informatique concrète d'un [micro-]contexte "(Hofstadter, 1979/1985, p. 724).
Plus précisément,
il
s'agit
d'un
système relationnel entre variables, ou
«cases
~>
(slot), àparticulariser suivant
un
mécanisme dit de «remplissage de
Cases"
(s/ot-fi/ling). L'intérêt du modèle de Nelson, présenté en détail ailleurs
(B.'deaud &Houde,
1989;
Houdé, 1991aet sous presse),
tient
àla relation
developpementale qu'il établit, chez l'enfant, entre les
scripts
et les catégo-
ries. Inspirée par le structuralisme linguistique (transposé ici à
,,l'extralan-
gage "), Nelson avance que les catégories, structures paradigmatiques
ab-
straites, sont dérivées des scripts, structures syntagmatiques
"expérien-
cielles
l>.
Le
mécanisme de cette dérivation
est
décrit comme
un
«remplis-
sage de cases ", homOlogue humain du mécanisme lA, survenant au cours du
développement
et
fondé sur une opération
de
substitution.
Dans le cadre de ce modèle,
trois
processus généraux d'apprentissage
sont distingués et hiérarchisés.
1)
Le
premier processus, incident selon Nel-
son, repose sur
un
principe de
contiguïté
et génère les scripts en mémoire
permanente.
2)
Le
second processus, incident ou intentionnel, repose sur
un
principe de substituabilité, appliqué aux scripts,
et
génère les catégories (par
remplissage de cases) :
sloHiller
categories.
3)
Le
troisième processus, fondé
sur l'expérience linguistique et les apprentissages scolaires (référence de
Nelson àBruner) permet, quant àlui,
d'accéder
aux catégories taxonomiques,
indépendantes des scripts particuliers.
L'apprentissage, relevant ici de principes multiples
et
hiérarchisés (conti-
guïté, substituabilité, etc.), apparaït central dans l'émergence des étapes
développementale de la
catégorisation:
scripts,
slot-filler
categories, catégo-
ries taxonomiques. D'un point de vue plus général, l'intérêt des modèles
cognitivistes développementaux, tel celui de Nelson, est de préciser les
processus d'apprentissage spécifiques liés
au
développement
d'un
aspect
particulier de
la
représentation des connaÎssances
en
mémoire permanente.
Cette spécificité est absente des modèles néostructuralistes, celui de Pas-
cual-Leone par exemple, où les opérateurs d'apprentissage sont définis
en
référence au concept générique de schème (concept qui peut recouvrir indif-
féremment toute la panoplie des représentations du cognitlvisme).
3,
LE
NÉOCOGNITIVISME :APPRENTISSAGE ET CONNEXIONNISME
En
raison du développement récent de ce courant de recherche, on
exposera brièvement ses concepts de base avant
d'aborder
le problème de
l'apprentissage.
Il
ne
s'agit pas, comme dans les deux POints precedents,
d'un courant de psychologie de l'enfant. Néanmoins son intérêt concernant
l'acquisition des connaissances, et partant la dimension génétique des sys-
tèmes cognitifs, est évident.
Le
néocognitivisme, et particulièrement le
connexionnisme dont
il
sera question ici, présente l'originalité de se démar-
quer nettement du cognitivisme
anglo-s~~o.n
«
ort~odoxe
)',
point de référence
tant du néostructuralisme que du cognltlvlsme developpemental.
Le
(néo)connexionnisme (Feldman &Ballard, 1982 ;Rumelhart &McClel-
land,
1986;
Waltz &Feldman, 1988 ;etc.) est
I?
résurgen?e d'un courant de
recherche
né
durant les années
50-60
et
fonde sur la metaphore neuronale
(Hebb, 1949 ;McCulloch
&,
Pitts, 1943 ;Rosenblatt, 1962). Cette
res~rgence
est notamment liée aux Interrogations apparues, durant les ann,ees 80,
concernant le traitement parallèle des informations
et
les processus dappren-
Les apprentissages cognitifs individuels et interindividuels
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