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Apports de la Biologie Moléculaire à
l’étude des Maladies Héréditaires du
Métabolisme
Dr Cécile Acquaviva
cecile.acquaviva-bourdain@chu-lyon.fr
Dr Roseline Froissart
Service des Maladies Héréditaires du Métabolisme et Dépistage néonatal
CBPE – Groupement Hospitalier Est - HCL
4 mai 2012
Développement du concept de Maladies Héréditaires
du Métabolisme (MHM)
Génétique classique et génétique inverse
Apports de la biologie moléculaire à l’étude des MHM
Apports de la Biologie Moléculaire à l’étude des
Maladies Héréditaires du Métabolisme
DEVELOPPEMENT DU CONCEPT DE
M.H.M.
Le concept d'Erreurs Innées
1908 : Sir Archibald Garrod
Alcaptonurie
forte excrétion urinaire d'acide homogentisique (N=0)
caractère familial et forte consanguinité fréquente
en accord avec une transmission AR
Hypothèse : une enzyme responsable du métabolisme de
l’acide homogentisique est déficitaire chez les malades
Preuve
La Du et al 1958
déficit hépatique en oxydase de l ’acide homogentisique
Le concept 1 gène – 1 enzyme
travaux de Beadle et Tatum (1941 – 59)
sur Drosophile et Neurospora Crassa
Tatum (Science, 1959)
Tous les processus biochimiques dans tous les organismes sont sous contrôle
génétique
Ces processus biochimiques peuvent être résolus en une série de réactions
biochimiques
Chaque réaction biochimique est sous le contrôle d'un gène différent
La mutation d'un gène unique entraîne l'incapacité de la cellule à réaliser
cette réaction biochimique
Extension du concept 1 gène – 1 enzyme
1 gène peut coder
1 enzyme avec 1 fonction
1 enzyme avec plusieurs fonctions
plusieurs enzymes
1 chaîne polypeptidique d’une enzyme hétéromérique
1 déficit enzymatique peut des déficits IIaires multiples
1 protéine non enzymatique
La notion 1 gène 1 enzyme a été étendue
à des protéines non enzymatiques
aux réactions post-transcriptionnelles et post-traductionnelles.
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Le concept de Maladie Moléculaire
Pauling 1949
Mutation altération structure primaire de la protéine.
MHM sont dues à des gènes mutants qui produisent des
protéines anormales dont les activités fonctionnelles sont
altérées.
Les maladies héréditaires du métabolisme
Déficit enzymatique dans une voie métabolique
GENES
ENZYMES
METABOLITES A B C
G1G2G3
E1E3
E2
D
M
X
Accumulation Déficit
MHM : maladies rares “orphelines”
Rares individuellement : 1/10.000 à < 1/1.000.000
En tant que groupe : > 1/2000 naissances
Plus de 500 connues
Potentiellement plus nombreuses : 5 à 10.000 gènes seraient
consacrés au codage de protéines enzymatiques ou de transport.
Les MHM : maladies systémiques
Même si l’atteinte d’un organe est prédominante ou quasi
exclusive, elles affectent des systèmes biologiques
communs à de nombreuses ou à toutes les cellules
systèmes de production ou consommation d'énergie
systèmes de synthèse ou dégradation des constituants
cellulaires
systèmes de stockage et/ou d'élimination des déchets
systèmes d'adressage et de trafic dans et hors de la cellule
systèmes de régulation et d'information
Classification physiopathologique
Maladies qui agissent par "intoxication" (alimentation ou
catabolisme endogène protéique) aminoacidopathies,
aciduries organiques, cycle urée, galactosémie,..
Maladies par déficit énergétique GSD (GSDI), β-ox
mitochondriale des acides gras, déficits de la chaîne respiratoire
Maladies par déficit de synthèse ou de catabolisme de molécules
complexes (lysosomes, peroxysomes, CDG, …) Golgi
Lysosome
Mitochondrie
Peroxysome
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Maladies par "intoxication" endogène
Les signes sont liés à l'accumulation progressive d'un ou
plusieurs composés (aa, ac. orga., NH3…) d'origine alimentaire ou
produit(s) par le catabolisme protéique
Traitements diététiques
Aminoacidopathies (PKU, leucinose,…) chromato. aa. sang et urines
Aciduries organiques (MMA, Ac. propionique,…) chromato. ac.
organiques urinaires
Déficits héréditaires du cycle de l'urée (déficit en OCT…)
Galactosémie dosage galactose, galactitol, gal-1-P
Maladies du métabolisme du cuivre et du fer (Wilson, hémochromatose),
porphyries héréditaires…
Maladies par déficit énergétique
Les symptômes sont dus en totalité ou en partie à un défaut
de production ou d'utilisation de l'énergie
Glycogénoses hépatiques et musculaires
Déficits héréditaires de l'oxydation mitochondriale
des acides gras
Déficits de la chaîne respiratoire mitochondriale
Maladies par déficit de synthèse ou de
catabolisme de molécules complexes
Maladies peroxysomales
Maladies lysosomales
Anomalies du trafic intracellulaire de certaines molécules,
maladies dont le mécanisme causal n'est pas toujours
encore identifié
Déficits de glycosylation des protéines (CDG)
MHM : transmission génétique
Maladies génétiques multifactorielles : diabète de type I
Maladies monogéniques
génome nucléairetransmission AD, AR, XR, XD
A.D. (hypercholestérolémie familiale...)
