2 Surdifiches - www.2-as.org - Martine et Renard - Avril 2011
La conséquence la plus évidente
de cette réduction « par le bas »
est une croissance plus rapide de
la perception de la sonie (de la
force du son) entre le son le plus
petit et le plus fort. En fait, plus
l’écart est faible, plus l’hypersonie
sera ressentie comme étant
un problème pour la personne
affectée.
L’hypersonie se manifeste seule-
ment et uniquement s’il y a une
perte d’audition sur au moins une
fréquence et principalement en
cas de surdité située sur les hau-
tes fréquences.
Il est facile de distinguer ce phé-
nomène, car il se manifeste juste-
ment en dehors d’une ambiance
bruyante.
Très souvent, il y a aussi des
périodes de crise où tous les
bruits, même faibles, semblent
bloqués au niveau du seuil
d’intolérance et la seule solution
est de s’isoler temporairement du
bruit en retirant son appareil de
correction auditive.
Le réglage de l’ACA
L’hypersonie constitue sans doute
le problème le plus difficile à
résoudre lors d’un appareillage
auditif, car la limite entre le
niveau d’audition à restituer et le
seuil de tolérance (zone sonore
confortable) est très faible.
Heureusement, la plupart des ins-
truments modernes de réglage des
appareils (et surtout les appareils
numériques) permettent de mieux
maîtriser cet aspect pervers d’une
perte auditive.
Incidences secondaires
Ces problèmes de sensibilité aux
sons sont méconnus et les person-
nes qui en souffrent sont incom-
prises de leur entourage.
Le besoin de s’isoler du bruit
engendre un isolement social, la
vie quotidienne devient plus
difficile et le stress, la dépression
et des problèmes psychologiques
peuvent survenir.
Traitement
Il n’existe aucun traitement,
médical ou autre, qui réduirait ce
phénomène : les traitements visent
à soulager, à soigner les effets
secondaires : stress, problèmes
psychologiques, etc.
HYPERACOUSIEHYPERACOUSIE
HYPERACOUSIEHYPERACOUSIE
HYPERACOUSIE
Si une personne de votre entou-
rage vous dit : « Moi, j’entends la
chaîne d’un vélo qui roule. »
Peut-être souffre-t-elle d’hypera-
cousie ?
Pathologie
L’hyperacousie est une entité
clinique beaucoup moins connue.
Il s’agit d’un problème de réduc-
tion de la gamme dynamique de
la sonie, mais « par le haut » : les
sons tolérables deviennent de
moins en moins élevés (c’est-à-dire
que les sons forts sont de moins
en moins tolérés).
L’hyperacousie est la détérioration
de la tolérance aux sons normaux
de l’environnement.
Il est faux de prétendre que les
gens souffrant d’hyperacousie ont
une meilleure acuité auditive que
la moyenne : les tests audio-
logiques révèlent une audition
normale. Les seuils audiométri-
ques ont peu ou rien à voir avec
cette manifestation clinique car il
s’agit seulement d’une réduction
de tolérance aux sons forts.
Tous les sons, même les plus
insignifiants, même celui de sa
propre voix sont perçus de façon
trop forte et cela peut même être
douloureux.
Les bruits qui dépassent 40 à 60
décibels et les hautes fréquences
sont particulièrement agressifs.
Cette sensibilité aux sons peut
avoir toujours existé mais elle
survient, généralement, à un
moment où s’est produite une
intolérance aux sons après un
traumatisme sonore (bruit
énorme, concert rock, coup de
fusil, feu d’artifice) ou crânien, une
ototoxicité médicamenteuse ou
une opération chirurgicale.
L’hyperacousie est souvent asso-
ciée à des acouphènes (40 % des
cas). Il s’agit en fait de deux
manifestations distinctes d’une
même réalité anatomique : la
destruction d’une partie des