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25 hôpitaux belges participent aux Journées Européennes de
l’insuffisance cardiaque dès le 6 mai 2013
Les cas détectés d’insuffisance cardiaque sont quatre fois plus nombreux que pour le cancer du
sein, de l’utérus ou du colon. Ces journées sont donc l’occasion de faire un état des lieux et d’attirer
l’attention du grand public sur cette maladie grave encore méconnue.
Bruxelles, le 29 avril 2013 A l’occasion des Journées Européennes de l’insuffisance cardiaque, 25
hôpitaux belges organiseront diverses activités de sensibilisation pour le grand public autour de
l’insuffisance cardiaque dès le 6 mai 2013. Une initiative lancée par le groupe de travail belge sur
l'insuffisance cardiaque (Belgian Working Group on Heart Failure and Cardiac Function ou BWGHF) et
soutenue par la Ligue Cardiologique Belge pour la quatrième année consécutive. C’est la première
fois qu’autant d’hôpitaux participent à l’action, couvrant ainsi toutes les régions du pays. A l’occasion
de ces journées dédiées à la maladie, le BWGHF et la Ligue Cardiologique Belge ont réalisé un état
des lieux de cette problématique santé et lancent un appel afin que plus d’attention soit octroyée à
l’insuffisance cardiaque en Belgique. Note pour la presse : L’horaire et le programme des activités de
ces journées de sensibilisation sont détaillés en page 10.
Contexte belge de l’insuffisance cardiaque :
1. Des chiffres alarmants
L’insuffisance cardiaque (IC) est très répandue en Belgique et l’on peut même parler d’épidémie. Si
l’on se penche sur les chiffres épidémiologiques, l’insuffisance cardiaque est une pathologie
chronique évolutive avec une prévalence élevée de l’ordre de 2 à 4% dans la population générale.1 La
maladie touche 200 000 Belges2 et 15 000 nouveaux cas sont détectés chaque année3, soit près
d’une quarantaine de cas par jour. L’insuffisance cardiaque touche principalement les personnes à
partir de 65 ans. On estime que 4% de la population adulte en souffre, dont 20% chez les plus de 65
ans. Enfin, l’insuffisance cardiaque est responsable d’une importante altération de la qualité de
vie et s’accompagne d’un taux d’hospitalisation élevé (première cause d’hospitalisation chez les plus
de 65 ans).
2. Un doublement de l'incidence
L'incidence de l'insuffisance cardiaque est directement liée à l'âge. Stable avant 55 ans, elle
augmente au-delà en raison du vieillissement de la population et de la meilleure prise en charge des
infarctus du myocarde. Résultat, on meurt moins qu'avant d'infarctus du myocarde, mais on survit
avec une séquelle, un cœur abîqui peut amener à une insuffisance cardiaque. Par conséquent, le
nombre de patients augmente et l’insuffisance cardiaque devient quatre fois plus fréquente que le
1 Pasquet A., Epidémiologie et diagnostic clinique de l’insuffisance cardiaque. Louvain Médical 2004;123 : S76-
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2 Extrapolation sur base des données américaines publiées dans « Vaisseaux, Cœur, Poumons », numéro spécial
sur l’insuffisance cardiaque, 2009.
3 Selon les chiffres de l’étude réalisée par la VUB et publiée dans De Standaard, le 15 février 2010
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nombre de nouveaux cas de cancer du sein, de l’utérus ou du colon. Les spécialistes
s'attendent à un doublement de l'incidence de l'insuffisance cardiaque d'ici à 2040.
Les experts parlent même d'une croissance épidémique. Dans dix ans, l'insuffisance cardiaque
sera la première cause de mortalité parmi les maladies cardiovasculaires.
