En Auvergne, l’échographie et la cytoponction thyroïdiennes sont réalisées majoritairement
chez des femmes de 40 à 69 ans. Parmi les personnes ayant eu une échographie, 7 % en
ont eu plus d’une dans l’année. La réalisation d’une cytoponction est retrouvée chez 5 %
des personnes ayant eu une échographie thyroïdienne.
L’échographie thyroïdienne et la cytoponction
thyroïdienne sont des examens complémentaires
surtout indiqués dans le diagnostic et la prise en
charge du nodule thyroïdien.
Le nodule thyroïdien est fréquent. La prévalence
au sein de la population est variable selon les
moyens utilisés pour l’identifier (2,5 à 4 %
cliniquement, 27 à 51 % en échographie, plus
de 50 % en nécropsie)[1].
La plupart de nodules thyroïdiens investigués
sont bénins (plus de 90 % des cas) ; l’incidence
annuelle du cancer thyroïdien est faible (2,5
pour 100 000 personnes) et le pronostic des
formes nodulaires de cancer thyroïdien est
généralement bon[1].
L’évolution naturelle d’un nodule thyroïdien est
mal connue : certains peuvent régresser
spontanément, d’autres sont le premier signe d’un
goitre multinodulaire.
Seuls les nodules supérieurs ou égaux à un cm
sont à explorer et le premier examen est le dosage
de la TSH. En deuxième intention on pratique
l’échographie et la cytoponction.
L’examen clinique est le préalable indispensable
à la prescription et à la réalisation de toute
exploration thyroïdienne.
1. Incidence ALD30 et cancer de la
thyroïde
En Auvergne en 2006, le taux annuel
d’admission en affection longue durée (ALD30),
pour cancer de la thyroïde était de 13,6 pour
100 000 personnes du Régime général, avec
un sex ratio homme-femme de 0,26 (France :
taux à 9,8, sex ratio à 0,28).
L’évolution en valeur absolue du nombre
d’admissions annuelles en ALD30, au motif du
Echographie et cytoponction thyroïdiennes
2008 - n° 7
Sommaire
1. Incidence ALD30 et cancer de la thyroïde.... 1
2. Echographie thyroïdienne ........................2
3. Cytoponction thyroïdienne ......................2
4. Echographie et cytoponction thyroïdiennes ... 3
5. Références .........................................3
cancer de la thyroïde, est resté stable au cours de ces
dernières années (Fig. 1).
2
Les échographies thyroïdiennes étaient réalisées dans
93,4 % des cas par un radiologue, 5,3 % par un
endocrinologue et 1,3 % par un autre spécialiste.
3. Cytoponction thyroïdienne
• Les références[2]
L’indication d’effectuer une cytoponction est posée par le
clinicien. La cytoponction est le seul examen préopératoire
capable dans 60 à 70 % des cas d’établir le diagnostic de
la nature réelle du nodule, elle permet d’éviter une
intervention chirurgicale à but diagnostique dans plus de
50 % des cas.
Dans ces conditions, l’utilisation de l’examen cytologique
comme premier moyen d’exploration des nodules thyroïdiens
est la méthode qui permet de traiter le plus grand nombre
de cancers thyroïdiens pour le nombre le plus faible
d’interventions pour nodules bénins.
1 Les examens réalisés soit dans le cadre d’hospitalisation, soit dans le cadre
d’actes externes en établissement public ou assimilé, ne sont pas inclus dans
cette approche
2. Echographie thyroïdienne
• Les références[2]
La pratique d’échographies systématiques sans données
palpatoires précises est certainement néfaste et à l’origine
d’une médicalisation abusive, anxiogène et coûteuse.
L’échographie n’a pas d’indication de première intention
dans le diagnostic positif de l’hyperthyroïdie, ni de
l’hypothyroïdie.
Elle confirme le diagnostic de nodule thyroïdien suspecté à
la palpation, en permet l’évaluation, permet la surveillance
des dimensions d’un nodule présumé bénin et guide la
cytoponction si besoin est d’effectuer cet examen.
L’échographie a un intérêt limité dans la prise en charge
diagnostique et la surveillance des goitres simples, mais elle
est utile pour la surveillance des goitres multinodulaires en
complément de la palpation.
Les pratiques selon le contexte clinique
En 2007, en Auvergne, 15 586 personnes ont eu au
moins une échographie thyroïdienne réalisée et remboursée
en ambulatoire1, soit 1,7 % de la population. L’âge moyen
était de 50 ans et dans 85 % des cas, il s’agissait d’une
femme.
Les femmes de 40 à 69 ans représentaient 52 % des per-
sonnes ayant eu une échographie.
Plus de 4 % des femmes âgées entre 40 et 69 ans ont eu
une échographie thyroïdienne au cours de l’année 2007
(Fig. 2).
Fig. 2 - Taux annuel de personnes avec au moins une échographie
thyroïdienne selon l’âge et le sexe, Auvergne, année 2007
Fig. 1 - Suivi annuel du nombre d’admissions ALD30 pour cancer de la
thyroïde, Auvergne, Régime général
Méthode : Origine des données
Le régime général de l’Assurance maladie des travailleurs salariés
dispose d’une base de données où sont enregistrées toutes les
prescriptions remboursées aux assurés sociaux avec
l’identification précise des actes (sous forme de codes CCAMa)
et de médicaments (sous forme de codes CIPb).
