arriver plus tôt, comme l’a affirmé le chercheur anglais Peter Wadhams dans
la presse britannique ?
Il affirme que cela pourrait arriver d’ici 2016… mais dire que dans 4 ans il n’y
aura plus de glace dans l’Arctique, c’est un peu de la provocation. Il appuie cette
conclusion sur le fait – exact - que la glace est non seulement moins étendue mais
aussi de moins en moins épaisse donc de plus en plus fragile. D’une certaine
façon, c’est presque un pari qu’il fait. En revanche, les études sous-estiment
souvent la rapidité de cette fonte. Selon ce que nous savons, l’océan arctique
pourrait être complètement libre d’ici 20, 30 ou 40 ans.
Quelles nouvelles mesures rapides les Etats doivent-ils prendre pour éviter
une catastrophe naturelle ?
Il faut ralentir le réchauffement climatique à l’échelle globale, c’est-à-dire qu’il
faut absolument aller vers une société sobre en carbone, peu émettrice en gaz à
effet de serre. Tous les pays ont adopté cet objectif de tout faire pour que le climat
ne se réchauffe jamais de plus de 2 degrés … mais il faut que les gaz carboniques
arrêtent d’augmenter et commencent à diminuer rapidement pour qu’en 2050, ils
soient divisés par trois et qu’ils continuent à diminuer par la suite.
Mais est-ce faisable ?
Oui, c’est techniquement faisable, les engagements pris sont à la hauteur de ce que
disent les scientifiques et j’y adhère. Le problème c’est que lorsqu’on regarde les
actes, on est loin du compte. En gros, il faudrait que les gaz à effet de serre aient
commencé à diminuer d’ici 2020, mais on voit bien qu’ils n’arrêtent pas
d’augmenter. Le fait de continuer à se concentrer sur les énergies fossiles nous
amène droit dans le mur. En 2020, nous risquons d’avoir 15% de gaz à effet de
serre en trop par rapport à ce qu’il faudrait pour rester sur une trajectoire
permettant de ne pas dépasser les 2 degrés.
Souvent, les pays sont réticents à investir dans les énergies renouvelables à
cause de leur prix…
Dans le long terme, le fait d’aller vers une société sobre en carbone et de
développer les énergies renouvelables est économiquement gagnant. L’Agence
internationale de l’énergie dit clairement que si l’on n’investit pas dans la lutte
contre les émissions de gaz à effet de serre dans la décennie, chaque dollar non
utilisé pour ce développement augmentera et ce seront quatre dollars à investir
après 2020. C’est un faux calcul que de penser qu’il faut continuer à exploiter au
maximum le pétrole le plus rapidement possible. Economiquement, ce sont les
pays qui investiront dans les énergies renouvelables qui gagneront à terme.
En plus des enjeux écologiques, le Pôle Nord pourrait aussi devenir un enjeu