couvre
La banque
Versement de la
somme ?
118
Comment déterminer la somme
du versement à chaque échéance ?
Cas 1: prix du swap ˃ Prix spot de la MM
Cas 2: Prix du swap ˂ Prix spot de la MM
Cas 3: Prix du swap = Prix spot de la MM
119
Cas 1: prix du swap ˃ Prix spot de la MM
L’entreprise qui se couvre contre la hausse des prix
de la MM est perdante car le swap lui coûte une
charge supplémentaire de:
(Prix swap – Prix spot) × Qté
C’est la deuxième partie du swap (banque ou
commerçant ) qui doit verser cette somme à
l’entreprise (qui se couvre ):
Versement total = (Prix fixe - Prix flottant) × Qté de MM
120
Cas 2: prix du swap ˂ Prix spot de la MM
L’entreprise qui se couvre contre la hausse des prix
de la MM est gagnante car le swap lui permet
d’économiser une somme:
(Prix spot – Prix swap)× Qté
C’est l’entreprise (qui de couvre) qui doit verser
cette somme à la deuxième partie du swap
(banque ou commerçant )
Versement total = (Prix spot - Prix swap) × Qté de MM
121
Cas 3: prix du swap = Prix spot de la MM
L’entreprise qui se couvre contre la hausse des prix de
la MM achète sur le marché au prix spot qui est
exactement égal au prix fixe du swap.
Les deux parties du swap ne supportent aucun coût et
ne reçoivent aucune somme.
La somme à verser:
(Prix spot – Prix swap)× Qté = 0
122
Exemple
Exercice de la Série
123
 Evaluation du swap
Le swap est un instrument de couverture remarquable,
mais il présente l’inconvénient de bloquer
définitivement les prix pour toute la durée du
swap.
Il prive ainsi l’opérateur du bénéfice d’une
évolution favorable des cours :
D’une baisse s’il verse le prix fixe et reçoit le prix
flottant ;
D’une hausse, s’il reçoit le prix fixe et verse le prix
flottant).
124
5. Les Cap, Floor et Collar
 Le Cap
 Le Floor
 Le Collar
125
 Le Cap
a. Définition du Cap
b. Utilisation du Cap
c. Evaluation du cap
126
a. Définition du Cap
Le cap est un instrument de nature optionnelle
permettant à un opérateur qui s’approvisionne à des
dates régulières (chaque semaine, chaque mois,
chaque trimestre) d’être protégé sur une longue
période (de 6 mois à 3 ans) contre une hausse des
prix tout en lui permettant de bénéficier d’une
éventuelle baisse des cours.
127
b. Utilisation d’un Cap
L’achat d’un cap permet à un opérateur d’être assuré de payer
un prix maximal d’achat correspondant au prix d’exercice du
cap.
Pour garantir cette sécurité, il doit payer une prime.
A chaque date d’approvisionnement (la semaine, le mois, le
trimestre, etc.) l’opérateur et la banque (la 2ème partie qui a
vendu le cap) comparent le coût d’approvisionnement sur le
marché spot et le prix d’exercice du cap.
128
Situations possibles du Cap
1) Si le cours spot ˃ au prix d’exercice
L’opérateur exerce son cap et la banque lui verse
une somme égale = prix spot - prix d’exercice
2) Si le coût sur le marché spot ˂ au prix d’exercice,
L’opérateur abandonne son call, la banque ne reçoit
rien et l’opérateur conserve pour lui le bénéfice
résultant d’un approvisionnement inférieur au prix
d’exercice.
Le coût de son Cap sera la prime payée lors de son
achat.
a
c. Evaluation d’un Cap
L’avantage consenti à l’acheteur du cap n’est
pas gratuit puisque le coût du cap est représenté
par une prime perçue par le vendeur du cap (la
banque) et payée par l’opérateur lors de l’achat
du cap.
Elle accroît le coût de revient de la matière
première.
Cette prime indemnise le vendeur du cap pour le
risque de prix qu’il assume.
130
Le risque du cap est assumé par le vendeur du cap qui
cherche à se couvrir contre le risque qu’il prend en charge.
La couverture la plus simple pour la banque est d’acheter
des contrats à terme au moment de la vente du cap.
