Le congé et le suivi en période postopératoire

A14-003-F © CMPA 2014
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FICHE D’INFORMATION DE L’ACPM
ACTION
POUR DES SOINS SÉCURITAIRES
EN
Le congé et le suivi en période postopératoire
Environ un quart des dossiers médico-légaux de l’ACPM conclus entre 2009 et 2013 concerne une intervenon chirurgicale.
Une analyse de ces dossiers, qu’il s’agisse d’acons en jusce ou de plaintes auprès d’un hôpital ou d’un organisme de réglementaon
de la médecine (Collège), révèle que la plupart des problèmes surviennent pendant l’intervenon, mais cela peut également être
le cas dans les périodes pré- et postopératoires. La planicaon du congé et le suivi constuent les deux principales sources de
problèmes dans la période postopératoire.
Ces stasques s’appuient sur une récente étude quinquennale portant sur les
dossiers médico-légaux de l’ACPM.
paron des dossiers conclus de l’ACPM meant en cause
une in
tervenon chirurgicale en foncon de la période
périopér
atoire (n = 938)
Dans la période
postopératoire : Près de
10 % des cas meant en
cause des chirurgiens ont
été associés à des
consignes inappropriées
lors du congé.
Au Canada, près de 6,5 % des paents en chirurgie sont
hospitalisés dans les 30 jours qui suivent leur congé.1
10 %
Une analyse complémentaire de trois gions a révé
que 9,4 % des paents qui ont subi une intervenon
chirurgicale retournent à l’urgence dans la semaine
qui suit leur congé de l’hôpital, principalement en
raison de leurs soins de suivi.2
À l’exclusion des dossiers d’obstétrique. Les dossiers peuvent concerner plus
d’un domaine des soins chirurgicaux ce qui explique pourquoi l’addion des
valeurs en pourcentage ne donne pas 100 %.
P
ériode préopératoire
P
ériode peroratoire
P
ériode postopératoire
30 %
80 %
42 %
CONSIDÉREZ CE QUI SUIT ...
Alors qu’elle rend visite à de la famille en campagne, une femme
fait une chute et se fracture le poignet. Elle se rend à l’hôpital
régional où le chirurgien de garde réalise une réducon fermée
de la fracture. Une radiographie eectuée après l’intervenon
montre que la réducon est adéquate. Au moment du congé,
le chirurgien demande à la paente de faire un suivi avec son
omnipracien pour subir une radiographie dans 7 à 10 jours.
Une radiographie est réalisée 6 jours après l’intervenon. Le
rapport, qui n’indique aucun déplacement important, est envoyé
à l’omnipracien. Lors d’une consultaon de suivi un mois après
l’intervenon, l’omnipracien demande une autre radiographie qui
met cee fois en évidence un important déplacement. La paente
est adressée en urgence auprès d’un chirurgien orthopédiste
qui réalise une réducon ouverte avec ostéosynthèse et gree
osseuse. La paente nécessite des intervenons supplémentaires.
Elle intente une poursuite. Lors du procès, le juge arme que
le chirurgien aurait dû s’assurer qu’une personne expérimentée
et disponible accepterait le transfert des soins de la paente et
qu’il aurait dû informer cee dernière de la nécessité de subir
des radiographies hebdomadaires pour vérier l’absence de
déplacement osseux. Le juge s’étant prononcé en faveur de la
paente, l’ACPM verse une compensaon nancière au nom
du chirurgien.
QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES MEMBRES
DE LACPM?
La communicaon avec le paent est un aspect important des soins
chirurgicaux. Dans la période postopératoire, les informaons données
aux paents doivent comporter des consignes sur les soins appropriés,
ainsi que la fréquence et la nature des visites de suivi. Par ailleurs, il
convient de donner des consignes sur les complicaons prévisibles et sur
tout symptôme ou signe qui indique que des soins médicaux immédiats
sont nécessaires, ainsi que l’endroit où obtenir ces soins selon le degré
d’urgence.