3. Prise en charge
3.1. Le rôle des professionnels de la santé dans l’éducation et la prise en charge du patient
Le soutien financier manquant, ce sont donc les hôpitaux qui financent eux-mêmes et suivent les
recommandations européennes sur le diagnostic et le traitement de la maladie. Les professionnels
de la santé (médecins généralistes, cardiologues, infirmiers, pharmaciens, diététiciens,
ergothérapeutes, kinésithérapeutes, etc.) jouent en effet un rôle majeur dans l’éducation du patient
sur l’insuffisance cardiaque et la prise en charge de la maladie. Les équipes pluridisciplinaires
spécialisées en insuffisance cardiaque sont particulièrement importantes pour le suivi et l’éducation
du patient. Ils peuvent procurer des soins, faire des tests et fournir de l’information et des conseils.
Ils le font souvent volontairement, sur fond propre à cause du manque de personnel dans les centres
et du soutien financier des pouvoirs publics.
Selon Joëlle Englebert, infirmière en charge de l'éducation du patient insuffisant cardiaque au CHU
de Liège : « Le rôle éducatif de l’infirmière est souvent méconnu du monde médical. Il est pourtant
complémentaire car il contribue au succès du traitement de l’insuffisance cardiaque. Sans écoute, le
patient se sent peu motivé à améliorer son quotidien. L’infirmière est à son écoute et adapte
l’éducation en fonction de ses besoins. Elle le soutient aussi dans ses efforts grâce au contact
téléphonique, les consultations et au travers des ateliers et association de patients. »
Selon Yasmina De Block, Présidente de Belgian Heart Failure Nurses: « Les infirmières d'insuffisance
cardiaque ont une large connaissance, aussi bien de la condition que des options de traitement de
cette maladie. Elles ont les compétences nécessaires afin de transmettre les informations de la
manière la plus compréhensible pour les patients. L'infirmière d'insuffisance cardiaque peut, en plus
du médecin généraliste, garantir la continuité des soins et l'accessibilité. Ces deux aspects sont
importants, entre autre afin de garantir un contact régulier avec les patients. L'infirmier(e)
d'insuffisance cardiaque est non seulement responsable d'informer les patients, mais il/elle assure
également la formation des départements infirmiers sur l'insuffisance cardiaque. La qualité des soins
pour les patients atteints d'insuffisance cardiaque en est donc amélioré.»
3.2. Le patient est un acteur de sa santé et doit être impliqué
Selon une étude menée par la Ligue Cardiologique Belge, seul 1 Belge sur 4 sait et comprend ce
qu’est l’insuffisance cardiaque.4 Certains la confondent avec d'autres maladies cardiovasculaires,
comme l'insuffisance coronaire, cause d'infarctus. La population belge ne la perçoit pas comme une
maladie grave à prévenir et à traiter, et ignore comment modifier son mode de vie pour améliorer sa
santé. La maladie est significativement mieux connue par les hommes et les personnes avec un
niveau d’éducation supérieur.5 1 Belge sur 10 ne sait citer aucun facteur de risque.
4 5 6Enquête réalisée à la demande de la Ligue Cardiologique Belge par TNS Dimarso auprès d’un échantillon
représentatif de la population belge (1.000 personnes) du 18 juin au 2 juillet 2009
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L’essoufflement et le fait de se fatiguer rapidement sont les 2 symptômes les plus
cités spontanément comme signes précurseurs. Très peu de personnes savent qu’une prise de
poids soudaine, les pieds qui gonflent et le fait d’uriner peu peuvent aussi être des indications
d’insuffisance cardiaque.6 Les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque arrivent souvent chez
leur médecin à un stade déjà avancé de la maladie parce qu’ils ignorent les signes et symptômes. La
prise en charge de l’insuffisance cardiaque est souvent tardive. La raison étant que la maladie ne se
manifeste que tardivement et que des symptômes essoufflement croissant à l'effort, fatigue, cœur
rapide et un œdème des jambes peuvent paraître anodins au départ. Le patient peut ainsi trainer
avec ses symptômes et consulter différents services médicaux pour chaque symptôme avant que le
diagnostic d’insuffisance cardiaque ne soit posé.
