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les patients n’obtiennent pas les mêmes eets thérapeutiques.
Si les patients ne reçoivent pas le traitement optimal qui leur
convient le mieux, leurs activités quotidiennes peuvent en être
aectées, y compris la promptitude de leur retour au travail et leur
fonctionnement autravail.
Les promoteurs de régime ne doivent pas perdre de vue ce qui
est bon pour leur régime et pour les participants. En mettant en
œuvre des stratégies visant à limiter les coûts, ils devraient s’assurer
que leurs politiques de substitution obligatoire par un générique
prévoient une clause assurant le maintien d’un traitement
approprié quand la substitution automatique est exigée.
Certains médicaments génériques sont susceptibles de ne pas
être aussi ecaces que les médicaments de marque dans certains
cas de substitution – il en a été question lors du Drug Substitutions
Forum qui s’est tenu à Toronto en février dernier. Nous en faisons
un bref compte rendu dans cet article.
INQUIÉTUDES AU SUJET
DE LA SUBSTITUTION DE CONCERTA
Le Dr Kenny Handelman, psychiatre à l’hôpital Oakville-Trafalgar
Memorial d’Oakville, en Ontario, met en garde contre la
substitution par un générique du médicament Concerta – qui
est très utilisé dans le traitement du TDAH –, car celle-ci peut
entraîner des complications thérapeutiques et des changements
dans les résultats cliniques du patient. Selon le Dr Handelman,
« cela est peut-être dû au fait que les mesures de bioéquivalence
canadiennes actuelles ne garantissent pas nécessairement
l’équivalence thérapeutique dans les cas de systèmes de délivrance
plus complexes, comme celui de Concerta ».
L’ingrédient actif des médicaments Concerta et Ritalin – qui
est un autre médicament très utilisé dans le traitement du TDAH
– est le méthylphénidate. Le Ritalin est un médicament à courte
durée d’action (son eet dure environ quatre heures), tandis
que le Concerta se présente sous la forme d’un comprimé de
méthylphénidate à libération modiée (MR-MPH). Il comporte un
système de délivrance oral qui utilise la pression osmotique pour
assurer la libération immédiate du méthylphénidate, puis délivre le
médicament tout au long de la journée sur un total de 12 heures.
« Le Cmax et la SSC du méthylphénidate générique entrent
dans les limites correspondant aux exigences de bioéquivalence
par rapport à Concerta, mais le Tmax de ces deux médicaments
est très diérent et Santé Canada ne considère pas cela comme
un aspect important de la mesure de la bioéquivalence », dit le
DrHandelman.
Aux États-Unis, un comité consultatif de la FDA a recommandé
d’introduire des paramètres de bioéquivalence supplémentaires
pour les préparations génériques de MR-MPH an de s’assurer
de l’équivalence thérapeutique et de l’interchangeabilité de ces
médicaments. En conséquence, aucune préparation générique de
MR-MPH n’a encore été homologuée par la FDA.
Dans son exposé, le Dr Handelman a fait état de deux récentes
études canadiennes qui ont examiné l’eet de la substitution de
Concerta par un générique. Ces études ont montré l’existence
d’importantes diérences cliniques et statistiques dans les
constatations rapportées par des patients qui prenaient les
médicaments génériques et par leur médecin. Dans quelques
cas, les patients ont abandonné le traitement ou on a dû modier
leurordonnance.
LE PASSAGE D’UN GÉNÉRIQUE
À UN AUTRE PEUT POSER DES PROBLÈMES
POUR LES PERSONNES AYANT REÇU
UNE GREFFE D’ORGANE
Les médicaments immunosuppresseurs sont indispensables
pour prévenir le rejet d’un greon. Sans ces médicaments,
l’organisme réagit contre un organe transplanté qu’il considère
comme un corps étranger et le système immunitaire l’attaque
ou le rejette. L’innovation constante dans le domaine des
médicaments antirejet s’est traduite par une baisse du taux de
rejets et une augmentation du taux de survie des patients. Dans
la transplantation d’organes, l’objectif de l’immunosuppression est
d’équilibrer le traitement an d’éviter les rejets sans risquer que
le patient devienne immunodéprimé au point de voir apparaître
des infections, des cancers, une maladie cardiaque, le diabète
oud’autrescomplications.
« Alors que, pour beaucoup d’autres maladies, on dispose de
tests cliniques permettant de surveiller l’évolution de l’état de santé
des patients, il n’existe pas de tests pour nous dire à quel point
un patient transplanté est immunodéprimé », explique Jennifer
Harrison, chef de l’équipe de pharmacie clinique au University
Health Network du Toronto General Hospital. Par contre, nous
sommes capables de surveiller la concentration de médicament
dans le sang pour déterminer la posologie appropriée à chaque
cas. Mais la façon dont l’organisme réagit au médicament est très
variable d’un patient à un autre. Par conséquent, la surveillance
de la concentration sanguine et la surveillance clinique sont
essentielles quand on change de médicament. »
REPORTAGE PHOTO, JOHNNY LAM
George Dranitsaris,
Augmentium Pharma Consulting
Jennifer Harrison,
Toronto General Hospital
Dr. Kenny Handelman,
Hôpital Oakville-Trafalgar Memorial
John Holland,
Amgen Canada
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[L]es mesures de bioéquivalence canadiennes
actuelles ne garantissent pas nécessairement
l’équivalence thérapeutique dans les cas de
systèmes de délivrance plus complexes....
– DR KENNY HANDELMAN
HÔPITAL OAKVILLE-TRAFALGAR MEMORIAL
REPORTAGE SUR UN CONGRÈS COMMANDITÉ