Types de lésions neuronales et conséquences

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Neuro-ophtalmologie dans les
lésions cérébrales acquises:
Types de lésions neuronales
et
conséquences anatomocliniques
Valérie Touitou
DHU Vision et Handicaps
Pitié-Salpêtrière
Paris
Principales étiologies
•
Traumatiques: HED, HSD, hématome, contusion
•
Non traumatiques:
-
Infectieux: méningites, méningo-encéphalites, abcès, empyèmes, palu
-
Toxiques: BZO, morphiniques, ADT, neuroleptiques
-
Métaboliques: dysnatrémie, hypercalcémie, encéphalopathie hépatique,
encéphalopathie urémique, encéph hypercapnique
-
Etat de mal convulsif
-
Vasculaires: HSA, Hématome intracérébral, encéphalopathie hypertensive,
thrombophlébite cérébrale (AVC ischémique uniquement si thrombose TB ou oedeme
malin)
-
Anoxo-ischémique, hypoglycémie
HTIC liés aux tumeurs cérébrales (primitives ou secondaires)
Endocriniennes: myxœdème, insuffisance surrénale aiguë
Traumatismes craniens
• Gravité d’un TC dépend des lésions cérébrales que provoque la
dissipation de l’énergie physique.
• Lésions de l’encéphale créées par les phénomènes physiques
d’accélération-décélération
– Forces de cisaillement et
– Forces d’étirement au sein du parenchyme.
• Les conséquences sur le fonctionnement neuronal sont immédiates
•
•
transitoires en cas de sidération de la fonction,
définitives en cas de lésion anatomique.
•
Plus rarement, il s’agit d’une plaie pénétrante qui crée des lésions corticales
cérébrales directes définitives.
Conséquences cliniques immédiates
• Perte de conscience (commotion cérébrale)
– Breve= PC brève
– Prolongée= coma
Types de lésions selon le mécanisme
• Effet contact au niveau de l’impact
– Lésions localisées au point d’impact (ecchymose,
contusion, plaie, fracture etc)
• Effet d’inertie (accélération ou décélration)
– Lésions diffuses et multifocales
Conséquences anatomocliniques
immédiates
• Lésions cérébrales contusives
– Foyer nécrotique, hémorragique et oedémateux
– Hématome +/- compressif
– HSD en cas d’arrachement veineux
• Lésions axonales diffuses
– Accéleration/décelaration
– Lésions de cisaillement SB/SG
• Suspension du fonctionnement neuronal
Conséquences anatomocliniques
différées
• Aussi graves sinon plus graves que les
conséquences initiales
• Evolution des lésions primaires
– Hémorragies
– Oedème cérébral, localisé ou diffus
• Lésions supplémentaires
– Désordres systémiques (état respiratoire et
circulatoire, infection, hyperthermie, defaillance
multiviscérale…)
– Ischémie cérébrale et P de radicaux libres
Lésions neuronales diffuses
Neuro-ophtalmologie et traumatisme
Hypertension intracranienne
•
•
•
•
Hydrocéphalie post-traumatique
Thrombophlébite cérébrale
Hémorragie méningée
Autre
Lésions neuronales focales
Lésions neuronales focales
Atteintes nerveuses
Neuro-ophtalmologie et traumatisme
Lésions nerveuses
Mécanisme direct (section, esquille osseuse, compression)
Mécanisme indirect (accélération-décélaration, étirement,
contusion, onde de choc, œdème)
• Paralysies oculomotrices: III, IV, VI
Trajet cisternale, sinus caverneux, fissure orbitaire, orbite
• Atteinte des voies visuelles afférentes: II
• Paralysie faciale
IRM et scanner souvent peu contributifs pour leur diagnostic
qui est clinique
Neuro-ophtalmologie et traumatisme
Lésions vasculaires
• Lésion carotide interne extracaverneuse /branches
Hémorragie extériorisée
Dissection CBH
Ischémie cérébrale hémisphérique HLH
• Lésion carotide interne caverneuse (FCC) /branches
–  atteinte nerveuses
• Lésions tronc basilaire
• Thrombophlébite cérébrale  OP bilatéral
Lésions neuronales focales
Atteintes vasculaires et leurs
conséquences neuronales
Test Iopidine
Apres 30mn
Apres 60mn
Fistules directes
Fistules indirectes
Age moyen
62,7 ans
62 ans
Délai diagnostic
7 semaines
24 semaines
Lampe à fente
Chemosis 50%
Dilatation vaisseaux épiscléraux 100%
Œil blanc: 100%
Exophtalmie (mm)
3.5
0.5
Localisation du
souffle
Orbitaire
Jugal/prétragien
Orbitaire
Intensité du souffle
Modéré à fort
Faible à modéré
Acouphènes
25%
100%
Diplopie
75%
VI: 75%
III: 50%
IV: 25%
50%
III: 25%
VI: 25%
Aspect du fond
d’oeil
Dilatation veineuse au FO: 75%
OVCR 25%
Odème papillaire: 25%
Normal 100%
Tableau 2: Comparaison des signes cliniques évocateurs de fistules carotidocaverneuses directes et indirectes.
