5
Diffusion sur Arte le 09.11.2005
Les efforts de paix
La réconciliation nationale, que Mandela érige en
modèle, inspire l'Afrique du Sud dans son rôle de
médiation. Par ailleurs, l’aide de son armée à la fois
équipée et formée la réconforte aussi dans son rôle
de médiateur dans les zones de conflit :
En 1998, au Lesotho ;
Entre 2000 et 2002 au Sierra Leone, au Liberia, en
Ethiopie-Erythrée, au Soudan, aux Comores, et au
Burundi ;
Début 2002, il s'est tenu à Sun City (Afrique du
Sud) le dialogue inter - congolais qui a abouti à la
signature d'un accord entre les forces politiques
congolaises ;
Le 30 juillet 2002, l'intervention du président sud-
africain Thabo Mbeki permet un accord de retrait
des troupes rwandaises de RDC et le
démantèlement des milices hutues opposées à Kigali.
Et en 2005, M'beki a tenté une médiation entre le
gouvernement ivoirien et les rebelles.
À cette échelle-là, on le déduit, l'Afrique du sud est une grande puissance. Son intervention dans les problèmes
de ses voisins suscite parfois leur hostilité ; ou celle d'autres pays influents, comme le Nigeria, le Kenya, la
Libye, qui reprochent à Pretoria son arrogance ou sa maladresse. Notamment pour le soutien qu'elle accorde à
Mugabe, au Zimbabwe, ce qui est évidemment très critiqué et critiquable. Mais Prétoria a plusieurs objectifs
qu’on peut résumer ainsi :
l'Afrique du sud joue un rôle dans le repositionnement du continent africain sur la scène mondiale, qu'elle veut
replacer sur l'agenda politique international.
D'ailleurs, il faut savoir que le Mondial de football par exemple sera organisé pour la première fois sur le
continent africain. Et ce sera en Afrique du sud, en 2010.
Elle espère obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité, pour y représenter l'Afrique. Mais là elle est en
concurrence avec le Nigeria et l'Egypte.
Elle cherche aussi à rééquilibrer l'ordre international en faveur des pays du sud, par l'adoption de stratégies
communes avec l'Inde et le Brésil, notamment au sein de l'OMC.
On le constate, l'Afrique du Sud espère devenir le médiateur, l'acteur politique voire militaire du continent.
Et pour chercher à être un petit peu provocant, puisqu'on est en France, on peut se demander si elle ne cherche
pas à terme à succéder à la France comme « gendarme de l'Afrique ».