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Une introduction à la psychologie relationnelle
Photo de couverture:
masque Kholuka des Yaka de la République Démocratique
site: WW\v.librairichannattan.con1
[email protected]
e.mail: [email protected]
(Ç;)L'Harmattan,
2005
ISBN: 2-7475-9634-6
EAN : 9782747596343
du Congo.
Jean -Marie Lange
Une introduction à la psychologie relationnelle
Parcours de la relation d'aide sociale
aux psychothérapies holistiques
Quelques perspectives
techniques
d'approche
L'Harmattan
L'Harmattan
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
FRANCE
L'Harmattan
Hongrie
Kënyvesbolt
Kossuth
L. u. 14-16
1053 Budapest
Espace L'Harmattan
Kinshasa
Fac..des Sc. Sociales, Pol. et
Adm. ; BP243, KIN XI
Université de Kinshasa
- RDC
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Italia
L'Harmattan
Burkina Faso
Via Degli Artisti, 15
10124 Torino
1200 logements villa 96
12B2260
IT ALlE
Ouagadougou 12
"Dieu fmira bien par ne plus te faire souffrir
lorsqu'il t'aura mis en terre" (Henri VAN DEN
HEYDEN)
"Le conflit est la mère de toute
(HERACLITE)
chose"
"La tâche est d'élargir notre raison pour la rendre
capable de comprendre ce qui en nous et dans les
autres précède et excède la raison" (Maurice
MERLEAU-PONTY)
"Si peu d'hommes savent penser, tous néanmoins
tiennent à avoir des opinions." (BERKELEY)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce
serait être fou par un autre tour de folie que de
n'être pas fou." (PASCAL)
nTout peuple qui restreint ses activités sexuelles
développe un accroissement de l'anxiété de vivre
et de l'angoisse de mort." (FREUD)
'Les perturbations aléatoires ou les désordres,
dans un système vivant, peuvent en fait
augmenter la force ou l'amplitude des signaux de
vie. "(Ernest ROSSI)
"On ne peut soigner une personne, on ne peut
que lui apprendre à se soigner elle-même. "
(Alexandro JODOROWSKY)
"La PHILIA est un amour inné et universel pour
son semblable, un amour qui permet de vivre en
convivialité avec autrui, de vouloir son bien sans
rien attendre en retour." (Nina CANAUL T)
Jean-Marie LANGE
A Marie-Claire
et à mon sang présent,
Cécile, Sabine, Corinne, Amélie, Mathilde,
Clément et Romain
INTRODUCTION
CONTRE TOUTES LES ALIÉNATIONS
"Le tabac tue !" et "Plus de 20 % des hommes battent leur femme!".
Campagne d'affichage de sensibilisation certes mais afficher un constat n'est pas le
régler et pour faire de la prévention de la violence, il faudrait ne pas se limiter aux
effets mais en rechercher les causes pour les comprendre et proposer une
négociation des conflits en amont du passage à l'acte.
Qu'est-ce que la violence conjugale de 20 % dans nos civilisations? S'agit-il
uniquement de coups et de blessures ou aussi des violences verbales qui peuvent
faire tout aussi mal, connues aujourd'hui sous le nom de harcèlement moral?
Notons avec l'approche systémique qu'il n'y a pas qu'une cause pour un effet
et l'objectif d'une analyse rigoureuse n'est pas d'identifier un coupable ou de le
culpabiliser ("Le tabac tue !" et l'actuelle chasse aux sorcières contre les fumeurs)
mais de construire une synthèse avec l'esprit critique pour trouver des pistes de
solution humaines acceptables en lieu et place de la sauvagerie de l'homme qui
dépasse en horreur le dicton "les loups ne se mangent pas entre eux".
Dans les diverses pistes causales à explorer, nous avons:
- le conditionnement social et la frustration bien mise en expérimentation par
Henri LABORIT avec la cage de SKINNER,
- l'induction permanente de la violence à la télévision dont l'impact a été
prouvé par les travaux du psychologue social BANDURA, entre autres chercheurs,
- le sentiment d'insuffisance (d'être petit) chez certains hommes qui - s'ils
n'ont pas de chien à battre - battront d'autres êtres plus faibles physiquement qu'eux,
- le fantasme de toute-puissance des femmes jeunes et jolies parfois
insupportables de caprices,
-le mode relationnel de la séduction/rejet et de la parade amoureuse, etc.
Il ne s'agit pas ici de faire son marché et de choisir un seul critère ou encore
de s'exercer à une quelconque exhaustivité mais plutôt d'ouvrir nos barrières
mentales à la réflexion au-delà de nos tabous et de nos freins culturels spécifiques
d'une époque.
LE SYMBOLIQUE
Au début d'homo sapiens aurait existé ego que certains appelleraient Adam ou
d'autres Numéro 1 et il regarda son alter ego qui était aussi 1 car il n'y a qu' 1 race
humaine mais aussi qu'l seul être humain: quel que soit le sexe XX ou XY avec
lequel ils naissent, les fœtus même s'ils sont de fait programmés sexuellement par le
génome du zygote (œuf fécondé) sont aptes à évoluer sous les signaux hormonaux
aussi bien en mâle qu'en femelle.
