Série sur la politique économique – Septembre 2009 Énoncé de politique L’aspect économique des élections Introduction Les Canadiens sont allés aux urnes trois fois dans une élection fédérale générale depuis 2004 et, chaque fois, ils ont élu un gouvernement minoritaire. «Les gouvernements minoritaires des cinq dernières années semblent avoir incité les gens à vouloir retourner aux gouvernements majoritaires.»1 Dans un récent sondage de Harris/ Decima, 64 % des Canadiens préféraient l’option majoritaire, tandis que 24 % favorisaient l’élection d’un gouvernement minoritaire la prochaine fois. Les Canadiens semblent fatigués d’aller aux urnes. Seulement 58,8 % des électeurs canadiens admissibles ont voté lors de l’élection du 14 octobre 2008, le pourcentage le plus bas de l’histoire. Lors de l’élection générale du 23 janvier 2006, 64,7 % des électeurs inscrits avaient participé. La participation au scrutin a diminué considérablement depuis 1988 après avoir atteint 1 « La démocratie est fondée sur le droit des citoyens de participer à la prise des décisions qui les concernent et à la formulation des règles Harris/Decima. « Canadians Say It’s Time for a Majority Government ». Le 12 juillet 2009. L a Chambre de commerce du Canada favorise l’établissement d’un environnement commercial solide, concurrentiel et productif qui profite à tous les Canadiens. Ce document fait partie d’une série d’études techniques indépendantes portant sur les “principales questions de politique gouvernementale auxquelles le Canada est confronté à l’heure actuelle. Série sur la politique économique commandité par: environ 75 % entre 1945 et 1988 (voir le tableau 1). Le Canada n’est pas seul pays à afficher cette tendance. La participation électorale est en baisse dans de nombreux pays industrialisés. Nous espérons que cette analyse sensibilisera le public à ces questions et aidera les décideurs à faire des choix éclairés. Les études ne visent pas à recommander des solutions politiques particulières, mais plutôt à stimuler les discussions et les débats publics sur les enjeux du pays. sociales auxquelles ils se soumettent. Ces droits fondamentaux ne prennent tout leur sens que lorsque les citoyens participent, le plus activement possible, à la vie publique. Le vote est une manifestation essentielle d’un tel engagement. »2 La baisse de la participation à des élections successives est inquiétante pour la santé du système politique démocratique – « pour le caractère démocratique du mandat des gouvernements, le type de candidats élus et même le type d’enjeux examinés. »3 Ce document examine les forces qui éperonnent la participation électorale – institutionnelles, socioéconomiques et démographiques. À défaut de comprendre ces facteurs, « le problème [de la baisse de la participation électorale] pourrait accabler le système politique pendant de longues années. »4 Ce document explique aussi comment les élections sont financées au Canada. Tableau 1 : Participation électorale aux élections générales fédérales 1867-2008 (%) 85 80 75 70 65 60 55 1867 1872 1874 1878 1882 1887 1891 1896 1900 1904 1908 1911 1917 1921 1925 1926 1930 1935 1940 1945 1949 1953 1957 1958 1962 1963 1965 1968 1972 1974 1979 1980 1984 1988 1993 1997 2000 2004 2006 2008 50 Source : Élections Canada; La Chambre de commerce du Canada 2 3 4 Élections Canada. « Les jeunes et les élections ». Perspectives électorales. Vol. 5, no 2 . Juillet 2003. Élections Canada. « La problématique du déclin de la participation électorale chez les jeunes ». Perspectives électorales. Vol. 5, no 2. Juillet 2003. Idem. La Chambre de Commerce du Canada 2 Différences de comportement électoral à l’échelle internationale La participation électorale varie considérablement d’un pays à l’autre. En Australie, en Belgique, à Chypre et à Singapour, par exemple, elle atteint plus de 90 % en moyenne. Les pays d’Amérique du Sud affichent également des taux de participation électorale relativement élevés – par exemple, le Brésil 83,2 % (2006), le Chili 84,4 % (2006), l’Argentine 73,1 % (2007) et le Pérou 88,7 % (2006). En Europe de l’Ouest, la participation électorale