Selon le Dr. Freddy Van de Casseye, Président Directeur de la Ligue Cardiologique Belge :
« Aujourd’hui encore, les patients ne sont pas assez informés pour pouvoir revendiquer une meilleure
prise en charge. Or, le patient est un acteur de sa santé et doit être impliqué. Une meilleure
connaissance de la maladie, de ses signes et de ses symptômes permettrait, d’une part, une prise en
charge précoce de la maladie et, d’autre part, d’améliorer la qualité de vie des patients. »
3.3. Le rôle des associations de patients
Jusqu’à l’année dernière, en Belgique, il n'existait aucune association représentative des patients
souffrant d'insuffisance cardiaque. C’est pourquoi, l’association « Mon Coeur Entre Parenthèses » a
été créée pour regrouper des patients souffrant d’insuffisance cardiaque, leur entourage, des
professionnels de la santé ainsi que toute personne sensibilisée à cette maladie chronique. Elle veut
apporter aide et soutien aux malades afin de les aider à gérer au mieux ce fléau au quotidien. Elle a
été créée en février 2012, à l’initiative du centre de l’insuffisance cardiaque du CHR de la Citadelle à
Liège pour des patients qui se sentaient seuls, incompris, et non reconnus face à cette maladie. A ce
jour, elle est l’unique association de patients sur tout le territoire belge.
4. Des progrès thérapeutiques et de nouvelles recommandations européennes
De nouvelles recommandations européennes sur l'insuffisance cardiaque viennent d’être publiées
par la Société Européenne de Cardiologie, parmi lesquelles la recommandation de la prise en charge
globale « pluridisciplinaire » du patient. Ces recommandations reprennent également les dernières
innovations thérapeutiques pour traiter l’insuffisance cardiaque. Le dosage du BNP (Brain
Natriurétique Peptide) est également repris dans les recommandations pour le diagnostic ou la
surveillance. Il s’agit d’un biomarqueur qui consiste en un peptide (molécule constituée d'acides
aminés, élément de base d’une protéine) qui peut se doser très facilement et dont le taux est
augmenté dans l’insuffisance cardiaque. Un taux élevé de BNP peut amener à majorer le traitement
et une diminution peut confirmer une amélioration clinique.
Selon le Pr Olivier Gurné, Président du Belgian Working Group on Heart Failure and Cardiac
Function : « Le traitement médicamenteux de l’insuffisance cardiaque consiste actuellement en une
association de différents médicaments qui agissent par des mécanismes différents, optimalisant le
travail du Cœur et permettant au patient de garder une activité physique la meilleure possible. Cette
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situation est tout à fait comparable à la poly-chimiothérapie utilisée dans le traitement du
cancer, affection qui a d’ailleurs globalement un pronostic comparable. »
Selon le Pr Wilfried Mullens, Président Elect du Belgian Working Group on Heart Failure and
Cardiac Function, Ziekenhuis Oost-Limburg Genk : "Dans le giron du groupe de travail belge de
l'insuffisance cardiaque, nous avons développé de multiples pistes afin de réduire les risques de
réadmission à l'hôpital et/ou de la mortalité par insuffisance cardiaque en Belgique. Avec son rôle
également de formateur pour les cardiologues, les médecins généralistes et les infirmières, le
Working Group on Heart Failure and Cardiac Function joue un rôle de premier plan dans la réduction
et le meilleur traitement de cette maladie mortelle".
5. Enfin le nerf de la guerre, un manque de soutien financier en Belgique
En Belgique, plusieurs des recommandations européennes ne sont toujours pas d’application, ni
financées, en particulier l’éducation des patients, l’approche pluridisciplinaire et le dosage du BNP.
