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abus dirigé contre autrui
comportement de sauveur
Partie victime de la victime.
Suite aux agressions successives si longtemps subies, leur enveloppe psychique est
définitivement abîmée par les lésions traumatiques, à l’instar d’une digue endommagée. Ces
ruptures dans leurs limites leur ôtent durablement la capacité de détecter les abuseurs à
temps et de s’en protéger. Cette incapacité de protection face aux abuseurs induit
régulièrement les victimes à adopter un processus inconscient de revictimisation . De plus,
ce déficit acquis est doublé d’une attraction quasiment magnétique avec les abuseurs, un
peu comme la limaille de fer par rapport à l’aimant.
Dans le même temps, leur excès d’ouverture les pousse à commettre des imprudences
successives, comme, par exemple, se lier trop vite d’amitié avec des inconnus, ou raconter
moult détails de leur vie à qui veut bien les entendre. Sans le savoir, les victimes tendent
ainsi aux abuseurs potentiels un bâton pour mieux se faire taper. Les victimes sont des livres
ouverts.
En raison de ces deux particularités, les victimes subissent constamment de nouvelles
attaques, engrangeant ainsi de nombreuses énergies négatives dont elles ne savent pas se
débarrasser. Malheureusement, ces agressions enregistrées dans leur disque dur ne leur
appartiennent pas et peuvent donc être comparées à des pollutions psychiques. Cet
envahissement négatif provenant d’autrui crée chez ces dernières un profond mal-être :
états anxieux, dépressifs, phobiques ou autres, mais également toutes sortes de
manifestations psychosomatiques.
Partie abusive de la victime
Bien que les victimes soient avant tout des personnes gentilles, souvent même de façon
excessive, elles sont néanmoins parfois amenées à être abusives envers autrui, moments
qu’elles regretteront très vite. En effet, même si elles ne savent pas comment se sortir du
cercle infernal engendré par leurs troubles du comportement, les victimes, contrairement
aux abuseurs, se remettent souvent en question.
Bien qu’elles soient aussi capables de commettre des violences physiques et sexuelles, elles
ont plus souvent recours aux agressions d’ordre émotionnel. Leurs abus dirigés contre autrui
sont moins francs que ceux perpétrés par les abuseurs. Par exemple, elles se servent souvent
de la culpabilisation, des reproches, du chantage, des allusions et insinuations ou de silences
appuyés.
Reproduisant les agressions subies et intégrées au quotidien pendant leur jeune âge, les
victimes deviendront dorénavant les spécialistes de l’abus dirigé contre soi, pratique
qu’elles s’autoriseront plus facilement. Selon le degré de la gravité abusive subie, elles
évolueront de l’auto-dévalorisation ou l’auto-culpabilisation aux troubles alimentaires et
autres abus de substances pour atteindre, chez certaines d’entre elles, le stade le plus gave