est relativement faible – par exemple, en France elle atteint 40,6 % (2009), en Allemagne 43,3 % (2009), au Royaume-Uni 61,4 % (2005) et en Italie 65,1 % (2009)5. Aux États-Unis, on estime que 61,6 % des électeurs inscrits ont déposé un bulletin de vote lors de l’élection présidentielle de 2008; ce pourcentage est semblable aux taux de participation récents au Canada (58,8 % en 2008) et au Mexique (58,9 % en 2006). Un des principaux facteurs qui expliquent les différences en matière de participation électorale à l’échelle internationale est la votation obligatoire. On estime que celle ci a augmenté la participation électorale de 10 à 15 points de pourcentage et son impact dépend de la mise à exécution.6 Le vote obligatoire existe dans 32 pays, dont 16 le mettent à exécution. Ce sont, notamment, l’Australie, l’Argentine, la Belgique, le Brésil, le Chili, Chypre, Singapour et la Turquie. Neuf des 30 membres de l’OCDE ont mis en œuvre la votation obligatoire7. 5 6 7 8 9 10 En Australie, par exemple, l’inscription obligatoire des électeurs pour les élections fédérales a été mise en œuvre en 1911. La Commonwealth Electoral Act 1918 énonce que tout électeur a le devoir de voter à chaque élection. Par conséquent, la participation électorale en Australie n’a jamais été inférieure à 90 %. En fait, elle a atteint 95,2 % lors de l’élection générale de 20078. Dans un sondage mené au Canada en 2000 par l’Institut de recherche en politiques publiques, on a demandé aux répondants ce qu’ils pensaient de l’adoption d’une loi qui obligerait les citoyens à voter sous peine d’une faible amende. La majorité des Canadiens (73 %) a indiqué qu’elle s’opposait à l’idée9. Il est intéressant de constater que des recherches empiriques ont constaté qu’il n’y a pas de corrélation statistique entre la participation électorale et le niveau d’alphabétisation, la richesse (mesurée selon le PIB) ou la taille de la population d’un pays. Certaines études ont révélé que les pays ayant un système de représentation proportionnelle (RP) affichent une participation électorale plus élevée10. En vertu de la RP, la répartition des sièges des assemblées législatives est proportionnelle à la répartition des voix. Par exemple, si un parti obtient 40 % du vote, il obtient 40 % des sièges. Étant donné que presque chaque vote aide un Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale-Appui institutionnel. www.idea.int Voir, par exemple, Jackman (1987); Blais et Carty (1990); Blais et Dobrzynska (1998); Franklin (1996 et 2004); et Blais et Aarts (2005). Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale. www.idea.int L’Australian Electoral Commission écrit à tous les non-votants apparents leur demandant de donner la raison pour laquelle ils n’ont pas voté ou de payer une amende de 20 dollars. Si dans les 21 jours suivants le non-votant apparent n’a pas donné de raison valide et suffisante ou refuse de payer l’amende, des poursuites judiciaires peuvent être intentées. Si l’affaire est traitée devant un tribunal et que la personne est déclarée coupable, on peut lui imposer une amende maximale de 50 dollars, frais judiciaires en sus. Howe, Paul et David Northrup. « Strengthening Canadian Democracy: The Views of Canadians ». Enjeux publics vol. 1, noo 5. Institut de recherche en politiques publiques. Juillet 2000. Par contraste, le Canada a un système à majorité relative ou scrutin majoritaire uninominal ou circonscription majoritaire. Le candidat qui obtient le plus de votes dans chaque circonscription électorale remporte un siège dans la Chambre des communes. La Chambre de Commerce du Canada 3 parti à gagner plus de sièges, les électeurs sont plus encouragés à participer et les partis sont incités à mobiliser leurs partisans11. En outre, les nations ayant un système de RP tendent à avoir une multitude de partis; plus le choix est grand, plus les électeurs s’identifient à la plate forme électorale d’un parti politique particulier. Cependant, le système de RP accroît l’éventualité de gouvernements de coalition. Il s’ensuit que les électeurs participent peu à la composition finale du gouvernement et peuvent