La population étudiée était l’ensemble des assurés et bénéficiaires
du régime généralc des travailleurs salariés stricto sensu affiliés
dans l’une des quatre caisses primaires de la région Auvergne.
a CCAM : Classification commune des actes médicaux
b Le code CIP (Club Inter-Pharmaceutique) est le numéro d’identification
à sept chiffres de l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) attribué à
chaque spécialité pharmaceutique et publié au Journal Officiel.
c La région Auvergne compte 1 331 380 habitants dont 70 % sont affiliés
au « régime général stricto sensu » (le régime général stricto sensu exclut
les sections mutualistes telles que la mutuelle générale de l’éducation
nationale, la mutuelle de la fonction publique, la mutuelle générale des
PTT, les mutuelles étudiantes, etc...).
3
La cytoponction est l’examen qui a la meilleure valeur
diagnostique en faveur du cancer à condition que les critères
de qualité soient respectés.
Pour les nodules ponctionnés et étiquetés bénins, la répétition
de la ponction paraît souhaitable, par exemple, ponction
refaite un an plus tard. Si la deuxième ponction confirme
l’aspect bénin, une nouvelle cytoponction ne serait discutée
qu’en cas d’évolution ultérieure.
La cytoponction n’a pas d’indication dans le diagnostic positif
de l’hypothyroïdie mais elle peut avoir une utilité dans le
diagnostic étiologique. Concernant l’hyperthyroïdie, la
cytoponction n’a aucune place dans la stratégie diagnostique.
En cas d’euthyroïdie, il n’y a actuellement aucun argument
suffisant pour déterminer une seule stratégie d’utilisation
diagnostique de ces examens. En aucun cas, ils ne doivent
être associés d’emblée.
Les pratiques
En 2007, en Auvergne, 1 013 personnes ont eu au moins
une cytoponction thyroïdienne réalisée et remboursée en
ambulatoire1.
La nature des 1 053 examens réalisés étaient :
. une cytoponction d’une seule lésion de la glande thyroïde,
par voie transcutanée avec guidage échographique,
60,3 % des cas,
. une cytoponction de plusieurs lésions de la glande thyroïde,
par voie transcutanée avec guidage échographique,
22,3 % des cas,
. une cytoponction de la glande thyroïde, par voie
transcutanée sans guidage, 16,2 % des cas,
. une biopsie, 1,2 % des cas.
L’âge moyen était de 53 ans et dans 87 % des cas il
s’agissait d’une femme.
Les femmes de 40 à 69 ans représentaient 60 % des
personnes ayant eu une cytoponction.
Près de 38 pour 10 000 femmes âgées entre 50 et 59 ans
ont eu une cytoponction thyroïdienne au cours de l’année
2007 (Fig. 3).
Ces examens ont été réalisés dans 80,9 % des cas par un
radiologue, dans 14,7 % par un endocrinologue, dans
3,3 % par un médecin de médecine nucléaire, 1,1 % par
un autre spécialiste.
4. Echographie et cytoponction thyroïdiennes
Ce chapitre évalue la fréquence d’association de ces deux
examens complémentaires pour une même personne et
aborde le contexte clinique de leur réalisation (dépistage,
dysthyroïdie sous traitement par hormones thyroïdiennes de
synthèse ou par antithyroïdiens de synthèse).
Cette approche a été réalisée à partir d’un échantillon
constitué des personnes ayant eu une échographie
thyroïdienne en juin 2007. Pour ces personnes, la réalisation
d’examens complémentaires a été recherchée sur toute
l’année 2007.
- Examens complémentaires
En juin 2007, en Auvergne, 1 516 personnes ont eu au
moins une échographie thyroïdienne.
Au cours de l’année 2007, 5 % de ces personnes ont
également eu une cytoponction :
Fig. 3 - Taux annuel de personnes avec au moins une cytoponction
thyroïdienne selon l’âge et le sexe, Auvergne, année 2007
(Taux pour 10 000 personnes)
- Traitement des dysthyroïdies
En 2007, 59 % des 1 516 personnes n’ont aucun traite-
ment de dysthyroïdie, 38 % ont un traitement par hormo-
nes thyroïdiennes de synthèse, 2 % ont un traitement par
antithyroïdiens de synthèse et 1 % ont un traitement par
une association des deux types de traitement.
Chez les personnes ayant eu une cytoponction thyroïdienne,
on ne retrouve pas de traitement par antithyroïdiens de
synthèse et 62 % n’avaient aucun traitement de dysthyroïdie.
5. Références
[1] Haute autorité de santé. La prise en charge diagnostique du
nodule. Décembre 1995 (http://www.has-sante.fr).
[2] Haute autorité de santé. Explorations thyroïdiennes autres que
biologiques. Septembre 1997 (http://www.has-sante.fr).
1 516 personnes
93 % : une seule échographie
thyroïdienne 7 % : plus de deux échographies
thyroïdiennes
89 % : pas
d’autre examen
thyroïdien
4 % :
cytoponction
thyroïdienne
6 % : pas d’autre
examen
thyroïdien
1 % :
cytoponction
thyroïdienne
1 / 3 100%
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