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dans sa pratique quotidienne, car ils
permettent d’opérer rapidement un tri
entre les différentes catégories de
troubles mentaux et, partant, de pren-
dre les mesures thérapeutiques spéci-
fiques qui s’imposent. Il est également
utile de savoir que l’incidence des
dépressions augmente avec l’âge et
qu’elles sont deux fois plus fréquentes
chez les femmes que chez les hom-
mes, par exemple, mais ces notions
complémentaires ne peuvent pas être
développées dans le cadre de cet
article.
Par ailleurs, l’évolution des coûts dans
le système de santé, accroît l’impor-
tance d’un langage commun entre les
différents partenaires lorsqu’il s’agit
de maladies précises et des presta-
tions fournies et exigées dans un tel
cas. Ainsi le collaborateur d’une com-
pagnie d’assurances aura des difficul-
tés bien compréhensibles à se repré-
senter concrètement une «dépression
d’épuisement dans un contexte de
stress psychosocial» alors qu’une
définition précise du type «trouble de
l’adaptation avec réaction dépressive
prolongée (CIM-10 F43.21) après dé-
cès du conjoint (CIM-10 Z63.4)» lui
faciliterait grandement la tâche. Les
malentendus qui s’ensuivent peuvent
avoir une incidence sur les modalités
de remboursement d’une psychothé-
quotidienne mais il est indéniable que,
comme les atteintes somatiques, les
troubles mentaux ne peuvent être trai-
tés selon les règles de l’art que s’ils
sont reconnus et diagnostiqués com-
me tels. La réalité d’un trouble mental
étant préexistante à son diagnostic, ce
dernier repose sur différents syndro-
mes, c’est-à-dire sur un nombre précis
de symptômes discriminants dont la
présence permet de caractériser le
trouble dont il s’agit. Ni les tests biolo-
giques, ni les techniques d’imagerie
ne permettent de confirmer un dia-
gnostic de trouble mental, c’est pour-
quoi la relation médecin-patient et
l’anamnèse revêtent une importance
particulière.
Comme on le verra dans la suite, les
troubles mentaux ne sont pas encore
suffisamment dépistés ni traités en
médecine générale, alors qu’à l’évi-
dence les conséquences psychiques,
sociales et somatiques en sont impor-
tantes en termes de perte de qualité
de vie et d’augmentation de la morbi-
dité et de la mortalité. Il faut souligner
à cet égard que les répercussions des
troubles mentaux sur la santé sont
nombreuses et comparables à celles
d’une atteinte somatique. Les critères
diagnostiques de la CIM-10 ont un
avantage certain, compte tenu du peu
de temps dont dispose le médecin