Maladie de Parkinson

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Syndrome extra-pyramidal
Maladie de Parkinson
Chorées
Dr Caroline Bayreuther
CHU de Nice
Service de Neurologie
Syndrome extra-pyramidal
Maladie de Parkinson
Chorées
• Maladies des ganglions de la base
• Maladies du mouvement
• Maladies neuro-psychiatriques
Ganglions de la base = noyaux gris centraux
Ganglions de la base
Circuits complexes…
Ganglions de la base : fonctions
• Sélection, contrôle et ajustement fin du
mouvement
• Programmes moteurs
• Involontaire, inconscient
• Système « extrapyramidal » (vs. pyramidal)
• Affections hypokinétiques vs.
hyperkinétiques
Le syndrome extrapyramidal
• Synonyme : Syndrome parkinsonien
• 4 signes
– Akinésie
– Tremblement de repos
– Rigidité
– Instabilité posturale
• Origines multiples
« triade »
Akinésie
• diminution des mouvements (hypokinésie) et
lenteur des mouvements (bradykinésie)
–
–
–
–
–
–
–
Les gestes fins (boutonner, brosser les dents,…)
L’écriture (micrographie)
La marche
Le ballant du bras
Le clignement palpébrale
L’expressivité du visage
…
• L’akinésie est un signe obligatoire pour la
définition du syndrome extrapyramidal
Tremblement
• Oscillation rythmique et régulière due à
des contractions alternantes d’agonistes et
antagonistes
• Présent au repos (et parfois à la posture)
• 4-6 Hz
• Au début souvent membre supérieur
• Augmenté par émotion ou effort mental
Rigidité
• Augmentation du tonus musculaire avec
raideur des membres et axiale aux
mouvements passifs
• Avec ou sans roue dentée
• Augmentée par un mouvement volontaire
contrelatéral (manœuvre de Froment)
• Responsable de douleurs dorsales et
scapulo-humérales
Rigidité
Instabilité posturale
• Troubles des réflexes posturaux
• Responsable de chutes traumatisantes
• Rééducation !!!
Origines du syndrome parkinsonien
• Maladies neurodégénératives
–
–
–
–
–
Maladie de Parkinson
Démence à corps de Lewy
Atrophie multisystème
Paralysie progressive supranucléaire
Dégénérescence cortico-basale, etc…
• Médicamenteux (neuroleptiques, neuroleptiques cachés et
autres)
• Vasculaire
• Hydrocéphalie à pression normale
• Génétique
• Métabolique (M. de Wilson)
• Infectieux (encéphalite)
• Toxique (CO, Mn)
Syndrome parkinsonien
vasculaire
Hydrocéphalie à
pression normale
La maladie de Parkinson
• « paralysie agitante » décrit par Sir James
Parkinson en 1817
• Maladie neuro-dégénérative fréquente
(environ 100 000 en France)
• Prévalence chez les sujets > 65 ans 1,8/100
• Début de maladie : 30% avant 50 ans, 40%
entre 50 et 60 ans
• Sex-ratio = 1
• Évolution lentement progressive
Physiopathologie
• Perte neuronale (neurones dopaminergiques et autres)
et corps de Lewy dans la substance noire et ailleurs !
Mésencéphale normal
Maladie de Parkinson
Physiopathologie
• Diminution de Dopamine dans le striatum
Clinique - début
• Syndrome parkinsonien asymétrique
• Tremblement de repos typique très
évocateur mais pas obligatoire
• Plaintes typiques au début : douleurs dans
l’épaule, difficultés pour les gestes fins,
dégradation de l’écriture
• Diminution du ballant des bras (unilatéral),
hypomimie
• Excellente réponse à la L-Dopa
Clinique - évolution
• Plus tard instabilité posturale
• Troubles de la marche
– Marche à petit pas
– Freezing
– « démarrage » difficile
•
•
•
•
Dysarthrie et dysphonie
Dysphagie
Posture fléchie
Problèmes pour se tourner
dans le lit
« signes axiaux »
Peu (pas) de réponse
à la L-Dopa
Responsables du
handicap
Signes associés
• Hypersalivation
• Séborrhée
• Dysautonomie
– Hypotension orthostatique
– Troubles mictionnels
– Constipation
Signes psychiatriques
• Dépression
– très fréquente (environ 40%)
– parfois avant les signes moteurs
• Troubles cognitifs
– discrets troubles sous-cortico-frontaux
fréquents
– Démence : 30 % des parkinsoniens
• Effets secondaires médicamenteux
Traitement
Synapse dopaminergique dans le striatum
Traitement
• L-Dopa (transformé en dopamine dans le cerveau) : effet
sur tous les symptômes de la triade, réponse durable
d’au moins 50% (Sinemet, Modopar)
• Agonistes dopaminergiques : moins efficaces que LDopa et plus d’effets secondaires immédiats, mais moins
d’effets indésirables au long cours (Requip, Sifrol,
Trivastal, Parlodel, Célance)
• Anticholinergiques (Artane, Parkinane), inhibiteurs des
enzymes qui dégradent la dopamine (Ségéline, Comtan,
Tasmar, en association avec L-Dopa : Stalevo),
antagonistes NMDA (Mantadix)
Les médicaments n’empêchent pas l’évolution de la
maladie (traitement symptomatique)
Effets indésirables immédiats
•
•
•
•
Nausées, vomissements
Hypotension orthostatique
Somnolence, endormissement
Effets psychiatriques : confusion, hallucinations
(souvent visuelles), psychose surtout chez les
sujets âgés avec troubles cognitifs.
