Un maar résulte d`une éruption explosive par contact prolongé entre

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Un maar résulte d'une éruption explosive par contact prolongé entre le magma remontant dans
la croûte terrestre et l'eau liquide de surface (rivière, zone humide) ou d'aquifères.
La vaporisation de cette eau est la cause de l'éruption phréatomagmatique qui résulte souvent
en un anneau d'éjectats mêlant de la lave et de la roche encaissante. L'éruption dure
probablement longtemps, de plusieurs heures à plusieurs jours.
La cuvette ainsi dégagée pendant l'éruption va soit se remplir de magma puis devenir une
bouche éruptive, voire un volcan, ou bien si celui-ci n'est pas assez abondant, se remplir de ce
qui va "tomber dedans" : de l'eau s'il y en a encore de disponible, la roche encaissante qui
s'éboule, les éjectats accumulés autour qui glissent...
De toute façon, les pluies finiront sûrement par venir s'accumuler dans la dépression, et la
remplir.
Voici notre lac (gour de Tazenat, lac Pavin, lac d'En-Haut à la Godivelle, lac de Saint-Front,
lac du Bouchet), notre étang ou notre marécage (maar de Beaunit, maar de la Sauvetat,
maar de Chaudeyrolles, narse d'Espinasse, marais de Limagne, tous maintenant comblés, cf.
la suite...), quelques mois ou années après que le calme magmatique soit revenu.
Ensuite... la dépression finira par se combler ! C'est une histoire de décennies, de siècles ou de
millénaires.
Voici une suggestion d'expérience (très) analogique pour montrer la formation d'une
structure en << tromblon >> de type maar (le terme géologique est "diatrème") :
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Remplir un tube type boîte à pellicule (comment va-t-on faire après leur extinction en
masse pour cause de photo numérique ? :-)) d'un mélange "réactif" de bicarbonate de
soude et d'acide tartrique en poudre.
Éventuellement, resteindre très légèrement l'ouverture avec un bouchon largement
percé. Dans le fond d'un récipient genre petit aquarium de 15-20 cm de diamètre,
enterrer entièrement cette << intrusion magmatique >> dans de la terre ou un autre
matériau perdu ...
Attention à ne pas mouiller le mélange réactif ! Couvrir de plusieurs centimètres de
sable plus ou moins grossier, plus ou moins argileux.
Ensuite faire démarrer << l'éruption >> en mettant doucement assez d'eau pour qu'elle
s'infiltre, et vienne dans "l'intrusion" provoquer la réaction chimique dont l'intérêt est
de produire "assez rapidement" et "assez vigoureusement" la "bonne" quantité de gaz
<< volcanique >> pour que celui-ci et la mousse qui en résulte entraîne le sable autour
de la bouche d'éruption.
Entretenir l'éruption en rajoutant de l'eau... Quelques essais sont nécessaires pour
obtenir le bon effet !
Autre expérience, donnant plus facilement formation à une structure en
entonnoir avec une "dune" circulaire d'éjectats autour de la dépression (anneau
ou croissant, pas d'autre terme spécifique, sinon leur traduction en anglais : "ring" ou
"tuff-ring") :
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Dans un aquarium, on enterre un tuyau en plastique souple d'une diamètre de 1 à 2
mm (une paille rallongée ou un gros catérer...) sous plusieurs centimètres de sable (810cm), et on couvre le tout d'autant d'eau.
Puis on souffle dans le tuyau sans violence et continûement (plus facile peut-être : un
ballon de baudruche gonflé puis "branché" à l'autre extrémité du tuyau, qu'on laisse se
dégonfler plus ou moins doucement, en contrôlant son dégonflement).
Bien évidemment, il me semble important de rappeler qu'une fois l'expérience analogique
réalisée, en avoir observé les aspects qui ressemblent au phénomène qu'on cherche à illustrer,
d'en dire aussi les limites, ce qui ne ressemble pas, ce qui n'est pas basé sur les mêmes
principes physico-chimiques.
Dans le cas d'un maar, il s'agit de la transformation d'eau en vapeur en présence d'une source
très abondante de chaleur et d'une quantité tout aussi importante d'eau. La rencontre se fait en
profondeur dans le sous-sol, peut-être à quelques dizaines ou centaines de mètres, ce qui
freine la mise en contact, la "modère", lui permet de durer.
Le cas inverse de la lave arrivant brutalement sur de l'eau est aussi connu, et a même été
observé : coulées arrivant dans l'océan comme à Hawaii ou à la Réunion, ou "enjambant" une
rivière (probablement le cas du "creux de Soucy", derrière la lac Pavin), provoquant des
explosions courtes.
Dans nos expériences, ce qui est mis en évidence, c'est le rôle de la phase gazeuse créant
l'ouverture dans le sol. En revanche, dans le premier cas, il s'agit d'une réaction chimique, qui
produit du gaz carbonique.
Pour revenir à la question, le volcanisme est à l'origine de la dépression. La climatologie
permet la mise en place d'un lac.
Et la sédimentation provoque le comblement de ces lacs.
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