Le congé et le suivi en période postopératoire

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ACTION
FICHE D’INFORMATION DE L’ACPM
EN
POUR DES SOINS SÉCURITAIRES
Le congé et le suivi en période postopératoire
Environ un quart des dossiers médico-légaux de l’ACPM conclus entre 2009 et 2013 concerne une intervention chirurgicale.
Une analyse de ces dossiers, qu’il s’agisse d’actions en justice ou de plaintes auprès d’un hôpital ou d’un organisme de réglementation
de la médecine (Collège), révèle que la plupart des problèmes surviennent pendant l’intervention, mais cela peut également être
le cas dans les périodes pré- et postopératoires. La planification du congé et le suivi constituent les deux principales sources de
problèmes dans la période postopératoire.
Réparon des dossiers conclus de l’ACPM meant en cause
une intervenon chirurgicale en foncon de la période
périopératoire (n = 938)
Période préopératoire
30 %
Période peropératoire
Période postopératoire
42 %
80 %
À l’exclusion des dossiers d’obstétrique. Les dossiers peuvent concerner plus
d’un domaine des soins chirurgicaux ce qui explique pourquoi l’addion des
valeurs en pourcentage ne donne pas 100 %.
10 %
Dans la période
postopératoire : Près de
10 % des cas meant en
cause des chirurgiens ont
été associés à des
consignes inappropriées
lors du congé.
Au Canada, près de 6,5 % des paents en chirurgie sont
réhospitalisés dans les 30 jours qui suivent leur congé.1
Une analyse complémentaire de trois régions a révélé
que 9,4 % des paents qui ont subi une intervenon
chirurgicale retournent à l’urgence dans la semaine
qui suit leur congé de l’hôpital, principalement en
raison de leurs soins de suivi.2
Ces stasques s’appuient sur une récente étude quinquennale portant sur les
dossiers médico-légaux de l’ACPM.
CONSIDÉREZ CE QUI SUIT ...
Alors qu’elle rend visite à de la famille en campagne, une femme
fait une chute et se fracture le poignet. Elle se rend à l’hôpital
régional où le chirurgien de garde réalise une réduction fermée
de la fracture. Une radiographie effectuée après l’intervention
montre que la réduction est adéquate. Au moment du congé,
le chirurgien demande à la patiente de faire un suivi avec son
omnipraticien pour subir une radiographie dans 7 à 10 jours.
Une radiographie est réalisée 6 jours après l’intervention. Le
rapport, qui n’indique aucun déplacement important, est envoyé
à l’omnipraticien. Lors d’une consultation de suivi un mois après
l’intervention, l’omnipraticien demande une autre radiographie qui
met cette fois en évidence un important déplacement. La patiente
est adressée en urgence auprès d’un chirurgien orthopédiste
qui réalise une réduction ouverte avec ostéosynthèse et greffe
osseuse. La patiente nécessite des interventions supplémentaires.
Elle intente une poursuite. Lors du procès, le juge affirme que
le chirurgien aurait dû s’assurer qu’une personne expérimentée
et disponible accepterait le transfert des soins de la patiente et
qu’il aurait dû informer cette dernière de la nécessité de subir
des radiographies hebdomadaires pour vérifier l’absence de
déplacement osseux. Le juge s’étant prononcé en faveur de la
patiente, l’ACPM verse une compensation financière au nom
du chirurgien.
QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES MEMBRES
DE L’ACPM?
La communication avec le patient est un aspect important des soins
chirurgicaux. Dans la période postopératoire, les informations données
aux patients doivent comporter des consignes sur les soins appropriés,
ainsi que la fréquence et la nature des visites de suivi. Par ailleurs, il
convient de donner des consignes sur les complications prévisibles et sur
tout symptôme ou signe qui indique que des soins médicaux immédiats
sont nécessaires, ainsi que l’endroit où obtenir ces soins selon le degré
d’urgence.
Un résultat défavorable pour les membres a été obtenu dans près
des deux tiers (65 %) des dossiers de l’ACPM associés à des consignes
inappropriées lors du congé. L’analyse des dossiers examinés a révélé
qu’un défaut dans la planification du congé et les consignes fournies
après l’intervention a conduit de nombreux patients à se rendre
plusieurs fois à l’urgence ou encore à être réhospitalisés pour des
interventions supplémentaires.
Suite
A14-003-F © CMPA 2014
Suite
EN ACTION POUR DES SOINS SÉCURITAIRES La période postopératoire
PROBLÈMES À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
AIDE-MÉMOIRE POUR RÉDUIRE LES RISQUES
Sur la base de l’opinion des experts dans les dossiers examinés, les
trois problèmes les plus courants liés à la planification du congé et
à la communication en période postopératoire sont :
La communication est un élément essentiel lors du congé d’un
patient ayant subi une intervention chirurgicale. Les éléments
suivants peuvent aider les chirurgiens à gérer les risques :
1. Des problèmes de communication entre les patients et les
professionnels de la santé en rapport avec :
• les signes et symptômes qui nécessitent un avis médical;
• les consignes claires et pertinentes au moment du congé;
• le suivi des résultats d’examen (par ex., analyses
pathologiques, examens);
• les problèmes rencontrés pendant l’intervention, y compris
les événements indésirables.
1. Fournir au patient ou à son soignant des consignes claires,
écrites ou verbales;
2. Personnaliser les renseignements selon le patient et la
situation clinique;
3. Conseiller le patient ou son aidant sur les signes et
symptômes qui doivent inciter à consulter;
4. S’assurer que des dispositions sont prises pour les soins de
suivi et informer le patient sur la personne qui les fournira;
5. Informer le patient sur la personne avec qui communiquer
après le congé, le cas échéant;
6. Consigner les directives sur le congé au dossier médical;
7. Divulguer aux patients en temps opportun les résultats
inattendus ou les événements liés à leur sécurité.
2. Des dispositions inadéquates en matière de suivi, alors que le
chirurgien aurait dû :
• planifier un traitement de suivi approprié, y compris
les examens et consultations; en particulier en cas
de complication;
• relayer les informations pertinentes au médecin de famille
du patient ou à tout autre professionnel de la santé.
3. Un congé prématuré de l’hôpital alors que le patient a eu :
• besoin d’une surveillance accrue en raison d’un événement
peropératoire;
• des signes et symptômes qui nécessitent des examens
complémentaires;
• besoin d’une plus longue période d’observation après
l’intervention.
En cas de poursuite, il est difficile de défendre les soins d’un
médecin en l’absence de documentation sur les discussions avec
le patient au sujet du suivi, des résultats d’examen ou d’analyse
pathologique, d’événement chirurgical ou de consignes au
moment du congé.
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chirurgicaux complets
Guide des bonnes pratiques de l’ACPM
• Réduire les risques lors d’une chirurgie
• Congé éclairé
• Divulgation
Activité d’apprentissage en ligne
• Congé éclairé
1. Institut canadien d’information sur la santé, Réadmission en soins
de courte durée et retour au service d’urgence, toutes causes
confondues, (Ottawa, Ont. : ICIS, 2012).
2. Ibid.
Tél. : 613-725-2000, 1-800-267-6522 cmpa-acpm.ca
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