Le problème est que 1 ne s'aime pas assez lui-même (base narcissique), qu'il
est en conflit interne (avec a et A) et qu'il projette ce conflit sur l'autre 1 dans
l'environnement; celui-ci peut, selon le contexte, être l'autre sexe, l'autre frère, l'autre
ethnie.
1 et 1 sont sur un plan similaire, une ligne horizontale sans degré de
différence et dans un miroir reflet mais comme ils ne supportent pas leur image
reflétée par l'autre 1, ils inventent, chacun dans leur coin (angle) la spéculation à 45°
pour en fait former un triangle équilatéral et au bout de la liaison de leur projection,
ils inventent le numéro zéro, l'idéal ou Dieu, ce qu'en informatique de base, on
appelle le système binaire 101. Dieu est salvateur, croient-ils puisqu'ils ont besoin
d'une sotériologie (pour être sauvés de leur angoisse). Mais ils conservent chacun la
projection en ligne droite, le regard fixé à 45° et regardent donc le même principe
divin sous leur propre angle, ce qui fait que 1 se croit en communion privilégiée
avec ZérO et que l'autre 1, celui qui est sur la même ligne horizontale et qui regarde
également OréZ se croit lui aussi l'élu de Dieu.
Ajoutons à cela qu'il y a toujours bien un 1, bien frappé, pour dire qu'il a
entendu des voix et que c'est le sien qui est le bon; alors, ce principe qui aurait
semblé rassembleur va de nouveau attiser la guerre des frères qui, de tribale, devient
religieuse.
On ne peut pas en sortir car les trois angles du triangle ne se concilient pas
tant qu'il est pointé vers le haut: c'est le système de Mars, de la guerre et de la
suprématie de la testostérone et de la fatuité. On pourrait alors faire l'hypothèse du
triangle inversé pour revenir aux sources des déesses mères, comme DEMETER ou
encore la SHAKTI, la puissance énergétique qui sont sous les 1 dans la terre, ou
dans le système planète bleue (eau) GAIA?
On peut faire ce que l'on veut avec des représentations symboliques, cela ne
reste en fait que des équations mathématiques transformées avec de la poudre de
perlimpinpin philosophique. Mais les constructions symboliques de synthèse de
l'essence (dite) "mystérieuse" de l'humanité - malgré la répétition des archétypes
selon JUNG - ne sont en fait que l'essentiel de l'imaginaire et l'imaginaire s'il peut
être création de possible et d'utopie positive, comme la volonté de démocratie que
développe tout au long de son œuvre le philosophe CASTORIADIS est surtout à
99% la grande frousse de la mort existentielle et de la disparition totale et
irréversible de l'ego qui nous hante. Seul l'Ecclésiaste a vu juste avec sa poussière
dans l'oeil de la vanité. C'est pour cela que les peuples inventent des Super Ego
supposés plus-à-jouir (Pierre LEGENDRE) comme HITLER, SADDAM et BUSH
(sans vouloir faire des amalgames injustes), le problème n'est pas dans un accident
de l'histoire des hommes mais hélas dans leur quotidienneté et les Maîtres du monde
ont tous des pieds d'argile que seule soutient la ferveur populaire. Etienne de LA
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BOETIE, l'ami de MONTAIGNE l'a dit clairement: il suffirait que le peuple arrête
d'adorer pour que les fantoches arrogants s'effondrent sous le poids de leur propre
connerie mais il serait pour cela nécessaire que l'humanité progresse en sagesse et en
savoir par l'école neutre et gratuite par exemple.
Donc, comme le disait si bien le poète François VILON dans sa ballade du
pendu: "Frères humains qui après nous vivrez, n'ayez contre nous le cœur endurci".
Il faut accepter notre faible "humanitude" faite de désirs, de frustration
sexuelle tournée en haine qui nous fait - par déplacement - désirer un Super Ego
leader magnifié quel qu'il soit car le bon peuple pleurera tous les tueurs en série du
moment qu'ils soient charismatiques et crucifiera éternellement des philosophes
incomparables comme Jésus, Zarathoustra, Socrate et Bouddha car les hommes ont
plus besoin dans leur sauvagerie actuelle de mythes que de sages. Les hommes
transformeront longtemps encore le message d'amour de certains éclairés en
message de guerre et de haine car à l'intérieur du premier triangle de ce
développement 101, il Y en a un autre dans chacun des 1, nous dit Jacques LACAN
et il appelle l'objet petit a 1'1et le grand A l'Autre, ce que nous avons vulgarisé dans
notre modernité sans toujours bien en comprendre la portée sous le chapeau de
l'inconscient.
