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Quels sont les symptômes de la maladie?
L’essoufflement et la fatigue sont les deux symptômes les plus souvent rapportés par les patients. Ils
surviennent d’abord à l’effort, ensuite au repos. Très peu de personnes savent qu’une prise de poids
soudaine, les pieds qui gonflent et le fait d’uriner peu peuvent aussi être des indications
d’insuffisance cardiaque. D’autres symptômes et signes d’insuffisance cardiaque peuvent également
être révélés par l’examen clinique.
Quels sont les outils diagnostics ?
La prise en charge de l’insuffisance cardiaque est souvent tardive. La raison étant que la maladie ne
se manifeste que tardivement et que des symptômes – essoufflement croissant à l'effort, fatigue,
cœur rapide et un œdème des jambes – peuvent paraître anodins au départ. Le patient peut ainsi
traîner avec ses symptômes et consulter différents services médicaux pour chaque symptôme avant
que le diagnostic d’insuffisance cardiaque ne soit posé.
Le dosage du BNP (Brain Natriurétique Peptide) est recommandé pour le diagnostic ou la surveillance
du patient insuffisant cardiaque. Accessible au praticien extrahospitalier, il s’agit d’un biomarqueur
dosé dans le sang (délai de réponse : +/- 1 heure !!!) et dont le taux est augmenté dans l’insuffisance
cardiaque. Un taux élevé de BNP peut amener à majorer le traitement et une diminution peut
confirmer une amélioration clinique. L’analyse de la fonction rénale est importante. L’ECG
(électrocardiogramme) peut être utile, de même que la radiographie du thorax. Le rôle de
l’échographie cardiaque est fondamental. Il confirme ou infirme le diagnostic et en détermine la
gravité. D’autres examens spécialisés découleront éventuellement de cette première approche.
Quel est notre arsenal thérapeutique ?
Le traitement médicamenteux de l’insuffisance cardiaque consiste actuellement en une association
de médicaments qui agissent par des mécanismes différents et optimalisent le travail du cœur pour
permettre au patient de garder son autonomie. Un suivi rigoureux et rapproché est indispensable. A
sa sortie de l’hôpital, un patient insuffisant cardiaque a une chance sur deux d’être réhospitalisé dans
les 6 prochains mois. Le suivi rapproché, la compliance au traitement et l’éducation visent à diminuer
le risque de réhospitalisation….
Quel est le rôle du soignant ? Quid du rôle du patient ?
Le rôle éducatif de l’infirmière est souvent méconnu du monde médical. Il est pourtant capital et
complémentaire. Il permet au patient de prendre une part active à sa pathologie, en ciblant la
compliance, la rigueur par une meilleure compréhension de sa maladie.
Le patient devient ainsi acteur de sa santé et doit être pleinement impliqué ! La surveillance
QUOTIDIENNE du poids est fondamentale. Selon une étude menée par la Ligue Cardiologique Belge,
seul 1 Belge sur 4 sait et comprend ce qu’est l’insuffisance cardiaque. Certains la confondent avec
d'autres maladies cardiovasculaires, comme l'insuffisance coronaire, cause d'infarctus. La population
belge ne la perçoit pas comme une maladie grave à prévenir et à traiter, et ignore comment modifier
son mode de vie pour améliorer sa santé.
Quel est le rôle des pouvoirs publics ?
Un manque de soutien financier en Belgique est à déplorer ! Il faut savoir qu’à ce jour, la maladie
n’est toujours pas reconnue en tant que telle, et que le financement qui en découle pour le patient
est fantomatique. Le travail de l’infirmière spécialisée n’est pas reconnu et donc pas financé, tout
comme l’éducation des patients, l’approche pluridisciplinaire et le dosage du BNP. Les spécialistes
s'attendent à un doublement de l'incidence de l'insuffisance cardiaque d'ici à 2040.
Puissent ces journées apporter une petite pierre à l’édifice de conscientisation d’un nouveau vaste
problème de santé publique… et offrir à nos patients une meilleure qualité de vie.