Forum Med Suisse 2011 ;11(27):486 486
Et ailleurs…?
Sinusite chronique et polypose nasale:
traitement
La question
La rhinosinusite chronique (RSC) accompagnée de polypose est
fréquente. Les symptômes en sont: nez bouché, douleurs fa-
ciales et perte de l’olfaction. Les stéroïdes par voie générale
sont-ils efficaces ?
La méthode
60 patients avec une RSC et une polypose (diagnostic endosco-
pique) ont été randomisés en 2 groupes. Le groupe prednisolone
(PR) a reçu 25 mg/jour pendant 2 semaines suivi par 2 mois de
fluticasone en gouttes et 4 mois de fluticasone en spray. Le
groupe placebo (PL) a suivi le même traitement sauf la prise de
PR. Les deux groupes étaient comparables pour toutes les
variables étudiées: âge, importance de la polypose, durée de la
RSC, allergies. L’ endpoint primaire était la mesure de l’impor-
tance de la polypose (vidéo caméra avec deux observateurs
«aveugles»). L’ impact de l’administration de PR (end point de
sécurité) a été mesuré: cortisol urinaire, test à l’ACTH et taux
d’ostéocalcine.
Les résultats
L’ importance de la polypose a diminué de 2,1 Unités (échelle de
Lildholdt) dans le groupe PR et de 0,1 U pour le PL (p <0,001).
Une différence de 1,08 U persistait à 10 semaines (p <0,001)
mais n’était plus significative à 28 semaines. L’ olfaction s’est
améliorée significativement jugée sur une échelle analogique de
même que le flux nasal inspiratoire. Comme on pouvait s’y
attendre le cortisol urinaire après les deux semaines de PR a
diminué de 50%. A 10 semaines la fonction surrénalienne était
revenue à la norme ainsi que le taux d’ostéocalcine.
Les problèmes et commentaire
L’ effet de la PR par voie générale paraît clair. Les conséquences
sur les surrénales et le turnover osseux sont nets à 2 semaines
mais reviennent à la norme. Ces résultats sont-ils applicables au
«tout venant» car il s’agit ici d’une population qui fréquente une
consultation hyperspécialisée? Combien de fois peut-on renou-
veller le traitement sans risques systémiques? Mais si on
cherche un gain ponctuel (voyage, vacances, etc.) la PR par voie
générale est sûrement un plus.
Ann Int Med. 2011;154:293. / AdT
FonctiondesHDLet maladieathéromateuse.
Le taux absolu des HDL n’explique pas toujours leur
capacité de prévention de la maladie athéromateuse. Mesurer
la capacité des HDL à mobiliser le cholestérol de macrophages
dans un système in vitro est un exploit maintenant possible.
Le taux des HDL ne reflète que 40% de leur capacité à mobiliser
le cholestérol dans des macrophages qui en sont chargés, ce qui
devrait mimer ce qui ce passe en réalité, soit favoriser la sortie
du cholestérol des plaques athéromateuses. La capacité d’efflux
in vitro était fortement corrélée à la maladie coronarienne chez
442 patients subissant une coronarographie, versus 351 patients
sans coronaropathie à l’angiographie. Le taux absolu des HDL
n’est donc qu’un reflet partiel de leur effet protecteur: la fonction
joue un rôle probablement tout aussi important. L’ examen
in vitro n’est certainement pas pour demain, mais jette une
lumière nouvelle sur un paramètre qui paraissait «solide»!
N Engl J Med. 2011;364:127. / AdT
Téléphonemobile:il yaun effetmétabolique.
Etude provocante. Etudiée par PET scan, une exposition de
50 minutes à un téléphone mobile en fonction (mais le son coupé)
augmente significativement la consommation de glucose de
la région du cerveau sous l’antenne comparé à 50 minutes,
téléphone éteint. Les sujets sont leur propre contrôle. Remarque:
l’augmentation est très faible et la signification clinique inconnue.
JAMA. 2011;305:808. / AdT
Bisphosphonates: après la mâchoire le fémur?
On soupçonnait une augmentation des fractures sous-
trochantériennes chez les femmes traitées par les bisphospho-
nates. C’est confirmé: le risque de fractures du fût fémoral chez
les femmes de plus de 68 ans et traitées depuis plus
de 5 ans est de 2,7 fois comparé à des femmes qui souffrent de
fractures ostéoporotiques «classiques» inter-trochantériennes
ou du col. Mais heureusement les chiffres absolus sont très
bas: 71 fractures du fût fémoral pour 52595 femmes dans
l’année qui a suivi les 5 ans de traitement. Le bénéfice semble
supérieur au risque.
JAMA. 2011;305:783. / AdT
Diagnosticdu cancer pardeschiens? Toutes sortes
de tentatives d’exploiter l’odorat exceptionnel des chiens
pour le diagnostic du cancer ont été faites ces 10–15 dernières
années. Les chiens peuvent détecter 90% des urines de patients
ayant un cancer de la vessie ou de la prostate. Ils obtiennent le
même résultat en reniflant l’air expiré par des patient(e)s ayant
un cancer du sein ou des poumons à un stade précoce.
BMJ. 2004;239:712. / Eur Urol. 2011;59:197. // Integer Cancer Ther. 2006;5:30. / RK
Auteurs dans ce numéro: Antoine de To rrenté (AdT), Reto Krapf (RK)