A.R. (PKU…)
liée à l'X – dominante (rachitisme hypophosphatémique …)
récessive liée à l'X (maladie de Hunter…)
génome mitochondrial
ADN nucléaire ou mitochondrial (transmission maternelle)
notion d’hétéroplasmie, de seuil
Maladies Héréditaires du Métabolisme
Maladies pour lesquelles l’anomalie métabolique primitive est connue
Diagnostic biochimique souvent possible par l’étude du produit du gène ou de sa fonction
Approche thérapeutique de substitution ou d’éviction parfois possible
Maladies pour lesquelles on dispose d’un marqueur biochimique fiable mais se situant
à un niveau inconnu par rapport au déficit primitif
Diagnostic biochimique possible mais lésion primitive précise ???
Maladies pour lesquelles on ne dispose d’ aucun marqueur biochimique
diagnostic biochimique impossible
pathogénie ???
Méthodes d’investigation des MHM
Dosage et/ou étude des substances circulantes
Métabolites : aa, acides organiques, acylcarnitines, MPS, protéines
circulantes,...
Milieux d'étude : urines, plasma, LCR, …
le plus svtdiagnostic d’orientation
Mesures d'activité enzymatique ou étude protéine :
Cellules sanguines ou cultivées ou tissus
diagnostic de «certitude»
Méthodes non invasives :
IRM spectroscopique, imagerie fonctionnelle,…
accès in vivo au métabolisme régional d'un organe
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Limites des méthodes d’investigation biochimique
Étude des métabolites :
l’accumulation d’un même composé peut correspondre à plusieurs déficits
Étude de la protéine déficitaire parfois difficile
Techniquement : protéines non enzymatiques, protéines enzymatiques
d’activité = mais de localisation ,…
Exprimée dans des tissus nécessitant un prélèvement invasif : foie,
cerveau, rein,… (DPN)
Pseudodéficits (variants non patholologiques)
Pronostic : in vivo/in vitro, polymorphismes associés,…
Diagnostic des hétérozygotes
CLINIQUE
FONCTION GENE
THERAPEUTIQUE
Génétique classique et génétique inverse
Génétique classique et génétique inverse
2 démarches opposées
Maladie
Gène
Fonction
perturbée
Protéine
Localisation
génomique
Séquence / mutations
chez les malades
Génétique
classique
Génétique
inverse
Génétique classique
Protéine connue purifiée clivage en peptides
Peptides séquences d’acides aminésséquences
nucléotidiques criblage de banques d’ADNc ADNc
gène
Recherche de mutations chez les malades pour valider
Génétique Inverse (1)
Etudes de liaison génétique permettant une localisation
chromosomique
• Familles multiplex, homozygosity mapping
– Poursuite pour minimiser l’intervalle
• Plus de marqueurs et plus de familles si possible
Recherche d’une hétérogénéité génétique : un ou
plusieurs loci
I - Le clonage positionnel
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Du locus au gène
Repérer le gène
repérage des exons (exon trapping...)
mise en évidence des séquences exprimées
Approche ciblée (clonage fonctionnel, gène candidat)
Obtenir et séquencer un cDNA complet, puis l’ADN
S’assurer que c’est le bon gène
trouver des mutations chez les malades
s’il existe une anomalie métabolique connue dans les cellules mutantes,
vérifier l’effet correcteur après transfection du cDNA isolé
Génétique Inverse (2) Génétique Inverse (3)
Analyse de la séquence codante et reconstitution de la séquence polypeptidique
Recherche de “domaines” fonctionnels (homologies avec autres gènes/ protéines), sites
potentiels de glycosylation, motifs particuliers : ciblage ...
Structure du gène et régulation de son expression
(y compris variations tissulaires)
Pathologie moléculaire du gène
Mutations, corrélations génotype/phénotype
Préparation d’anticorps afin d’étudier la protéine, de l’isoler et de définir sa
localisation, puis sa fonction
II - L’après gène
Elle constitue la seule possibilité en cas de protéines difficiles ou impossibles à
purifier (protéines membranaires,…). Ex : GSD I
Elle constitue la seule possibilité si la protéine et sa fonction ne sont pas
connues. ex : NPC
Néanmoins la disposition de marqueurs biochimiques reflétant le déficit primitif
(GSDI) ou une de ses conséquences : marqueur biochimique secondaire (NPC)
facilite l’obtention de groupes homogènes de malades
L’obtention de groupes homogènes de malades est plus difficile en l’absence de
marqueurs biochimiques (CLN4 : gène toujours pas connu, 1 ou plusieurs
gènes?)
Génétique Inverse (4)
Apports de la biologie moléculaire
aux MHM
Apports de la biologie moléculaire aux MHM
1 – Démembrement des cadres cliniques
2 – Compréhension du mécanisme biochimique ou moléculaire
3 - Apport au diagnostic et au pronostic
4 - Modèles animaux et Thérapeutique
1 - Démembrement de cadres cliniques
- Cliniques différentes et gène identique (ex MPS I/H, I/S)
- Clinique identique et gènes différents (ex MPS III, NPC 1 et 2)
- Protéine(s) inconnue(s) « génétique inverse » (ex NPC 1 et 2)
2 - Compréhension du mécanisme biochimique ou moléculaire
3 - Apport au diagnostic et au pronostic
4 - Modèles animaux – Physiopathologie – Thérapeutique
Apports de la biologie moléculaire aux MHM
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