Le Lupus Erythémateux Systémique
(F. Boudard, MCU, UM, 2017)
I Epidémiologie
- MAI non spécifique d’organe (connectivite), causes précises inconnues.
- 85% chez la femme en période d’activité génitale (entre 15 et 45 ans).
- Prévalence en France: 47,1/100 000 (plus élevée chez les sujets noirs).
II Pathogénie
Interactions entre gènes de susceptibilité et facteurs environnementaux.
1) Prédisposition génétique
→ concordance : 25-50 % chez jumeaux homozygotes,
→ atteinte d’un membre de la famille dans 10% des cas,
déficits en C1q (↓ clairance des auto-Ag et des CI), C2, C4,
plus de 30 gènes impliqués codant pour des protéines ayant un rôle
dans le SI.
dérégulation de l’expression des gènes impliqués dans la voie des IFN
de type I (α, β)
2) Facteurs environnementaux
Exposition aux UVB (280-320 nm), favorisent l’apoptose avec excès de
corps apoptotiques.
Infections virales : Virus d’Epstein-Barr (réaction croisée avec Ag du
soi, mimétisme moléculaire), Parvovirus B19, CMV.
Médicaments : hydralazine et procaïnamide inhibent la méthylation
de l’ADN (retirés du marché).
Plus de 120 médicaments impliqués dans les lupus médicamenteux :
antiarythmiques, antihypertenseurs, antipsychotiques, antibiotiques,
anticonvulsivants, antityroïdiens, AI, diurétiques, statines, biothérapies.
Oestrogènes : survie des Ly B autoréactifs et sécrétion d’IFNα par les
CD.
Grossesse : facteur de risque de poussée lupique.
Tabac : actions proinflammatoires (facteur de risque).
Stress psychologique : déclenchement d’une poussée lupique.
Expositions répétées : silice, solvants, pesticides, organochlorés….
III Mécanismes physiopathologiques
1) auto-Ac antinucléaires
- détectables plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes
cliniques. Affinité élevée pour l’ADN et d’isotype IgG. Ils sont dirigés contre :
la chromatine et ses constituants : anti- ADN natif (ADNn), ADN simple
brin (ADNsb), ARN, histone, nucléosome ;
Ag nucléaires solubles : anti- Sm (complexe ARN/protéines non-
histones), U1-RNP (complexes ARN/protéines non histones de petite taille), SSA
(SS correspond à syndrome sec ou syndrome de Sjögren, complexe d’ARN
cytoplamique/protéine) et SSB.
Ils sont à l’origine des lésions tissulaires : forment des CI avec les Ag tissulaires
et activent le C’ → réaction inflammatoire (Ma, neutrophiles, CD et Ly).
- autres auto-Ac retrouvés : anti- ribosome, plaquette, GR, C1q, actinine.
- les Ac anti-phospholipides (APL) et anti-2 glycoprotéine 1 (Apo H) =
associés aux thromboses vasculaires :
les APL activent les cellules endothéliales, les monocytes, les
plaquettes et le C’→ surproduction de TxA2 et de facteur tissulaire
coagulation, thrombose.
→ Activation du SI et des médiateurs inflammatoires :
- lésions endothéliales (niveau rénal et cérébral),
- formation de plaques d’athérome (accident coronaire et
vasculaire cérébral).
2) Phénomènes de cytotoxicité
- Infiltration de la peau et des reins par des Ly T CD8 → cytotoxicité tissulaire
accumulation de débris nucléaires → activation des Ly, Ma, CD, neutrophiles
libération de molécules pro-inflammatoires (IFN et , TNF, IL-17 …).
Lésions tissulaires induites par les complexes immuns
Fig. 1. Les complexes immuns initient les lésions tissulaires. (1) une apoptose anormale ou
excessive et/ou une diminution de la clairance des corps apoptotiques induisent
l’accumulation d’auto-Ag apoptotiques ; (2) les auto-Ac se fixent aux auto-Ag dans la
circulation ou dans les tissus pour former des complexes immuns (CI) ; (3) les CI activent la
voie classique du complément (C1q) ; (4) la cascade du complément libère des facteurs
chimiotactiques qui recrutent les macrophages, les polynucléaires neutrophiles, les cellules
dendritiques et les lymphocytes qui induisent l’inflammation tissulaire ; (5) les CI activent les
macrophages et les cellules dendritiques par le biais des récepteurs de type Toll et des
récepteurs pour le fragment Fc des IgG avec la production de cytokines pro-inflammatoires
(TNF , IL-8). Ac : anticorps ; CD : cellule dendritique ; Ly :lymphocyte ; PN : polynucléaire
neutrophile ; Mono/Mac : monocyte/macrophage.
Réf : Mathian A et al., La Revue de Médecine Interne 35 (2014),503-501
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