être moins enclins à voter. Ces deux effets contradictoires de la RP s’équilibrent et l’impact net global de la RP sur la congruence est nul12. La fatigue des électeurs peut diminuer la participation s’il y a plusieurs élections rapprochées car le public sera fatigué de participer. D’autre part, comme les enjeux et l’importance de l’élection augmentent, plus de personnes sont aptes à voter.13 Un bon exemple est l’élection présidentielle américaine 2008. Dans un sondage Gallup conduit juste avant le jour de l’élection, 74 % des Américains ont dit que le résultat de l’élection 2008 leur a importé plus que dans les années précédentes. L’investissement personnel des électeurs dans le résultat a été souligné par les résultats qui ont montré que 92 % des électeurs enregistrés étaient d’accord avec le rapport «les interest dans cette élection sont plus hauts que dans des années precedents.»14 L’élection présidentielle du novembre 2008 avait le plus haut taux de participation dans 40 ans. Enfin, des facteurs liés au temps et au moment de l’élection peuvent affecter la participation électorale. Durant les fins de semaine et les mois d’été, les gens s’intéressent moins au vote ou s’absentent. Les nations qui ont des dates d’élection fixes ont tendance à tenir celles-ci au milieu de la semaine au printemps ou à l’automne pour maximiser la participation. Pourquoi les gens votent ils? – Différences de comportement électoral au niveau individuel Les politicologues, les économistes et les psychologues ont élaboré de nombreuses théories à ce sujet. Un sens de devoir civique, une préoccupation à l’égard du bien être des autres, l’identification solide à un parti et l’importance perçue d’une élection influencent la décision de participer. Les facteurs socioéconomiques affectent considérablement la participation électorale. Le plus important de ceux-ci est le niveau de scolarité: plus une personne est scolarisée, plus elle est apte à voter. Les gens à l’aise financièrement tendent à voter, peu importe leur niveau de scolarité. L’âge est également un important indicateur prévisionnel de la participation électorale. Les citoyens âgés sont beaucoup plus portés à voter que les jeunes. En outre, les personnes mariées sont plus aptes à voter que les célibataires. Les facteurs comme l’ethnie, la race et le sexe semblent avoir peu d’incidence sur la participation électorale dans les démocraties de l’Ouest. L’occupation 11 Richie, Robert et Steven Hill. « The Case for Proportional Representation ». Boston Review. Février mars 1998. 12 Blais, André et Marc André Bodet. « Does Proportional Representation Foster Closer Congruence Between Citizens and Policymakers? » Université de Montréal. 2005. 13 Edlin, Aaron, Andrew Gelman et Noah Kaplan. « Voting as a Rational Choice: Why and How People Vote to Improve the Well-being of Others. » Département de statistique. Université Columbia. Le 21 septembre 2005. 14 Gallup. « Voters Have High Personal Investment in Election Outcome. » Le 4 novembre 2008. La Chambre de Commerce du Canada 4 a peu d’effet sur la participation; cependant, les employés du secteur public sont plus portés à voter que les travailleurs du secteur privé15. aptes à voter. Enfin, les gens qui ont facilement accès à un bureau de scrutin sont plus portés à déposer un bulletin de vote16. Les personnes qui s’intéressent à la politique et aux affaires publiques, et celles qui s’identifient plus étroitement à un parti politique, sont plus C’est l’interaction de ces deux facteurs qui contribue fortement à la participation électorale17. Principaux motifs de non-participation des Canadiens En 2003, Élections Canada a publié une étude18 fondée sur un sondage mené par Decima Research pour découvrir pourquoi un nombre important de Canadiens n’ont pas voté à l’élection fédérale de 2000. L’agrégat des répondants a mentionné les raisons suivantes : désintérêt, désengagement et/ou apathie. Certains non-votants ne trouvaient pas les candidats, les partis et/ou les questions intéressants, tandis que d’autres ne faisaient pas confiance aux candidats, aux partis et/ou aux questions. Les non-participants