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Pendant tout le Moyen-Age, il y avait des échanges marchands sans qu’il y ait une économie
de marché car à cette époque les prix ne résultaient pas des variations de l’offre et de la
demande mais étaient fixés par la coutume ou par l’Etat. Il y avait donc très peu d’échanges
et la production est autoconsommée.
A partir du XVIIIe siècle, l’économie de marché apparait. C’est une façon d’organiser
l’économie, ce système repose sur la flexibilité des prix ainsi que sur la confrontation de
l’offre et de la demande. L’économie de marché est donc une construction historique et
sociale mais n’étant pas universelle et non naturelle (création de l’Homme).
Afin que l’on puisse parler d’économie de marché, il faut qu’il y ait une production de masse
destinée à l’échange ainsi qu’une spécialisation des marchés. Elle suppose également qu’il y
ait de la concurrence pour que les individus puissent négocier et comparer les prix.
Max Weber, autre grand fondateur de la sociologie, insiste sur le fait qu’il y ait une culture
favorable au marché, c’est-à-dire qu’il y ait des normes et valeurs pour que l’économie de
marché puisse exister. Dans Ethique protestante et esprit du Capitalisme (1905), il démontre
que l’économie de marché nait avec la réforme protestante.
Contrairement aux catholiques qui privilégient la théologie de la pauvreté pour accéder au
royaume de Dieu, les protestants veulent faire fructifier ce que Dieu leur a donné.
L’enrichissement devient alors un signe de la volonté de Dieu, le protestantisme prône des
valeurs favorables à l’épargne et à l’investissement afin de réaliser l’œuvre de Dieu et
d’exploiter les talents qu’Il leur a offert.
L’Etat français institue l’économie de marché à partir de la Révolution (1789) qui abolit la
société d’ordre et met l’individu au centre de tout. Cette révolution aboutit à des idées
libérales autant sur le plan politique et philosophique que sur le plan économique.
Dans la société de l’Ancien Régime, les positions sociales été données par Dieu. Avec la
Révolution, l’individu est libre d’accéder à la position sociale qu’il souhaite atteindre. Ainsi, la
société n’émane plus de Dieu mais est créée par les hommes notamment grâce au contrat
social.
Pour que chacun puisse accéder à la position sociale voulue, l’Etat fait passer un certain
nombre de lois comme la loi Chapelier de 1791 qui empêche les corporations et qui marque
le début du libéralisme économique.
C. Le marché nécessite des règles et des institutions
Pour fonctionner, le marché a besoin d’institutions, d’encadrement, de règles, de normes…
Ces institutions sont une réponse à l’incertitude (concurrence, prix, innovation) qu’il y a sur
le marché et permettent de maximiser les échanges et l’investissement. Ces règles vont donc
sécuriser les individus.
La tendance naturelle des hommes est de s’affranchir des lois du marché (abus de positions
dominantes, ententes pour fixer les prix). Adam Smith décrit dans De La Richesse des
nations, comment les hommes se réunissent pour faire des complots contre l’intérêt
général : « Les membres d'une même industrie se rencontrent rarement par plaisir ou pour
se divertir, mais leur conversation aboutit invariablement sur une conspiration contre
l'intérêt général ou sur un accord pour augmenter leur prix. »
L’encadrement du marché s’effectue par :