05/03/2015
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Plan de la séance
1. Le concept de système socio-
écologique
2. L’analyse de Peacock
2. L’analyse de Peacock
Le concept de système socio-
écologique suppose la possibilité
d’une coopération entre les humains
et les écosystèmes.
Kent Peacock, philosophe de
l’environnement canadien.
Plusieurs articles :
« Symbiosis and the ecological role of
philosophy » (1999)
« Staying out of the Lifeboat » (1999)
« La durabilité comme une symbiose,
qu’est-ce que ça prendrait ? » (2015)
http://people.uleth.ca/~kent.peacock/
2. L’analyse de Peacock
Cf. Kent Peacock (2015), « La durabilité
comme symbiose » :
Jusqu’ici les sociétés humaines ont eu tendance à
interagir de manière parasitique avec leurs
écosystèmes.
Au mieux, elles ont été commensalistes, mais
au prix d’une austérité économique laissant peu
de place aux aspirations humaines.
2. L’analyse de Peacock
Deux îles du Pacifique :
L’île de Pacques : Illustre le parasitisme. Microcosme de l’autodestruction
des civilisations.
L’île de Tikopia : « L’île de Tikopia, moins connue qu’elle ne le mériterait,
offre un contraste saisissant par rapport à Rapa Nui. Elle se trouve plus à
l’ouest dans le Pacifique, est encore plus petite que Rapa Nui
(respectivement 5 et 163,6 kilomètres carrés) et presqu’aussi isolée. D’une
manière ou d’une autre, les Tikopiens sont restés une population stable
d’environ 1200 personnes durant une incroyable période de 3.000 ans
malgré le fait que, jusqu’à très récemment, ils n’avaient pratiquement
aucune interaction avec d’autres populations ni accès à des ressources
autres que celles de leur propre toute petite île et de ses eaux proches. Ils
y sont arrivés par un mode de vie simple et de faible niveau technologique
entièrement axé sur la préservation de leur île. Les Tikopiens semblent
avoir eu une éthique environnementale très proche de ce que Leopold
imaginait, renforcée par un conditionnement social tel qu’ils limitaient leur
propre reproduction et auraient même, à de rares occasions, commis des
suicides collectifs plutôt que de risquer la surpopulation de leur modeste
territoire. Ils ont hissé leur exploitation horticole à un niveau proche de la
perfection ; chaque mètre carré de l’île était soigné avec amour et habileté
et rien n’était gaspillé. »
2. L’analyse de Peacock
L’île de Tikopia : « ne possédaient aucune technologie leur permettant de
faire face à des défis de survie existentiels d’une intensité allant au-delà
d’un certain niveau, tels que les typhons qui ont historiquement été les
risques les plus sérieux auxquels ils aient été confrontés. Si jamais leur
petit volcan s’était réveillé, cela aurait été la fin pour eux. Ils ont marché
sur une corde raide mais avec une adresse incroyable. Ils étaient
extrêmement bien adaptés à une niche écologique étroite qu’ils ont
largement contribué à créer et à maintenir mais ils n’ont jamais eu
l’occasion de développer des capacités leur permettant d’affronter des défis
en dehors de cette niche. Sur Tikopia, il n’y avait aucun espace pour les
aspirations humaines ; il ne pouvait y avoir aucune science ou aucun art
avancé, pas de Taj Mahal. Quelles sont les conséquences du refoulement ou
de la mise sur la touche d’aptitudes élevées de l’humain sur les
perspectives à long terme de la survie de l’espèce ? Certains pourraient
dire que nous n’avons pas vraiment besoin de grand art, de Bach et de
Mozart, de médecine de pointe ou d’accélérateurs de particules. Mais, sans
développer les potentialités humaines au maximum, il y a peu de chances
pour que notre espèce puisse espérer survivre suffisamment longtemps
pour répondre à nos aspirations car, tôt ou tard, nous serons face à un défi
existentiel qui exigera le maximum de nos capacités. »
2. L’analyse de Peacock
Sortir du faux dilemme parasitisme/austérité :
Viser le mutualisme :
Eugene Odum (1971) : « … si la compréhension qu’ont les
hommes des systèmes écologiques et de la responsabilité
morale peut s’aligner sur leur capacité à opérer des
changements, le concept actuel d’une « exploitation illimitée des
ressources » fera place à une « ingéniosité illimitée pour
perpétuer une abondance cyclique des ressources » (1971, p.
36, cité par Peacock 2015).