plus jeunes, en particulier, manifestaient un désintérêt ou indiquaient qu’ils étaient trop occupés à cause de leur travail/ famille/études. Les non votants plus âgés mentionnaient que des problèmes de santé et 15 16 17 18 l’éloignement de leur circonscription étaient les principales raisons de leur non-participation; venaient ensuite le manque de confiance envers les candidats, les partis et/ou les questions. Ces constatations ont été confirmées dans le document « Report on the Evaluation of the 40th General Election » publié par Élections Canada. Dans un sondage qui a sous tendu ce rapport, les Canadiens non-votants ont cité l’apathie (14%), des vacances ou un voyage à l’extérieur de la ville (16%), le fait d’être trop occupé (15 %) et une aversion pour les candidats/partis politiques/ plate-formes (12%) comme leurs raisons supérieures de ne pas participer à l’élection de fédéral d’Octobre 2008. Sigelman, Lee, Philip W. Roeder, Malcolm E. Jewell et Michael E. Baer. «Voting and Non-Voting: A Multi-Election Perspective ». American Journal of Political Science, vol. 29, no 4. Pages 749-765. Novembre 1985. Idem. Fowler, James H. « Altruism and Turnout ». Journal of Politics. Vol. 68, noo 3. Pages 674–683. Août 2006. Pammett, Jon H. et Lawrence LeDuc. « Explaining the Turnout Decline in Canadian Federal Elections: A New Survey of Non-voters ». Élections Canada. Mars 2003. La Chambre de Commerce du Canada 5 Participation électorale à la baisse – apathie chez les jeunes Lorsqu’on étudie la baisse de la participation électorale au Canada, on constate une tendance très évidente. Le taux de participation des jeunes Canadiens est inférieur à ceux de leurs aînés et à celui des générations antérieures pour un même âge. Dans l’élection de 200619, environ quatre jeunes électeurs sur dix (43,8 %) âgés de 18 à 24 ans se sont rendus aux urnes, soit quelque 20 points de pourcentage de moins que la moyenne nationale (64,7 %)20. La participation a régulièrement augmenté dans chaque catégorie d’âges (voir le tableau 2) pour atteindre 77,5 % chez les 65 à 74 ans puis baisser à 61,6 % chez les 75 ans et plus. À l’échelle mondiale, c’est un fait bien établi que la propension à voter augmente avec l’âge21. Il y a un fait nouveau : l’écart générationnel se creuse. Pour une raison quelconque, les jeunes Canadiens de cette génération sont moins aptes (%) à voter que leurs parents ou grands-parents lorsqu’ils étaient dans la vingtaine22. En général, les jeunes Canadiens connaissent moins bien les dossiers politiques, sont apathiques et moins aptes à considérer l’exercice du droit de vote comme un devoir pour tout citoyen – ce qui est une des incitations les plus puissantes à participer au vote23. On ignore toutefois pourquoi les jeunes d’aujourd’hui sont moins informés et intéressés que les jeunes des générations antérieures. Peutêtre notre droit comme des citoyens canadiens de voter est un privilège que de plus en plus les jeunes prennent pour acquis. L’enjeu consiste à engager la jeunesse au Canada intéressée dans la politique et les élections pour empêcher la participation électorale de baisser encore davantage. Tableau 2 : Participation électorale à l’élection générale fédérale de 2006 par groupe d’âge 90 80 70,0 70 77,5 61,6 60 50 75,4 61,6 49,8 43,8 40 30 20 10 0 18 - 24 25 - 34 35 - 44 45 - 54 55 - 64 65 - 74 75 - over Source : Élections Canada; La Chambre de commerce du Canada 19 20 21 22 23 Les données sur la participation électorale selon le groupe d’âge lors de la 40e élection générale fédérale (octobre 2008) ne sont pas disponibles à l’heure actuelle, mais seront fournies par Élections Canada. Élections Canada. « Estimation of Voter Turnout by Age Group at the 39th Federal General Election January 23, 2006 ». Mars 2008. Idem. Élections Canada. « Turned Off or Tuned Out? Youth Participation in Politics ». Electoral Insight. Vol. 5, noo 2. Juillet 2003. Blais, André. To Vote or Not to Vote: The Merits and Limits of Rational Choice Theory. University of Pittsburgh Press. 