L'IMAGINAIRE
"A Salem, la sorcellerie était réelle il y a trois siècles, elle ne l'est plus
aujourd'hui. "(CASTORIADIS)
Au niveau de l'évolution, l'être humain est un raté biologique de la nature. Les
loups par exemple ne se cassent pas une patte en trébuchant et ne mangeront jamais
une substance qui peut être un poison pour eux et leur donner la fièvre typhoïde par
la salmonellose.
Les loups sont comme nous des prédateurs ayant parfois des conflits au sein
de la meute (souvent une histoire de femelle et de dominance jamais des affaires
d'héritage) mais, contrairement à l'homme, ils ne se tuent pas l'un, l'autre: le vaincu
va offrir sa jugulaire à trancher aux mâchoires du vainqueur et celui-ci toujours sera
magnanime devant ce signe d'allégeance, alors que l'adversaire homme, lui, tuera
l'autre pour le plaisir de tuer ou pour rien.
Notre espèce a cependant inventé une forme nouvelle de vie sociale: les
institutions avec des valeurs et des normes pour lesquelles les jeunes humains seront
dressés (éduqués culturellement) pour qu'ils puissent vivre ensemble sans trop de
casse. La cohérence de la société est dans ce partage formel et informel de cette
construction imaginaire des manières d'agir ou de penser.
Marshall Mc LURAN dans son ouvrage "Pour comprendre les médias"
explique avec outrecuidance que tout ce qui figure dans son livre est le fruit de sa
créativité à 100%; or, cette créativité est impossible au-delà de 1% d'originalité,
nous dit CASTORIADIS, aussi bien chez des phares comme PLATON,
AJUSTOTE,KANT,HEGELouFREUD.
Les individus qui écrivent croient qu'ils ont une pensée personnelle mais nous
sommes tellement plongés depuis l'état bébé dans notre bain culturel que tout ce que
nous avons appris et réinterprétons un peu vient de l'environnement de notre ethnie
Il
et de l'air du temps. Sur une échelle de 0 à 101, nous sommes 1 et notre meilleure
ambition serait de devenir le 0 universel.
Nous ne sommes certes pas des sociétés robotiques comme les abeilles ou les
fourmis mais nous avons cette unité civilisationnelle qu'est la culture. Elle découle
de la cohérence d'un tissu de sens fabriqués, les significations construites qui
imprègnent et dirigent nos sociétés
"les significations imaginaires
sociales "(CASTORIADIS). Lorsque les cartésiens avec leur technologie envahissent
l'Afrique, avec leur européocentrisme de béton, ils se gaussent de l'imaginaire des
africains qui croient aux Djiins et autres esprits de l'eau et de la forêt. Mais
l'animisme pour les peuples qui y croient est de fait leur structure imaginaire et aussi
sujet à caution que les sacrifices humains au Dieu Argent que nous faisons dans les
temples comme Wall Street.
Je conteste comme tous les civilisés dignes de ce nom le Président BUSH,
chantre de l'ultralibéralisme, mais toutefois, je partage la même culture que lui. J'ai
beau être contre l'hypocrisie scolaire et le cynisme du clientélisme des partis
politiques, je ne peux toutefois créer seul le fonctionnement de démocratie active
auquel j'aspire. Il en va ainsi des normes instituées tels l'Etat, le parti, la
marchandise, le capital, l'argent, la consommation, les plans de pension, etc. et des
valeurs tels les tabous, la vertu, le péché, l'alter mondialisme, les religions, les
idéologies,. ..
Ces significations sont dites "imaginaires" car on ne peut les construire
logiquement sans prémisse axiologique, elles ne sont pas rationnelles et on ne peut
les dériver des choses concrètes, elles ne sont donc pas réelles mais conceptuelles.
Et elles pourraient n'être rien que "poussières du vent" si elles n'étaient pas
partagées, sans le moindre doute critique, par le collectif anonyme et impersonnel de
la fourmilière ou de la ruche (pour les mégalopoles).
LA DRAGUE
Nous sommes tous des êtres humains avec des besoins dont celui d'assouvir
notre soif de sexualité et des désirs, par exemple de posséder l'autre comme objet
sexuel, de dominer le faible par la guerre (le pétrole n'est jamais qu'une
rationalisation), d'être aimé. ..sans accorder la réciproque.
Les différences homme/femme sont apprises culturellement pour la plus
grande part comme par exemple le fait que l'homme montre son appétence sexuelle
et la femme reste plus discrète. Mais les cultures sont en train de changer. Dans les
années 1960, à l'époque des bals et des thés dansants, un anthropologue venant de
Sirius aurait pu être surpris de la triste parade amoureuse: les garçons au bar avec
une bière et fumant cigarette sur cigarette, dévorant des yeux les "nanas" et le
long de la piste de danse, bien sages sur des chaises des jeunes filles avec des robes
à jupon et parfois avec chaperon faisant tapisserie en espérant - croit-on - être
invitées à danser. Et de temps en temps, un des froussards du bar se prenant pour
Rambo se lève pour inviter une cavalière - non qu'il ait envie de danser mais
seulement d'entrer en contact - propose une danse et se fait rabrouer par la donzelle
qui n'a pas envie de danser avec ce laid-là mais avec le seul éphèbe du bar, celui qui
ne se retourne jamais et de toute façon, elle a trop mal aux pieds dans ses
chaussures. Du coup, les autres couillons ayant vu la scène se replongent dans leur
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verre de bière et la soirée se passera ainsi avec deux camps farouches dans une
musique assourdissante et violente.