• Troubles du comportement : hyperactivité,
hypersexualité, jeux pathologiques (Casino)
la L-Dopa a le moins d’effets indésirables
immédiats et est le médicament le plus efficace
Effets indésirables au long cours :
complications du traitement
• En début du traitement effet médicamenteux
constant malgré prise fractionnée
• Plus tard (environ 5 ans) apparition de
fluctuations motrices : fin de dose, akinésie de
nuit et/ou de mouvements anormaux
(dyskinésies)
• Parfois blocages (retour des signes
parkinsoniens sévères) brutaux, d’une minute à
l’autre, effet « on » / « off »
les complications motrices peuvent être
handicapantes et sont plus importantes avec la
L-Dopa qu’avec les autres médicaments!
Dyskinésies
• Dyskinésies de milieu de dose :
–
–
–
–
Mouvements involontaires excessifs
Mouvements choréiques, parfois invalidants
Souvent plus importants du côté plus atteint
Augmentées par les émotions, effort mental, …
• Dystonie du « off » :
– Contractions involontaires, durables, souvent douloureuses
avec mouvements lents bizarres et postures anormales
– Classique : dystonie matinale du gros orteil
• Dyskinésies de début et fin de dose :
– Plus rare
– Mouvements alternants rythmiques, parfois invalidants
– Souvent MI
Complications du traitement
Résumé évolution clinique
1.
2.
3.
4.
Amélioration franche sous L-Dopa
Période de lune de miel (« honey moon »)
Aggravation de l’akinésie, rigidité, tremblement
Apparition de fluctuations motrices et
dyskinésies
5. Apparition de signes axiaux peu Dopasensibles, de signes végétatifs, troubles
psychiatriques, déclin cognitif
Le traitement reste toujours aussi efficace sur les symptômes
initiaux, c’est les fluctuations motrices et l’aggravation des
signes axiaux qui sont responsables du handicap!
Fluctuations motrices : que faire ?
• Fractionner les doses, ajouter des produits à
demi-vie longue, produits à action rapide lors
des blocages…
• Rééducation : stratégies lors des blocages,
équilibre lors des dyskinésies…
• Traitements spécifiques pour stimulation
dopaminergique plus continue :
– Pompes médicamenteuses : Apokinon, Duodopa
– Traitement neurochirurgical par stimulation cérébrale
profonde
Pompes médicamenteuses
Apokinon
Duodopa
Stimulation cérébrale profonde
Implantation d’électrodes intracérébrales (noyaux sousthalamiques ou autre), reliées à un stimulateur qui inhibe la
structure stimulée (stimulation électrique à haute fréquence)
Stimulation cérébrale profonde
• Corrige les même symptômes que la LDopa (akinésie, rigidité, tremblement)
• Stimulation continue : disparition ou
diminution des fluctuations et dyskinésies
• Diminution du traitement médicamenteux
• N’arrête pas l’évolution naturelle de la
maladie, ne prévient pas l’apparition de
signes axiaux qui ne sont pas sensibles à
la stimulation cérébrale profonde!
Autres traitements médicamenteux
• Médicaments pour l’hypotension
orthostatique (Gutron)
• Antidépresseurs
• Antipsychotiques (Leponex, pas de
neuroleptiques!)
