Et ailleurs…? Sinusite chronique et polypose nasale: traitement La question La rhinosinusite chronique (RSC) accompagnée de polypose est fréquente. Les symptômes en sont: nez bouché, douleurs faciales et perte de l’olfaction. Les stéroïdes par voie générale sont-ils efficaces ? La méthode 60 patients avec une RSC et une polypose (diagnostic endoscopique) ont été randomisés en 2 groupes. Le groupe prednisolone (PR) a reçu 25 mg/jour pendant 2 semaines suivi par 2 mois de fluticasone en gouttes et 4 mois de fluticasone en spray. Le groupe placebo (PL) a suivi le même traitement sauf la prise de PR. Les deux groupes étaient comparables pour toutes les variables étudiées: âge, importance de la polypose, durée de la RSC, allergies. L’endpoint primaire était la mesure de l’importance de la polypose (vidéo caméra avec deux observateurs «aveugles»). L’impact de l’administration de PR (end point de sécurité) a été mesuré: cortisol urinaire, test à l’ACTH et taux d’ostéocalcine. Les résultats L’importance de la polypose a diminué de 2,1 Unités (échelle de Lildholdt) dans le groupe PR et de 0,1 U pour le PL (p <0,001). Une différence de 1,08 U persistait à 10 semaines (p <0,001) mais n’était plus significative à 28 semaines. L’olfaction s’est améliorée significativement jugée sur une échelle analogique de même que le flux nasal inspiratoire. Comme on pouvait s’y attendre le cortisol urinaire après les deux semaines de PR a diminué de 50%. A 10 semaines la fonction surrénalienne était revenue à la norme ainsi que le taux d’ostéocalcine. Les problèmes et commentaire L’effet de la PR par voie générale paraît clair. Les conséquences sur les surrénales et le turnover osseux sont nets à 2 semaines mais reviennent à la norme. Ces résultats sont-ils applicables au «tout venant» car il s’agit ici d’une population qui fréquente une consultation hyperspécialisée? Combien de fois peut-on renouveller le traitement sans risques systémiques? Mais si on cherche un gain ponctuel (voyage, vacances, etc.) la PR par voie générale est sûrement un plus. Ann Int Med. 2011;154:293. / AdT F onction des HDL et maladie athéromateuse. Le taux absolu des HDL n’explique pas toujours leur capacité de prévention de la maladie athéromateuse. Mesurer la capacité des HDL à mobiliser le cholestérol de macrophages dans un système in vitro est un exploit maintenant possible. Le taux des HDL ne reflète que 40% de leur capacité à mobiliser le cholestérol dans des macrophages qui en sont chargés, ce qui devrait mimer ce qui ce passe en réalité, soit favoriser la sortie du cholestérol des plaques athéromateuses. La capacité d’efflux in vitro était fortement corrélée à la maladie coronarienne chez 442 patients subissant une coronarographie, versus 351 patients sans coronaropathie à l’angiographie. Le taux absolu des HDL n’est donc qu’un reflet partiel de leur effet protecteur: la fonction joue un rôle probablement tout aussi important. L’examen in vitro n’est certainement pas pour demain, mais jette une lumière nouvelle sur un paramètre qui paraissait «solide»! N Engl J Med. 2011;364:127. / AdT T éléphone mobile: il y a un effet métabolique. Etude provocante. Etudiée par PET scan, une exposition de 50 minutes à un téléphone mobile en fonction (mais le son coupé) augmente significativement la consommation de glucose de la région du cerveau sous l’antenne comparé à 50 minutes, téléphone éteint. Les sujets sont leur propre contrôle. Remarque: l’augmentation est très faible et la signification clinique inconnue. JAMA. 2011;305:808. / AdT B isphosphonates: après la mâchoire le fémur? On soupçonnait une augmentation des fractures soustrochantériennes chez les femmes traitées par les bisphosphonates. C’est confirmé: le risque de fractures du fût fémoral chez les femmes de plus de 68 ans et traitées depuis plus de 5 ans est de 2,7 fois comparé à des femmes qui souffrent de fractures ostéoporotiques «classiques» inter-trochantériennes ou du col. Mais heureusement les chiffres absolus sont très bas: 71 fractures du fût fémoral pour 52 595 femmes dans l’année qui a suivi les 5 ans de traitement. Le bénéfice semble supérieur au risque. JAMA. 2011;305:783. / AdT D iagnostic du cancer par des chiens? Toutes sortes de tentatives d’exploiter l’odorat exceptionnel des chiens pour le diagnostic du cancer ont été faites ces 10–15 dernières années. Les chiens peuvent détecter 90% des urines de patients ayant un cancer de la vessie ou de la prostate. Ils obtiennent le même résultat en reniflant l’air expiré par des patient(e)s ayant un cancer du sein ou des poumons à un stade précoce. BMJ. 2004;239:712. / Eur Urol. 2011;59:197. // Integer Cancer Ther. 2006;5:30. / RK Auteurs dans ce numéro: Antoine de Torrenté (AdT), Reto Krapf (RK) Forum Med Suisse 2011;11(27):486 486