Les relations sexuelles sont agréables pour l'un comme pour l'autre sexe et il
est dommage de jouer ainsi au chat et à la souris (ou à la chatte et au rat) car le "petit
mec" bavant de désir et éconduit est humilié et se vengera un jour ailleurs dans le
temps et dans l'espace de cette gifle symbolique sur un autre être humain fille qui ne
lui a rien fait. Notons que cet exemple est dépassé car aujourd'hui lors des soirées, ce
serait plutôt les nanas qui draguent et qui font des propositions aux mecs qui du
coup sont intimidés et ne savent pas très bien réagir à ce trop rapide bouleversement
de l'histoire du machisme d'Abraham.
Quels que soient les changements normatifs sous nos latitudes, ce sont
toujours in fme les femmes qui décideront de avec qui elles vont danser, vivre et
quand elles quitteront l'homme sélectionné. Il n'en va pas de même dans les pays du
tiers monde (islamiques, africains, indiens,...) des mariages arrangés par les familles
où les femmes sont des marchandises par l'alliance exogamique et où elles sont
utilisées de manière irrespectueuses, méprisées, humiliées, battues et tuées. Mais
dans ces 4/5 de l'humanité, le couple, comme nous nous le représentons avec ses
liens affectifs et ses illusions romantiques n'existe pas, c'est la famille avec les
enfants qui est en ligne de mire des objectifs et l'on voit souvent des sociétés
d'hommes coexister avec des sociétés de femmes, ne se rencontrant que pour la
sexualité et parlant plutôt entre gens du même sexe.
LA GLOBALITÉ DU SYSTÈME ET LE CONFLIT
La partie d'un tout ne peut penser l'entièreté de l'organisme puisqu'elle en fait
partie comme rouage. Une classe ne peut percevoir la méta classe dont elle fait
partie. Il y a une clôture à nos capacités d'inventivité des utopies: elle est à la fois
cognitive, organisationnelle et informationnelle (l'inconcevable). Toutefois, lorsque
la tempête heurte dans sa violence la coque du navire, celui-ci peut en percevoir les
perturbations. Et ce bruit dissonant peut être réélaboré à la manière du bateau pour y
incorporer les nouveaux paramètres, c'est-à-dire que l'organisme quel qu'il soit (le
bateau, la société, le sujet, la femme battue..) est une entité qui peut transformer les
perturbations externes en informations sensées pour lui/elle. Il ne comprend pas le
dehors de la structure mais peut cependant récupérer ce qui, à sa frontière, est
instituant et réussir à transformer les perturbations en les digérant (la gestalt,
l'institutionnalisation,.. .). La frontière de l'entité est poreuse et active comme la
peau, elle ne fait pas que subir passivement les influences extérieures, elle analyse
ces mouvements et les transforme en nouveau nutriment de sens pour son
organisme.
En synthèse phénoménologique,
chaque société est un système
d'interprétation du monde, elle crée son propre monde, tout comme pour un corps,
les yeux ne sont pas responsables de la vision sans être en lien avec le système
nerveux et le système psychique (nous voyons ce que nous pensons voir).
La seule identité d'une civilisation est dans cet imaginaire, c'est pourquoi si
l'on ose attaquer ce système de donation de sens ou menacer son existence physique,
elle se défendra sauvagement comme une bête aux abois par les camps
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d'extermination, les goulags, les génocides et les guerres d'invasion du tiers monde
par l'Empire.
La société est comme un corps qui vise en priorité la conservation de sa
propre méga institution sur le sable de ses significations imaginaires arbitraires. Elle
peut donc absorber les petites contestations progressistes des instituants en les
récupérant dans le système mais elle détruira avec la plus grande sauvagerie ce qui
porterait un tsunami au cœur de sa légitimité d'argile. Autrement dit, même si nous
vivons dans un système idiot où le non-sens est le sens de "perdre sa vie à la gagner"
(si on a la chance d'être blanc et demain chinois), le jour où l'on réussira à attaquer le
système monstrueux du néolibéralisme qui se développe, il pourrait y avoir une
réaction d'une telle violence que l'humanité disparaîtrait.
Le conflit est la manifestation énergétique d'une volonté de vivre, il ne doit
pas être nié mais accepté pour le dépasser en l'intégrant sinon c'est la rupture avec au
niveau de l'ego la schizophrénie, au niveau du couple la séparation et au niveau
structurel la guerre totale.