• Médicaments pour les troubles cognitifs
(Exelon)
• Troubles mictionnels, constipation,…
Place de la rééducation
• Kinésithérapie active et passive
– En début de maladie : parfois utile : douleurs,
rigidité,…
– Plus tard : indispensable : troubles de l’équilibre
+++, freezing, stratégies lors des blocages et
dyskinésies, lutte contre la perte d’autonomie,…
– En fin de vie : prévention des complications du
décubitus (kiné respiratoire, mobilisation,…)
• Orthophonistes
– Dysarthrie
– Troubles de la déglutition
Rééducation de l’équilibre
Autres syndromes parkinsoniens
• Exemples : Atrophie multi-système (ou multisystématisée, AMS), Paralysie supranucléaire
progressive (PSP)
• Groupe de maladies avec caractéristiques
communes :
–
–
–
–
–
Maladies neuro-dégénératives
Syndrome extrapyramidal symétrique
Peu (pas) de réponse à la L-Dopa
Association avec autres symptômes neurologiques
Evolution plus rapide, handicap plus important
Atrophie multi-système
• Présence d’un syndrome parkinsonien (AMS-p)
ou cérébelleux (AMS-c)
– Syndrome parkinsonien axial, rapidement progressif
– Réponse à la L-Dopa faible (30%) ou absente
– Dysarthrie importante, dystonies fréquentes
• Signes de dysautonomie, précoce et parfois
sévère
– Hypotension orthostatique
– Troubles urinaires
– Impotence
• Signes pyramidaux parfois associés
• Pas de déclin cognitif
Paralysie supranucléaire
progressive (PSP)
• Synonyme : Maladie de Steele-RichardsonOlszewski
• Syndrome parkinsonien symétrique, peu ou pas
dopa-sensible
• Troubles de l’équilibre et chutes précoces
• Paralysie oculomotrice : paralysie du regard
vertical, regard fixe, peu de clignement palpébral
• Signes axiaux, dysarthrie, dysphagie
• Parfois dystonies
• Syndrome sous-cortico-frontal, syndrome
pseudobulbaire (rires, pleurs spasmodiques)
Chorées
La chorée : un symptôme
• Mouvements involontaires, hyperkinétiques, du a
des contractions brèves, irrégulières, aléatoires,
non-répétitifs
• Peut concerner tout les membres, la tête et le
tronc
• origines multiples :
– Maladies neurodégénératives (Chorée de Huntington)
– Infectieuse (Chorée de Sydenham,… )
– Médicamenteuse (neuroleptiques, dyskinésies chez
les parkinsoniens sous L-Dopa,…)
– Intoxications (CO, toluol, amphétamines,…)
– Héréditaires
–…
La chorée de Huntington
•
•
•
•
Maladie neuro-dégénérative, héréditaire
Autosomique dominant
Prévalence 4-8/100 000
Début de maladie entre 35 et 50 ans
(extrêmes possibles)
• Durée de maladie 15-20 ans
• Symptômes neurologiques (hyperkinésies
choréiques), cognitifs et psychiatriques
Symptômes psychiatriques
•
•
•
•
•
•
•
Souvent (60%) présents en début de maladie
Changement de personnalité
Troubles cognitifs
Négligence, marginalisation
Dépression
Suicides
Plus tard tableau démentiel : troubles de
mémoire, ralentissement
• L’évolution des symptômes cognitifs est
lentement progressive
Symptômes neurologiques
• Présence de mouvements involontaires, brusques, sans
direction, sans utilité
• En début de maladie : muscles distaux. Grimaces,
haussement des épaules, mouvements brusques des
membres, « parakinésies »
• Plus tard : muscles proximaux et axiaux. Mouvements
de mastication, difficultés d’articulation, troubles de la
marche, avec augmentation du ballant des bras, marche
« dansante »
• Hypotonie musculaire
• Variante : début dans l’enfance, forme akinéto-rigide,
évolution péjorative
Génétique
• Autosomique dominante, pénétrance complète :
chaque génération concernée
• Gène connu : huntingtine, chromosome 4
• Diagnostic génétique possible, même présymptomatique
• Conseil génétique !
Atrophie globale
et du striatum
Traitement
• Pas de traitement curatif
• Peu de traitements symptomatiques :
neuroleptiques (diminuent les
mouvements choréiques),
benzodiazépines, antidépresseurs,…
• Rééducation :
– Kinésithérapie
– Orthophonie
• Suivi diététique (perte de poids!)
Autres chorées
Chorées neuro-dégénératives
• Maladies rares!
• Exemples :
– Chorée héréditaire bénigne
– Neuro-acanthocytose
– Dyskinésie paroxystique kinésigènique et
non-kinésigénique
–…
Chorées symptomatiques (1)
• Parainfectieuse : suite à une infection de
streptocoques (angine, endocardite,
rhumatisme articulaire aigu) = chorée de
Sydenham (très rare dans les pays
développés car traitement antibiotique)
• Inflammatoire : maladies de système
(Lupus erythémateux disséminé)
• Vasculaire : AVC des ganglions de la base
Chorées symptomatiques (2)
• Médicamenteux : neuroleptiques !!
Dyskinésies aiguës et tardives
• Métabolique
• Toxique
• …
Autres maladies du mouvement
Autres maladies du mouvement
•
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•
•
•
Ataxies
Dystonies
Maladies avec myoclonies
Maladies avec tremblement
Tics, Gilles-de-la-Tourette
Mouvements anormaux du sommeil
Psychogènes
…
Dystonies
• Dystonie = un symptôme : mouvement
lent, contractions répétitives ou postures
anormales
• Dystonie : un groupe de maladies
– Dystonies généralisées : maladies
héréditaires, post-anoxiques,
médicamenteux,…
– Dystonies focales : bléopharospasme,
syndrome de meige, torticolis, dysphonie
spasmodique, crampe de l’écrivain,…
Myoclonies
• Contractions involontaires, très brèves
• Parfois répétitives : difficiles à différencier du
tremblement
• Myoclonus positif ou négatif (astérixis)
• Multiples origines :
–
–
–
–
Physiologiques (myoclonies de l’endormissement)
Épileptique
Métabolique (encéphalopathies!)
Maladies neurodégénératives, démences (maladie de
Creutzfeldt-Jakob)
– Lésions tumorales, inflammatoires (cerveau, moelle
épinière)
–…
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