Laconfrontation de matériels anatomiques radio-
logiques et opératoires permet de préciser cette
micro-anatomie des rapports intra-osseux. Deux
complexes anatomiques se partagent effectivement le
barrage postéro-latéral dans l’abord du disque : le com-
plexe arthro-pédiculo-transverse est le plus médial, il
surplombe en partie l’espace discal, et borde latérale-
ment le canal vertébral. Le second accolé en canon de
fusil au précédent, est formé par l’extrémité costale qui
aboutit par son articulation bi-corporéale sur l’aplomb
discal latéral conduisant donc directement à l’espace dis-
cal lui-même en longeant la cavité pleurale.
L’évidement successif intra-osseux de ces structures
conduit en toute sécurité en avant de la paroi antérieure
du canal vertébral. La hernie peut alors être abaissée
dans une sape creusée sous la face ventrale du canal. La
situation plus ou moins médiane de la lésion, son
enchassement variable dans l’axe neuro-méningé peu-
vent amener à une pénétration intra-canalaire complétée
ou non d’un contrôle intra-dural.
La voie postéro-latérale réalisée par abord intra-osseux
sous microscope opératoire, apparaît au total une procé-
dure de grande sécurité. Elle nécessite une exposition
unilatérale sur trois niveaux pour dégagement très latéral
des masses musculaires au-delà des extrémités costales.
Le repérage radiographique, pré et per-opératoire du
niveau, doit être d’une totale rigueur. L’artériographie est
pour nous une précaution pré-opératoire indispensable.
Technique
En matière de hernie discale thoracique, l’approche chi-
rurgicale latérale s’est imposée en fonction des barrages
anatomiques sagittaux, représentés en avant par les élé-
ments cardio-vasculaires et la moelle en arrière.
Effectivement, la laminectomie amontré ou son insuf-
fisance ou sa iatrogénie, qu’elle soit utilisée pour des
abords discaux par voie extra ou intra-durale, ou parfois
même pour simple décompression postérieure
(Singounas, 1977). La costo-transversectomie inaugu-
rée par Ménard (1900) et mise en valeur par Sédon
(1935), Alexander (1946) ou Capenner (1954), a été
adaptée à la hernie discale thoracique de façon plus
récente par Hulme (1980). L’introduction du microscope
opératoire dans ces gestes postéro-latéraux, a permis à
Carson (1971), Jefferson (1976) puis Patterson (1978),
de compléter en dehors la laminectomie par l’arthro-
pédiculectomie, étendue encore pour Lesoin (1984) à la
transversectomie.
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JP. Chirossel, O. Palombi, E. Gay
RACHIS - Vol. 15, n°1, Février 2003.
La spécificité de la voie pstéro-latérale que nous avons
définie depuis 1987 sous le terme de voie intra-osseuse
ne tient pas tellement à l’identité des différentes structu-
res osseuses sacrifiées dans l’arc postérieur de la vertèb-
re, mais surtout dans la manière même de la faire, puis-
qu’il s’agit d’une approche intra-osseuse ou intra-périos-
tée réalisée par fraisage par l’intérieur des structures
ostéo-articulaires.
■Deux complexes anatomiques se partagent effective-
ment le barrage postéro-latéral ans l’abord du disque : le
complexe arthro-pédiculo-transverse est le plus médial,
il surplombe en partie l’espace discal, et borde latérale-
ment le canal vertébral. Le second accolé en canon de
fusil au précédent, est formé par l’extrémité costale qui
aboutit par son articulation bi-corporéale sur l’aplomb
discal latéral conduisant donc directement à l’espace dis-
cal lui-même en longeant la cavité pleurale.
●Le complexe arthro-pédiculo-transverse est évidé en
entonnoir par la fraise rotative, le spongieux étant élimi-
né en conservant la fine couche corticale. L’évidement
de ce complexe assure à la fois le surplomb foraminal et
discal, et jouxte par en dehors les formations discales
herniées. Cet évidement est conduit à la fois aux dépens
de l’articulaire crâniale, de la transverse creusée en “tuile
de toit”, et de la lame adjacente ; ce fraisage conduit
directement au spongieux pédiculaire dont l’évidement
lui-même guide vers la profondeur. Est formé ainsi un
entonnoir tri-folié qui affleure la paroi latérale du canal
vertébral et s’enfonce en profondeur au-delà de sa paroi
antérieure.
●L’évidement du complexe costo-disco-corporéal élar-
git l’entonnoir précédent aux dépens de l’extrémité
costale dont est conservée la corticale profonde, proté-
geant la plèvre. Ce canal costal conduit ainsi directement
sous la face antérieure du canal après qu’ait été exposée
la “triangulation fibreuse” de l’articulation costo-bi-cor-
poréale, centrée sur l’espace discal.
●L
’effondrement de la paroi antérieure ostéo-discale de
la paroi antérieure du canal vient ensuite. Le fraisage
progressivement conduit sous la face antérieure du
canal vertébral réalise ainsi une véritable “sape” dans
laquelle on pourra effondrer la fine pellicule corticale et
fibreuse supportant la base d’implantation souvent cal-
cifiée de la hernie. On s’aidera ici, de l’ablation de la
corticale antéro-latérale du canal qui permet le contrôle
prédural. Plus la hernie est latérale, plus elle est facile à