RICSP, 2009, n. 1, p. 1-42
2 | R.T. Craig
while challenging other beliefs. The complementarities and tensions among traditions
generate a theoretical metadiscourse that intersects with and potentially informs the
ongoing practical metadiscourse in society. In a tentative scheme of the eld, rhetorical,
semiotic, phenomenological, cybernetic, sociopsychological, sociocultural, and critical
traditions of communication theory are distinguished by characteristic ways of dening
communication and problems of communication, metadiscursive vocabularies, and
metadiscursive commonplaces that they appeal to and challenge. Topoi for argumentation
across traditions are suggested and implications for theoretical work and disciplinary
practice in the eld are considered.
Keywords: Communication theory ; Tradition ; Epistemology ; Critical theory ;
Cybernetics ; Phenomenology ; Rhetorics ; Semiotics ; Social psychology ;
Sociocultural theory.
La théorie de la communication est riche quant à la gamme des idées qui relèvent de son
étendue nominale et de nombre de travaux théoriques récemment publiés2. Néanmoins,
malgré ses racines anciennes et la profusion sans cesse croissante de théories sur la
communication, je soutiens que la communication en tant que champ d’études distinct
n’existe pas encore3.
Plutôt que d’être concernés par un champ théorique, il apparaît que nous opérions
principalement en des domaines séparés. Les livres et les articles sur la communication
mentionnent rarement d’autres travaux sur la théorie de la communication que ceux
relevant d’écoles de pensée ou de spécialités (inter)disciplinaires étroites4. Sauf au sein de
ces petits groupes, les théoriciens et théoriciennes de la communication ne semblent être
ni en accord ni en désaccord à propos de fort peu de choses. Il n’existe pas de canons d’une
théorie générale auxquels ils se réfèrent. Il n’est pas de buts communs qui les unissent, pas
de querelles théoriques qui les divisent. Pour l’essentiel, ils et elles s’ignorent5.
2. Pour un échantillon, très incomplet, de livres récents proposant explicitement des travaux originaux sur une
théorie générale de la communication, sans égard à l’origine disciplinaire, mais excluant des travaux sur des thèmes
plus spéciques tels l’effet des médias ou les relations interpersonnelles, voir : Altheide (1995), Anderson (1996),
Angus et Langsdorf (1992), Carey (1989), Chang (1996), Deetz (1992), Goodall (1996), Greene, (1997), Harris (1996),
Hauser (1996), Kaufer et Carley (1993), Leeds-Hurwitz (1995), Mantovani (1996), Mortensen (1994), Morrensen
avec Ayres (1997), Norton et Brenders (1995), Pearce (1989), Pilotta et Mickunas (1990), Rothenbuhler ( 1998), Sig-
man (1995), Stewart (1995), J. Taylor (1993), T. Taylor (1992), Theall (1995).
3. Il existe des indicateurs de l’existence d’un champ (voir Anderson, 1996 et Craig, 1989). De plus, des histoires
d’une théorie de la communication commencent à apparaître (Mattelart, 1996 ; Schiller, 1996), de même que des
travaux collectifs (recueils, encyclopédies, anthologies) de types variés et plus ou moins inclusifs et utiles (par
exemple, Arnold et Bowers, 1984 ; Harnouw et al., 1989 ; Casmir, 1994 ; Cobley, 1996 ; Crowley et Mitchell, 1994 ;
Cushman et Kovacic, 1995 ; Kovacic, 1997 ; Philipsen et Alhrecht, 1997).
4. La théorie de la communication est issue de nombreuses disciplines universitaires, et les théoriciens et théorici-
ennes ignorent notoirement les travaux publiés hors de leur discipline. Ainsi, ils et elles ont tendance à écrire à
propos de la communication sans prêter attention aux travaux faits ailleurs, particulièrement à ceux issus de la
discipline de la communication même. Il faut mettre au crédit des théoriciens et théoriciennes de la communication
d’avoir dévié de cette pratique puisqu’ils citent fréquemment des travaux des autres disciplines. De fait, ils sont sou-
vent plus susceptibles de citer des travaux hors de leur discipline que des travaux qui en proviennent. Ainsi, ils ont
tendance à ne pas se citer mutuellement, au-delà de leur propre clique, ce qui a pour conséquence inattendue que les
théoriciens et théoriciennes de la communication sont relativement peu cités par qui que ce soit (Myers, Brashers,
Center, Beck et Wert-Gray, 1992 ; Paisley, 1984 ; Reeves et Borgman, 1983 ; Rice, Borgman et Reeves, 1988 ; So,
1988).
5. « It is as if the eld of communication research were punctuated by a number of isolated frog ponds-with no
friendly croaking between the ponds, very little productive intercourse at all, few cases of successful cross-fertil-
ization » (Rosengren, 1993, p. 9). [C’est comme si le champ de la recherche en communication était ponctué d’étangs
de grenouilles entre lesquels aucuns coassements amicaux ne se faisaient entendre – peu d’échanges productifs, peu
de cas d’osmose réussie.]