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AFVP Monographe - Pathologies du sommeil
Rappel : les contrôles de la ventilation
Le contrôle métabolique de la ventilation
Que nous soyons éveillés, au repos et à l’effort, ou durant le sommeil pH, PaCO2,
PaO2 sont analysés en permanence : ces signaux permettent en effet l’homéostasie
métabolique de l’organisme. Pour se faire, pH et PaCO2 ont des récepteurs cérébraux
centraux (bulbo-pontiques). Les récepteurs de la PaO2 sont périphériques carotidiens.
L’intégration des informations venant de ces chémorécepteurs (mais aussi de mécano-
récepteurs thoraciques) a lieu au niveau bulbo-protubérantiel, dans les centres de la
commande respiratoire, centres qui activent ou non les muscles inspiratoires. Un de
ces centres, (le groupe bulbaire ventral) est formé de neurones dotés d’une activité
automatique rythmique à l’origine d’un rythme respiratoire minimal.
Le contrôle cortical de la ventilation
Outre ce contrôle ventilatoire métabolique, il existe à l’état de veille une régulation
corticale. Elle peut être volontaire permettant de contrôler transitoirement la ventilation
ou adaptative, fonction des activités de la vie courante comme le rire, la phonation, la
préparation à l’effort.
Durant le sommeil
Tous les éléments de contrôles corticaux sont par définition désactivés. Seules, les
boucles de rétrocontrôles métaboliques sont efficients : pH, PaCO2, PaO2.
La PaCO2 est le signal le plus sensible. L’effet du sommeil sur le contrôle de la
ventilation dépend du stade de sommeil. Mais globalement, on peut retenir que dans
tous les stades la ventilation apparait diminuée. Schématiquement trois phases très
différentes peuvent être individualisées : l’endormissement, le sommeil lent profond
(SLP), le sommeil paradoxal (SP).
Lors de la phase d’endormissement (sommeil de stades 1 et 2)
Cette phase de transition est caractérisée par l’existence d’une ventilation instable,
périodique, du fait d’une alternance de phases d’éveil responsables d’une
hyperventilation, et de phases de sommeil lent responsables d’une hypoventilation. On
y observe d’ apnées centrales en règle courtes, pouvant ou non prendre une rythmicité
de type « Cheynes-Stokes » si la reprise ventilatoire est progressivement croissante ce
qui n’est pas constant.
Le sommeil lent profond (stades 3 et 4)
La ventilation est alors exclusivement dépendante d’une régulation métabolique. La
respiration devient régulière et l’équilibre homéostatique est acquis : la PaCO2 s’élève
de 3 à 8 mm Hg et la PaO2 baisse de 5 à 10 mm Hg par rapport aux valeurs de l’éveil:
la SaO2 baisse de 2%. Cette hypoventilation observée durant ce stade de sommeil,
est en relation avec une baisse de la réponse ventilatoire à l’hypercapnie de 50%
environ. La ventilation baisse alors de 10% avec un volume courant qui augmente
discrètement ou se maintient, mais une fréquence respiratoire plus lente. A noter
également une baisse de la capacité résiduelle fonctionnelle/CRF (dès le stade 2 en
fait) venant aggraver les inégalités ventilation-perfusion et qui a donc tendance à
aggraver l’hypoxémie.
Le sommeil paradoxal
Caractérisé par une activité EEG intense, il est associé à une atonie musculaire striée
majeure. Celle ci est responsable d’une augmentation de la résistance des VAS et