Annexe 2 : Microanalyse SIMS
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Nous allons tout d’abord résumer quelques principes des phénomènes d’émission
ionique secondaire, dont la connaissance est nécessaire pour une bonne interprétation des
analyses. La description simplifiée des appareillages permettra ensuite d’expliciter les
processus d’obtention des données, pour dégager les paramètres expérimentaux les plus
importants en analyse des matériaux. Les procédures analytiques très variées que permet cette
méthode seront aussi passées en revue. Enfin, les particularités du SIMS utilisé pour les
analyses seront présentées.
1. Applications
Tous les matériaux compatibles avec l’ultravide peuvent être analysés par SIMS :
métaux, alliages, polymères, vernis, peintures, adhésifs, cristaux, céramiques, résines, verres,
bois, papiers, échantillons biologiques (ongles, cheveux, os, membranes, tissus végétaux,
etc…), dépôts ultra minces, couches mono-moléculaires (Langmuir-Blodgett, auto-
assemblage), additifs. Ces analyses SIMS ne concernent que l’extrême surface des
échantillons c’est-à-dire les premières mono-couches atomiques ou moléculaires de la surface.
L’analyse des ions secondaires par spectrométrie de masse informe sur la nature chimique
élémentaire et moléculaire de l’extrême surface. Trois modes d’analyse peuvent être utilisés :
• analyse par spectrométrie : l’étude des empreintes spectrales secondaires permet
l’analyse chimique élémentaire, la détection des principales fonctions chimiques et
l’identification moléculaire de l’extrême surface. Les spectres constituent l’empreinte
digitale de la surface et sont sensibles à de nombreux facteurs : la nature chimique, la
composition, les phases physico-chimiques, le vieillissement, la cristallinité, la
réticulation, l’oxydation etc. Ce mode est le plus fréquemment utilisé : il permet
l’identification de polymères (alliages et copolymères), la détection et l’identification
des additifs, contaminants des surfaces, la détermination de la nature des oxydes et
complexes métalliques, l’analyse des métaux et alliages, la mise en évidence des
dépôts et greffages.
• imagerie ionique secondaire : la cartographie des espèces élémentaires et
moléculaires peut être obtenue par balayage du faisceau d’analyse sur une zone
d’intérêt. L’imagerie est couramment utilisée pour l’analyse locale de défauts ou
contaminations : points de corrosion, défauts sur verres (moules et lentilles optiques),
défauts de pigmentation sur peintures et vernis, défauts de métallisation (sérigraphie,
réflecteur), microélectronique, soudures, enrobages, etc.
• profilométrie en profondeur : l’alternance de phases d’abrasion et de phases
d’analyse permet de déterminer l’évolution en profondeur des éléments constituants la
surface. Les domaines d’application se limitent à des dépôts très minces n’excédant
pas le µm, par contre la résolution en profondeur peut atteindre la mono-couche. Les
principales applications concernent l’analyse en profondeur de dépôts ultra-minces,