CURRICULUM Forum Med Suisse No 25 18 juin 2003 580 Syndrome coronaire aigu: diagnostic et stratification des risques Patrick Hunzikera, Matthias Pfistererb, Stephan Marscha a b Medizinische Intensivstation, Kantonsspital Basel Kardiologie, Kantonsspital Basel Correspondance: Pr Patrick Hunziker Med. Intensivstation Kantonsspital Petersgraben 4 CH-4031 Basel [email protected] Définition La phase préhospitalière La définition du syndrome coronarien aigu comprend les entités «angine de poitrine instable» et de l’infarctus du myocarde. Ces deux derniers concepts ont vu leur signification évoluer au cours des dernières années, dans la mesure où, d’après la nouvelle définition des sociétés américaines et européennes de cardiologies, un infarctus du myocarde est défini comme la preuve d’un mouvement typique de marqueurs spécifiques de nécroses du myocarde en présence d’une ischémie prolongé ou lors d’une intervention coronarienne [1]. L’ancienne «angine de poitrine instable troponine positive» est donc aujourd’hui aussi considérée comme infarctus du myocarde (beaucoup de cliniques emploient cependant le terme de «micro-infarctus» pour les formes de syndromes coronariens aigus sans élévation de la créatine-kinase pour la distinguer de l’infarctus du myocarde classique). De plus, l’apparition nouvelle d’onde-Q chez les patients chez qui les enzymes n’ont pas été mesurées et la mise en évidence anatomopathologique de nécrose du myocarde sont aujourd’hui également considérées comme preuves d’infarctus du myocarde. Une élévation de la troponine isolée sans mouvement typique ou sans pathologie coronarienne, par ex. dans le cadre d’une myocardite ou d’embolies pulmonaires massives demeure ainsi encore aujourd’hui insuffisante pour pouvoir affirmer le diagnostic d’un syndrome coronarien aigu ou d’un infarctus [2]. Un problème cependant soulevé par cette nouvelle définition est qu’un «mouvement enzymatique» ne peut évidemment pas encore être vérifié dans la phase précoce et que la définition d’infarctus du myocarde est difficilement employable sous cette forme. L’hypothèse de travail d’infarctus du myocarde est cependant nécessaire pour permettre le déclenchement précoce de la prise en charge spécifique des infarctus. Ce diagnostic de travail continue de reposer sur l’association d’une clinique suspecte, de modifications ECG ou enzymatiques sans qu’aucun de ces points ne soit obligatoire en soi. La phase préhospitalière est probablement la phase la plus importante de tout le déroulement d’un syndrome coronarien aigu, car c’est la période où le patient a le plus à gagner ou à perdre: la mortalité précoce est considérable durant les premières heures [3] (16–20% de mortalité durant la première heure lors d’infarctus). La prise de conscience de l’urgence de la situation par le patient et le premier médecin consulté est donc d’une importance décisive. Malgré les campagnes de presse informant la population, la majorité des patients coronariens continue, encore aujourd’hui, d’arriver à l’hôpital seulement plusieurs heures après le début des symptômes. Bien qu’il n’existe que peu de données à ce sujet, il est probable qu’une instruction ciblée sur la marche à suivre en cas d’apparition de douleur thoracique pourrait être de grande valeur pour les patients à risques. Cette instruction pourrait être donnée par ex. par le médecin, à l’occasion d’un examen de «check-up». Les brochures d’information disponibles à la Fondation Suisse de Cardiologie ou le renvoi à ses informations destinées aux profanes sur Internet sous www.swissheart.ch sont également utiles. Chez les patients souffrant de douleurs thoraciques aiguës, il convient au premier médecin d’effectuer rapidement, outre une courte anamnèse (caractéristiques et durée des douleurs, facteurs de risques, indices pour un risque accru de complications hémorragiques lors de lyses) et un bref examen physique (auscultation, TA et pouls), un ECG 12 dérivations. Ces informations peuvent être communiquées par téléphone à l’hôpital recevant le patient et permettent aussi de préparer la stratégie thérapeutique optimale (par ex. en vue d’une PTCA en urgence) et de réduire considérablement la durée de temps de triage hospitalier, ce qui est évidemment d’importance primordiale pour les patients avec une nécrose