2000. La Chambre de Commerce du Canada 6 Augmenter la participation électorale – engager les jeunes du Canada la participation électorale parmi la plus jeune génération était près de 50 points de pourcentage plus élevée parmi les diplômés des universités comparé à ceux qui ont quitté le lycée sans un diplôme. Dans les écoles, on devrait accentuer l’importance de voter ainsi que l’engagement civique et politique. Des modèles pourraient être élaborés pour permettre aux étudiants de participer à des processus politiques réalistes dans les écoles secondaires. Les gouvernements, les enseignants, les parents et le secteur privé peuvent travailler ensemble pour motiver les jeunes et les engager dans le processus électoral et autres formes d’engagement civique. • • 24 25 26 27 28 29 Entre les élections, les gouvernements pourraient promouvoir l’importance de l’engagement civique et de la participation électorale à l’aide de campagnes multimédia – la période électorale est beaucoup trop brève pour persuader les jeunes Canadiens de l’importance de voter. Les politiciens pourraient engager un dialogue valable et continu avec les jeunes et, pour ce, organiser des tables rondes dans les écoles secondaires et les universités, discuter de questions pertinentes et examiner des façons d’accroître la sensibilisation politique par l’entremise d’Internet. On pourrait envisager le vote électronique. Selon l’étude intitulée 2000 Canadian Election Study, 64 % des répondants non-votants ont indiqué qu’ils auraient voté s’ils avaient pu le faire par téléphone ou sur Internet24. Dans un sondage d’Élections Canada de 2007, 69 % des jeunes ont indiqué qu’ils souhaitaient voter en ligne25. Élections Canada a conclu que le vote électronique présente des avantages et des désavantages. Il importe de régler les préoccupations en matière de sécurité. Il importe également d’encourager les jeunes à rester à l’école. Les jeunes mieux scolarisés sont plus aptes à voter. L’étude intitulée 2000 Canadian Elections Study26 révélée que • Les parents devraient parler de politique et d’engagement civique avec leurs enfants – il semble que le sens du devoir civique découle, en grande partie, des influences subies durant l’enfance. Les personnes qui ont un parent politiquement actif qui discute avec elles d’enjeux politiques sont beaucoup portées à voter27. La participation électorale des parents est également un indicateur prévisionnel de la participation des jeunes28. • Le secteur privé (organismes sans but lucratif et sociétés) pourrait également contribuer en créant une nouvelle norme de participation civique, par exemple, le ressourcement d’initiatives en éducation civique (campagnes médiatiques, production de matériel). Des partenariats pourraient être établis avec des représentants d’organismes du secteur privé comme les associations de gens d’affaires ou les chambres de commerce ou directement avec les exploitants du secteur privé29. Élections Canada. « 2000 General Election Post-event Overview ». Élections Canada. « Report on the Evaluations of the 40th General Election ». Directeur général des élections du Canada. 2009. L’Étude électorale canadienne est un projet de recherche sous la responsabilité de chercheurs associés à trois universités canadiennes (Montréal, McGill et Toronto). L’étude est essentiellement basée sur une importante enquête menée auprès des électeurs canadiens. Gross, John. « The Influence of Parents in the Voting Behavior of Young People: A Look at the National Civic and Political Engagement of Young People Survey and the 2008 Presidential Election ». Public Opinion and Survey Research (PS115). Le 13 décembre 2007. Plutzer, Eric. « Becoming a Habitual Voter: Inertia, Resources, and Growth in Young Adulthood ». American Political Science Review 96, noo 1. 