A
B
C
Figure 1: Comparaison de la présentation clinique macroscopique d’un patient
avec fistule carotidocaverneuse directe (A et B) et indirecte (C). On note la
présence de signes de congestion orbitaire (exophtalmie, chémosis, dilatation des
vaisseaux épiscléraux (flèche) et ophtalmoplégie) dans le cas de la fistule directe
(A et B), tandis que l’examen morphologique est normal dans le cas d’une fistule
durale (C).
B
C
A
B
C
D
Figure 2: Corrélation anatomo-radiologique entre la topographie
d’intensité maximale du souffle auscultatoire et la localisation de la
fistule (type anatomique). Le souffle est principalement orbitaire dans
les fistules directes 5A et B), et jugale ou prétragien dans les fistules
indirectes (C et D).
B
A

C
E
D
F
Lésions neuronales focales
Lésions des voies visuelles
AVC hémorragique
AVC ischémique
AVC ischémique
Lésion sur les voies visuelles
Cas clinique
• Jeune femme de 27 ans consulte pour
difficultés à la lecture, (« ne voit pas toujours
toutes les lettres du mot »).
• Pas d’antécédents particuliers…
Ò
Rappels anatomiques
Vascularisation du CGL
• Assurée par 2 artères:
– Partie terminale de l’artère CHOROIDIENNE ANTERIEURE
(nait le + svt de la partie terminale de ACI)
– Artère CHOROIDIENNE LATERALE
(nait le + svt de la cérébrale postérieure)
• AChA: partie latérale du CGL
• AChL: partie médiale et postérieure du CGL
Non consensuel!
Territoire vascularisé
par l’artère choroidienne
latérale
Territoire vascularisé
par l’artère choroidienne
antérieure
Frisen L, J Neurol neursurg Psychiatry 1978
Walsh & Hoyt’s Clinical Neuro-Ophthalmology
Corrélation
anatomique/campimétrique
• Partie sup du CV = partie antéro-latérale du CGL
• Partie inf du CV= partie antéro-médiale du CGL
Branches distales terminales de l’artère
CHOROIDIENNE ANTERIEURE homolatérale
• Partie centrale du CV= partie médiale et
postérieure du CGL
Artère CHOROIDIENNE LATERALE
CHOROIDIENNE
LATERALE/POSTERIEURE
Branches distales de
l’artère CHOROIDIENNE
ANTERIEURE
D’après Denion et al, JFO, 2005
Branches distales de
l’artère CHOROIDIENNE
ANTERIEURE
Sectoranopie horizontale
• 20 cas dans la littérature:
– 1ère description en 1931 Holme
– Déficit rare du CV horizontal homonyme
– Localisation de la lésion:
• Historiquement: partie du noyau géniculé latéral
vascularisée par l’art CHOROIDIENNE LATERALE
• Littérature: du NGL au lobe occipital
D’après Denion et al, JFO, 2005
Frisen L, J Neurol neursurg Psychiatry 1978
Si déficit horizontal homonyme persistant (par infarctus de la partie
du CGL vascularisée par l’A Ch L): apparition d’une atrophie optique
sectorielle bilatérale visible en 4-6 semaines.
Sectoranopie latérale
homonyme gauche:
OD: Atrophie diffuse papille.
Amincissement des faisceaux
de fibres > et <
OG: Paleur en bande avec
épargne des pôles sup et inf
Amincissement des faisceaux
de fibres N et T
Frisen L, J Neurol neursurg Psychiatry 1978
Lésions neuronales focales
Lésions nucléaires, internucléaires et
supranucléaires OM
Lésions nucléaires, internucléaires
et supranuclaires
Lésions neuronales focales
Atteintes pupillaires
Neuro-ophtalmologie et traumatisme
Atteintes pupillaires
• Fait partie de l’examen clinique initial de tout
traumatisé cranien
– Mydriase si diametre >4.5mm
– Mysosis si diametre <2mm
– Voie visuelle afférente: DPAR
– Voies visuelles efferentes
Examen diagnostique,
l’examen des pupilles
Plum et Posner, Oxford Univ Press
Vraiment intéressant ?
OUI mais …
- myosis:
morphiniques
- mydriase: ADT,
organophosphorés,
atropine, Σmimétiques
Conclusions
• Mécanismes physiopathologiques des lésions
neuronales sont variées
• Importance de l’évaluation initiale mais
également à moyen et long terme
• Conséquences anatomocliniques souvent bien
corrélées
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