8 Les pays émergents : de nouveaux acteurs
Cardoso Fernando Henrique
Il est le président du virage économique et libéral du Brésil. Sociologue de formation,
né en 1931 à Rio de Janeiro, il propose, dans son ouvrage
Dépendance et développement
en
Amérique latine
(1969) une analyse du processus historique qui installe ce continent
dans une situation de dépendance. Sénateur dans les années 1980, ministre des Affaires
étrangères (1992) puis des Finances en 1993, il est le père du plan Réal (plan d’austérité
scale pour diminuer le dé cit public sans pour autant bloquer les prix et les salaires et
réformes constitutionnelle pour modi er les relations entre l’État et les différentes collecti-
vités et dépenser moins d’argent public) qui permet de juguler une in ation évaluée à 30 %
par mois. Cette réussite économique lui vaut la tête du parti de la social-démocratie brési-
lienne (PSDB) et d’être élu président de la République en 1994. La réussite économique
de ce mandat, basée sur la stabilisation de l’économie et les importantes privatisations lui
permettent d’être réélu en 1998.
Son second mandat est davantage marqué par les entraves politiques qui ne lui
permettent pas de mener à bien les réformes économiques attendues.
Le double mandat de Cardoso a mis n au éau de l’in ation, il est le signe d’une
mutation vers un Brésil nouveau où la démocratie s’est enracinée y compris chez les
révolutionnaires grâce à un re ux du clientélisme.
Les grands problèmes de la pauvreté de masse, des paysans sans terre, l’analphabé-
tisme ont été bien identi és mais non résolus.
Da Silva Luiz Inacio dit « Lula »
Simple ouvrier parvenu à la présidence de la République en 2002, il symbolise une
renaissance du Brésil, du Brésil « d’en bas ». Né en 1945 dans une famille pauvre du
Nordeste, cet ouvrier métallurgiste, ls de paysans prend la tête du syndicat des métallur-
gistes au milieu des années 1970 avant de fonder le parti des travailleurs (PT) en 1980 et
d’être élu député en 1986. Il est le premier président de gauche à parvenir à la magistrature
suprême du Brésil.
Il continue la politique de rigueur budgétaire de son prédécesseur et suit les recom-
mandations du FMI jusqu’en 2004, date à laquelle le Brésil s’est désendetté vis-à-vis de
cette institution. La politique économique menée n’est pas celle attendue par les électeurs
du PT, elle peut être considérée comme une difficile période de transition. En 2004, le
mouvement des sans terre (MST) manifeste son impatience et sa déception. Cette même
année la vive croissance brésilienne (5,4 %), tirée par les exportations, donne à Lula les
moyens de sa politique. Son programme « faim zéro » (Fame zero) est particulièrement
populaire comme les « bourses familles » (Bolsa familia) mais des scandales politico-
nanciers entachent son mandat. Ils n’empêchent pas sa réélection en 2006. Il consacre
depuis davantage d’argent à l’amélioration des conditions de vie dans les favelas, pro tant
d’une conjoncture favorable pour son pays et touchant les dividendes de la sagesse de la
politique économique héritée de son prédécesseur.
Lula « light », Lula « révolutionnaire assagi », Lula rappelle la distance existant entre la
conquête du pouvoir et son exercice, sans convaincre tout le monde, mais en démontrant
ses capacités à gouverner. Les experts internationaux admirent la conversion de Lula vers