Troubles du comportement

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Trouble du comportement et
de l’affectivité
chez les patients traumatisés crâniens
CRFTC- 20 mai 2014
Julie ETLICHER
Psychologue spécialisée en neuropsychologie
Définitions
 Troubles du comportement
 Selon l’OMS, « les troubles du comportement se caractérisent par un
changement du mode de pensée, de l’humeur ou du comportement qui ne
rentre plus dans les normes ou les croyances culturelles. »
 L’affectivité:
 Ensemble des états affectifs de l’être humain. Sensibilité,
sentiments, émotions, états d’âme.
Un peu d’histoire…
 1848: Phinéas Gage, âgé 25 ans, contremaître d’une Cie de
construction de chemin de fer est victime d’une explosion.
 Personnalité changée: « Gage n’était plus Gage »
 En 1905, Kraepelin dans sa leçon sur « la folie consécutive aux
traumatismes crâniens » note une augmentation des troubles au fil du
temps avec un caractère profondément modifié
 Susceptibilité, colère et brutalité alternent avec inactivité et
aspontanéité.
 L’affaiblissement de la mémoire, la pauvreté des représentations
mentales et l’anosognosie.
 Durant les 2 GM, intérêt psychiatres pour troubles psychique
TC: le syndrome subjectif et la névrose traumatique.
Source
 SOFMER
 Recommandation de bonnes pratiques (HAS)
 Masson et al. 1996
 Comparaison TC (231) et traumatisés des membres inférieurs
(80)
 À 5 ans
 La survenue d’un trouble du comportement est 2 fois plus
importante chez le TC
Perturbation des comportements par
excès
 Agitation
 Souvent dans la période d’éveil.
 Comprend impulsivité, désorganisation de la pensée, augmentation
de l’activité psychomotrice, agressivité physique ou verbale, colère…
 46,3% de TC
 Agressivité
 Verbale et physique
 Contre soi, les objets, les autres personnes
 Entre 25 et 39%
 Irritabilité
 Réactivité disproportionnée
 Entre 29 et 71%
Désinhibition
Le sujet présente des conduites sociales désinhibées
Plaisanteries de mauvais goût, patient facétieux,
grossier, irritable. Logorrhée, digressions, pauvreté du
discours, propos inadaptés ex: la personne ne peut s’empêcher de
dire ce qu’elle pense, de dire des gros mots, d’être agressive, d’avoir des
gestes déplacés , de lire ce qui lui tombe sous les yeux (affiches…) Passe
facilement du coq à l’âne…familiarités
La désinhibition peut prendre un aspect social déplacé. Ex:
masturbation en public, urination.
Euphorie, labilité émotionnelle.
Impulsivité, intolérance à la frustration, énervement…
Perturbation des comportements par
défaut
 Apathie
 Réduction des comportements dirigés vers un but
 Moins d’initiative, de persévérance, retrait social
 Réduction des processus cognitifs
 Diminution de l’importance ou de la valeur attribuée aux loisirs, aux
apprentissages
 Réduction des processus émotionnels
 Indifférence affective qu’elle soit positive ou négative
 20 à 71% des TC
Anosognosie
 Méconnaissance des troubles cognitifs liée à une atteinte
cérébrale. Obstacle à la rééducation et à la réinsertion.
Atteinte de la conscience de soi caractérisée par:
peu de réactions affectives, perplexité quand handicap abordé.
Troubles affectifs (1)
 Dépression post-traumatique
 Tristesse, perte d’intérêt, perte de plaisir
 Association apathie-dépression fréquente
 Prévalence 7,5 fois plus importante que dans la population
générale
 Anxiété
 Inclut les phobies, les attaques de panique, les TOC, les TAG
 TAG et trouble panique sont plus fréquents
 TOC plus fréquents et favorisés par des lésions du cx OF
Troubles affectifs (2)
 PTSD
 Le sujet a été exposé à un évènement traumatique
 L’évènement est constamment revécu (souvenirs, rêves…)
 Evitement associé au traumatisme
 Psychose post-traumatique
 « les preuves d’une association psychose – TC sont limitées »
 Quand c’est retrouvé, ça s’exprime par : délire parano- idées de
grandeur – hallucination surtout auditive – agressivité
 Suicide
 Risque évalué à 3-4 fois celui de la population générale
Evaluation: principe général
 Auto-évaluation et hétéro-évaluation des modifications du
comportement (anaosognosie)
 Nécessité de précisons (fréquence, sévérité, retentissement)
 Facteurs déclenchant, aggravant, de maintien du trouble
 Répétition de l’évaluation en fonction de l’évaluation
Evaluation: ex d’échelle généraliste
 ISDC, GREFEX
Apathie et dépression
 Apathie due à une dépression: la personne est plus encline
à exprimer son inquiétude à propos de la perte d’indépendance,
de rôle et aussi son incapacité à atteindre des buts.
