Intérêt de l’Echographie
dans le diagnostic, le suivi
et le traitement des pathologies
thyroïdiennes
Quelle est la place occupée par l’échographie dans l’exploration de
la thyroïde?
L’échographie thyroïdienne est devenue l’examen d’imagerie de première
intention, suffisant le plus souvent et indispensable dans la prise en charge de
certaines pathologies.
Quelles sont les difficultés majeures de la méthode ?
La première est son apparente facilité, qui peut laisser croire que posséder un
échographe suffit à faire de vous un bon échographiste de thyroïde.
La seconde est qu’il ne suffit pas d’être un bon échographiste pour produire un
examen hautement contributif, utile au clinicien. Dans cet objectif,
l’échographie thyroïdienne (ET) bénéficie d’un enseignement spécifique, avec un
diplôme national (http://naxos.biomedicale.univ-paris5.fr/diue/) ainsi que de
formations dédiées (Ateliers d’Echographie de Necker par exemple).
Quels sont les domaines d’excellence de l’échographie
thyroïdienne ?
Ils sont nombreux, et j’en choisirai cinq :
L’étude du nodule avec les caractères prédictifs de malignité et l’échoguidage de
l’aiguille de cytoponction.
Le suivi des cancers thyroïdiens après chirurgie avec ou sans IRA thérapie, avec
là encore le guidage de l’aiguille en vue de cytoponction ganglionnaire et dosage
de thyroglobuline in situ.
L’échographie thyroïdienne fonctionnelle qui fait le lien entre l’EchoDoppler
(principalement pulsé) et les dysfonctions thyroïdiennes.
L’étude précise des thyroïdes multi-nodulaires avec caractérisation de chaque
nodule et report sur un schéma ad-hoc.
Les rapports anatomiques étroits entre la thyroïde et les parathyroïdes font que
l’on peut considérer la localisation des adénomes parathyroïdiens (qui autorise
l’accès à la chirurgie mini-invasive) comme le cinquième.
Que penser de l’élastographie thyroïdienne ?
La caractérisation du nodule thyroïdien comportait sept items, l’élastographie
est le huitième. Tous les consensus relatifs au nodule thyroïdien et au cancer
réservent maintenant une place à cette acquisition. Il va sans dire qu’elle ne
saurait se substituer à une échographie de qualité. Ceci étant admis, on peut
dire que c’est une avancée majeure dans le la prédiction échographique de
malignité d’un nodule, en particulier thyroïdien. Au plan de la méthode, il faut
utiliser l’élastographie de contrainte à la condition qu’elle soit quantifiée, ou
l’élastographie par ondes de cisaillements. Dans les deux cas, de larges études
multicentriques doivent venir confirmer les résultats préliminaires.
Hervé MONPEYSSEN
Thyroïdologue
Activité libérale à Versailles
Praticien attaché consultant
Radiologie - Necker
Médecine Nucléaire – Pitié
Hôpital Américain