Nom du cours : OPTIQUE PHYSIQUE 1A Titre du document : TD Diffraction Cursus/option : ESO 1A Date de mise à jour : septembre 2011 Année scolaire : 2011-2012 Auteurs : V. Josse / A. Dobroc / E. Bimbard / J. Pellegrino Optique Physique 1A – 2011-2012 1 TD8 : Diffraction…de Fresnel à Fraunhofer On s’intéresse à la diffraction unidimensionnelle d’un élément diffractant Sd (plan Ox) éclairé par une onde plane d’amplitude Ai se propageant suivant l’axe z. Nous étudions l’évolution du champ diffracté dans le plan O’x’ d’un écran à distance D de l’objet Sd. On étudiera l’évolution du profil d’intensité diffractée dans un cas simple en régime de diffraction de Fresnel puis de diffraction à l’infini appelé diffraction de Fraunhofer. x x’ P M O A D O’ z Diffraction de Fresnel L’amplitude du champ diffracté d’un point M du plan (Ox) en un point P du plan (O’x’) à une distance z = D de O s’écrit : 1. Ecrire cette amplitude dans le cas de la diffraction de Fresnel (diffraction à distance finie dans le cas paraxial D>>x’, taille de l’objet). On suppose que Sd est un objet déphasant d’une quantité ϕ(x) entre –a/2 et +a/2. 2. Ecrire l’amplitude du champ juste après l’obstacle. On pourra l’écrire comme la somme d’une onde perturbée et de l’onde plane initiale (amplitude Ai). 3. Ecrire l’amplitude du champ à la distance D comme la somme du terme perturbé après diffraction Adiff(x’) et de l’onde plane initiale (à un terme de phase près dû à la propagation) On simplifie encore le problème en supposant que le déphasage est constant entre -a/2 et +a/2. Optique Physique 1A – 2011-2012 2 4. Réécrire le champ perturbé Adiff(x’) en faisant intervenir l’intégrale de Fresnel : . 5. Montrer que pour le nombre de Fresnel retrouve l’image géométrique de l’obstacle. très grand devant 1, on La représentation de l’intégrale de Fresnel dans le plan complexe donne le graphe suivant, que l’on nomme spirale de Cornu (attention, il existe des définitions différentes d’un ouvrage à l’autre, toutefois le résultat final reste le même). 6. A partir de la spirale de Cornu, déterminer l’allure du champ diffracté en fonction de la distance D pour la position x’ = 0. Interpréter les minima et maxima d’amplitude en terme des zone de Fresnel. 7. De même, donner l’allure du champ pour x’ = ± a/2 et x’ > ± a/2. B Diffraction de Fraunhofer Ce régime de diffraction correspond au régime de diffraction à l’infini. 1. Que cela implique t-il pour le paramètre NF ? 2. Effectuer la simplification de l’amplitude du champ pour D>>1. Qu’en déduisez vous. 3. Quelle est la solution pour observer ce régime dans de bonnes conditions d’intensité. Optique Physique 1A – 2011-2012 3 TD 9 : Apodisation - filtrage spatial Le but de ce TD est d’étudier l’influence de la diffraction sur un dispositif d’imagerie. Nous verrons en quoi la diffraction pose une limite fondamentale à la résolution d’un système optique. Toutefois la diffraction peut être mise à profit pour effectuer le filtrage des images. A. Etude du montage 4f. On s’intéresse ici au lien entre optique géométrique et propagation des fronts d’onde pour le montage 4f représenté ci-dessus. L’objet, situé dans le plan (OX) et caractérisé par la transmission tobj(X), est éclairé par une onde plane incidente d’amplitude A0. Au foyer de la lentille L1 (le plan O’x’), on peut disposer différents masques de transmission tm(x’). Enfin on regarde l’image, caractérisée par l’amplitude Aim(X’), formée sur un écran dans le plan focal de la lentille L2. On s’intéressera ici uniquement au problème suivant x, en supposant que les différentes transmissions sont invariantes suivant y. On négligera en outre l’effet de taille finie des lentilles. 1. Que vaut l’amplitude Aobj(X) juste après l’objet ? En déduire l’amplitude APF(x’) dans le plan focal de L1. Justifier le nom de « plan de Fourier ». 2. Dans le cas où l’on ne place aucun masque dans le plan de Fourier (tm(x’)=1). Quelle est l’amplitude Aim(X’) formée sur un écran dans le plan focal de la lentille L2 ? Comparez avec l’optique géométrique. Que se passerait-il si les focales des lentilles L1 et L2 étaient différentes ? Pour étudier l’effet de la taille de la pupille, on place maintenant un diaphragme de diamètre a dans le plan de Fourier : tm(x’)=Rect(x’/a). 