 Syndrome d’apathie: la personne va être indifférente ou pas
concernée
 Les patients plus jeunes: plus enclins à avoir des symptômes
d’apathie, comparés aux plus âgés, plus enclins à avoir une
dépression.
 Patients avec lésion grave: plus enclins à montrer seulement
apathie.
(Kant et Smith-Seemiller, 2002)
Anxiété et modification du
comportement
 Trouble de la conscience de soi (H. Oppenheim)
L’identité: conscience que l’on a d’être soi-même.
Les troubles cognitifs atteignent le sujet dans sa sensation d’identité
et d’existence
Cela se traduit par des angoisses de catastrophisme. Le patient
perçoit un ébranlement du monde qui l’entoure et de sa propre
personne.
PTSD et Amnésie
 L’Amnésie Post-Traumatique (APT) n’offre qu’une
protection toute limitée au risque de PTSD
 Notion d’ « îlots mnésiques »: le patient conserve des
fragments de l’évènement traumatique
 Absence de souvenir conscient mais l’évènement
traumatique est revécu sur la base de mécanismes inconscient
 Absence de trace mnésique mais existence de traces
reconstruites (sur la base de ce qu’il croit s’être produit ou
ce que ses proches lui en ont dit)
PTSD et Amnésie
Cas de Mme M.
 APT + Amnésie rétrograde de 15 jours.
 La patiente explique être traumatisé par cette absence de
souvenir
 Elle cherche sans cesse à combler ce manque et investigue
pour trouver
 Visite en Réa
 Demande d’informations auprès de son époux
Déni et anosognosie
Déni et anosognosie
Cas de Mr T
 Trouble de la mémoire épisodique +++
 Préservation d’un sentiment de familiarité
 Début de prise en charge marquée par
 une amélioration de ce sentiment de familiarité (reconnaissance des
visages et lieux)
 Une anosognosie
 A moyen terme, le patient semble avoir plus de difficultés:
 à s’appuyer sur ce sentiment de familiarité
 Troubles du comportement (irritabilité, colère)
 En parallèle, on observe une majoration de l’anosognosie
« Je suis arrivé aujourd’hui » « je ne vous connait pas… »
probablement en lien avec un déni comme mécanisme de défense.
Dénégation et anosognosie
Prise en charge: comment
accompagner?
 Reconnaître la souffrance psychique
 Ne pas infantiliser la personne c’est la restituer dans son
identité d’adulte.
 Pouvoir remettre du sens, de la continuité dans ce que vit le
sujet.
 L’encourager à mettre des mots sur ce qu’il ressent, l’aider en lui
suggérant des mots (par ex: triste, fâché?)
 L’aider à mieux comprendre les émotions d’autrui en lui expliquant
clairement (avec des ex) ou en l’invitant à se mettre à la place de
l’autre.
 Prendre un temps pour revenir sur la manière dont il s’est
comporté dans un type de situation, lui expliquer que l'autre a pu
être blessé ou ne l’a pas compris.
Prises en charge: psychothérapies
 Approche institutionnelle, cognitivo-comportementale,
systémique, psychanalytique
 Les différentes approches peuvent ête combinées
 Les programme de rééducation personnalisé participe à
l’amélioration des troubles du comprotement
 Les actions de réinsertion sociale et professionnelle adaptées
sont également favorables
Approcha institutionnelle
 Principe: aborder de façon globale, coordonnée par des
séances de psychothérapie (individuelle et de groupe) et de
réentraînement cognitif a question de la prise de conscience
du handicap et de son acceptation, en vue d’une meilleure
prise en charge.
TCC
 Amener le patient à modifier un comportement
 Restructuration cognitive: aider le patient à modifier ses
croyances et pensées
 Thérapie structurée
 Définition d’objectifs précis et concrets
Approches systémique
Patient
(personnalité,
identité)
Personnel
soignant
accompagnant
Famille
Evènement,
accident
Thérapies psychanalytique
 Permet d’aborder en profondeur les problèmes
particulièrement complexes du trouble identitaire et de la
reconstruction psychique après le traumatisme
Merci pour votre attention
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