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LA PSYCHOLOGIE
RELATIONNELLE
Repères historiques (survol non exhaustif)
PSYCHOLOGIE
Issue de la philosophie (Descartes, de la Mettrie, Locke, Hume, Spencer,
Fechner,.. .), la première chaire de psychologie expérimentale sera attribuée à
Wilhelm WUNDT (1832-1920). Il fonde à Leipzig en 1879 le premier laboratoire de
psychologie. Ses recherches portent sur les sensations et perceptions, les réactions
motrices, l'attention et les sentiments. Il forme de nombreux psychologues étrangers
notamment issus des Etats-Unis qui constitueront la première vague. On lui reproche
de ne pas se limiter aux comportements mais d'utiliser l'introspection poétique (une
partie d'un ensemble ne peut s'imaginer parler au nom de l'ensemble).
L'américain William JAMES (1842-1910) professeur de philosophie (le
pragmatisme) et psychologue développe la théorie basée sur le fait que l'esprit est
une fonction, comme les autres fonctions du corps, qui consiste à adapter l'individu à
son milieu et/ou modifier son environnement pour arriver à ses fins. Il donne donc la
primauté du comportement sur l'émotion: " Nous nous sentons tristes parce que
nous pleurons". Il est à la base de la théorie dépassée du comportementalisme ou
béhaviorisme. Il étudie également la pensée religieuse.
Ainsi, au début de la psychologie, seule la psychologie du comportement, le
behaviorisme aura une reconnaissance scientifique. L'observateur est extérieur et on
utilise du matériel animal en nombre significatif pour des traitements statistiques. La
torture des animaux et la vivisection pour la science ne sont pas encore à l'ordre du
jour.
La psychologie différentielle va prendre naissance en Grande Bretagne avec
Sir Francis GALTON (1822-1911), cousin et collaborateur de Charles DARWIN.
On lui reproche sa centration sur la transmission héréditaire de l'intelligence,
dangereuse théorie pouvant conduire à l'eugénisme.
Le premier psychologue français est Théodule RIBOT (1839-1916) : il prône
une psychologie fondée sur l'étude des faits observables. Il va suivre avec ses élèves
(dont Pierre JANET et Sigmund FREUD) les enseignements du neuropathologiste
(psychiatre) Jean-Martin CHARCOT (1825-1893).
Un autre français Alfred BINET (1857-1911) s'intéresse à la psychologie de
l'apprentissage et au quotient intellectuel (Q.I.).
La physiologie de la salivation sera à la base des travaux de Ivan Petrovitch
PAVLOV (1849-1936)sur les réflexes conditionnés, une filiation qui sera reprise par
le behaviorisme de J.B. WATSON (1878-1958). Cette psychologie du
comportement sera défmie par Hemi PIERON en 1908 (1881-1964). Le successeur
le plus connu de WATSON est Burrhus Frederic SKINNER (1904-1990) avec ses
travaux sur le conditionnement opérant (récompense/punition). Cette psychologie
obsolète sera poursuivie à l'université de Liège jusqu'aux années 1980 par le Pro
Marc RICHELLE.
Aux Etats-Unis, John DEWEY (1859-1952) lance le fonctionnalisme:
l'explication des conduites dans les fonctions qu'elles eurent au cours de l'adaptation.
Cette approche est en lien avec l'évolutionnisme de DARWIN et GALTON. Les
élèves de DEWEY développeront la psychologie des tests avec James Mc Keen
CATTELL (1860-1944) et Edward Lee THORNDIKE (1874-1949).
La psychanalyse va naître avec FREUD (1856-1939) tout particulièrement en
1899 et avec son ouvrage "L'interprétation des rêves" (qu'il remaniera en 1903 et en
1906). Sa théorie est à la fois une hypothèse sur l'inconscient, une technique
d'associations libres pour dégager le sens latent d'un rêve du sens manifeste raconté,
de nombreux concepts emacinant sa théorie de l'inconscient dans les souvenirs
infantiles.
La psychanalyse va essaimer dans le monde mais toutes les variantes
originales seront brisées car FREUD se fâchera avec presque tous ses proches
disciples non orthodoxes. FREUD meurt en 1939 après avoir rejeté les proches qui
osaient s'écarter de son orthodoxie. L'Association psychanalytique internationale est
fondée en 1910 et la première rupture est consommée en 1911 avec l'autrichien
Alfred ADLER (1870-1937) qui développe "le sentiment d'infériorité", puis en 1913
avec Carl Gustav JUNG, "fleuve de boue de l'occultisme", dit-il en parlant de lui, en
1924 avec Otto RANK qui développe "le traumatisme de la naissance", en 1929
avec Sandor FERENCZI qui développe "la mer des origines", en 1933 avec Wilhelm
REICH qui développe "la bioénergie", mais également avec Géza ROHEIM (19811953) (Hongrie), Mélanie KLEIN (1882-1960) (Grande Bretagne),...
