perte d’un précieux savoir-faire. Si le Secrétariat d’Etat aux migrations, par
exemple, est contraint de restreindre ses postes pour traiter les demandes
d’asile, les procédures seront plus longues et par conséquent 6 à 7 fois plus
coûteuses, notamment à cause des montants de l’aide sociale. Autre effet
incidieux des programmes d’économies: le recours à l’outsourcing et
l’outtasking, dans le domaine de l’informatique et de la gestion de projets où
ils mettent en danger des tâches jusqu’ici prises en charge par l’Etat. La
Confédération a externalisé également certaines tâches de nettoyage,
d’entretien des bâtiments et de contrôle des accès à des entreprises privées,
avec un personnel aux conditions de travail souvent précaires et une facture
finale plus élevée qu’avant !
En 2016, la progression de l’évolution des salaires des collaborateurs et
collaboratrices de la Confédération a été fortement ralentie, la prime de
prestation abaissée et la prime de fidélité après 5 ans de service supprimée.
Ces économies touchent avant tout les jeunes salarié-e-s et les revenus les
plus faibles. Pour la deuxième année consécutive, il n’y a aura pas
d’augmentation salariale en 2017 et des efforts importants devront encore
être consentis dans le 2e pilier à cause de cotisations plus élevées.
Dans le débat actuel, il n’est question que de dépenses et aucunement des
prestations à fournir à la population et à l’économie. Il faut impérativement
ramener le service public au centre des discussions, un service public
auquel le peuple suisse a prouvé son attachement lors de la votation du 5
juin dernier. Or le programme de stabilisation implique une baisse de
prestations dans presque tous les départements de la Confédération.
En conclusion, même si elles n’apparaîtront qu’avec un décalage dans le
temps, les mesures d’économies qui touchent le personnel auront des
incidences négatives importantes sur le fonctionnement de l’administration,
sur la population et l’économie. Certains départements parlent aujourd’hui
ouvertement de démantèlement des prestations. Ces mesures affaibliront
l’Etat, un non-sens en ces temps d’insécurités augmentées et d’attentes de
la population grandissantes face aux administrations publiques. Grâce à un
service public fort, nous pouvons nous donner les moyens pour prévenir et
maintenir la démocratie.
Le service public nous tient à cœur ! Merci de votre soutien.