Un résultat défavorable pour les membres a été obtenu dans près
des deux ers (65 %) des dossiers de l’ACPM associés à des consignes
inappropriées lors du congé. Lanalyse des dossiers examinés a révélé
qu’un défaut dans la planicaon du congé et les consignes fournies
après l’intervenon a conduit de nombreux paents à se rendre
plusieurs fois à l’urgence ou encore à être réhospitalisés pour des
intervenons supplémentaires.
AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ : Les renseignements publiés dans le présent document sont destinés uniquement à des ns
éducatives. Ils ne constituent pas des conseils professionnels spéciques de nature médicale ou juridique et n’ont pas pour objet
d’établir une « norme de pratique » à l’intention des professionnels des soins de santé canadiens. L’emploi des ressources éducatives
de l’ACPM est sujet à ce qui précède et à la totalité du Contrat d’utilisation de l’ACPM.
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Tél. : 613-725-2000, 1-800-267-6522 cmpa-acpm.ca
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EN ACTION POUR DES SOINS SÉCURITAIRES La période postopératoire
PROBLÈMES À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
Sur la base de l’opinion des experts dans les dossiers examinés, les
trois problèmes les plus courants liés à la planicaon du congé et
à la communicaon en période postopératoire sont :
1. Des problèmes de communicaon entre les paents et les
professionnels de la santé en rapport avec :
les signes et symptômes qui nécessitent un avis médical;
les consignes claires et pernentes au moment du congé;
le suivi des résultats d’examen (par ex., analyses
pathologiques, examens);
les problèmes rencontrés pendant l’intervenon, y compris
les événements indésirables.
2. Des disposions inadéquates en maère de suivi, alors que le
chirurgien aurait dû :
planier un traitement de suivi approprié, y compris
les examens et consultaons; en parculier en cas
de complicaon;
relayer les informaons pernentes au médecin de famille
du paent ou à tout autre professionnel de la santé.
3. Un congé prématuré de l’hôpital alors que le paent a eu :
besoin d’une surveillance accrue en raison d’un événement
peropératoire;
des signes et symptômes qui nécessitent des examens
complémentaires;
besoin d’une plus longue période d’observaon après
l’intervenon.
En cas de poursuite, il est dicile de défendre les soins d’un
médecin en l’absence de documentaon sur les discussions avec
le paent au sujet du suivi, des résultats d’examen ou d’analyse
pathologique, d’événement chirurgical ou de consignes au
moment du congé.
AIDE-MÉMOIRE POUR RÉDUIRE LES RISQUES
La communicaon est un élément essenel lors du congé d’un
paent ayant subi une intervenon chirurgicale. Les éléments
suivants peuvent aider les chirurgiens à gérer les risques :
1. Fournir au paent ou à son soignant des consignes claires,
écrites ou verbales;
2. Personnaliser les renseignements selon le paent et la
situaon clinique;
3. Conseiller le paent ou son aidant sur les signes et
symptômes qui doivent inciter à consulter;
4. S’assurer que des disposions sont prises pour les soins de
suivi et informer le paent sur la personne qui les fournira;
5. Informer le paent sur la personne avec qui communiquer
après le congé, le cas échéant;
6. Consigner les direcves sur le congé au dossier médical;
7. Divulguer aux paents en temps opportun les résultats
inaendus ou les événements liés à leur sécurité.
APPRENEZ-EN DAVANTAGE EN ACCÉDANT AUX
RESSOURCES SUIVANTES
Fiche d’informaon En ACTION
Consentement éclairé
Arcles
Comorbidités – Tous les problèmes de santé possibles
ont-ils été envisagés?
Au-delà de la salle d’opéraon : l’importance des soins
chirurgicaux complets
Guide des bonnes praques de l’ACPM
Réduire les risques lors d’une chirurgie
Congé éclairé
Divulgaon
Acvité d’apprenssage en ligne
Congé éclairé
1. Instut canadien d’informaon sur la santé, Réadmission en soins
de courte durée et retour au service d’urgence, toutes causes
confondues, (Oawa, Ont. : ICIS, 2012).
2. Ibid.
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