Seule sa fille Anna FREUD et son biographe anglais Ernest JONES (18791958) ne seront pas "excommuniés". Il faudra attendre les années 1960 pour voir
surgir un nouveau maître créant de nouveaux concepts à partir de l'orthodoxie
freudienne, le français Jacques LACAN (1901-1981) qui se réfère à la linguistique
et à l'anthropologie structurale ("l'inconscient s'interprète comme un langage").
Le courant hongrois de Sandor FERENCZI se détache nettement du postulat
"tout vient de l'inconscient" pour y inclure également les effets des malheurs
sociaux, ce sera la clinique du trauma qui se développe actuellement avec les
travaux de Nicolas ABRAHAM (ne pas confondre avec le contemporain de
FREUD, Karl ABRAHAM 1877-1925), Maria TOROK, Nicholas RAND, Didier
DUMAS et qui devient aujourd'hui la psychogénéalogie.
Psychologie relationnelle proprement dite
Si WATSON rejette WUNDT pour son introspection, à Leipzig Max
WERTHEIMER (1880-1943) rejette lui le caractère atomisé de la psychologie
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expérimentale pour promouvoir l'humain dans sa totalité: il s'agit de la théorie de la
forme (GESTALT THEORIE), la perception globale du mouvement. La totalité est
perçue dans ses interactions, dans son contexte et dans ses "formes" qui ne peuvent
être réduites à une juxtaposition ou à une succession de stades. La gestalt thérapie se
développera surtout dans les années 1960 aux Etats-Unis avec Fritz PERLS et sera
en quelque sorte un précurseur de l'actuelle analyse systémique.
En France, Pierre JANET (1859-1947) adopte des théories interprétatives
impossibles à vérifier expérimentalement (comme la psychanalyse freudienne) pour
lutter contre la psychasthénie, faiblesse psychologique appelée aujourd'hui
"dépression". On parle dès cette époque d'une psychologie clinique et JANET sera
un des référentiels de l'Ecole de Palo-Alto.
La Grande Encyclopédie Larousse pour une vulgarisation liminaire distingue
la psychanalyse comme étant plus une "recherche" qu'un traitement à proprement
parler, les bénéfices thérapeutiques venant en sus; elle est donc à distinguer
nettement des psychothérapies cliniques basées sur la psychologie relationnelle.
Les "psychothérapies" sont des traitements opérant par des moyens de
psychologie relationnelle pour corriger divers troubles (névroses, maladies
psychosomatiques, phobies, dépressions,...) et pour permettre un développement
plus harmonieux du sujet (mais on parlera alors plutôt de formation que de thérapie).
Pour le versus thérapie, il s'agit aussi bien de troubles d'un conflit psychique
interne que de conflits résultant de chocs externes avec notamment "la clinique des
traumas" (viols, agressions, victimes d'accidents divers, déportés, torturés, rescapés
de génocides, etc.) Les psychothérapies se distinguent du divan freudien et de la
grande oreille de l'analyste par le contact direct de face à face et le lien entre la
psyché et le socius. En établissant donc une relation entre l'intervenant et le patient,
c'est de l'évolution de cette relation "chamanique" impliquée que découle le
dépassement du conflit. La "guérison" n'est pas seulement dans la disparition du
symptôme mais dans un remaniement plus profond de la représentation subjective
de la personnalité.
La psychologie relationnelle est influencée à la fois par le fondateur de la
phénoménologie Edmund HUSSERL (1859-1938) et la phénoménologie de la
perception (1945) de Maurice MEURLAU-PONTY (1908-1961) ainsi que par la
psychologie humaniste américaine d'après 1945, notamment Erich FROMM (19001980) et Carl ROGERS (1902-1987).
Les concepts issus de ROGERS sont partagés par tous comme seuil
méthodologique:
l'empathie, l'acceptation inconditionnelle de l'autre (pas de
jugement projectif sur le patient) et la congruence (l'authenticité). On y retrouve des
pratiques fortement diversifiées comme par exemple celles centrées sur le corps: la
bioénergie de Wilhelm REICH, le cri primaI de JANOV, le rebirth inspiré des
travaux d'Otto RANK, la gestalt et l'agressivité avec F. PERLS, etc.
La bioénergie de Wilhelm REICH (1897-1957) est contre la répression
"culturelle" des pulsions sexuelles naturelles ("La fonction de l'orgasme"), il sera
donc exclu par FREUD de l'Association Psychanalytique Internationale car le Maître
reproche à REICH son lien politique proche du parti communiste allemand (en
1933) et son mouvement pour une "politique sexuelle prolétarienne" (la SEXPOL
aura 40.000 adhérents) et REICH reproche à FREUD sa construction trop
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occidentalisée de l'Œdipe, ce premier "interdit de la jouissance" s'appuie sur les
travaux de l'anthropologue Bronislav MALINOWSKI (1884-1942) à propos de
sociétés sans Œdipe. Le continuateur américain de REICH sera LOWEN mais cette
tendance est actuellement en repli. Très proche de cette mouvance, on trouve le
freudo-marxisme d'Herbert MARCUSE (1898-1979). MARCUSE ne se détache pas
de la théorie freudienne mais pense qu'une civilisation non répressive est possible, il
prend position contre le bonheur factice de la consommation avec son ouvrage "Eros
et civilisation", on le relie à l'Ecole de Francfort dont le dernier représentant actuel
est Jürgen HABERMAS (Düsseldorf 1929) ("Théorie de l'agir communicationnel").
