La convection dans le manteau terrestre
système (c’est par exemple ce qu’il se passe dans une casserole rempli d’eau que l’on met sur
le feu). La convection thermique constitue donc un mode de transfert de la chaleur par
advection de matière.
Une étude plus complète de la convection thermique nécessite de résoudre trois équations,
chacune étant associée à une loi de conservation : conservation de la quantité de mouvement
(pour calculer le champ de vitesse, i.e., les trajectoires des particules de fluide), conservation
de l’énergie (pour calculer la répartition de température), et conservation de la masse.
L’équation qui décrit la conservation de la quantité de mouvement (et qui n’est autre que la
relation fondamentale de la dynamique appliquée à un milieu continu) est parfois appelée
équation de Navier-Stokes. Il est d’usage de négliger l’accélération des particules de fluide, qui
est de fait très petite en comparaison des autres termes (la force de gravité, les variations de
pression, et les contraintes visqueuses). Cela simplifie énormément le problème, mais pas
suffisamment pour pouvoir le résoudre analytiquement. Dans certains cas simples (p.e., la
convection de Rayleigh-Bénard), il est possible de définir analytiquement des critères de
stabilité et des lois d’échelles pour les certaines observables (vitesse horizontale et flux de
chaleur moyens en surface). Toutefois, pour calculer l’écoulement et la distribution de
température, il est nécessaire de résoudre les équations de la convection numériquement à
l’aide d’ordinateurs.
Convection thermique vs conduction.
Pour que la particule chauffée puisse continuer son ascension (et, éventuellement, atteindre la
surface), elle ne doit pas échanger trop de chaleur avec ces voisines successives sur son trajet.
Autrement dit, la conduction thermique (un autre mode de transfert de la chaleur) ne doit pas
être trop élevée. Plus précisément, le temps caractéristique de diffusion de la chaleur doit être
est très supérieur au temps caractéristique de diffusion de la quantité de mouvement (le rapport
entre ces deux temps caractéristiques est mesuré par le nombre de Prandtl). Si tel est le cas la
particule n’aura pas le temps d’échanger de chaleur avec ses voisines, et pourra donc
conserver jusqu’en surface la chaleur qu’elle a emmagasiné. La capacité à conduire la chaleur
dépend bien sûr du matériau, certain matériaux (par exemple, les métaux) conduisant bien
mieux la chaleur que d’autre (par exemple le bois). Les roches composant le manteau terrestre
conduisent particulièrement mal la chaleur. Propriété Symbol Valeur Unité
Epaisseur D 2891 km
Accélération de la gravitég 9.81 m/s 2
Densité ρ 3500 kg/m 3
Viscosité μ 5.0×10 21 Pa.s
Expansion thermique α 3.0×10 -5 1/K
Conductivité thermique k 3.0 W/m/K
Diffusivité thermique κ 10 -6 m2/s
Production de chaleur interne par radioactivitéH 6.0×10 -12 W/kg
Contraste vertical de températureΔT 2500 K
Table 1. Quelques propriétés moyennes du manteau terrestre. Pour la
pluparts, ces valeurs sont des ordres de grandeurs, et restent assez mal
contraintes. L’épaisseur du manteau et l’accélération de la gravité sont très
bien connus. En revanche, le contraste de température est lui très mal
contraints, et se situe quelque part entre 2000 et 3000 K. La viscosité varie
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