3. Si l’objet est maintenant une fente infiniment fine (tobj(X)=δ(X)), a quoi correspond l’amplitude dans le plan de Fourier, juste avant le masque tm(x’). Donner l’amplitude Aim(X’) puis l’intensité Iim(X’) dans le plan image. Retrouve-t-on l’image géométrique ? Optique Physique 1A – 2011-2012 B. Apodisation 4 tm(x’) La figure de diffraction trouvée à la question A.3) contient des pics secondaires, inévitables et parfois très gênants. Toutefois il est possible de diminuer fortement l'intensité de ces pics en utilisant un masque approprié. On considère un masque dont la transmission tm(x’) est donnée par la fonction triangle ci-contre. 1. Déterminer l’amplitude et l’intensité dans le plan image, toujours pour un objet ponctuel (tobj(X)=δ(X)). Indication : on pourra remarquer que la fonction tm(x’) peut être simplement obtenue par une convolution de deux fonctions simples. 2. Comparer avec le résultat de la question A.3). Donner une interprétation physique. Pouvez vous proposer un profil encore plus adapté ? 3. A quoi peut servir un tel système ? C. Détramage Le phénomène de diffraction peut être mis à profit pour modifier les propriétés d’une image, en particulier éliminer la trame d’une image. On s’intéresse ici à une telle trame, modélisée par une mire sinusoïdale : tobj(x)=1+m cos(2πx/p). Donner l’amplitude dans le plan de Fourier. 2. Comment choisir un masque pour éliminer la modulation d’intensité ? 3. Que se passe-t-il si on place un cache infiniment fin en x’=0 ? Donner une interprétation physique. x’ Optique Physique 1A – 2011-2012 5 TD10 : strioscopie et contraste de phase Les objets de phase (i.e. transparents et uniquement caractérisés par les défauts de phase qu’ils introduisent) ne peuvent pas être visualisés avec les techniques d’imagerie standard. En utilisant les méthodes de strioscopie ou de contraste de phase (inventée en 1930 par Zernike), il est néanmoins possible de réaliser des images contrastées et de grande précision. Ces méthodes sont utilisées aussi bien pour visualiser des écoulements gazeux, les défauts de polissage de surfaces optiques et surtout pour imager les cellules vivantes en biologie (contraste de phase). Pour ces techniques d’imagerie, Zernike obtint le prix Nobel en 1953. Image des défauts d’une lentille en contraste de phase (défauts ~ qq nm) Oeil de mouche en contraste de phase Nous rappelons le schéma du montage 4f, vu au TD 9: L’objet, situé dans le plan (OX) et caractérisé par la transmission tObj(X), est éclairé par une onde plane incidente d’amplitude A0. On appelle APF(x’), l’amplitude dans le plan de Fourier (au foyer de L1) et Aim(X’) dans le plan image (au foyer de L2). On s’intéressera ici uniquement au problème suivant x, en supposant que les différentes transmissions sont invariantes suivant y. On négligera la diffraction due à la taille limitée des lentilles L1 et L2. L’objet de phase que l’on considère est parfaitement transparent, mais comporte, sur une fente de largeur a, un déphasage φ constant par rapport à l’onde traversant le reste de la lame. Optique Physique 1A – 2011-2012 6 A. Calcul de l'image obtenue sans filtrage 1. Donner l’expression de tObj(X) en faisant intervenir la fonction rect(x/a). Montrer que l’on peut décomposer l’onde sortant de l’objet (A+Obj(X)) en une onde plane A1 (qu’on aurait eu en l’absence de déphasage) et une onde perturbée A2, diaphragmée sur une largeur a. 2. Calculer la répartition d’amplitude APF(x’) dans le plan de Fourier (au foyer de L1). Faire apparaître un schéma les contributions de l’onde directe A1 et de l’onde perturbée A2? 3. Déterminer la répartition d’intensité Iim(X’) dans le plan image. Est-on capable de voir le défaut d’épaisseur de l’objet ? 4. Si on considère un petit déphasage (φ<<1), montrer que l’on peut interpréter l’intensité Iim(X’) comme l’interférence des deux ondes A1 et A2, où l’amplitude A2 est proportionnelle à φ et déphasée de π/2 par rapport à A1. En déduire une interprétation physique simple du fait que l’on ne peut pas visualiser l’objet de phase. B. Strioscopie On considère toujours ici des objets tels que φ<<1. On place dans le plan de Fourier un cache opaque, infiniment fin en x’=0 (on coupe l’ordre zéro). 1. Calculer la répartition APF+(x’) juste après le masque dans le plan de Fourier. On simplifiera le problème en supposant que l’onde A2 n’est pas affectée par le masque. 2. Représenter l’intensité Iim(X’) dans le plan image. Décrire ce que l’on observe sur l’écran. On appellera Isignal l’intensité correspondant à l’image géométrique de la fente de diamètre a et Ifond l’intensité en dehors. 