En effet, contrairement à la plupart des pays de l’Europe, en Belgique il n’existe encore aucun
financement prévu par les pouvoirs publics pour soutenir la prise en charge pluridisciplinaire et
l’éducation des patients. L'insuffisance cardiaque est en effet responsable d'un nombre important
d'hospitalisations, avec un impact significatif sur les coûts des soins de santé. En Belgique, le coût
direct des hospitalisations pour insuffisance cardiaque par an est ainsi estimé à 94 Millions €.7. On
estime un coût de près de 20 000 par an et par patient dans les formes les plus sévères.8 Depuis 7
ans, le groupe de travail belge sur l'insuffisance cardiaque se bat pour cela et espère que ces
recommandations seront entendues par les pouvoirs publics pour assurer une meilleure qualité de
vie et une meilleure prise en charge des patients souffrant d’insuffisance cardiaque en Belgique.
Selon Yasmina De Block, Présidente de Belgian Heart Failure Nurses: « À l'heure actuelle, la fonction
d'infirmier(e) d'insuffisance cardiaque n'est pas subventionnée par le gouvernement. Bien qu'il ait
déjà été prouvé dans d'autres pays qu'un suivi adéquat des patients atteints d'insuffisance cardiaque
diminue les coûts d'hospitalisation et augmente la satisfaction des patients. Le manque de soutien a
pour conséquence que tous les hôpitaux n’ont pas la capaci de recruter un(e) infirmier(e) pour
s’occuper spécifiquement d'insuffisance cardiaque. Les infirmier(e)s d'insuffisance cardiaque
employé(e)s à l'heure actuelle en Belgique doivent souvent effectuer des soins d'insuffisance
cardiaque, en plus de leurs autres fonctions (consultations, laboratoires de cathétérisme, études,
etc.). Le temps pour les soins d'insuffisance cardiaque devient par conséquent limité. »
7 J Med Econ. 2008;11(1):71-9. Impact of heart failure on hospital activity and healthcare costs in Belgium.
Claes N, Jacobs N, Vijgen J. Faculty of Medicine, Chair 'De Onderlinge ziekenkas-Prevention', Hasselt University,
Belgium
8 Selke B et al. Economic repercussion of cardiac insufficiency in France. Arch Mal Cœur Vaiss. 2003 ; 96 : 191-6.
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L’insuffisance cardiaque expliquée
Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?
L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique grave et évolutive provoquée par l’incapacité du
cœur à assurer sa fonction de pompe. Le cœur n’est plus apte à faire circuler le sang dans le corps de
façon optimale, il perd sa capacité à irriguer correctement les différents organes. Les symptômes
peuvent n’apparaître qu’après plusieurs années d’évolution de la maladie.
Qui peut souffrir d’insuffisance cardiaque ?
Contrairement à l’idée reçue, l'insuffisance cardiaque n'est pas toujours une maladie d'usure et de
gens âgés. L’âge moyen des patients souffrant d’insuffisance cardiaque est de 69 ans, mais toute
personne adulte peut être touchée et doit donc être sensibilisée, y compris les jeunes qui ont la
trentaine. Il n’existe pas de différence majeure entre la population masculine et féminine.
Les causes et facteurs de risque
L’insuffisance cardiaque peut être due à de multiples causes, dont les deux plus fréquentes qui sont
la maladie coronarienne (notamment suite à un infarctus du myocarde) et l’hypertension artérielle.
Mais la détérioration d’une valve du cœur, certains virus, la consommation de toxiques (alcool,
drogues) ainsi que des causes plus rares peuvent également être à l’origine d’une insuffisance
cardiaque. Enfin dans certaines situations, la cause demeure inconnue. Plus globalement, une
mauvaise hygiène de vie (sédentarité, alimentation déséquilibrée, alcool, tabac) a un effet néfaste
sur le cœur et peut également entraîner à long terme une insuffisance cardiaque.
Les symptômes d’insuffisance cardiaque9
9 Source :
http://www.santeweb.ch/santeweb/Maladies/khb.php?Insuffisance_cardiaque&khb_content_id=9325
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