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Conférences sur la Grande Piste Vendredi 13 mars 2015
Les principales chirurgies du furet
Dr Christophe Bulliot
Exercice Exclusif NAC
Nandy (77)
Les techniques chirurgicaLes utiLisées chez Le furet sont souvent anaLogues à ceLLes pratiquées chez Le
chien et Le chat mais de nombreuses interventions sont spécifiques à cette espèce.
LA CHIRURGIE CUTANÉE
Elle est moins fréquente que pour les autres espèces et repose
sur des techniques analogues. Les principales indications sont le
parage de plaie de morsure et l’exérèse de mastocytome, tumeur
cutanée fréquente dans cette espèce.
LA CHIRURGIE DE LA RATE
La splénomégalie est fréquente chez le furet. Elle peut être
d’origine physiologique ou réactionnelle suite à une infection ou
une inflammation en relation avec le rôle dans l’hématopoïèse
de cet organe dans cette espèce. Des tumeurs de la rate sont
également rencontrées. La splénectomie est indiquée lors
de tumeur et rupture de la rate notamment voire en cas de
splénomégalie conséquente ne rétrocédant pas au traitements
médicaux et induisant une gène pour l’animal par compression
des autres organes abdominaux.
Une incision sur la ligne blanche est pratiquée autour de l’ombilic,
La rate est délicatement extériorisée, les vaisseaux sont ligaturés
individuellement ou en plusieurs groupes.
LA CHIRURGIE DU PANCRÉAS
Elle est indiquée lors d’insulinome, tumeur fréquente chez
le furet au-delà de l’âge de 4 ans. Un bilan préopératoire par
échographie est indiqué pour repérer les principaux nodules
mais une limite technique implique que la constatation de
la réelle localisation et extension des tumeurs se fera lors de
l’intervention par observation et palpation douce de l’organe.
Une nodulectomie peut être réalisée à l’aide d’un ciseau
à iridectomie. La pancréatectomie partielle de l’extrémité
d’un lobe pancréatique est préférable. La glycémie doit être
monitorée attentivement en per et post opératoire.
LA CHIRURGIE DU FOIE
Les lobectomies hépatiques sont indiquées lors de suspicion de
tumeur hépatique, de cirrhose ou de polykystose avec une hy-
pertrophie conséquente d’un lobe et à l’origine d’une compres-
sion des organes abdominaux. Un repérage de la vascularisation
du lobe est effectué pour sa ligature en masse avant incision et
exérèse du lobe. Une attention doit être portée à l’hémostase.
La cholécystotomie est indiquée lors de calcul biliaire et la cho-
lécystectomie lors de cholécystite importante ne rétrocédant
pas aux traitements médicaux ou de suspicion de tumeur. Une
dissection mousse permet d’individualiser la vésicule par rap-
port au foie. Le canal cystique est doublement ligaturé avant sa
jonction avec le canal hépatique central. Canal et vésicule sont
incisés et retirés.
LA CHIRURGIE DES GLANDES SURRÉNALES
Elle est indiquée lors de maladie surrénalienne avec suspicion
de tumeur d’une glande surrénale. La glande surrénale gauche
est positionnée dans la graisse rétro péritonéale médialement
et crânialement au rein gauche. La glande surrénale droite est
positionnée contre la veine cave caudale. Un bilan échographique
de qualité est nécessaire pour mettre en évidence une éventuelle
infiltration de la glande surrénale droite dans la veine cave. La
chirurgie consiste en une dissection mousse autour de la glande
et une ligature de la vascularisation. Lors d’atteinte bilatérale,
l’exérèse totale d’une glande et partielle de la seconde est décrit.
LA CHIRURGIE DE L’APPAREIL DIGESTIF
Elle est avant tout représentée par la gastrotomie. Le furet est
coutumier de l’ingestion de corps étrangers divers mais le faible
diamètre de l’intestin est souvent un obstacle au passage de ces
corps étrangers au-delà de l’estomac. La fréquence des occlusions
digestives est relativement faible au regard de celle des corps
étrangers. Les chirurgies digestives pour le traitement de tumeur
sont plus rares. Les techniques de gastrotomie, entérotomie et
entérectomie sont analogues à celles pratiquées chez le chat.
Des cas de prolapsus rectaux sont rapportés notamment chez
les jeunes lors de parasitisme digestifs (coccidiose et giardiose).
En l’absence de lésion de la partie prolabée, une laparotomie
est nécessaire pour la réduire par une traction douce et pour
pratiquer une colopexie. Pour la réaliser, il convient de pratiquer
2-3 petites incisions de la couche séromusculeuse du colon
descendant et du péritoine en regard pour ensuite les réunir
face à face par des points simples (fil monofilament). Lors de
lésions importantes du colon prolabé, une ablation des tissus
nécrosés est nécessaire. il est possible d’introduire dans la
lumière digestive un corps de seringue à insuline qui servira
d’appui durant l’intervention. Pour limiter le glissement des tissus
sur le corps de seringue, il est possible de traverser de part en
part l’ensemble à l’aide d’aiguilles. Une incision est pratiquée
sur une zone saine en s’appuyant sur le corps de l’aiguille. Les
deux abouts de la muqueuse sont suturés par des points simples
sur toute la circonférence du colon. Les aiguilles et le corps de
seringue sont délicatement retirés et le colon réintroduit. Une
colopexie peut compléter cette intervention notamment en cas
de récidive.