en progression. Effectuer un test biochimique rapide dans la phase préhospitalière est à double tranchant: comme tout test, même la troponine et la myoglobine sont naturellement encore négatives dans la phase très précoce d’un infarc- CURRICULUM tus, alors que ce sont particulièrement ces patients, surtout lors d’ischémie persistante, qui peuvent bénéficier le plus d’une thérapie de revascularisation spécifique – contrairement à l’argumentation publicitaire de l’industrie désirant vendre ces tests aux médecins praticiens et même peut-être directement aux patients avec l’argument du «pré-triage». Nous sommes également navrés, en tant que médecins hospitaliers, quand nous recevons des patients qui ont consulté précocement un médecin le jour de l’infarctus mais qui sont hospitalisés seulement le jour suivant pour un traitement d’infarctus adéquat en raison d’un test de troponine négatif! Les tests rapides peuvent par contre être utiles en cabinet chez les patients consultant pour des douleurs thoraciques de brèves durées ou ayant cessé depuis des heures. Lors de consultation téléphonique de patients souffrant de douleurs thoraciques persistantes, la plupart des médecins ont le réflexe correct d’envoyer directement une ambulance ou le cardiomobile sur place pour gagner le plus de temps possible, à moins que des circonstances particulières ou géographiques rendent une visite à domicile immédiate plus adéquate. Comme l’instruction par téléphone aux profanes sur le massage cardiaque peut sauver des vies [4], il est, selon les circonstances, très utile de rappeler la famille présente du patient après avoir alerté les services de transports d’urgence. Catégories de syndromes coronariens aigus Il est important de classifier dès le premier contact médical le syndrome coronarien aigu dans l’une des catégories suivantes, importantes pour la prise en charge ultérieure: – Infarctus du myocarde aigu avec surélévation ST (STEMI = ST elevation myocardial infarction) de >1 mm (resp. >2 mm dans les dérivations V1-V2) ou un bloc de branche gauche vraisemblablement nouveau. Les cas bénéficient le plus de mesures de reperfusion immédiates (PTCA en urgence, resp. thrombolyse). Ce diagnostic peut influencer le choix de l’hôpital pour l’ambulance et sera discuté plus en détail dans des articles ultérieurs [5, 6]. Le risque de fibrillation ventriculaire soudaine est élevé chez ces patients et nécessite de disposer rapidement d’un défibrillateur externe. – Infarctus aigus avec choc cardiogène. Cette catégorie de patients a la plus haute mortalité et nécessite un diagnostic/traitement invasif précoce et aussi fréquemment un soutien cardiovasculaire mécanique avec pompe à ballon de contrepulsion aortique, ce qui peut aussi influencer le choix de l’hôpital. Forum Med Suisse No 25 18 juin 2003 581 – Infarctus du myocarde aigu sans élévation ST (NSTEMI = non-ST elevation myocardial infarction) et angine de poitrine instable (sans mouvement enzymatique): ces cas forment une continuité sur le plan pathogénique, du risque et de la prise en charge. Ces formes ne peuvent être généralement dissociées qu’au cours de l’observation hospitalière des symptômes des modifications ECG et enzymatiques après le début du traitement. L’absence de modification ECG ne garantit pas un moindre risque [7]! Il est difficile de classifier les patients avec «ECG non évaluable», par ex. lors de Pacemaker ou de bloc de branche gauche préexistants; mais ces patients ont justement un risque qui est même plus élevé que celui des patients avec infarctus du myocarde aigu avec surélévation ST [7]. Phase hospitalière Tandis que les patients avec le plus haut risque (infarctus avec surélévation ST, choc cardiogène) sont acheminés dans le cas idéal directement du cardiomobile en salle de cathétérisme, la majorité de ces patients transitera d’abord aux services d’urgences ou des soins intensifs pour un premier traitement préliminaire, avec un monitoring du rythme cardiaque (et éventuellement de l’élévation du segment ST), des premières investigations et une stratification de risque. L’ECG 12 dérivations et les examens de laboratoire ont lieu parallèlement à une anamnèse et un examen physique plus approfondis. L’anamnèse se concentre sur le caractère et les circonstances d’apparition des