3. Donner l’expression du contraste définit ici par Γ = (Isignal - Ifond)/Isignal. 4. Quel est l’intérêt de ce montage de strioscopie par rapport au montage sans filtrage ? Quel est la caractéristique de cette imagerie? Quel est son défaut? C. Contraste de phase On considère toujours ici des objets tels que φ<<1. On remplace maintenant le masque opaque en x’=0 (sur l’ordre zéro) par une lame de phase, toujours infiniment fine, qui provoque un déphasage de λ/4. 1. Refaire les calculs de APF+(x’), Iim(X’) et du contraste Γ pour cette méthode. En donner les avantages et les inconvénients par rapport à la strioscopie. A partir de la question A.4) donner une interprétation physique simple du procédé de contraste de phase. 2. Pour améliorer le contraste, on s’arrange pour que la lame de phase soit de plus partiellement absorbante (transmission α en amplitude). Représenter la nouvelle répartition Iim(X’) et calculer le nouveau contraste en supposant φ<<α. 3. En supposant que l’on discerne nettement les défauts pour Γ > 20%, quel est le déphasage minimal φmin auquel on a accès par cette méthode (On prendra α = 5.10-2). Si l’objet est un défaut de surface sur une lame de verre, quelle est l’épaisseur minimale que l’on pourra détecter ? Optique Physique 1A – 2011-2012 7 TD11 : Diffraction à l’infini des réseaux A. Généralités sur les réseaux. Diffraction à l’infini On éclaire, par une onde plane monochromatique en incidence normale, un réseau 1D constitué par la répétition périodique, de période a, d’un motif caractérisé par sa fonction de transmission M(x) (en amplitude et en phase) (M(x)=0 sur ]-∞,a/2[ et ]a/2,+ ∞ [). Il s’étend sur une distance finie L=Na, où N est le nombre de répétition du motif. 1. Ecrire la transmission du réseau t(x) en utilisant un produit de convolution et la fonction rect(x/L). 2. Ecrire l’amplitude de l’onde diffractée à l’infini dans la direction θ. Représenter l’allure de l’intensité en fonction de l’angle θ. On précisera le rôle joué par les différentes grandeurs caractéristiques L, a et ε (où ε est la taille caractéristique de variation du motif M comme indiqué sur la figure). On rappelle que 3. Interpréter physiquement les directions θk des maxima d’intensité diffractée. 4. Donner l’ordre de grandeur du nombre de pics diffractés (d’intensité non négligeable) en fonction de ε et a. B. Réseau d’amplitude de N fentes de largeur finie On considère maintenant un réseau constitué de N fentes infinies suivant Oy, de largeur ε et de périodicité a. 1. Ecrire la transmission du motif M(x). Optique Physique 1A – 2011-2012 8 2. Représenter l’intensité de l’onde diffractée à l’infini dans la direction θ. Donner la valeur (normalisée à celle du pic d’ordre 0) de l’intensité maximale diffractée dans l’ordre k. 3. Que se passe-t-il pour le cas de fentes infiniment fines (ε<<a<<L) ? Pour une mire de Foucault (ε=a/2<<L ) ? 4. En utilisant le critère de Rayleigh, déterminer l’écart minimal δλ (entre deux longueurs d’onde voisines) pour pouvoir différencier leurs pics de diffractions dans l’ordre k. En déduire le pouvoir de résolution λ/δλ pour cet ordre. C. Réseau de phase de N prismes (réseau échelette) On remplace le réseau précédent par un réseau de phase en transmission de même période a, mais dont le motif élémentaire est une bande parallèle, transparente d’indice n et de section prismatique d’angle faible γ : On suppose que ces bandes sont infinies suivant Oy et que le réseau comporte un nombre N de motifs (largeur du réseau en x: L = Na). On éclaire toujours par une onde plane monochromatique en incidence normale par rapport au plan du réseau. 1) Déterminer la nouvelle transmission du motif M(x). On mettra M(x) sous la forme du produit d’une fonction ei (x) par une fonction rectangle à préciser. On exprimera ϕ(x) et la largeur de la fonction rectangle en fonction de n, γ, a et λ (γ<<1). N.B. : comme le prisme est ici très mince (γ <<1), on admettra que l’on peut négliger la déflexion géométrique des rayons pour calculer le déphasage introduit par les prismes. ϕ 2) Représenter l’intensité diffractée à l’infini dans la direction θ. On notera θg, l’angle autour duquel est centrée la TF du motif. Relier cet angle à la direction du rayon réfracté par un prisme. 3) Montrer qu’on peut choisir γ pour que le maximum d’intensité diffractée se fasse dans l’ordre k et que les autres ordres soient nuls. Quel est l’intérêt de ce système ?