Un courant issu de l'anthropologie, l'analyse systémique va créer le nouveau
paradigme holistique de la psychologie. On peut citer en Belgique Ilya PRIGOGINE
et Isabelle STENGERS ("La nouvelle Alliance"), en France Edgar MORIN (Paris,
1921) ("La méthode").
Ce tsunami donnera en Californie l'approche de Gregory BATESON (19041980) ("Vers une écologie de l'esprit") qui se ventile dans l'Ecole de Palo-Alto vers
les thérapies brèves et les thérapies familiales de Paul WATZLA WICK avec ses
paradoxes et contre-paradoxes.
Le courant de l'analyse existentielle (inspirée de la phénoménologie
également) et de l'antipsychiatrie, veut comprendre le vécu du patient sans le
conformer à une échelle normative mais au contraire en l'aidant à resituer son
expérience vécue dans son contexte (familial, de l'époque, social et politique); citons
les anglais D. COOPER et R.LAING et les français G. DELEUZE et F.
GUATTARI.
Notons encore Le courant du phénomène hypnotique avec le training
autogène (relaxation corporelle proche de l'hypnose) de J.H. SCHULTZ (18841960), l'hypnose de H. BERNHEIM et A. LIEBAULT de l'Ecole de Nancy qui se
ventile en auto-hypnose avec Milton ERICKSON et en hypnose de groupe pour "Se
libérer du temps généalogique" avec la recherche de l'ancêtre type d'Elisabeth
HOROWITZ et Pascale REYNAUD. La clinique du trauma s'actualise avec
l'éthologiste Boris CYRULNINK et son concept de résilience et établit des ponts
avec les ancêtres et donc renoue avec le courant d'ABRAHAM & TOROK
("L'écorce et le noyau"), avec les concepts de FERENCZI et d'Ivan
BOSZORMENYI-NAGY tels que introjection, la crypte, le fantôme d'un autre, la
loyauté invisible, les secrets de famille, etc.
Le courant "groupaI" (plutôt nommé "formation" d'adultes) est caractérisé par
la sociométrie et le psychodrame de Jacob Levy MORENO (1892-1974), pour aider
le sujet à se dégager des rôles appris qui masquent sa personnalité profonde, une
mise en scène cathartique pour rétablir le flux de la vie en faisant sauter les blocages
"surmoïques". On y trouve aussi le training-groupe (ou T.Group) et la dynamique
des groupes de Kurt LEWIN (1890-1947) pour rétablir l'identité et l'affnmation du
soi et la communication sociale.
La dynamique des groupes restreints (DG) est cette partie de la psychologie
sociale qui étudie les lois et concepts opératoires (les styles de leadership par
exemple) à travers les échanges interactifs dans un groupe. Les intervenants sont le
plus souvent appelés psychosociologues. Le mouvement précurseur de ce courant
est la gestalt théorie (autour de 1930) : rappelons qu'il s'agit ici d'une gestalt
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primitive de la perception d'un ensemble d'individus formant un groupe. Notons
qu'un ensemble de personnes qui attendent un autobus constitue une collection et
non un groupe. Kurth KOFFKA (1886-1941) dans son ouvrage "Principles of
Gestalt-psychology"(1935) envisage l'équilibre du champ social global comme la
résultante des équilibres partiels des champs individuels par leurs interactions de
réciprocité. Le référent-clé de la DG est dès 1937, Kurt LEWIN avec une apogée de
ses recherches en 1946 (il décède en 1947). De 1937 à 1940, l'essentiel de ses
recherches
porte
sur
l'efficacité
des
styles
de
conunandement
(autoritaire/démocratique/laxiste). Il va par la suite affmer les lois de la dynamique
des groupe dans l'ici et maintenant (HIC et Nunc) avec les normes, les statuts (le
chef n'est pas nécessairement le leader) et rôles (le bouc émissaire par exemple est
l'équivalent du porteur du symptôme en thérapie familiale) explicités, l'analyse des
conflits (qu'il s'agisse des déroutes affectives comme des conflits sociocognitifs), les
modes de prise de décision, etc.
Un autre courant sera celui du psychanalyste Cornélius CASTORIADIS qui
relie l'aspect social et politique à l'aspect psychologie interne, ce qui débouchera en
1968 sur la mouvance institutionnelle avec la psychothérapie institutionnelle de
VASQUEZ et OURY, l'analyse institutionnelle de Georges LAPASSADE, René
LOURAU et Rémi HESS.