douleurs, les éventuelles manifestations angineuses préalables, les facteurs de risques, les maladies concomitantes pouvant influencer le choix du traitement, des possibles diagnostics différentiels et des prédicteurs de risques. L’examen physique recherche les signes d’insuffisance cardiaque, de forward failure ou de stase pulmonaire, les signes de complications mécaniques d’un infarctus ou d’indices d’autres maladies pouvant entrer dans le diagnostic différentiel telles la dissection aortique, l’embolie pulmonaire, la péricardite ou la pleurite et les douleurs de la cage thoracique. Examens de laboratoire Le laboratoire d’entrée a évolué ces dernières années: le marqueur le plus spécifique et le plus sensible pour mettre en évidence une nécrose du myocarde est la troponine (troponine T ou troponine I). La place de la créatine- CURRICULUM Tableau 1. Etiologies possibles d’un test troponine positif. Syndrome coronarien aigu Embolie pulmonaire aiguë Décompensation cardiaque gauche aiguë Crise hypertensive Septicémie Péri-/myocardite (toxique ou infectieuse) Trauma thoracique Réanimation cardiopulmonaire Tachycardie avec insuffisance coronarienne relative Rejet de transplantation cardiaque Insuffisance rénale sévère kinase ou de sa fraction MB diminue. Bien qu’une élévation de la troponine indique pratiquement presque toujours une disparition de cellules du myocarde, elle n’est pas la preuve absolue de pathologie coronarienne: Le tableau 1 énumère la liste d’étiologies possibles pour une élévation de la troponine. Comme plusieurs heures peuvent s’écouler lors d’un infarctus précédant l’élévation de la troponine, on mesure souvent simultanément la myoglobine, qui est généralement positive dès une à deux heures après le début de l’infarctus. Une myoglobine positive est cependant très peu spécifique. Mais l’association de ces deux marqueurs permet cependant d’exclure une nécrose du myocarde significative avec une haute sensibilité dans les 2 à 3 heures [8], ce qui peut bien accélérer les démarches pour éclaircir le diagnostic différentiel. Toute une série de résultats de laboratoires influencent les investigations et traitements ultérieurs: un ajustement rigoureux et précoce de la glycémie par insulinothérapie, éventuellement par pompe-infusion, améliore le pronostic des patients avec une glycémie élevée lors d’infarctus [9]. Un bloc lipidique fait partie des investigations de laboratoire initiales, car le taux de cholestérol diminue rapidement et significativement durant les premières heures qui suivent un syndrome coronarien [10] et un traitement hypolipémiant peut être omis à tort si le taux de cholestérol mesuré est bas. Cependant la baisse de risque absolue prouvée par les statines chez ces patients dépend plus du risque global, et la question de savoir s’il est de toute façon utile de prescrire des statines indépendamment du taux de cholestérol fait actuellement l’objet de débats. Avec la découverte du fait que des processus inflammatoires qui culminent à une rupture de Forum Med Suisse No 25 18 juin 2003 582 plaque et à la thrombose des vaisseaux coronariens participent à la genèse de la maladie coronarienne aiguë [11], il s’est confirmé que la mesure de la protéine C-réactive est un paramètre pronostique pour le syndrome coronarien aigu. Il faut employer dans ce contexte des test de mesure de la CRP très sensibles. Cela a une conséquence clinique surtout intéressante pour identifier certains patients ayant un taux de récidive [12] très faible et nécessitant un traitement secondaire prophylactique potentiellement moins agressif. La mise en évidence d’une élévation de peptides natriurétiques (par ex. BNP, pro-BNP, ANP) est un indice d’insuffisance cardiaque et de risque élevé pour les patients souffrant de syndrome coronarien aigu [13], diminuant le seuil pour mettre en route des investigations et des traitements plus agressifs. Cependant une élévation de peptides natriurétiques peut aussi être la manifestation d’une embolie pulmonaire ou d’une insuffisance cardiaque chronique et stable. Il faut aussi naturellement mesurer les électrolytes et les paramètres de la fonction rénale en raison du risque d’arythmies et d’insuffisance rénale lors d’injection de produits de contraste. La mesure des valeurs de base de la fonction