un traitement bien connu avec ses avantages et ses inconvénients, l’utilisation d’un inhibiteur de
la JAK comme l’oclacitinib, est encore relativement nouvelle. On a montré que l’oclacitinib
apporte un réconfort efficace et rapide en soulageant les animaux atteints et ce médicament est
désormais considéré comme une alternative acceptable à l’utilisation de glucocorticoïdes pour
contrôler rapidement les signes cliniques. La posologie recommandée et de 0.4-0.6mg/kg par
voie orale, deux fois par jour pour les deux premières semaines. Ensuite on pourra passer à la
même dose administrée une fois par jour. Bien que l’oclacitinib ne marche pas sur tous les
patients atopiques, il constitue en général un traitement très efficace et bien toléré. Beaucoup de
patients peuvent montrer une aggravation des signes cliniques lorsqu’on passe de
l’administration deux fois par jour à une fois par jour mais les choses s’améliorent avec le temps.
Outre l’absence d’effets secondaires du type polyurie et polydipsie, l’oclacitinib a un autre
avantage sur les glucocorticoïdes dans le sens où il ne semble pas avoir un effet négatif sur les
tests intradermiques, ce qui signifie qu’il peut être utilisé pendant une courte période pour rendre
le patient confortable durant la recherche des allergènes environnementaux à l’origine de
l’allergie. Malheureusement, les bénéfices du soulagement procuré par l’oclacitinib sont de
courte durée et dès qu’on arrête la médication, les signes cliniques reprennent rapidement parfois
même à un niveau plus élevé qu’au début du traitement (effet rebond). Il est important de noter
que l’oclacitinib ne bénéficie pas d’une autorisation d’utilisation chez les chiens de moins de 12
mois ce qui signifie qu’il ne peut pas être utilisé chez les tous jeunes patients atopiques.
Pour les patients qui répondent à l’oclacitinib mais ne sont pas parfaitement contrôlés par
l’administration une fois par jour, il peut être intéressant d’envisager des injections sous-cutanées
de l’anticorps monoclonal canin anti-cIL-31 de chez Zoétis qui a reçu une licence temporaire
pour un usage chez le chien. Il s’agit du premier produit biologique disponible en dermatologie
vétérinaire et il vise à bloquer IL-31, un médiateur du prurit chez le chien. Il n’est toutefois pas
certain que IL-31 soit une des principales cytokines dans la dermatite atopique canine. Une
première étude n’est pas parvenue à détecter IL-31 dans la peau des chiens atopiques et une autre
ne l’a détectée que dans 57% des chiens atopiques. Par conséquent, bien que l’injection d’IL-31
puisse induire un prurit chez le chien, il n’est pas vraiment certain qu’il s’agisse d’une cytokine
critique pour la dermatite atopique. Basé sur des résultats préliminaires fournis par Zoétis, anti-
IL-31semble soulager le prurit chez 80% des patients atopiques prurigineux et cet effet est censé
durer un mois entier. L’expérience clinique initiale à l’UF a mis en évidence une réponse
positive mais pas pour le niveau et la durée décrits. Par conséquent, pour le moment, ce produit
biologique ne doit pas être employé comme première option thérapeutique pour les chiens
atopiques et d’autres options à l’efficacité prouvée doivent être envisagées.
Lors du traitement des poussées aigües, il est important de ne pas négliger l’usage des topiques
pour faire diminuer le prurit et soulager la peau. Les glucocorticoïdes en topiques peuvent
également être employés pour procurer un soulagement rapide, surtout chez les patients où les
lésions sont localisées. En cas d’infections, il faudra les soigner pour diminuer le prurit et
permettre aux traitements anti-inflammatoires d’apporter tous leurs bénéfices.
3. Management à moyen et long terme
Beaucoup de praticiens choisissent d’utiliser la cyclosporine pour le contrôle à moyen terme de
la maladie. Les bénéfices du traitement à la cyclosporine ne sont pas évidents pendant les 3-4
premières semaines, ce qui implique qu’il est nécessaire d’avoir recours à un autre traitement