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La coordination des politiques économiques mondiales
Le FMI, l’OMC mais surtout le G20 ont mis en place des processus de décision
conjoints pour définir les grandes orientations de la politique économique au niveau
mondial pour qu’en période de crise, les politiques de relance soient cohérentes
entre elles afin d’assurer avec succès le retour de la croissance économique au
niveau international. Les pays membres du G20 (Argentine, Australie, Brésil,
Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie,
Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Corée du sud, Turquie, Royaume-Uni, États-Unis,
Union européenne) représentent environ 90 % du PNB brut mondial, 80 % du
commerce mondial (y compris les échanges intra-communautaires) ainsi que les
deux tiers de la population mondiale. Cela lui confère une légitimité et une influence
importante sur la gouvernance de l'économie et du système financier mondial. Les
dirigeants de ces pays se réunissent périodiquement pour échanger leurs points de
vue sur la régulation de l'économie mondiale en vue d’améliorer son fonctionnement.
L’action récente de la BCE de racheter de la dette publique « sans limite »,
Mario Draghi a annoncé la fin du 1er programme de rachat de dette publique (le
SMP), qui a permis de racheter pour 209 milliards d'euros de titres. Il a précisé que la
BCE allait désormais pouvoir acheter des obligations d'Etat de maturité allant de 1 à
3 ans et qu'il ne se fixerait « pas de limite quantitative ».
II. LES LIMITES A L’EFFICACITE DES POLITIQUES ECONOMIQUES
A. LES LIMITES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE
1. La soutenabilité budgétaire
La notion de soutenabilité des finances publiques concerne la capacité d’un état à
rester solvable, c’est-à-dire à conserver des marges de manœuvre budgétaires
suffisantes pour honorer ses engagements. L’effet « boule de neige » est le
processus cumulatif d’accroissement de la dette en raison de la charge trop
lourde que représente le paiement des intérêts. Le besoin de financement de l’État
augmente, ce qui le contraint à s’endetter davantage. Le poids de la dette devient
insoutenable.
2. L’effet d’éviction
Pour financer le déficit, l’état doit emprunter sur les marchés financiers.
L’endettement croissant des états et la captation croissante des sources financement
détourne l’épargne des agents à besoin de financement telles que les entreprises et
le ménages. Ce défournement au profit du secteur public et au détriment du secteur
privé provoque une baisse de l’investissement et un ralentissement de l’activité
économique. Les agents économiques tels que les entreprises sont de fait évincés
des sources financement et du marché financier : c’est l’effet d’éviction.
3. Les anticipations rationnelles des agents économiques
Selon la théorie des anticipations rationnelles de Robert Lucas1, les agents
économiques anticipent les effets d’une mesure de politique économique et agissant
ainsi, ils lui retirent son efficacité. Par exemple, face à une mesure de relance
budgétaire, il y a hausse du déficit budgétaire pour relacer la demande générale
(Keynes), les ménages anticipent cette hausse et l’interprètent comme une
augmentation des impôts et, en prévision, diminuent leur consommation. La
consommation fait partie de la demande générale donc la remise en échec.
Selon la théorie d’Arthur Laffer, une augmentation des prélèvements fiscaux
1 Robert Emerson Lucas Junior (né le15 septembre 1937) est un économiste américain.