hépatique est aussi effectuée de routine, car aussi bien une insuffisance cardiaque sévère que certains médicaments (par ex. statines) peuvent influencer la fonction hépatique. Inversement, la fonction hépatique peut influencer le métabolisme de certains médicaments cardiaques (par ex. bêtabloquants lipophiles, statines). Une formule sanguine et une crase sanguines de départ sont aussi utiles en raison des traitements inhibant fortement la coagulation qui sont le plus souvent indiqués et en raison de la chute potentielle des thrombocytes sous héparine et les bloqueurs de glucoprotéine IIb/IIIa également indiqués. La mise en évidence de D-Dimer ne prouve ni la présence d’une embolie ni n’exclut celle d’un syndrome coronarien aigu. S’il n’est toujours pas clair à ce stade que l’on soit ou non en présence d’un syndrome coronaire aigu, différentes stratégies d’investigation peuvent être envisagées. Patients instables Nous préconisons d’effectuer rapidement une échocardiographie chez les patients instables. Elle nous permet, sans devoir exposer le patient à un transport, de clarifier la plupart des diagnostics différentiels importants pouvant entrer en compte: l’absence d’akinésie ou hypokinésie localisée des parois ventriculaires pendant ou juste après un épisode douloureux CURRICULUM Tableau 2. Facteurs pronostiques lors de syndrome coronarien aigu. Degré d’insuffisance hémodynamique par ex. état de choc, hypotension, classe Killip, peptide natriurétique Etendue des dégâts myocardiques marqueurs de nécrose, localisation et étendue des modifications à l’ECG, fraction d’éjection Age et maladies concomitantes par ex. diabète, maladie artérielle occlusive périphérique, sténose aortique Stabilité du rythme cardiaque Etendue de l’artériosclérose maladie multi-tronculaire, sténose des carotides, maladie artérielle périphérique occlusive, degré de sclérose mesuré non-invasivement [14] Marqueurs de l’inflammation CRP, leucocytes, fibrinogène, interleukine-6 Complications mécaniques par ex. rupture du septum, perforation ventriculaire Quintessence Le diagnostic, la stratification des risques et le traitement du syndrome coronaire aigu, comprenant aussi bien l’angine de poitrine instable, l’infarctus du myocarde que les morts cardiaques subites dues aux ischémies, ont sensiblement évolué ces dernières années. Une définition nouvelle et largement reconnue accepte comme infarctus toute élévation, même légère, de troponine dans le cadre d’une ischémie prolongée ou d’intervention coronarienne et rend caduque la définition d’«angine instable troponine positive». La mise à disposition de nouveaux marqueurs biologiques, en particulier la troponine, le peptide natriurétique et des marqueurs inflammatoires ont permis une meilleure compréhension de la pathophysiologie et ouvert de nouvelles perspectives de stratification de risque. Les investigations et les traitements invasifs précoces sont effectués toujours plus souvent. Ils rendent nécessaires dès le premier contact médical des investigations diagnostiques, une stratification des risques et un triage pour permettre une stratégie de traitement optimale et déterminer le lieu de traitement adéquat. L’avènement de la télémédecine fournit au premier médecin traitant des instruments toujours meilleurs pour cette tâche. prolongé est un fort argument contre la présence d’une maladie coronaire aiguë. L’échocardiographie permet simultanément d’exclure ou de mettre en évidence des embolies pulmonaires hémodynamiquement significatives, des péricardites et de nombreuses dissections aortiques. Une akinésie ou hypokinésie permet d’évaluer l’étendue du myocarde menacé, la mise en évidence d’une surcharge droite permet en outre de modifier la stratégie thérapeutique avec des apports liquidiens plus généreux. Forum Med Suisse No 25 18 juin 2003 583 Si le diagnostic différentiel demeure incertain après l’échocardiographie, en plus d’une radiographie du thorax souvent déjà effectuée, il convient d’effectuer une CT, qui est plus sensible pour exclure des embolies pulmonaires et une dissection aortique que l’échocardiographie transthoracique. Patients stables La majorité des patients est cependant stable et une imagerie médicale en urgence n’est pas nécessaire. Les patients peuvent être gardés en observation