Puis l'analyse implicationnelle de LOURAU qui indirectement rejoindra le
courant de la sociologie clinique de Vincent de GAULEJAC, Pascal LAINE, JeanMarie LANGE, etc. Celle-ci travaille les histoires de vie sous diverses dimensions
(névroses de classe, sources de la honte, héritage,...) sans contradiction avec le
courant sociopédagogique (Education Permanente) de Gaston PINEAU.
Comme les divers courants s'entremêlent, c'est-à-dire que comme le fromage
belge, les thérapeutes d'aujourd'hui ne se centrent pas sur le purisme d'une approche
mais font, selon les besoins, "un peu de tout" car l'essentiel pour eux n'est pas la
notoriété mais la diminution de la souffrance, citons encore en vrac (ceci n'est pas un
repérage exhaustif, rappelons-le) : le génosociogramme d'Anne ANCELIN
SCHÜTZENBERGER,
la clinique du fantôme avec Didier DUMAS,
l'ethnopsychiatrie avec Tobie NATHAN,...
Les dissidents de la psychanalyse
Carl Gustav JUNG (1875-1961), médecin et psychologue développe dans sa
théorie que - au-delà de l'inconscient individuel (de l'histoire personnelle) - il y
aurait un inconscient collectif, stratification des expériences millénaires des hommes
qui s'exprime dans les archétypes communs aux différents peuples: par exemple,
l'Anima figure féminine qui joue un grand rôle dans les rêves des hommes et
l'Animus principe masculin de la psychologie de la femme (par exemple l'aspect
logique/rationnel de la femme, disait-on avant le féminisme), également l'archétype
de la quaternité (les quatre éléments). L'inconscient individuel pour JUNG s'appelle
l'Ombre ou encore tout ce qui a été écarté de la conscience comme incompatible
avec le moi. Accepter notre Ombre et notre spécificité Animal Animus selon notre
sexe pour l'accès à soi est le centre de sa psychothérapie. Pour JUNG, la libido n'est
pas seulement l'énergie sexuelle mais l'énergie psychique en général. Il s'intéresse
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lorsqu'il étudie les conflits névrotiques à leur aspect actuel alors que FREUD se
focalise surtout sur les souvenirs de l'enfance.
Donald Woods WINNICOTT (1896-1971) pédiatre britannique est surtout un
clinicien centré sur la relation mère/enfant. Il crée le concept du "self' à la fois moi
corporel et moi psychique de l'enfant. Il défmit le HOLDING comme l'ensemble des
soins maternels prodigués par la mère avant que l'enfant ne distingue son moi du
monde interne. Il montre l'importance de l'objet "transitionnel" (l'ours en peluche par
exemple) pour l'enfant: une illusion qui permet un interface entre son psychisme et
le monde externe.
Otto RANK (1884-1939) psychanalyste autrichien rencontre FREUD en
1904; il en devient un proche collaborateur et se détache de l'orthodoxie freudienne
vers 1923, tout particulièrement après la parution de son ouvrage "Le traumatisme
de la naissance"(1924, trade Fr. 1928) où il récuse la fonction centrale du complexe
d'Œdipe au profit de l'angoisse de la naissance. Il est partisan avant la lettre de
brèves thérapies et remplace la cure par une opération de renaissance (RE-BIRTH).
Exclu de la société psychanalytique en 1930, il s'installe défmitivement à New York
en 1934.
Sandor FERENCZI (1873-1933) neurologue et psychiatre rencontre FREUD
en 1908 et en devient le "disciple" favori. Il ouvre sa clinique en Hongrie et se
sépare de FREUD en 1929 à partir des mêmes observations qu'Otto RANK
alimentées par la complexité des liens affectifs. Il propose une nouvelle orientation:
"l'analyse active" fondée davantage sur l'analyse des situations actuelles et des
traumas que sur les souvenirs infantiles inconscients, une approche plus attentive des
relations mère/enfant. En 1924, il crée sa propre théorie "bio-analyse" ou "analyse
des origines".
Sa thèse qu'il développe dans son ouvrage clé "Thalassa. Psychanalyse des
origines de la vie sexuelle" est que l'existence intra-utérine serait la répétition des
formes antérieures de vie d'origine marine. A partir de là, l'accouchement en
baignoire s'est vulgarisé... un temps.
Maria TOROK
A la suite du hongrois Sandor FERENCZI, Maria TOROK et Nicolas
ABRAHAM ("L'écorce et le noyau") vont prendre des distances marquées avec les
théories du Maître FREUD.
Pour eux, sa conception de la psychanalyse est un mélange de logiques
contradictoires. Dans les différents versions de "L'interprétation des rêves" à partir
de 1899 se télescopent constamment la technique des associations libres pour
dégager le sens latent du sens manifeste (l'unicité du sujet) avec la symbolique
archaïque de l'humanité (l'universalité du sujet) qui colle une étiquette interprétative
dès qu'il s'agit de "monter un escalier" jusqu'au 7èmeciel par exemple. Ou bien je
pratique une attention flottante ou bien je fouille les symboles engrangés dans ma
mémoire mais je ne peux faire ces deux opérations mentales en même temps.
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