QUI APPELLE ?
Le profil des personnes qui appellent est stable depuis 2000.
Le numéro vert qui répond à des problématiques considérées
essentiellement comme relevant du féminin, est utilisé à 86 %
par des femmes.
En 2009 il a reçu près de 3000 appels de femmes et de 500
appels d’hommes. Après 8 années où le nombre des appels a
augmenté régulièrement et de manière importante, 2009 a
connu une baisse de 3% du nombre des appels.
C’est la personne concernée qui appelle dans l’immense majo-
rité (90% des femmes, 80% des hommes) mais cela peut être
un-e proche (10%) ou un-e professionnel-le (5%).
La tranche d’âge qui appelle le plus est celle des 18-25 ans
(40% des femmes, 34% des hommes), puis celle des 25-35
ans (30% des femmes, 34% des hommes).
331 jeunes filles mineures ont appelé parmi lesquelles seule-
ment 53 avaient moins de 16 ans.
Le profil socioprofessionnel des personnes qui interpellent le
service reflète la tranche d’âge concernée.
Les étudiant-e-s y sont fortement représenté-e-s: 35% des
femmes, 30% des hommes (C’est la quasi-totalité des moins
de 18 ans et plus de la moitié des 18-25 ans), ainsi que les
actives-actifs professionnellement (44% des femmes, 53%
des hommes) qui représentent les deux tiers des 25-35 ans.
70 % des femmes et 66 % des hommes ont un niveau d’étu-
des bac ou études supérieures.
LES MOTIFS D’APPEL
IVG
Plus de 40% des appels concernent une grossesse avant 7
semaines d’aménorrhée (SA) et souvent le souhait est d’avoir
recours à la méthode médicamenteuse. 20% se situent entre
7 et 9 SA.
3% des appels pour une IVG concernent une grossesse entre
12 et 14 SA : ces appels cachent assez fréquemment des diffi-
cultés particulières qu'il convient d'entendre et d'accompa-
gner: rupture, violences, rejet familial. Selon les départe-
ments, l’orientation pour une IVG en fin de délai légal français
est problématique, faute de places disponibles ou de médecins
(certains médecins mettent en avant leur clause de conscien-
ce pour les grossesses au-delà de 12 voire 10 SA).
Demandes d'IVG hors délai légal français:
Elles ont concerné 148 femmes et 20 hommes dont 22 hors
PACA.
Là encore ce sont des situations difficiles qui amènent cette
demande et les écoutant-e-s orientent vers les permanences
du Planning où les personnes pourront être reçues et conseil-
lées.
Le Planning continue à demander la modification de la législa-
tion française pour qu’elle prenne en compte des causes ma-
ternelles sociales afin que les femmes qui sont dans cette
nécessité puissent trouver une solution en France et qu’elles
ne soient pas obligées de partir à leurs frais (800 euros mini-
mum) dans d’autres pays européens (Espagne, Angleterre,
Pays Bas) pour bénéficier de législations moins restrictives.
Cette plateforme téléphonique est utilisée par des personnes
sachant s’exprimer en français, ayant connaissance des droits
en matière de contraception ou d’IVG, et cherchant les servi-
ces ressources qui pourront les prendre en charge.
Internet devient de plus en plus massivement le mode de
connaissance de la plate forme téléphonique PACA ; pour les
femmes (45%) et pour les hommes (56%). Le réseau « Plan-
ning Familial » arrive en second (31% des femmes, 26% des
hommes).
Il n’y a quasiment pas d’appel par des personnes parlant mal
le français ou dans des situations administratives ou sociales
délicates (sans papiers…).
Celles-là se présentent plutôt dans nos permanences, le plus
souvent emmenées par une connaissance ou envoyées par le
réseau des associations d’aide aux plus démuni-e-s.
La question financière est parfois centrale: Le coût des consul-
tations médicales, le montant du ticket modérateur de l’IVG et
l’avance des frais pour une IVG médicamenteuse en cabinet
de ville sont des facteurs importants à considérer dans l’orien-
tation des personnes qui appellent. C’est le motif d’un certain
nombre d’appels venant de personnes qui cherchent une solu-
tion la moins onéreuse possible.
A titre d’exemple, 8€ un test de grossesse en pharmacie, 15 €
une contraception mensuelle non remboursée, 45€ une
consultation gynéco en secteur 2, 58€ la part à payer pour
une IVG sans mutuelle, 191€ à avancer pour une IVG en ville,
sont des sommes importantes pour un petit budget d’étudian-
te ou de travailleur-se pauvre.
CONTRACEPTION
Ce sont surtout des jeunes filles qui appellent pour cette ques-
tion, ce motif déclinant dans les tranches d’âge plus élevées.
Beaucoup d’appels sur la contraception sont faits à l’occasion
d’un « accident de contraception » que ce soit un oubli de
pilule ou un accident de préservatif pour vérifier après coup
que les précautions prises ont été bonnes.
Ce sont aussi des appels sur l’utilisation pratique de la contra-
ception orale : comment faire pour ne pas avoir ses règles, si
on a commencé la plaquette à l’envers, si on est protégée
pendant la semaine d’arrêt, comment changer de pilule pour
une moins dosée, pour une remboursée…
Ces appels sont les témoins de l’inquiétude générée par cette
prescription dont la personne est responsable quotidienne-
ment et pour laquelle elle n’a pas droit à l’erreur.
Les idées fausses sur l’efficacité de certaines méthodes sont
encore extrêmement répandues (retrait avant l’éjaculation,
abstinence en fonction des dates d’ovulation), mais c’est à
l’occasion des appels IVG qu’elles sont repérées et non parce
que la personne s’est questionnée en amont sur cette métho-
de.
LES AUTRES MOTIFS D’APPEL :
Savoir si la situation nécessite un test de grossesse, s’il faut
prendre la contraception d’urgence : où et comment le faire ?
Quel est le centre de planification le plus accessible pour
moi ? Dois je faire un test de dépistage VIH et où ?
Ces questions moins fréquentes renvoient sur les lieux res-
sources que sont les CPEF mais aussi les CIDAG et les offici-
nes de pharmacie dont il arrive parfois des échos négatifs sur
leur pratique de délivrance de la contraception d’urgence aux
mineures (demande de paiement ou message mensonger de
dangerosité).
Quelques rares appels après une IVG, en général sur les sai-
gnements ressentis comme trop ou pas assez abondants.