sous un traitement anticoagulant et anti-ischémique selon les cas, en prêtant une attention particulière à l’apparition des paramètres de risque de maladie coronaire aiguë suivants: – récidive de douleurs ischémiques malgré le traitement. – élévation de la myoglobine dans les 2 heures et de la troponine dans les 6 heures – modification dynamique de troubles de la repolarisation à l’ECG (ischémies muettes ou symptomatiques) – troubles de rythmes dus à l’ischémie – un score de risque élevé (voir ci-dessous). Les patients avec un risque élevé reçoivent souvent un traitement anticoagulant intensifié, par ex. avec un bloqueur de la glycoprotéine IIb/IIIa, et une coronarographie effectuée en envisageant une revascularisation invasive. En l’absence de ces facteurs de risques, une ergométrie peut être effectuée durant les premières 24 heures pour évaluer/stratifier les risques. Evaluation du risques – Scores de risque Il est important d’estimer le risque absolu individuel d’un nouvel épisode à moyen et à long terme pour pouvoir poser l’indication aux investigations invasives et de déterminer leurs rapports efficacité/risque et qualité/coûts individuels. Une estimation globale est tout aussi importante que celle de la présence ou l’absence des facteurs de risques énoncés pris isolément. Le tableau 2 donne un aperçu du grand nombre de paramètres ayant une importance pronostique lors de syndrome coronarien aigu. Le site Internet www.koronarsyndrom.ch met à disposition les instruments correspondants rendant possible la détermination aux moyens d’informations cliniques du pronostic individuel bien validé et du risque absolu d’événements cardiovasculaires au cabinet, ou même aussi dans le cardiomobile, à notre époque d’Internet mobile. CURRICULUM Forum Med Suisse No 25 18 juin 2003 584 Références 1 Myocardial infarction redefined – A consensus document of The Joint European Society of Cardiology/ American College of Cardiology Committee for the Redefinition of Myocardial Infarction. Eur Heart Journal 2000,21;1502. 2 Hamm CW, Giannitsis E, Katus HA. Cardiac troponin elevations in patients without acute coronary syndrome. Circulation 2002;106: 2871–2. 3 Liberthson RR, Nagel EL, Hirschmann JC, Nussenfeld SR, Blackbourne BD, et al. Pathophysiologic observations in prehospital ventricular fibrillation and sudden cardiac death. Circulation 1974;49: 790–8. 4 Hallstrom A, Cobb L, Johnson E, Copass M. Cardiopulmonary rescuscitation by chest compression alone or with mouth-to-mouth ventilation. N Engl J Med 2000,342: 1546–53. 5 Kaiser C, Pfisterer M. Management des akuten Koronarsyndroms (NSTEMI). Schweiz Med Forum 2003;3:in press. 6 Rickenbacher P. Management des akuten Myokardinfarktes (STEMI). Schweiz Med Forum 2003;3:in press. 7 Cannon CP, McCabe CH, Stone PH, et al. The electrocardiogram predicts one-year outcome of patients with unstable angina and non-q wave infarction. Results of the TIMI III Registry. JACC 1997;30: 133–40. 8 McCord J, Nowak RM, McCullouhg PA, Foreback C, Borzak S, et al. Ninety-minute exclusion of myocardial infarction by use of quantitative point-of-care testing of myoglobin and troponin I. Circulation 2001; 104:1483–8. 9 Malmberg K, Norhammar A, Wedel H, Ryden L. Glycometabolic state at admission: long-term results from the diabetes and insulin-glucose infusion in acute myocardial infarction (DIGAMI) study. Circulation 1999;99:2626–32. 10 Fresco C, Maggioni AP, Signorini S, Merlini PA, Mocarelli P, et al. Variations in lipoprotein levels after myocardial infarction and unstable 11 12 13 14 angina: the LATIN trial. Ital Heart J 2002;3:587–92. Libby P. What have we learned about the biology of atherosclerosis? The role of inflammation. Am J Cardiol 2001;88:3–6. Sabatine MS, Morrow DA, de Lemos JA, Gibson CM, Murphy SA, et al. Multimarker approach to risk stratification in non-ST elevation acute coronary syndromes. Circulation 2002;105:1760–3. Jernberg T, Stridsberg M, Venge P, Lindahl B. N-terminal pro brain natriuretic peptide on admission for early risk stratification of patients with chest pain and no STsegment elevation. JACC 2002;40: 437–45. Hunziker P, Imsand C, Keller D, et al. Bedside Quantification of Atherosclerosis Severity for Cardiovascular Risk Stratification: A Prospective Cohort Study. JACC 2002;39: 702–9.