2002. Pages 41–56. Nations Unies. « Civic Education: Practical Guidance Note ». Programme des Nations Unies pour le développement. Avril 2004. La Chambre de Commerce du Canada 7 Le financement d’élections L’élection générale d’octobre 2008 a coûté 288,2 millions de dollars aux contribuables canadiens, soit un peu plus que les élections de 2004 et de 2006 (277 millions de dollars et 270 millions de dollars, respectivement). Les activités dans les 308 circonscriptions électorales ont représenté 47,1 % du coût (135,6 millions de dollars); les dépenses d’Élections Canada, 32,4 % (93,3 millions de dollars); le remboursement des dépenses d’élection admissibles aux candidats et aux partis politiques, 20,1 % (57,9 millions de dollars); et les évaluations effectuées pour tirer une leçon de l’expérience pour permettre à Élections Canada de continuer à améliorer son rendement, 0,5 % (1,4 million de dollars). L’élection a créé 194 000 postes au niveau du personnel électoral. Plafonds de contributions Des restrictions sévères régissent le financement des campagnes au Canada. Les modifications législatives adoptées dans la Loi fédérale sur la responsabilité (qui a reçu la sanction royale le 12 décembre 2006) ont fait des particuliers la seule catégorie admissible de cotisants aux campagnes électorales. En outre, les plafonds de contributions ont été diminués. À compter du 1er janvier 2007, les plafonds des contributions politiques des particuliers ont été ramenés de 5 000 $ à 1 000 $ (rajustés en fonction de l’inflation à 1 100 $ en 2008-2010).30 Ces changements législatifs ont accéléré la transition à fundraising comme un trait permanente, à plein temps de partis politiques. inclut la publicité, la promotion, la rémunération du personnel électoral et le coût des sondages et des recherches. Le plafond des dépenses électorales des partis politiques est fondé sur le nombre de noms inscrits sur les listes d’électeurs, et ce, pour toutes les circonscriptions électorales dans lesquelles le parti a parrainé un candidat. Dans la 40e élection générale (octobre 2008), le plafond de dépenses électorales final du Parti national démocratique était 20,1 millions de dollars, du Parti conservateur du Canada 20,0 millions de dollars, du Parti libéral du Canada 20,0 millions de dollars, du Parti vert du Canada 19,7 millions de dollars et du Bloc Québécois 5,1 millions de dollars. Tous les partis combinés (19 étaient inscrits) avaient 1 601 candidats confirmés dont le plafond de dépenses combiné atteignait 100 millions de dollars. Les plafonds de dépenses entrent en jeu seulement en période d’élection – du moment de l’émission du décret jusqu’au jour du scrutin. Cela a encouragé des partis politiques à dépenser considérablement plus lourdement à l’extérieur de la période d’élection, créant une campagne permanente virtuelle. La Loi électorale du Canada plafonne les dépenses de publicité électorale des tiers.31 Dans la 40e élection générale, les plafonds s’élevaient à 183 300 $ pour une campagne nationale et à 3 666 $ par circonscription électorale. Il y a 62 % de tiers enregistrés auprès d’Élections Canada. Plafonds de dépenses pour les candidats, les partis politiques enregistrés et les tiers Financement public La Loi électorale du Canada établit des plafonds distincts pour les dépenses électorales des candidats et des partis politiques enregistrés. La définition des dépenses électorales est vaste et La Loi électorale du Canada autorise le remboursement des dépenses admissibles des candidats, y compris les dépenses électorales et personnelles engagées. Les candidats peuvent se faire rembourser 60 % de leurs dépenses 30 31 La 40e élection générale a été la première régie par les nouvelles règles. Un tiers est défini comme étant un particulier ou un groupe qui n’est pas un candidat ni un parti politique. La Chambre de Commerce du Canada 8 électorales réelles (jusqu’à concurrence de 60 % de leur plafond de dépenses électorales) pourvu qu’ils remportent au moins 10 % des voix dans leur circonscription électorale. Les partis politiques enregistrés qui reçoivent 2% des votes valides déposés à l’échelle nationale ou 5% des votes valides dans les circonscriptions dans lesquelles ils ont parrainé des candidats peuvent également se faire rembourser 50 % des dépenses électorales qu’ils ont engagées. Dans la 40e élection générale, Élections Canada a émis aux candidats et aux partis politiques des remboursements totalisant 57,9 millions de dollars32. En outre, les partis politiques ont droit à une indemnité annuelle de 1,75 $ (multipliée par un facteur de rajustement pour l’inflation) pour chaque vote qu’ils ont obtenu lors de l’élection précédente, pourvu que les candidats qu’ils parrainent reçoivent au moins deux pour cent des votes valides déposés dans les circonscriptions électorales dans lesquelles le parti enregistré a parrainé un candidat. Cette indemnité est versée trimestriellement. Les partis ont reçu en tout environ 28,6 millions de dollars en 2008. Le financement public a diminué considérablement l’importance des deux sociétés et main-d’oeuvre syndiquée dans le processus politique. En outre, le financement public le rend beaucoup moins risqué pour partis politiques qui ont des problèmes se procurant de l’argent entre les élections pour forcer un vote; ils peuvent emprunter de l’argent contre le remboursement qui viendra après l’élection. 32 33 34 35 C’est l’économie, idiot! « C’est l’économie, idiot! » est une phrase que Bill Clinton a souvent utilisée durant sa campagne présidentielle réussie de 1992. Le fait que l’économie compte est une vérité allant de soi, mais les incidences économiques sur les résultats des élections ne sont pas universelles.33 Certaines études ont révélé que la performance de l’économie est plus important que les politiques, car les gens ont tendance à récompenser ou à punir le parti en place pour les conditions économiques; que les conditions à l’échelle nationale sont plus importantes que les conditions personnelles; et que le changement économique à court terme est plus important que les niveaux économiques à long terme. Plus l’allégeance à un parti est solide, moins la conjoncture économique influence la participation électorale. Cependant, la croissance économique prend de l’importance à mesure que l’allégeance faiblit34. D’autres recherches empiriques indiquent que les questions (c’est-à-dire politiques publiques sur questions fiscales et sociales) ont plus d’importance que la performance de l’économie. Étant donné que la conjoncture économique relève de facteurs externes que le gouvernement ne maîtrise pas, les électeurs s’intéressent davantage aux questions dont ils peuvent rendre le gouvernement directement redevable35. Cela soulève la question à savoir si la participation électorale augmente ou diminue lorsque l’économie est en récession. La majorité des études n’a découvert aucun effet global. Si une récession a causé de graves difficultés pour les particuliers, ils sont plus aptes à voter pour redresser les griefs, mais elle peut inciter d’autres particuliers à se retirer complètement du processus politique. Élections Canada. « Report of the Chief Electoral Officer of Canada ». Directeur général des élections du Canada. 2009. Kayser, Mark Andreas et Christopher Wlezien. « Performance Pressure: Patterns of Partisanship and the Economic Vote ». University of Rochester. Le 6 mars 2009. Idem. Blais, André, Mathieu Turgeon, Elisabeth Gidengil, Neil Nevitte et Richard Nadeau. « Which Matters Most? Comparing the Impact of Issues and the Economy in American, British and Canadian Elections ». British Journal of Political Science, 34(3). 2004. Pages 555-563. La Chambre de Commerce du Canada 9 Sommaire La participation électorale diminue constamment depuis quelques années et diverses théories expliquent le phénomène. Quoi qu’il en soit, il importe de bien comprendre ces forces pour renverser la tendance. Il va sans dire que la baisse de la participation électorale a des implications graves pour les démocraties établies. La principale est la suivante : les dirigeants élus et les intérêts qu’ils représentent sont déterminés par un n nombre décroissant de personnes. La légitimité té du système est nécessairement suspecte si peu dee gens votent36. 36 Koch, Luther Allen. « As the World Turns Out: Economic Growth and Voter Turnout from a Global Perspective ». Graduate College of Bowling Green State University. Août 2007. Pour plus de renseignements, communiquer avec : Tina Kremmidas, économiste en chef | Courriel : [email protected] | Téléphone : 416.868.6415, poste 222 Série sur la politique économique commandité par: La Chambre de commerce du Canada 10