Dans la réalité, le prix à terme ne peut pas être
parfaitement identique au prix au comptant et rien
ne permet de penser que la banque est parfaitement
couverte, (dans ce cas, elle en tient compte pour
déterminer le prix du cap qu’elle propose à
l’opérateur).
131
 Le Floor
Le floor est un instrument symétrique du cap. C’est un
outil de nature optionnelle.
Il permet à un opérateur qui vend des matières
premières à des dates régulières, d’être protégé contre
une baisse des prix, tout en lui permettant de tirer profit
d’une éventuelle hausse des cours.
Pour garantir cette sécurité, il reçoit une prime.
Cet instrument est utilisé par les producteurs de matières
premières et tous les opérateurs qui détiennent des stocks.
Il leur permet de s’assurer un prix de vente minimal.
132
Situations possibles du Floor
1) Si le cours spot ˃ au prix d’exercice
L’opérateur exerce son Floor et la banque lui verse
une somme égale = prix spot - prix d’exercice
2) Si le coût sur le marché spot ˂ au prix d’exercice,
L’opérateur abandonne son Floor, la banque ne
reçoit rien et l’opérateur conserve pour lui le
bénéfice résultant d’un approvisionnement inférieur
au prix d’exercice.
133
Remarque
1. Les modalités de fonctionnement du floor sont
identiques à celles du cap.
2. Pour l’acheteur d’un cap ou d’un floor, le coût de ces
instruments est représenté par le montant de la
prime qu’il doit verser au vendeur. Ce coût peut
être élevé, surtout si le cours garanti est très
proche du prix sur le marché spot au moment de
l’achat du cap et du floor. C’est pour atténuer ce
coût que fut créé le collar, (dénommé parfois
tunnel)
134
 Le Collar
a. Définition du Collar
b. Utilisation du Collar
c. Evaluation du collar
135
a. Définition du Collar
Le collar est un instrument résultant
combinaison d’un cap et d’un floor.
de
la
Acheter un collar conduit à acheter un cap et à
vendre simultanément un floor.
Vendre un collar consiste à vendre un cap et à
acheter simultanément un floor.
136
b. Utilisation du Collar
 Acheter d’un Collar
 Vente d’un Collar
137
 Acheter un Collar
Si un industriel craint une hausse du prix d’une
matière première indispensable à son activité de
production (Il peut se couvrir par l’achat d’un cap, mais il
estime que la prime exigée par le vendeur est trop
élevée),
Il peut acheter un collar: il achète un cap et vend un
floor ayant deux prix d’exercice différents.
138
Les avantages de l’achat d’un Collar
Par l’achat d’un cap, l’opérateur:
Se protège contre une hausse des cours au-delà
d’un niveau fixé par le prix d’exercice du cap,
Mais en vendant un floor, l’opérateur:
Renonce ipso facto au bénéfice de la baisse en deçà
du niveau fixé par le prix d’exercice du floor, mais en
contrepartie, il perçoit la prime correspondant à la
vente du floor, qui réduit d’autant le coût d’achat
du cap.
139
 Vente d’un Collar
Si un producteur craint une baisse du prix de
la matière première qu’il produit ou qu’il détient
en stock, il peut se couvrir par la vente d’un
collar.
Pour ce faire, il vend un cap et achète un
floor.
140
Les avantages de la vente d’un Collar
Par la vente d’un cap, le producteur:
Renonce ipso facto au bénéfice d’une hausse des
cours au-delà du niveau fixé par le prix d’exercice du
cap. Mais, en contrepartie le producteur perçoit une
prime correspondant à la vente du cap, ce qui réduit
d’autant le coût d’achat du floor.
Par l’achat d’un floor, le producteur :
Se protège contre une baisse du prix en deçà du
niveau fixé par le prix d’exercice du floor,
141
Les risques sur les marchés de MM
Les abus de marché sont classiquement de deux
types :
L’utilisation d’information privilégiée,
La manipulation de marché, qui peut par exemple
être réalisée en émettant des ordres trompeurs
sur les intentions de leur émetteur ou en diffusant
des fausses informations.
142
Merci pour votre attention
143
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