Des probiotiques sur mesure pour contrer l`interaction

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PROJET NO
IA115285
BeeProbioPest : Des probiotiques sur mesure pour contrer l’interaction
synergétique pesticides-agents pathogènes chez l’abeille mellifère en
contexte agroenvironnemental
RESPONSABLE
Nicolas Derome
ÉTABLISSEMENT
Université Laval
DATE DE DÉBUT
2015-2016
APERÇU DU PROJET
Problématique et lien avec les priorités du secteur
Les abeilles jouent un rôle central dans la pollinisation des cultures, lequel représente une valeur ajoutée de
1,2 milliard de $ par an à l’industrie agricole canadienne. Depuis 10 ans, des pertes alarmantes de colonies
d’abeilles sont observées en Europe et en Amérique du Nord. Au Québec, ces pertes se traduisent par un manque
à gagner annuel de 103 millions de dollars dans les cultures dépendant des pollinisateurs. La communauté
scientifique pense que le déclin des abeilles est d’origine multifactorielle et étroitement lié aux pratiques de
l’agriculture moderne. Ainsi, l’exposition des abeilles à des pesticides systémiques, notamment ceux de la classe
des néonicotinoïdes, cause, outre la déstabilisation de la signalisation neuronale, un affaiblissement du système
immunitaire des abeilles et une déstabilisation de leur flore intestinale, favorisant de ce fait des maladies
opportunistes (nosémose, loque et virus). Ces agents pathogènes devenant de plus en plus résistants aux
traitements actuellement disponibles, la mise au point de stratégies de contrôle sanitaire efficaces et durables est
donc urgente pour garantir les revenus générés par des services de pollinisation de qualité. La stratégie probiotique
répond en tous points à cette exigence.
Objectif(s)
Mettre au point une stratégie probiotique efficace de contrôle des maladies responsables de pertes majeures des
colonies d’abeilles, pour garantir une apiculture compatible avec les objectifs de productivité des
agroenvironnements modernes : (1) identification des symbiontes clés (2) tests in vitro des candidats probiotiques,
validations in vivo (3) et in situ (4) des candidats probiotiques en contexte agroenvironnemental.
Hypothèse et moyen proposé
La flore microbienne intestinale de l’abeille est particulièrement riche en bactéries acido-lactiques. Ces bactéries
sont des organismes symbiotiques (c.-à-d. confèrent un bénéfice pour l’hôte) retrouvés dans la plupart des flores
intestinales (Humain,Souris, Insectes). Ces bactéries jouent un rôle crucial sur la santé de l’hôte : d’une part, en
synthétisant des composés antimicrobiens et, d’autre part, en stimulant le développement et la maturation de son
système immunitaire. Des actions antimicrobiennes vis-à-vis d’agents pathogènes responsables de maladies telles
que la nosémose et la maladie du couvain ont été démontrées in vitro et in vivo chez l’abeille. Cependant ces effets
n’ont pas encore été confirmés à l’échelle de colonies ou de ruchers (in situ). Or, la santé d’une colonie d’abeilles
ne dépend pas seulement de la santé des individus, mais aussi du fonctionnement global de la colonie dans une
ruche. Par conséquent, pour développer des traitements probiotiques efficaces, il est essentiel de valider leurs
effets bénéfiques mesurés sur les abeilles en cage à l’échelle de la colonie et du rucher, et ce, dans le cadre
d’expérimentations en conditions d’exploitation commerciale réelles. Dans ce projet, l’efficacité des candidats
probiotiques sera comparée à des souches probiotiques commerciales sur des colonies d’abeilles exposées à des
cultures traitées aux pesticides (maïs, colza) afin de mesurer leur contribution au maintien des propriétés
antimicrobiennes protectrices de la flore intestinale de l’abeille en contexte agroenvironnemental.
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