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sensibilisation ciblés vers les 40 à 54 ans s’avèrent opportuns ».
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Il parait dès lors évident
que si le Secrétaire d’État veut diminuer le taux d’alcool autorisé au volant pour les
catégories dites à risques, il s’est clairement trompé de cible.
Toutefois, le Conseil de la Jeunesse ne veut pas, à l’instar de ce que vivent régulièrement
les jeunes, stigmatiser une partie de la population : à travers ce raisonnement, le Conseil de
la Jeunesse tient simplement à démontrer que les conclusions sur lesquelles se base le
projet de loi ne sont pas celles que l’étude de l’IBSR met en avant et que donc les solutions
proposées risquent de ne pas être les plus adéquates.
2.2. Abaisser le taux d’alcool, la meilleure solution ?
Le Conseil de la Jeunesse n’est donc a priori pas contre l’idée d’abaisser le taux d’alcool
légalement autorisé à 0.2g/litre dans le sang. Toutefois, la question de savoir si cette mesure
apportera des résultats probants demeure.
Néanmoins, nous trouvons important, en tant que Conseil de la Jeunesse, de considérer les
jeunes comme interlocuteurs dans le débat politique, et nous regrettons de ne pas être
associés à la réflexion menant à l’élaboration de telles politiques qui les touchent au plus
près.
Nous regrettons également que les mesures souhaitées par cette déclaration soient surtout
de nature répressive, basées sur l’interdiction et le contrôle. Nous pensons qu’une saine
gestion de la consommation d’alcool peut s’apprendre, mais que l’interdiction n’est pas la
meilleure manière de le faire.
La prévention nous paraît un meilleur outil, dans la mesure où elle a pour but
d’émanciper, d’augmenter l’autonomie et la résistance morale de groupes-cibles afin qu’ils
soient en mesure de faire eux-mêmes des choix conscients. Les jeunes doivent recevoir
l’opportunité d’apprendre à déterminer leurs propres limites. Cette responsabilisation, qui doit
être basée sur une bonne information, aidera à former des adultes conscients et critiques.
Une prévention et une information ciblées, construites en partenariat avec les jeunes, sont
des contributions précieuses à leur bien-être
Le Conseil de la Jeunesse suggère davantage donc de mettre l’accent sur la prévention et la
sensibilisation des automobilistes. Les campagnes de sensibilisation, telles que « Bob » ou
les Responsible Young Drivers, ont déjà prouvé leur efficacité. Diminuer la tolérance et
sanctionner davantage les jeunes ne résoudra pas en profondeur la problématique de
l’alcool au volant. À l’inverse, intégrer des cours de sensibilisation durant les formations à la
conduite ou accentuer les informations à destination des jeunes sont, selon nous, des
solutions plus porteuses de résultats.
De plus, le Conseil de la Jeunesse aimerait lier cet enjeu important à celui de la publicité
pour alcools. En effet, comment imposer aux jeunes une tolérance zéro (ou presque) en
matière d’alcool au volant tout en permettant aux alcooliers de marteler à coup de pubs et de
promotions les jeunes en particulier ? Le Conseil de la Jeunesse suggère à Monsieur
Schouppe d’interdire dans le même temps les actions marketings des grandes marques
alcoolisées, notamment aux alentours des établissements scolaires, des boites de nuit et
autres endroits fréquentés particulièrement par les jeunes.
2.3 Lutter contre l’alcool au volant, mais diminuer l’offre des transports en commun de
nuit ?
1
Voir Les mesures du comportement 2007 sur la ceinture, la vitesse et la conduite sous influence
d'alcool, Via Secura, n° 78, 2008 – pages 12 et 33.